Montlouis-sur-Loire
Le nom de cette commune, située sur la rive gauche de la Loire, à l’est de Tours, apparaît pour la première fois, à la fin du 6ème siècle, chez Grégoire de Tours, sous la forme Vicus Montis Laudiacensis, signifiant « Agglomération du Mont du domaine agricole de Laudius ».
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des pointes moustériennes du paléolithique ont été découvertes à La Maison-Marchandelle, près de la route de Saint-Aignan ou D 40, au sud-est du bourg.
Des outils (grattoirs, lames, burin, etc.) du néolithique ainsi que des pointes de flèche et des haches polies ont été trouvées aux Bouvineries (est) et à Vélanger (sud-est). Quand on est sur le quai Albert Baillet (D 751) au bord de la Loire, à l’est du bourg, on peut voir des habitats troglodytiques, dont certains furent des abris sous roche néolithiques.
Près des Bouvineries, en face de La Tuilerie (est du bourg), deux haches polies en silex ont été draguées dans le lit de la Loire ; voir Gérard Cordier* : quelques trouvailles néolithiques tirées de la Loire, in RACF 12.3.4, 1973. Près de Vélanger (sud-est), dans les douves du château de La Bourdaisière (voir ci-après), le jardinier trouva vers 1953 une hache de combat ou bipenne en roche grise, avec des traces de polissage ; voir Gilbert Bastien : Note sur une hache de combat trouvée à Montlouis-sur-Loire, in Bulletin de la Société Préhistorique Française (BSPF) 6.3.6, 1966.
En 1982, Jacques Dubois* photographia des cercles protohistoriques dans la plaine alluviale, près du pont de chemin de fer sur la Loire, à l’ouest du bourg.
Les toponymes Husseau (à l’est), venant de Uxellos (lieu élevé), cité en 1124, Nouy (au sud-est), venant de Novientum (agglomération nouvelle) et Thuisseau (au sud-ouest), venant Tutialo (champ de Tutius), cité en 1239, sont d’origine gauloise
Les suivants indiquent l’existence d’un domaine agricole gallo-romain* : Greux (au sud-ouest du bourg), venant de Grussiacus ou « domaine de Grussius », toponyme cité en 818 sous la forme Villa Grussio et en 916 sous la forme Villa Grusso et Rillé (au sud-est), venant de Rilliacus ou « domaine du gaulois Regulius ».
Selon le Dictionnaire des Communes de Touraine (CLD 1987), publié sous la direction de Jean-Mary Couderc* des fragments de céramique commune et sigillée*, de tuiles et d’amphores se trouvant sur le site néolithique de Vélanger indiquent que ce site fut occupé jusqu’à l’époque gallo-romaine et qu’il y avait là une villa*.
La voie gallo-romaine qui longeait la rive gauche de la Loire traversait le territoire de cette commune en étant reprise par la D 283 qui passe à La Barre puis à Saint-Brice, avant de continuer vers La Ville-aux-Dames. Au moyen-âge, cette route était appelée le Grand Chemin et Louis XIII l’emprunta pour aller de Paris à Nantes en 1614.
Une autre voie passait au sud de la commune, parallèle à la D 140 actuelle : il s’agit de la voie qui longeait la rive droite du Cher, venant de Saint-Martin-le-Beau ; elle passait à La Bourdaisière, Rillé, Belle-Roche, Thuisseau, Greux, La Pousterie et Rochepinard avant d’arriver sur la commune actuelle de Saint-Pierre-des-Corps (voir ci-après pour la plupart de ces lieux). Cette voie deviendra ensuite une route allant à Tours et plusieurs relais de poste* s’y trouvaient (Belle-Roche, La Pousterie)
Histoire du fief : Ce fief, qui relevait d’Amboise, fut constitué en châtellenie, avec d’autres fiefs, en faveur de Philibert Babou (1484/1557), seigneur de La Bourdaisière (voir ci-après), maire de Tours en 1520/21, surintendant des finances de François 1er de 1524 à 1544.
En 1717, il fut réuni au fief de La Bourdaisière, érigé en marquisat en faveur du mémorialiste Philippe de Courcillon (1636/1720), gouverneur de Touraine de 1667 à 1720, auteur d’un Journal de la Cour de Louis XIV. Ce dernier fut le père de Marie Anne Jeanne de Courcillon (1671/1718), laquelle épousa Honoré Charles d’Albert de Luynes (1669/1704) et fut la mère de Charles Philippe d’Albert de Luynes (1695/1758), 4ème duc de Luynes (voir Luynes), lui-même père de Marie Charles Louis d’Albert de Luynes (1717/1771) ; Philippe de Courcillon fut aussi le père de Philippe Égon de Courcillon (1684/1719), père de Marie Sophie de Courcillon (1713/1756), qui épousa en 1732 Hercule Mériadec de Rohan-Soubise (1669/1746).
