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Marray


Le nom de cette commune, située dans la Gâtine tourangelle, au nord du département et au nord-ouest de Château-Renault, apparaît au 11ème siècle dans une charte du cartulaire de Marmoutier, sous la forme Marreium, venant de Marriacus ou « domaine agricole de Marrius ».

Histoire

En dehors du domaine gallo-romain (villa*) indiqué par le toponyme de la commune, d’autres domaines existaient peut-être à Mauny (voir ci-après), venant de Mausonacus ou « domaine du gaulois Mausona » et à Nambray (au sud), venant de Nambariacus ou « domaine de Nambarius ».

Histoire de la châtellenie :

La châtellenie de Marray appartint, du 11ème au 13ème siècle, à la famille de Marray.

Par la suite, ce fief fut la propriété, en 1559, de René de Montesson (mort en 1580), également seigneur de La Pénissière (voir ci-après), puis, en 1620 de Marie Louët (née en 1553), fille de Clément Louët (1518/1575), lieutenant général au Présidial d’Angers, qui avait d’abord épousé, en 1573, Martin III Fumée, puis, vers 1603, Jean de Ronsard (mort en 1626), arrière-petit-fils de Louis de Ronsard (1479/1544), le père du poète Pierre de Ronsard (1524/1585).

Martin III Fumée, seigneur de Genillé, était le fils de Martin II Fumée (mort en 1544) et de Martine d’Alais, dame de La Roche d’Alais et, à partir de cette époque, l’histoire de cette châtellenie se confond avec celle du fief de La Roche d’Alais.

Histoire du fief de La Roche d’Alais :

Ce fief de La Roche appartint au 15ème siècle à la famille de Courtallais, qui lui donna son nom et qui le vendit, en 1508 à François d'Alais (mort vers 1527), premier médecin de François 1er et seigneur de Reugny.

Sa fille, Martine d’Alais épousa en 1518 Martin II Fumée (voir ci-dessus) et fut la mère de Martin III Fumée, époux en 1573 Marie Louët, Après la mort de ce dernier, le fief passa à sa fille, Madeleine Fumée, mariée, en 1591, à Jean IX de Menou (mort en 1633) (voir Boussay), père de René de Menou (mort en 1651).

Ce dernier eut pour fils François de Menou, qui épousa, en 1668, Marie Adriansin (voir Louestault), et qui fut le grand-père de Bonne Dorothée de Menou (morte en 1795), laquelle épousa, en 1751, René Luc Albert Paris de Rougemont.

Cette dernière mourut sans enfant en 1795 et une partie de sa succession, dont La Roche d’Alais, fut attribuée à sa petite-cousine, Madeleine Adriansin, veuve d'Adrien Roze, qui revendit sa part, en 1805, à Gatien-François Pays (mort en 1837).

La Dême, qui coule d’est en ouest près du bourg (au sud) et se jette dans le Loir à Vouvray-sur-Loir (Sarthe), alimentait le Moulin du Buis, à 1 km à l’ouest du bourg ; ce moulin du 18ème siècle, qui a fonctionné jusqu’ la fin du 20ème siècle, est devenue une boulangerie.

La ligne ferroviaire à voie métrique, surnommée « la ligne du pain sec » (voir Le Boulay), ouverte en 1885 entre Port-Boulet et Château-Renault et fermée en 1949, s’arrêtait à Marray, où la gare, qui a gardé son réservoir d’eau métallique, est devenue une habitation.

À voir dans le bourg

Église Saint-Pierre (2 rue du commerce)

