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Luynes


Cette commune, située sur la rive droite de la Loire, à l’ouest de Fondettes, s’est d’abord appelé Maillé, toponyme qui apparaît au 5ème siècle, dans le testament de Saint Perpet, sous la forme Malleium, toponyme venant de Malliacus ou « domaine agricole de Mallius ». Elle prit le nom de Luynes, suite à l’achat du fief, en 1619, par Charles d’Albert (1578/1621), favori de Louis XIII et 1er duc de Luynes (voir ci-après).

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Selon le site de la commune (https://luynes.fr/), les traces les plus anciennes du passage de l’homme en ces lieux remontent au paléolithique : ce sont des outils en silex dont certains datent de 50 000 à 100 000 ans. Vers 1890, on détruisit un dolmen (où ?) dans lequel furent trouvées des haches en silex poli datant de la période néolithique. Des bracelets en bronze, témoins de l’époque gauloise, furent aussi découverts.

Malleium fut, au 2ème siècle après JC, une agglomération relativement importante : des vestiges imposants subsistent dans le prieuré Saint-Venant (voir ci-après), sans que l’on sache exactement à quel genre de bâtiment ils correspondaient ; près de ce prieuré, une riche villa*, dite villa du Clos de Sainte Rosette, avec des thermes, alimentés par un aqueduc (voir ci-après), a fourni des tesselles de mosaïques, des fragments d’enduits peints et de poteries sigillées*.

D’autres domaines agricoles (villae*) existaient probablement à Négron (voir ci-après), toponyme venant de Nigronem ou « propriété du Noir », à Villeronde (au nord-est, à côté de l’aqueduc), Villefolette (voir ci-après) et Villegrigon (au nord-ouest), toponymes dans lesquels on retrouve le mot « villa* ». Des ruines et des vestiges importants (briques, tuiles, murs, bâtiments), signalés par Michel Provost dans sa Carte archéologique de la Gaule, l’Indre-et-Loire (1988), à la Filonnière (voir ci-après), laissent supposer qu’il y avait là un domaine agricole

Il est dit qu’à Panchien (voir ci-après) un « cercle probablement protohistorique » e été repéré par photographie aérienne ; il s’agit là en fait, je pense, du théâtre gallo-romain qui nous a été signalé en 2016 par Mme D. B. et qui lui avait été montré par une ancienne habitante de Luynes ; cette dernière y gardait ses chèvres, il y a une cinquantaine d’années et, selon elle, les gradins étaient encore bien visibles à cette époque.

La voie gallo-romaine qui longeait la rive droite de la Loire, reprise aujourd’hui par la D 76, qui porte dans la commune le nom de rue de Saint-Venant et qui s’appelait anciennement « route de Luynes à Châtigny », traversait toute l’agglomération d’est en ouest.

Histoire du fief de Maillé :

Le premier seigneur connu est Gosbert de Maillé (985/1039), chevalier-banneret de Geoffroy II d’Anjou (1006/1060), dit Geoffroy Martel), qui fut le grand-père d’Hardouin I de Maillé (1060/1096), (voir Courçay), dont le château fut pris, à la suite de son excommunication, par Foulques IV d’Anjou (1043/1109), dit le Rechin.

Hardouin I de Maillé fut le père de Jacquelin de Maillé (1118/1151), compagnon d’armes de Foulques V d’Anjou (1092/1143), dit le Jeune, lequel fut le grand-père d’Hardouin III de Maillé, qui participa à la 4ème croisade et qui fut le père d’Hardouin IV de Maillé, sénéchal du Poitou en 1233. Ce dernier fut le père d’Hardouin V de Maillé (mort en 1306) (voir Cléré-les-Pins), qui accompagna le roi Louis IX lors de la 7ème croisade et qui fut le père d’Hardouin VI (1290/1340), compagnon d’armes de Philippe-le-Bel et grand-père d’Hardouin VIII (1381/1432), également seigneur de Rochecorbon.