En 1768, Marie Charles d’Albert de Luynes échangea ses fiefs de Montlouis contre le fief de Cinq-Mars-la-Pile avec Étienne François de Choiseul (1719/1785).
Histoire contemporaine :
Sur les cinq moulins à vent, présents sur le plan cadastral de 1813, il ne subsiste, dit-on, que la base en forme conique d’un moulin-cavier au n° 30 rue Rabelais (au sud-est de la mairie). On trouve pourtant sur le site https://www.moulins-a-vent.net/Regions2016/centre_valdeloire.htm la photo d’un ancien moulin transformé en habitation, qui serait situé à Montlouis-sur-Loire.
Depuis 1525, suite à un privilège accordé par François 1er, les habitants de Montlouis avaient un droit de passage sur la Loire. Les bateaux partaient du « port de la fleur des Gourdes », parfois nommé « port de La Ramée », car il se trouvait en face de l’hôtel particulier, dit La Ramée (voir ci-après), et arrivaient, sur la rive droite, au « port de Montlouis », enclave appartenant au 18ème siècle à Montlouis-sur-Loire mais dépendant de la commune de Vernou-sur-Brenne depuis 1817 (voir aussi le relais de poste* de La Frillière à Vouvray).
À partir de 1817, ce bac* circula régulièrement. En 1842, son matériel était composé de plusieurs embarcations : une charrière* de 12 m de long et 2,80 de large, limitée à 30 personnes, et deux barques, limitées à 15 personnes. Le service était assuré par un ou deux mariniers, selon la hauteur des eaux.
Le viaduc ferroviaire de Montlouis, construit sur la Loire en 1843 sur une ligne reliant Paris à l’Espagne via Tours et Bordeaux (voir Limeray), fut totalement détruit par les bombardements alliés en 1944 puis reconstruit en 1946 (voir église).
À voir dans le bourg
Le bourg s’étend au sud de la Loire, longée par la D 751, qui porte, dans la traversée de la ville les noms de Quai de la Loire, Place Abraham Courtemanche, puis Quai Albert Baillet (voir ci-après pour ces lieux).
Église Saint-Laurent (3 rue Abraham Courtemanche) :
Selon Grégoire de Tours*, l’évêque de Tours Saint Perpet* (mort en 491) édifia à l’est de Tours, à la fin du 5ème siècle, une chapelle, dédiée à Saint Laurent, qui fut remplacée, à la fin du 11ème s. ou au début du 12ème par une église en pierre à nef unique, dont subsistent encore la base du clocher et le chœur, vouté en cul de four, avec un chevet présentant des baies romanes en plein cintre et une corniche ornée de modillons :
L’église fut agrandie entre le 15ème et 16ème s., avec deux collatéraux au sud. En 1838, le clocher fut réhaussé. De 1870 à 1873, l’architecte diocésain Gustave Guérin (1814/1881) fit établir des voûtes d’ogives sur la nef. En 1902, l’abbé et architecte Pierre Paul Brisacier (1831/1923), poursuivit les restaurations en voûtant les bas-côtés.
De nombreux vitraux éclairent l’intérieur :
- Au-dessus de l’entrée, vitrail de Lux Fournier, illustrant le bombardement du viaduc ferroviaire (voir Histoire contemporaine).
- Dans le chœur, verrières réalisées en 1859 par les ateliers Lobin, dont la Crucifixion.
- Dans les deux collatéraux, 8 vitraux de Lux Fournier (1868/1962), dont l’un représente la fondation de la chapelle par Saint Perpet*.
À l’intérieur également, une plaque de marbre indique : « Sous les dalles de cette église reposent les corps de la famille BLOT maîtres de postes de La Frillière pendant le 17ème et 18ème siècle. » Cette plaque fut posée par Louis Blot, maire de Saint-Cyr-sur-Loire de 1959 à 1965 à la mémoire de sa famille, nommée Belot à l’origine ; néanmoins cette famille ne fut pas maître de la poste aux chevaux* de La Frillière à Vouvray (voir Histoire contemporaine) mais d’un relais de poste* qui se trouvait « dans le bas du bourg » à Montlouis-sur-Loire.
À l’extérieur on peut voir :
- Sur la façade principale, la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité », que la municipalité fit inscrire en 1881.