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000039

« Eglise dont la construction a dû commencer limite 11e siècle 12e siècle si l'on en croit le style en petit appareil et prolongé au 12e siècle par une nef unique. Elle fut agrandie sur le mur Sud, au niveau de la 2ème travée de la nef et d'une partie du chœur, limite 15e siècle 16e siècle, par 2 travées à toitures perpendiculaires formant une chapelle consacrée à la Vierge, prolongée au Sud, dans la 2e moitié du 19e siècle par la sacristie et au niveau de la 2e travée de la nef par une petite chapelle occupée par les fonts baptismaux. En 1867, la charpente des 3 travées de la nef fut masquée par la construction de voûtes d'ogives, exécutée par l'architecte Hardion [Alexis Hardion, voir Ligueil et Louans] d'après le projet de l'abbé Brisacier [Pierre Paul Brisacier (1831/1923)]. En 1881, il est mentionné dans un devis de restauration qu'une galerie en bois devant l'église est en mauvais état, elle sera démolie fin 19e siècle puisqu'elle n'apparaît pas sur les cartes postales du début du 20e siècle. L'architecte déplore aussi l'inclinaison du clocher à sa base vers le Sud-Ouest et propose une consolidation par des moises de fer [pièces de charpente horizontales], mais celle-ci ne sera pas exécutée. Les toitures sont restaurées en 1883 et la charpente renforcée par des chevrons intermédiaires. C'est également à partir de 1881, que furent percées les ouvertures des chapelles latérales, date d'exécution des vitraux [de Lucien Léopold Lobin et de Julien Fournier], puisqu'elles ne figurent pas sur le plan de 1867. »

C’est la seule église du département construite en grès rouge. À l’intérieur, on peut voir :

  • Une statuette en albâtre du 14ème ou 15ème siècle, représentant Saint Gilles, à ne pas confondre avec une autre statuette de la même époque et de la même matière, qui représentait Saint Jacques le Majeur et qui a été retirée de l’église pour des raisons de sécurité.
  • Un tableau figurant N. D. de Lourdes, réalisé par le peintre brésilien Vicento do Rego Monteiro (1899/1970) et donné en 1960 au docteur Boureau, alors propriétaire des Brosses (voir ci-après).
  • Une chaire en pierre, reposant sur une colonne, surmontée d’un chapiteau orné de feuillages, datant de 1888.
  • Deux reliquaires de 1887.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM37001376

« Reliquaire en forme de châsse ; reliques placées sur un tissu rouge et accompagnées d'une petite étiquette mentionnant le nom du saint. Reliquaire 1 : saints Désiré, Clément, Fortunat, François de Sales [1567/1622], Etienne, François de Paule [1416/1507], Ambroise, Léonard de Port Maurice ; saintes Claire, Marie Madeleine, Emérence. Reliquaire 2 : Saints Innocents, Gaudens, Fulgence, Laurent, Simon, Augustin, Alexandre, saintes Apolline, Sabine.

Un procès-verbal d'extraction des reliques, daté du 7 novembre 1839 (conservé aux archives diocésaines) mentionne que des reliques des saintes Claire, Emérence, Marie Madeleine, Appoline et saint Léonard ont été extraits de reliquaires provenant de l'abbaye de la Clarté Dieu et conservés à l'église de Saint Paterne pour être offerts à la paroisse de Marray. Un texte du 21 mai 1840 décrit ces reliquaires comme des châsses en bois doré. Or, d'après le livre de la paroisse, rédigé par le curé, les reliques ont été de nouveau extraites, en juillet 1887, des vieilles châsses de bois pour être placées dans des reliquaires en cuivre doré offerts par les fidèles. C'est sûrement à cette date que les reliquaires ont été complétés par les reliques des autres saints. »

La maison Bellay, dite le château (4 route de La Ferrière) :

Selon le propriétaire « cette maison, dite le château à Marray, servit autrefois de prison. Ses bases datent du 15e siècle, la partie arrière des 15e et 16e siècles alors que la façade a été remaniée aux 18e et 19e. L’intérieur est typique du 17e. À la fin du 16e siècle, elle fut habitée par le neveu de Ronsard [Jean de Ronsard, mort en 1666, époux de Marie Louët]. C’est une maison équilibrée, pleine de charme. La famille Menou en a été propriétaire avant d’hériter par mariage de La Roche d’Alès. Ici a également résidé la famille Chauvin dont un des membres, M. Yves Chauvin [(1930/2015)], reçut le Prix Nobel de chimie en 2005. »

Pour le nom de cette maison, voir aussi la Pénissière ci-après

Le monument aux morts (route de La Ferrière, près de la mairie)

Ce monument, réalisé en 1921 par Georges Delperrier (1865/1936) (voir Manthelan) est constitué d’un socle carré, orné de feuillages et de roses, surmonté d’un casque de soldat et d’une colonne brisée, décorée d’une croix sculptée en relief.