Hardouin VIII de Maillé fut le père d’Hardouin IX (1415/1487), chambellan de Charles VII, seigneur de Maillé, Rochecorbon et La Haye (Descartes), fut le père de François de Maillé (mort en 1501), également seigneur de Benais. Sa fille, Françoise de Maillé (1493/1524), porta par mariage la terre de Maillé à Gilles I de Laval-Loué-Montmorency (mort vers1552), qu’elle avait épousé en 1531. Leur petit-fils, Jean de Laval-Loué-Montmorency (1542/1578), fut fait baron de Maillé par Charles IX ; c’est à cette époque qu’un temple protestant fut édifié, en 1564.

Jean de Laval-Loué-Montmorency fut le père de Guy III de Laval-Loué-Montmorency, né en 1565 et mort en 1590 des suites d’une blessure reçue à la bataille d’Ivry, où il combattait dans l’armée royale d’Henri IV.

Le fief fut vendu, en 1619, à Charles d’Albert (1578/1621), maréchal de France et garde des sceaux de Louis XIII, qui le fit duc de Luynes. Ce dernier, qui fut inhumé dans la chapelle du château, avait épousé en 1617 Marie de Rohan (1600/1679), fille d’Hercule de Rohan (1568/1654), seigneur de Montbazon et fut le père de Louis Charles d’Albert, 2ème duc de Luynes, qui pour sa part épousa une demi-sœur de sa mère, Anne de Rohan (1640/1684).

Louis Charles agrandit l’hôtel-Dieu (voir ci-après) et fut le père de Charles Honoré d’Albert (1646/1712), 3ème duc de Luynes, qui fut marié, en 1667, à Jeanne Marie Colbert (morte en 1732), fille du ministre Jean Baptiste Colbert (1619/1683). Son petit-fils, Charles Philippe d’Albert (1695/1758), 4ème duc de Luynes, eut pour fils, Marie Charles Louis d’Albert (1717/1771) (voir Langeais), 5ème duc de Luynes, gouverneur de Paris, qui fut le père de Louis Joseph Charles Amable d’Albert (1748/1807), 6ème duc de Luynes, dernier seigneur du fief. Ce dernier, député aux états-généraux de 1789, se rallia au Tiers-État et fut ensuite conseiller général de la Seine en 1800 puis sénateur en 1803.

Histoire moderne :

Au 18ème siècle, le déclin des soieries tourangelles entraîne celui de Luynes, dont la population décroît rapidement.

La Bresmes, affluent de la Loire, qui coule du nord au sud à l’ouest de la commune, ainsi que son affluent, la Petite Bresmes, qui coule d’est en ouest au sud du bourg, faisaient tourner de nombreux moulins, tels que celui du Pas-Joineau (16ème/17ème), sur la Petite Bresmes, au sud-ouest du bourg, ainsi que, sur la Bresme, celui de Villefolette, au nord-ouest (voir préhistoire et antiquité) qui a fonctionné jusqu’en 1914, dont une grange recouvre un souterrain-refuge, et le moulin Hodoux (au sud-ouest), du 16ème siècle, où l’on peut louer des chambres d’hôtes, voir https://www.moulin-hodoux.com/

À voir dans le bourg

Église Sainte-Geneviève : cette église fut construite entre 1867 et 1874 par l’architecte Gustave Guérin, à la place d’une église du 12ème siècle ; vitraux de Lucien Léopold Lobin.

La Halle :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097848

« Vaste construction du 15e siècle, entièrement en charpente, présentant trois nefs inégales de quatre travées chacune, sous un seul grand comble. Elles comprenaient primitivement deux travées de plus, la dernière travée du comble portée sur les murs de pierre formant un local accolé à un bâtiment ayant été détruite. Les quatre travées sont constituées par cinq fermes portées sur de forts poteaux de bois isolés du sol sur dés de pierre. Charpente à chevrons sur pannes. »

Maisons anciennes :

Maison à pan de bois du 15ème siècle (4, rue Paul Louis Courier) :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097849

« Cette maison est liée à l'importance du bourg qui s'est constitué depuis le haut Moyen-Age, autour du château féodal. Le pignon sur rue est à encorbellement. Au rez-de-chaussée, la façade repose sur quatre poteaux corniers dont les sculptures soutiennent un linteau mouluré. Ces sculptures représentent Saint-Jacques, la Vierge, une Pietà, et Saint-Christophe. »

Article https://luynes.fr/maison-pans-de-bois/

« Cette magnifique demeure de marchands date de la fin du XVe siècle. Elle repose sur une vaste cave voutée possédant un puits intérieur. Dans la cour arrière se distinguent encore les vestiges de l’évier et des latrines.

