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Marçay


Le nom de cette commune, située à l’ouest de Chinon apparaît pour la première fois en 898, dans les actes de Charles II le Chauve, sous la forme Marciacus ou « domaine agricole de Marcius » mais selon certains, ce toponyme viendrait du gaulois Maro-ceton, signifiant le Grand Bois.

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Un dolmen, détruit à la fin du 19ème siècle, se trouvait à La Fénêtrie (au sud-ouest). D’autres mégalithes se dressaient probablement au Bois-du-Chillou (voir ci-après) et à Pierrefitte (Petra fixa) au sud-ouest également. C’est dans ce secteur aussi que des pierres polies néolithiques ont été trouvées, aux environs du Poteau-de-Mer.

Les collections du Carroi-Musée de Chinon conservent deux haches polies néolithiques, entrées dans les collections en 1883 et 1887, une hache plate à surface rugueuse, de l’âge du bronze, trouvée dans les parties basses de la commune et deux haches à talon, de type breton, provenant des Marais de Marçay.

Cette agglomération se trouvait à la frontière entre les Pictons et les Turons* (voir ci-après).

Des domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient probablement au Clos d’Azay (sud-ouest), venant d’Avitiacus ou « domaine de l’Aïeul », à Dauconnay (voir ci-après), venant de Dauceniacus ou « domaine de Daucenius » et au Petit-Poizay (sud-ouest), venant de Posiacus ou « domaine de Posius ». Un autre domaine se trouvait probablement à Fontenay (voir ci-après) car ce lieu-dit apparaît en 970 dans le Livre Noir de l’abbaye Saint-Florent de Saumur, sous la forme « villa quae vocatur Fontaniacus ».

Une voie gallo-romaine, venant de Poitiers et se dirigeant vers Azay-le-Rideau, entrait probablement sur le territoire des Turons* au lieu-dit Touraine, à la frontière entre Marçay (chez les Pictons) et Ligré (chez les Turons*).

Histoire ancienne et moderne :

Il y avait sur cette paroisse une dizaine de fiefs, les deux plus importants étant celui de la paroisse, qui appartenait à l’archevêque de Tours et celui du Château. Pour écrire l’histoire de ce dernier fief, j’ai utilisé deux sources, qui ne sont toujours pas d’accord entre elles : le dictionnaire de Carré de Busserolles et un article de Gustave d’Épinay (1829/1908), intitulé Notice sur Marçay, in BSAT 5. 1980/82, dont j’ai davantage tenu compte, étant donné que ce Gustave d’Épinay, magistrat à la Cour d’appel d’Angers, disposait de sources sérieuses en tant que propriétaire du château (voir ci-après).

Le premier seigneur connu du fief du château fut, en 1213, Gaudin de Remefort, vassal d’Hugues VI de Bauçay (ou Beauçay) chevalier-banneret de Philippe Auguste ; le petit-fils de ce seigneur, Hugues VIII de Bauçay (1210/1270), dit le Grand, cité comme seigneur du fief en 1260, mourut en 1270 avec Louis IX au cours de la 8ème croisade (voir aussi Benais).

Par la suite, du 13ème au 16ème siècle, le fief appartint à la famille de Faye. Au début du 16ème siècle, René de Faye, également seigneur de Velors à Beaumont-en-Véron, vendit le fief à René de Bastarnay, déjà seigneur de Beaumont-en-Véron, de Bridoré et de Montrésor, qui fut le père de François de Bastarnay (1534/1617).

En 1606, le propriétaire était Simon Le Bossu (mort en 1640) ; juge à la Cour des comptes de Paris, qui donna le château, en 1619, à son fils, Séraphin le Bossu (mort en 1657), maître d’hôtel de Louis XIII, lequel ne laissa que des dettes à son fils, Alexandre Louis Le Bossu, sur qui la seigneurie fut saisie en 1667, puis, après un long procès, attribuée, en 1723, à Françoise Dreux (1652/1724), veuve de Charles Odart (mort en 1720), seigneur de Paviers à Crouzilles et de La Roche-Ramé à Maillé.

La famille Dreux resta en possession du fief jusqu’à la Révolution et la dernière dame de Marçay fut Marie Anne Dreux, décédée le 24 pluviose an VII (12 février 1799), également dame de Vaugaudry à Chinon, veuve d’Antoine Charles Henry d’Arcemalle (1708/1769).

Marçay fit partie du bailliage* de Loudun jusqu’à la Révolution puis rattachée au nouveau département d’Indre-et-Loire.