Maisons anciennes :

  • N° 5, Rue du Commerce : maison à colombage et à torchis.
  • N° 10, rue du Commerce : maison du 16ème siècle ; selon Tourainissime, cette maison a été associée à un moulin à eau au 19ème siècle, ce qui peut sembler étonnant puisqu’elle est à une centaine de mètres au nord de la Dême ; elle est devenue une scierie en 1889, puis un magasin en 1891.
  • N° 4, rue Chaude (au sud de la Dême) : villa des roses ou Val-Fleuri : maison construite au 19ème siècle, en style néo-classique.

Les Brosses (2 rue du Pont Blanc, bourg sud-ouest) :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000065

« La demeure a été construite en 1888 sur les plans de l'architecte E.Singery, cousin du grand-père de M.Boureau, l'actuel propriétaire. La date de construction est donnée par les matrices cadastrales. Le nom de l'architecte [Édouard] Singery est celui qui figure comme signature de dessins aquarellés conservés par le propriétaire et figurant les projets d'architecture de cette demeure.

Logis composé de 2 corps de bâtiment couverts de toit à longs pans. Bâtiment principal à 3 travées, surmontées de lucarnes en pierre de taille. La lucarne centrale porte l'inscription du nom de la propriété : Les Brosses. Le second corps de bâtiment à 2 travées est orné sur la façade Nord d'une tourelle carrée en brique couverte d'un toit en pavillon. Encadrement des baies et pilastres d'angle en pierre de taille. Ecuries en calcaire moellon enduit, encadrement des baies en brique. »

 

 

 

À voir en dehors du bourg

Mauny (nord-est) :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000076

« Ancien fief relevant du château d'Amboise, Mauny appartient en 1523 à Jean Bataille, auquel succède Clément Bataille, chanoine, qui en fait don en 1538 à l'église de Tours. Mauny est alors utilisé comme ferme par le chapitre de l'église de Tours. En 1791, elle est vendue comme bien national à Pierre Thierry, notaire à Montrichard, qui la revend en 1803 à René Mahoudeau [s’agit-il du René Mahoudeau (1755/1828), qui fut maire de La Ferrière de 1801 à 1807 ?].

En 1828, Charles Chauvin, fabricant de laines à Marray et Marie Gault, son épouse acquièrent le domaine. C'est vraisemblablement au 19e siècle que fut ajouté sur le pignon Ouest le petit bâtiment en rez-de-chaussée, à usage d'étable, dont les ouvertures ont été refaites lors de la restauration des années 1980. La grange est probablement plus ancienne (16e-18e siècle ?), vu le rôle de ferme d'un domaine ecclésiastique joué par Mauny.

La famille Chauvin [voir la Maison Bellay] en demeure propriétaire jusqu'en 1981, date à laquelle les propriétaires actuels en firent l'acquisition et restaurèrent le manoir avec soin, restituant les douves, les fenêtres à meneaux et dotant l'étage de lucarnes de pierre : leur emplacement étant visible sur la charpente du toit. La demeure, par son aspect général : pignons hauts, fenêtres à meneaux, charpente à chevrons formant fermes et escalier en vis en bois à noyau mouluré, témoigne de l'architecture civile du 16e siècle mais certains éléments semblent antérieurs : les deux cheminées en pierre, situées sur le pignon Ouest au rez-de-chaussée et à l'étage, et la baie trilobée de la façade Nord datent du 15e siècle. A gauche de cette baie trilobée subsistent des pierres d'encadrement d'une ouverture, qui pourrait correspondre à l'emplacement de latrines.