Autrefois, l’espace situé en avant constituait la place du marché.

Auparavant, la maison à pans de bois possédait deux portes d’accès et une petite cour bordée d’un muret. La porte existante était l’entrée privée menant par un couloir à un escalier en vis desservant les étages. La porte située sur la droite de la première donnait sur l’échoppe constituée de deux pièces (la boutique et l’arrière-boutique).

Les poteaux sculptés de personnages supportent l’étage, la plupart à caractère religieux. Les sculptures sont censées attirer protection et abondance sur les propriétaires et leur commerce. De part et d’autre, se distingue deux visages surmontés d’une statue. À gauche, un homme coiffé d’un chapeau avec Saint Jacques au-dessus de lui. À droite, Sainte Geneviève, la patronne de la paroisse [ou la Vierge]. Le poteau suivant porte un thème annonciateur de salut : une piéta. Pour finir, à droite se trouve Saint Christophe, protégeant ce lieu de passage. Le petit personnage au-dessus tenant une lanterne signifie que l’enfant Jésus apporte la lumière au monde. »

D’autres maisons à pan de bois du 15ème siècle peuvent être vue rue des Halles et une dernière, datée de 1648, se trouve rue de l’Aqueduc.

À l’angle de la rue de la République (n°20) et de la rue de Saint-Venant, se dresse une maison du 15ème, reconstruite en 1665, dite le Vieux Logis. L’ancienne grange de cette maison (rue de Saint-Venant) est devenue un gite ; voir https://www.gites.fr/gites_la-grange-du-vieux-logis_luynes_h5189310.htm

Hôtel-Dieu (rue Aimé Richardeau) :

Article https://luynes.fr/hopital-ducal/

« L’hôtel-Dieu (hôpital destiné à accueillir les malades indigents) fut fondé à la fin du XIIe siècle / début du XIIIe siècle. Entre 1654 et 1661, Louis Charles d’Albert, second duc de Luynes et pair de France, agrandit l’hôtel-Dieu – devenu, de fait, hôpital ducal – et le réforme.

En 1680, une chapelle, une pharmacie et une grande salle pour les malades divisée en deux parties (l’une pour les femmes, l’autre pour les hommes) sont construits dans l’hôpital ducal. Le tout donne sur de vastes jardins et des bassins. Tout près se trouvent une grange servant de magasin de stockage et d’écurie (il s’agit désormais du bâtiment principal de La Grange) [voir ci-après], un couvent – où vivent les religieuses chargées de soigner les malades –, une école et un collège, tous deux réservés aux garçons.

L’hôpital ducal sera fermé en 1795 puis rouvert en 1809. Une école de filles est créée vers 1850 et devient autonome en 1860. Au XXe siècle, l’hôpital ducal devient peu à peu une maison de retraite et ses locaux sont rapidement trop exigus.

En 1977, un nouvel hôpital est construit sur le plateau. Par la suite, les anciens bâtiments de l’hôpital ducal sont transformés en logements sociaux.

La Grange fut acquise au XVIIe siècle par l’hôpital ducal et transformée en dépendance ; c’est de là qu’elle tient son ancien nom : La grange de l’Hôtel-Dieu [aujourd’hui Centre Culturel : Voir https://centre.culturel.luynes.fr/]. Inaugurée en octobre 2016, le bâtiment - qui a conservé sa charpente apparente d’origine - est un lieu sobre et élégant, où le charme historique du monument se mêle avec harmonie à la modernité de l’équipement. ».

L’ancienne chapelle de l’hôpital abrite les restes, avec leur épitaphe, de Louis Charles d’Albert et de son épouse ; les vitraux, de 1933, sont du maître-verrier Louis Guitton.

Le Musée Fossiles et Pierres en Val de Loire (5, rue des Richardières, au nord du château), ouvert toute l’année sur rendez-vous uniquement au 02 47 55 59 09, présente des fossiles au rez-de-chaussée et des outils préhistoriques à l’étage.