Le Négron, anciennement la Vède Négron ou la Vède (voir La Roche-Clermault), traverse le marais de Taligny avant de se jeter dans la Vienne, à l’ouest de Chinon) ; elle coule du sud vers le nord à l’ouest de la commune et alimente le moulin de Clergeau, qui a perdu sa roue.

À voir dans le bourg

Église Saint-Pierre :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097859

« La nef unique du 12e siècle a été prolongée à l'ouest au 15e siècle. Elle est précédée d'une façade du 15e siècle, percée d'une porte en anse de panier, surmontée d'une fenêtre accostée de deux pilastres amortis par des pinacles. La nef aboutit à une travée carrée située sous le clocher. Le chœur a été reconstruit au 15e siècle sur plan rectangulaire. Une chapelle seigneuriale a été ajoutée au sud à la même époque. Le clocher est une tour massive dont chaque face est décorée d'une arcature en plein cintre au-dessus de laquelle l'étage du beffroi est ajouré de fenêtres jumelles en arc brisé. »

Une chapelle, dédiée à Saint Jean, fut fondée dans l’église en 1584 par Celse de Mondion (voir le Bois du Chillou, ci-après).

On peut voir dans une verrière des fragments de vitraux du 15ème siècle ainsi que des vitraux modernes de Van Guy ; ce maître-verrier, de son vrai nom Yvan Guyet (1930/2017) a repris en 1959 l’atelier de Lux Fournier ; depuis sa mort, son atelier est continué par Jérôme Robert à Continvoir.

Le château (voir histoire ancienne et moderne) :

Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Mar%C3%A7ay

« Au xiiie siècle le fief du château de Marçay, bien que situé dans la paroisse de Marçay, ne dépend pas, comme cette châtellenie, des archevêques de Tours : il est rattaché à Loudun.

Le château est une forteresse construite au xve siècle. En 1597, il est dévasté et partiellement détruit dans le cadre des guerres de Religion par les belligérants comme par les paysans des environs venus s'y réfugier avec leur bétail. Les dégâts, sans doute très importants mais qui ont épargné les deux tours rondes du logis principal, sont rapidement réparés vers l'an 1600.

D'importants remaniements ont lieu entre 1890 et 1914.

Le château se compose d'un corps de logis principal orienté ouest-est. Il est flanqué, à ses deux extrémités, d'une tour fortifiée. À partir de ces tours, deux courtes ailes font retour vers le sud. Des vestiges de douves sont encore visibles à l'est du logis principal. Des communs, à l'ouest et au nord, complètent le dispositif et encadrent les terrasses de la basse-cour.

Les deux tours, vestiges du château médiéval, sont percées de meurtrières ; elles possèdent à leur sommet un chemin de ronde couvert avec des mâchicoulis et sont couvertes en poivrière. Entre elles, le corps de logis comporte deux étages et un comble éclairé par des lucarnes au-dessus du rez-de-chaussée. Chacune des deux ailes, au sud, se termine par une tourelle polygonale. »

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097858

« Le château primitif fut construit autour des années 1150, puis reconstruit au 15e siècle. Entouré autrefois de douves, qui subsistent en partie à l'est, précédé au nord par une vaste cour entourée de communs, le château est constitué par un bâtiment principal qui se développe entre deux grosses tours cylindriques, couronnées d'un chemin de ronde avec créneaux et mâchicoulis. Du côté sud, deux ailes en retour d'équerre s'ajoutent au bâtiment principal, aboutissant chacune à une tour polygonale. Percements et toitures ont été refaits au 17e siècle. »

Hôtel-restaurant de luxe depuis 1973. Voir http://www.chateaudemarcay.com/

Selon ce site : « Au château de Marçay se rattache une légende assez curieuse. Une châtelaine courait le loup-garou la nuit sous une forme monstrueuse. Le fermier lui ayant tiré un coup de fusil fut effrayé de trouver, à l'aube du jour, au lieu du loup-garou qu'il avait vu la nuit, une femme couverte d'un linceul blanc. Il l'enterra secrètement, et, depuis ce temps, la malheureuse châtelaine revient toutes les nuits couverte de son linceul et traverse les cours en poussant des cris plaintifs. »

Le lavoir (rue du Lavoir, en contre-bas de la mairie) :

Ce lavoir du 19ème siècle, qui a été restauré en 1985, est alimentée par une source souterraine, dont l’eau est amenée par un aqueduc passant sous les maisons et arrivant à une excavation surmontée d’une arche.

À voir au nord-ouest

Gacogne (Gascogne au 18ème siècle) : ancienne ferme à cour fermée, avec un portail monumental.

La Maison Blanche : ancienne ferme du 15ème siècle, avec un pigeonnier mural sous le toit.