Le logis principal, couvert d'un toit en ardoise, est percé de fenêtres à meneaux sur la façade Sud, 2 au rez-de-chaussée et 2 à l'étage, de baies rectangulaires et d'une double baie trilobée sur la façade Nord. L'escalier en vis en bois, placé dans une cage en bois et torchis, est situé au centre du logis, il est éclairé à l'étage par une petite baie rectangulaire. Le logis est accolé sur le pignon Ouest d'un petit bâtiment en rez-de-chaussée, couvert en tuile plate, doté d'ouvertures rectangulaires et d'une lucarne en pierre. Les murs sont en calcaire moellon enduit. L'encadrement des baies, les chaînages d'angle sont en pierre de taille, ainsi que les lucarnes à fronton triangulaire. Celles du logis principal étant accosté d'animaux fantastiques. La grange est également couverte en tuile plate. »

La Roche d’Alais ou d’Alès (ouest) (voir Histoire du fief) :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000040

« C'est du 16e siècle, époque où la famille Fumée en fut propriétaire, que datent les bâtiments élevés actuellement à l'extrémité Est du grand bâtiment et le bâtiment qui lui fait face. (…) C'est au 17e et 18e siècle que sont ajoutés les 2 corps de bâtiments ornés de petites lucarnes, prolongeant à l'Ouest les bâtiments du 16e siècle.

En 1845, un texte manuscrit du curé Renart [cité sous le nom de Renard dans un autre article de pop-culture] sur la paroisse de Louestault mentionne "qu'il y a une quinzaine d'années, il y avait une tour carrée fort massive et fort élevée, mais on en a abattu un ou deux étages", ceci doit concerner l'escalier du bâtiment D. En 1898, Louis Pays-Nau fait édifier la partie située à. l'extrémité Ouest, à la place d'un bâtiment, datant vraisemblablement du 18e siècle, visible sur un tableau représentant le château au 19e siècle. La date de 1898 est inscrite sur le fronton de la lucarne ornant le corps central du bâtiment. Louis Pays Nau avait prévu de reconstruire le château en démolissant les anciens bâtiments, son projet ne fut pas exécuté par manque de crédits. Le raccord entre le bâtiment de 1898 et les bâtiments anciens ne fut réalisé qu'une quinzaine d'années plus tard. »

Le Haut Montas (sud)

Ce lieu est le point culminant de la Touraine nord (182 m.), le point culminant de la Touraine étant la Ronde, à Céré-la-Ronde (186 m.). On peut y voir un frêne de 30 m. de haut, dont la circonférence est de 3,25 m. à 1 mètre du sol.

La Pénissière (sud-ouest)

Le fief appartenait, en 1465, à Jean de Montplacé, sans doute le même que celui qui est cité comme seigneur d’Épeigné-sur-Dême en 1480. Par la suite, il fut réuni à la châtellenie de Marray (voir ci-dessus) jusqu’à ce que Marie Louët le vende, en 1652, à Urbain Bellay, qui, vraisemblablement était aussi propriétaire de la maison portant son nom (voir ci-dessus).

Le fils de ce dernier revendit la seigneurie à René de Menou et dès lors l’histoire de ce fief rejoint celle du fief de La Roche d’Alès (voir ci-dessus).

En 1788, la chapelle dépendant du logis seigneurial était interdite

Article http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-indre-loire-chateau-a-marray-chateau-la-penissiere.html

« Dans un aveu de 1664, il est décrit comme "lieu et hôtel de la Pénissière", composé d'une salle, de quatre chambres garnies de garde robes, d'une cuisine et d'une cour. Le tout enclos de douves, d'un pont-levis et de murailles. La basse-cour consistant en une grange-étable clos aussi de douves, d'une fuie, de trois jardins et vergers. A la Révolution, La Pénissière est vendue le 27 messidor an 6 (15 juillet 1798). Le registre des matrices cadastrales (…) signale la démolition du logis en 1864, mais ce logis est noté en 1880 comme reconstruit et propriété de Charles Louis Caillé. La construction d'une chambre dans la tourelle Sud-Est est citée en 1889. De la partie ancienne, il reste une terrasse entourée de douves et trois des quatre tours disposées à chaque angle. Le pigeonnier est aujourd'hui converti en habitation. Le logis est couvert d'un toit en croupe, les tours et le pigeonnier sont couverts d'un toit conique. »


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