Le château :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097847

« Le château occupe une surface quadrangulaire au bord d'un éperon. La plus importante partie des moyens de défense se trouve sur le côté ouest, constituée par quatre tours cylindriques dont les deux du centre datent du 13e siècle. Les deux tours extrêmes ont été refaites au 15e siècle. Les fenêtres ont été reprises et ouvertes au 15e siècle, remplaçant les archères primitives. A la même époque, la muraille entre les tours fut percée de fenêtres à meneaux, prouvant l'existence alors d'un corps de logis adossé à cette partie de l'enceinte. Tours également au nord et à l'est. Un corps de logis rectangulaire du 15e siècle s'adosse à la tour sud-est. La courtine sud est remplacée aujourd'hui par une terrasse. Devant elle existait autrefois un premier moyen de défense avec deux petites tours rondes dont une seule subsiste. Sur la terrasse sud était construit le corps de logis principal, détruit. Ne subsistent plus que les bâtiments d'habitation adossés aux fortifications ouest avec, au nord, un corps de logis en briques et pierres du 15e siècle, flanqué d'une tourelle d'escalier octogonale supportant une autre tourelle cylindrique en encorbellement ; au sud, un pavillon du 17e. A l'opposé de la cour, adossé à la tour sud-est, se trouve un autre bâtiment du 17e. »

Article https://luynes.fr/chateau-luynes/

« Un premier château est édifié au Xe siècle ou au tout début du XIsiècle. Détruit à la fin de ce même siècle pendant les conflits entre Anjou et Touraine puis reconstruit au début du XIIe siècle, le château est réaménagé au XIIIe siècle lorsque les seigneurs de Maillé deviennent barons.

Le château comprend une haute et une basse-cour. Cette seconde, située en contrebas de la première, accueille des granges et des écuries.

Un donjon occupe le centre de la haute-cour dont les remparts sont deux étages plus haut qu’aujourd’hui. Ils sont couronnés de galeries en bois (les hourds) faits avec les matériaux offerts par Saint-Louis. Au nord, une large douve creusée dans le roc protège le château. La douve est dédoublée à l’est. Entre ces deux douves se trouvait un châtelet qui protégeait l’accès au château par deux pont-levis.

Au XVe siècle, l’intérieur de la haute cour est transformé suite à l’aménagement d’un élégant logis fabriqué en brique et pierre. Ensuite, ce dernier sera réaménagé à l’ouest au XVIe. Au XVIIe siècle, le second duc de Luynes démoli le donjon et construit une grande aile classique, fermant la façade sud donnant sur la vallée. Au siècle suivant, cette aile sera en partie détruite. Au XIXe siècle, le château est en partie restauré, les pont-levis remplacés par des ponts dormants et certaines tours arasées.

Le Château est toujours de la propriété des ducs de Luynes. Il n’est pas ouvert à la visite. »

Ce château a pu être visité de 1996 à 2015 mais il a ensuite été fermé suite aux nouvelles normes de sécurité et à l’obligation de le rendre accessible aux handicapés.

La chapelle du château :

Article https://luynes.fr/chapelle-des-chanoinesses/

« La chapelle du château de Luynes mesure 31 mètres de long sur 10 mètres de large. Sa nef est composée de trois travées et sa charpente en coque de bateau renversée en sont les plus fascinantes caractéristiques.

En 1486, Hardouin IX, seigneur de Maillé, ordonna la construction de cette spacieuse chapelle à l’est de sa demeure, pouvant accueillir une centaine de personnes. Le constructeur projetait la création d’un monastère aux alentours mais la mort l’arrêta. Avant de décéder, il prescrit à son fils la création d’un cloître. Des chanoines puis des chanoinesses ont occupé les lieux.

En 1684, un corps de logis fut rajouté au couvent en raison d’une augmentation du nombre de religieuses. L’établissement comprenait également un pensionnat de jeunes filles et une école pour les filles pauvres de Luynes.