Le Collier :

Le seigneur de ce fief était, en 1768, Louis Joseph Vincent de Mondion, lieutenant des maréchaux de France pour l’élection* de Richelieu et du haut-Poitou, lointain descendant de Celse de Mondion (voir l’église), propriétaire du château d’Artigny à Ceaux-en-Loudun et premier maire de cette commune en 1791.

On peut y voir un grand pigeonnier carré.

 

 

Beauvais :

Le domaine, datant des 13ème et 14ème siècle, appartenait à l’abbaye de Fontevraud, qui y possédait une grange dîmière, ayant une fenêtre à croisée de pierre et deux petites baies jumelées en plein cintre.

Le manoir a été modifié au 15ème siècle, époque où les façades est et ouest furent prolongées par des bâtiments comportant des demi-arcs.

Fontenay (voir préhistoire et antiquité) :

Ce fief, cité dès 970, était la propriété, en 1787, de l’avocat Luc Gilbert, juge au tribunal de Chinon en 1790, qui acheta le château de Marçay (voir ci-dessus) en 1802. Il s’agit peut-être du fils d’Auguste Gilbert, procureur pour l’élection* de Chinon, cité comme propriétaire de La Turpinière à Chinon en 1717.

Le manoir, du 15ème siècle, présente un corps de logis de 2 étages, surmonté par un comble éclairé par une lucarne à fronton rectangulaire et flanqué au nord-est par une tour d’escalier polygonale. Une des deux caves est prolongée par un souterrain, qui s’étend sous le jardin.

À voir au sud

Bellevue (sud-est) : le manoir, du 15ème siècle, très remanié au 20ème, possède une tourelle d’escalier.

Dauconnay (sud-est) (voir Préhistoire et antiquité)

La propriété appartenait, au 18ème siècle à Jahan de Fourneau ; ce dernier n’apparaît pas dans les archives mais une famille Jahan était, aux 17ème et 18ème siècle, propriétaire du Fourneau à Chaveignes.

Résumé de l’article http://tourainissime.blogspot.com/search/label/Marcay

« Ce manoir, du 15ème siècle, modifié au 19ème, est composé d’un pavillon carré, flanqué de trois échauguettes rondes ; la moulure surmontant l’entrée sud repose sur deux culots représentant un ange et un diable ; sur la façade nord, la lucarne présente un sanglier et un lion. Au nord-est, le toit d’une tour quadrangulaire supporte un petit campanile muni d’une cloche ; vaste cave voutée ; dans le parc, un pigeonnier cylindrique du 18ème siècle, a gardé tous ses boulins* et son arbre tournant, pivotant sur un pilier central. »

Le Bois du Chillou (sud-ouest) :

Une certaine Adeline Du Chillou, inconnue par ailleurs, est citée en 1140 comme ayant légué à l’abbaye de Turpenay à Saint-Benoît-la-Forêt, une rente assise sur le domaine du Chillou.

Le fief appartenait, en 1637 à René de Mondion, enseigne des gardes du corps d’Henri IV, qui était le fils de Celse de Mondion (voir église) et le frère de Renée de Mondion, laquelle épousa en 1609 Gaspard de Mausson et fut la mère d’Émery de Mausson, cité comme seigneur en 1667. Anne Le Sourt « morte de maladie contagieuse » fut inhumée en 1633 « auprès de la Croix de Coismé, en la paroisse de Marsay ». Notons qu’un lieu-dit La Croix existe toujours à côté du Bois du Chillou.

Les propriétaires suivants furent, de 1673 à 1685, Guillaume Drouin, également seigneur de Beauvais, à Ligré, en 1766, Jahan de Fourneau, également seigneur de Dauconnay (voir ci-dessus), en 1768, à Joseph Alexandre Poirier (1700/1776), dit de La Cour, avocat au Parlement de Richelieu, en 1803, au petit-neveu du précédent, Jean Bertrand Poirier (1750/1756), dit de Beauvais (voir Ligré pour cette famille) et enfin, en 1810, René François Allain-Targé (1770/1835), procureur à la Cour des comptes d’Angers, père de François Henri Allain-Targé (1798/1784), député du Maine-et-Loire de 1836 à 1848.

Le manoir, des 15ème et 16ème siècle, en très mauvais état au 19ème siècle, a été restauré en 1972. Il a gardé ses fenêtres à croisée de pierre et, à un angle du mur de clôture, une tourelle cylindrique en ruine, qui servait de pigeonnier et de tour de défense, comme le montrent les 4 meurtrières pour armes à feu du rez-de-chaussée.

Peut être loué ; voir http://www.tenhagen.nl/lbdc/index_fr.html


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