[Au 18ème siècle, cette chapelle devint le lieu de culte de la paroisse sous le nom d’église Notre-Dame du Saint-Sépulcre]. Une messe fut célébrée dans les lieux pour le premier anniversaire de la prise de la Bastille le 14 juillet 1790. À l’issue de celle-ci, l’aumônier devait prêter serment à la constitution civile du clergé. Il refusa, comme ses collègues aux alentours. Ainsi, les religieuses se trouvèrent expulsées et leur domaine déclaré bien national

Le couvent fut démoli et l’horloge du clocher retirée de l’église subsistant puis installée dans l’église du village.

Honoré-Charles d’Albert de Luynes, dixième duc de Luynes, [descendant de Louis Joseph Charles Amable d’Albert, 6ème duc de Luynes] racheta le domaine en 1911. »

Le Prieuré Saint-Venant (bourg est)  (voir Préhistoire et antiquité):

Article https://luynes.fr/prieure-saint-venant/

« L’origine du prieuré remonte au Ve ou au VIe siècle. [Il est signalé par Grégoire de Tours* dès la 1ère moitié du 6ème siècle]. C’était à la fois un prieuré et le siège de la première paroisse de Maillé.

Très probablement vandalisé lors des invasions vikings, il est ensuite rebâti et donné à l’Abbaye de Marmoutier (près de Tours) par le baron de Maillé en 1084.

Le prieuré est reconstruit aux XVe et XVIe siècles.

En 1971, la paroisse est supprimée ; les bâtiments sont vendus et le cœur de l’église détruit. Il reste encore les deux premières travées de la nef et une partie du mur gouttereau méridional de l’église. [La façade est flanquée au nord d'une tour contenant un escalier dont seule la base subsiste, et qui était probablement un clocher].

Le Prieuré Saint-Venant est désormais une propriété privée et propose des chambres d’hôtes ; voir http://www.prieure-saint-venant.com/ ».

À voir au nord

Les Durandières :

Ce domaine appartenait, en 1584, à René de Garence, maire de Tours en 1582. Il fut saisi en 1793 comme bien national, sur l'abbé Étienne de La Chaise, curé d’Ambillou, prêtre réfractaire qui circulait déguisé en colporteur et qui fut ensuite déporté.

L’architecte Pierre Boille (1914/1995), artisan de la réhabilitation du vieux Tours dans les années 1960, président de la SAT de 1967 à 1970 puis de 1979 à 1985, s’installa dans sa propriété des Durandières en 1962. Ce dernier était le fils de l’architecte Maurice Boille (1883/1966) (voir Cerelles).

La Barre :

Cette closerie, cité dès 1093 sous la forme Barra Malliaci, signifiant « la barrière ou le péage de Maillé », est une ancienne propriété agricole et viticole du 17ème siècle avec une maison de maître, qui a conservé ses cheminées d’origine, des écuries, une grange, un four à pain et un puits.

Négron : (voir préhistoire et antiquité)

Ce fief appartenait, en 1334, aux frères Pierre et Jean de Launay ; par la suite, le fief fut la propriété de la famille de Coutances : Hardouin II de Coutances, cité comme seigneur en 1428, était, selon certaines sources, le fils d’Hardouin I de Coutances, qui avait épousé Marguerite de Négron (morte en 1414), dame de Négron ; Hardouin II fut le grand-père de Jean de Coutances (né en 1457), cité comme seigneur en 1473, maire de Tours en 1479. Son petit-fils, Guillaume de Coutances est cité comme seigneur en 1537 (voir La Celle Guenand).

Au début du 18ème siècle, le propriétaire était Louis Auguste Le Boucher, également seigneur de Fondettes, dont la fille, Louise Marie Jeanne Perpétue Le Boucher, dite de Martigny, vendit le fief, en 1754, à François Mangeant, maître chirurgien. En 1788, le domaine était aux mains de Joseph Malitourne.

Il y a là un pigeonnier circulaire, du 15ème siècle, qui a été arasé et qui était déjà en ruines en 1768.

Malitourne :

Ce fief appartenait, en 1525, à Catherine Ayrolde, qui prenait souvent conseil auprès du futur saint François de Paule (voir La Riche), veuve de Jean Paulmier, premier président du Parlement de Grenoble, en 1586, à Jean Fourneau, en 1666 à Georges Péan, maire de Tours de 1666 à 1668.

À partir de 1749, le domaine fut la propriété de la famille Duvau de Chavagnes : Claude Aimée Duvau de Chavagnes, cité comme seigneur de 1778 à 1788, fut le grand-père de Clémence Anne Françoise Duvau de Chavagnes (1792/1871), qui épousa en 1813 Casimir Gaston Jousbert du Landreau (1786/1857), cité comme propriétaire au 19ème siècle, avant Eugène Goüin (1818/1909) (voir Fondettes).

Le manoir, du 17ème siècle, avait une chapelle, qui a disparu. Le toit du pigeonnier-porche en colombage est surmonté par un lanternon hexagonal, sur lequel a été placé en 1965 une girouette en forme de coq, réalisée par Gérard Viot (1926/2011). Il y a aussi dans la propriété une grange dîmière* datant du milieu du 16ème siècle, et donc antérieure au manoir.

Le manoir, du 16ème siècle, a été modifié au 18ème et 19ème siècle. La porte, encadrée de pilastres, est surmontée par un fronton triangulaire, sur lequel on peut lire, dans un médaillon « vingt-cinq ans de service, onze campagnes et blessures graves », inscription qui fait référence aux états de service d’Armand de Lugré.

Cadran solaire « déclinant du matin » gravé sur une pierre.

On peut y louer aujourd’hui des chambres d’hôtes : voir http://www.malitourne.fr/index.htm

Panchien (nord-est) :

Les indications suivantes proviennent, pour la plus grande part, d’un article de Patrick Bordeaux, intitulé Le château de Panchien à Luynes et paru dans BSAT 53. 2007 (pages 147/166).

Le premier seigneur connu fut, en 1470, Hardouin Viau, père de Jean Viau, maire de Tours en 1527/8, qui vendit le fief, vers 1530, à Guillaume Bohier, maire de Tours en 1536, 1549 et 1553 (voir Cerelles et Chisseaux).

Les seigneurs suivants furent, en 1578, Pierre Bedacier, greffier en la Cour des aides, qui fut transférée de Paris à Tours en 1593, puis, en 1582, Jean Leroux, secrétaire des finances d’Henri de Navarre (futur Henri IV), en 1644 Jean Mahoudeau, sergent au bailliage* d’Amboise et en 1647 François Nau, père, trésorier général de la généralité* de Tours, également seigneur des Arpentis à Sainte-Règle, maire de Tours en 1655, gendre de Nicolas Leroux, maire de Tours en 1638.

François Nau fut le père d’un autre François Nau (1640/1702), lieutenant général de Touraine, lui-même père de Charles Pierre Nau, qui vendit le fief en 1711 à Pierre Haguelon, lequel le revendit, en 1714, au duc de Luynes Charles Philippe d’Albert (voir Histoire du fief).

Ce dernier, à son tour, le vendit en 1736, à Pierre Vigné de Vigny (1690/1772), architecte du roi, artisan notamment du château de Malesherbes (Loiret) ; celui-ci mourut sans enfant et le fief passa à ses neveux, Gilles Lefebvre fils (1713/1798), contrôleur des guerres, seigneur également de Montifray à Beaumont-la-Ronce, et François Michel Lefebvre (1714/1804), fils de sa sœur Marie Vigné (1681/1762), qui avait épousé en 1712 Gilles Lefebvre père (1685/1759) voir La Borde à Joué-lès-Tours.

Le seigneur suivant fut Michel Élie Joseph Lefebvre (1759/1825), fils de François Michel, trésorier de France en la généralité* de Tours, lequel fut le père de Marie Michelle Sophie Lefebvre (1784/1861), dite de Montifray, épouse de Balsamin Casimir Mandé Des Hayes (1773/1811), père de Flavie Des Hayes (1805/1881), laquelle épousa en 1825 Léon de La Bonninière (1794/1871), dit de Beaumont, père de Camille de La Bonninière (1827/1883), dite de Beaumont.

À la mort de celle-ci, son époux vendit le domaine à Casimir Henri Chicoyneau de Lavalette (1846/1921), fils de Charles Émile Chicoyneau de Lavalette (1799/1881), propriétaire de La Mignonnerie (voir ci-après).

Le manoir, du 15ème siècle, a été largement modifié au 17ème et 19ème siècle ; la chapelle et le pigeonnier ont disparu à la fin du 18ème siècle.

Selon Denis Jeanson, in Sites et monuments du Val-de-Loire (1985) : il y a là un « cadran solaire (qui) imite celui du Palais Royal à Paris ; à midi, le soleil causait la détonation d’un sachet de poudre. »

La Roberdière (nord-est)

Le premier seigneur connu fut, en 1670, Joseph Travers, mais ce dernier est dit, en 1671, « fils de M. de La Roberdière », ce qui laisse supposer qu’avant cette date, le fief appartenait déjà à la famille Travers. Notons aussi qu’un Jean Travers, lieutenant du bailli de Touraine et propriétaire de Gaugin à Sorigny, fut maire de Tours en 1488.

Un autre Jean Travers, chef de la fruiterie de Louis XIV, est dit seigneur de la Roberdière, en 1677 ; ce dernier, mort en 1693, fut l’époux de Marie Pichon (morte en 1687) et ils furent inhumés tous les deux dans l’église de Fondettes.

Le manoir, des 16ème et 17ème siècle, a été converti en ferme en 1860 puis en habitation moderne en 1950. Cheminée rustique à l’ouest.

Champroux (nord-est) : 

Le fief appartenait, en 1636, à Charles Houdry, procureur au bailliage* de Tours. Le manoir actuel a été construit vers 1680 pour Gilles Leblanc ; il fut restauré en 1963 par l’architecte Jacques Boille (1920/1997), fils de Maurice et frère de Pierre ; il avait un pigeonnier rectangulaire, qui n’existe plus.

Aqueduc (nord-est) :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Aqueduc_de_Luynes

« L'aqueduc est tout d'abord aérien, pour franchir un vallon sur le flanc duquel se situaient ses probables captages, dont l'emplacement n'est pas précisément identifié. Les vestiges, sous forme de quarante-quatre piles [de forme pyramidale], dont neuf sont encore réunies par huit arches consécutives, s'étendent sur une longueur d'environ 270 mètres, sur les 500 mètres que le pont-aqueduc parcourait pour franchir le vallon. Son tracé aval, souterrain et long de plus d'un kilomètre, n'est pas attesté, bien que certains indices aient été révélés par la photographie aérienne. La date de sa construction n'est pas connue, mais il a été manifestement l'objet de plusieurs campagnes de construction ou de réfection ; il a même probablement succédé, au moins sur une partie de son parcours, à une ou plusieurs autres structures dont la nature et la fonction ne sont pas déterminées ; l'hypothèse qui ferait de l'une de ces structures (un mur continu) le mur porteur d'un aqueduc antérieur, est posée. »

La Mignonnerie (nord-est) :

Le premier propriétaire connu fut, en 1591, Paul Boullay, marchand-drapier à Tours, dont la fille, Catherine Boullay, est citée en 1618. Parmi les nombreux propriétaires suivants, on peut noter Louis de Lugré (1731/1794), qui fut le père d’un autre Louis de Lugré (1782/1840), maire de Luynes en 1816, et d’Armand de Lugré (1783/1852), capitaine en 1813, qui mourut sans enfant ; sa nièce, Anne de Lugré (1818/1876), fille de Louis, hérita du domaine. Cette dernière avait épousé en 1841 Charles Émile Chicoyneau de Lavalette (1799/1841) et fut la mère de Casimir Chicoyneau de Lavalette (1846/1929), propriétaire de Panchien (voir ci-dessus)

Le Maindret (nord-est) : il y a là une grange dimière du 16ème siècle, reconstruite vers 1631, qui servait à engranger la dîme due à la cure de l’église Sainte-Geneviève (voir ci-dessus).

La Filonnière (nord-ouest) :

Les indications suivantes sont, pour la plus grande part, tirées d’un article de Patrick Bordeaux et Jacques Seigne, intitulé : Observations sur le site de la Filonière à Luynes, paru dans BSAT 51. 2005 (p. 63 à 73).

Ce fief appartint, aux 16ème et 17ème siècle à la famille Desprevant : un Jean Desprevant, lieutenant du prévôt des maréchaux de Tours, est cité comme seigneur en 1550 ; un autre Jean Desprevant, notaire à Fondettes entre 1618 et 1638, est, pour sa part, cité en 1627.

Au 18ème siècle, la famille Maray fut propriétaire du domaine : Marie Maray, également propriétaire de La Houssière, ferme à 500 m. au nord de la Filonnière, est citée en 1767 et sa sœur Marie Thérèse Charlotte Maray, citée la même année, est dite « de la Filonière ».

La propriété fut achetée en 1782 par Jean Paul Courier (1732/1796) ; son fils, l’écrivain Paul Louis Courier (1772/1825) en hérita et c’est là qu’il écrivit en 1816, son pamphlet Pétition aux deux chambres, dans lequel il prend la défense des habitants de Luynes (voir aussi Larçay).

Il y a là, outre le château actuel, bâti en 1851 pour le comte François Marie Guyonneau de Pambour, officier d’artillerie, auteur de plusieurs ouvrages sur les machines à vapeur, l’ancien logis seigneurial, construit vers 1640, aujourd’hui à l’abandon, une chapelle érigée vers 1750, et  le logis du métayer, du 16ème siècle, avec 2 étables, une écurie, une porcherie et un puits, une grange, du 16ème également, avec un pressoir à roue, une fuie carrée ainsi que, au sud, un autre logis, appelé le Pavillon.

La Caranderie (route de Pernay, D 48, au nord-ouest) :

Ce fief appartenait à la fin du 16ème siècle à Michel Charles (mort en 1597), contrôleur général des vivres des armées en1572, échevin de Tours. Parmi les seigneurs suivants, on note Louis Poitevin, cité en 1752, conseiller du roi au bureau des finances de Poitiers, Jean Cartier de La Barre, cité en 1737, dont la veuve vendit le fief, en 1755 à Aimé Mathieu de Jusseaume et Louis Fulgence Vauquer-Simon, officier municipal à Tours en 1791, cité en 1800.

La propriété, qui possède un manoir du 17ème siècle avec une cour d’honneur, fermée par 2 bâtiments et deux tours d’angle, du 16ème, des douves, un étang, une ferme, ainsi qu’un pigeonnier cylindrique du 16ème, dont le toit en tuile et en ardoise percé de 3 lucarnes a disparu, sert de cadre au Festival de Théâtre en Val-de-Luynes. Voir https://theatre-valdeluynes.com/lieux/

À voir au sud

La Romaine (sud-est) :

Ce manoir du 15ème siècle a été remanié au 17ème ; le rez-de-chaussée, en moellons, a été réhaussé d’un étage en briques et pierres de tuffeau ; escalier Louis XIII en bois ; il reste les 2 piliers du portail, qui a disparu, et la porte piétonne en plein cintre.

Il s’appelait antérieurement Bois Denier et c’était, en 1818, une auberge ayant pour enseigne le Grand-Turc et nommée La Petite Romaine.

Quinquengrogne :

Ce lieu s’appelait en 1692 la maison de la Grande-Thuillerye, dite aussi Quinquantgrongne, toponyme que l’on peut comprendre ainsi : que celui qui veut en grogne.

Le pigeonnier carré du 17ème siècle, en briques, dont le toit, couvert de tuiles, a perdu son lanternon, présente un triple larmier en briques, qui empêchait les rongeurs d’y pénétrer.

 

La Butte (ouest-sud-ouest) :

Le château appartenait, dans les années 1750, à Catherine Hamelin, épouse de François Duprat, maître de Poste à Luynes. Selon la tradition locale, Napoléon y aurait passé une nuit. L’aile en retour date de 1965/66. Ce lieu est parfois utilisé dans le cadre du Festival de Théâtre en Val-de-Luynes. Voir https://theatre-valdeluynes.com/lieux/

Le Moulin Doré (ouest-sud-ouest, à côté de La Coudrée) :

Ce moulin à vent, qui a perdu ses ailes, a été construit en 1788 pour François Bourdon et a fonctionné jusqu’en 1870.


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