- Sur le mur sud, un cadran solaire en ardoise, portant l’inscription « faict par messire Jacques Gasnier 1610 ».
- Sur la façade ouest, un graffiti de la fin du 17ème représentant une gabarre de marinier.
Rue et Place Abraham Courtemanche : cette rue descend de l’église vers la Loire) : on y trouve :
- Le presbytère (en-dessous de l’église) est installé dans un hôtel particulier du 16ème siècle, orné de lucarnes surmontées de gâbles sculptés et sertis d’une coquille, qui témoignent de l’art de la Renaissance, qui, selon la tradition, aurait abrité les amours d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées ; mais selon certains historiens cela se serait plutôt passé dans l’Hôtel de La Ramée (voir ci-après). Il fut largement remanié au 19ème siècle grâce à la générosité d’Adèle Marie Lys, née en 1781, dite baronne Angellier, épouse de Joseph Angellier (1778/1857), propriétaire de La Bourdaisière (voir ci-après). Au début du 20ème siècle, son pignon fut arasé et percé d'une ouverture ; sa cheminée fut entièrement remontée sur l’autre rampant du toit.
- Hôtel Beauregard (n°12) : cette maison, construite en 1888 pour Antoine Jules Dubois a remplacé une maison vigneronne ; un passage souterrain rejoint la Place Abraham Courtemanche.
- Place Abraham Courtemanche: Abraham Courtemanche (1781/1834), très brièvement maire de Saint-Martin-le-Beau en 1831, légua à la ville un terrain où elle emménagea la place qui porte son nom ainsi qu’une partie importante de sa fortune ; les caves avenantes à ce terrain furent réhabilitées en 2009 et abritent l’office de tourisme. L’ancien port de Montlouis, dit Port de La Ramée (voir ci-dessus), se trouvait à cet emplacement. Dans ce port, s’arrêtait aussi des bateaux pour les voyageurs se rendant à Orléans ou à Roanne ; il n’y a plus rien aujourd’hui, si ce n’est une sculpture de Michel Audiard (né en 1951) en l’honneur de l’accordéoniste Richard Galliano (né en 1950).
Quai André Baillet : ce quai, à l’est de la Place Courtemanche porte depuis 1918 le nom de l’ancien propriétaire de la Ramée (voir ci-après), peintre amateur, qui avait légué une importante somme d’argent à la ville. Il n’est loti que sur le côté droit et on peut y voir beaucoup d’habitations intéressantes :
* N° 2 : maison Art Nouveau présentant une façade ornée en son centre d’un grand losange en céramique colorée d’où jaillit une fleur de lotus. Deux figures sculptées de Chinois, l’un qui rit et l’autre qui pleure, complètent l’ensemble.
* N° 4 : maison avec frise et 2 têtes de femme.
* N° 7 : cave à vin (EARL Saint-Jérôme).
* N° 8 : ancienne parfumerie du Père Faure, ingénieur chimiste qui y développa entre 1910 et 1920 un laboratoire de produits à base de plantes, dont certaines provenaient de son jardin.
* N°11 : maison Art Nouveau, alliant brique et pierre de tuffeau. Son décor soigné intègre deux céramiques polychromes et une frise de motifs floraux en terre cuite. L’Art Nouveau, courant artistique et architectural (fin 19ème), puise son inspiration dans la nature et privilégie l’esthétique des lignes courbes, l’inventivité, la présence de rythmes et les couleurs. Parmi ses plus célèbres représentants, on peut citer Hector Guimard (1867/1942), auteur des fameuses entrées du métro parisien (voir aussi Bléré et Marcilly-sur-Maulne).
* N°25 : maison en pans de bois antérieure au 16ème s. On peut voir derrière cette maison des caves troglodytiques, creusées dans la falaise, qui surplombe cette rue.
* N°27 et 29 : maisons du 18ème s.
* N° 36 et 37 : hôtel particulier La Ramée ; de style Renaissance comme le Presbytère, il est bâti en moellons de calcaires enduits et non en pierre de taille (réservée aux chaînages d’angles et au décor des baies) ; à noter ses deux remarquables lucarnes surmontées de gâbles sculptés (sertis d’une coquille, couronnés de petits personnages) et ses fenêtres à meneaux et traverses encadrées de pilastres à chapiteaux corinthiens.
Article https ://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097873
« Maison élevée d’un rez-de-chaussée, d’un étage et d’un comble, éclairé au nord par deux lucarnes surmontées d’un gâble accompagné de pinacles. Les fenêtres de la façade nord et les deux fenêtres de la travée ouest de la façade sud, ont conservé la décoration de leur encadrement. La façade sud est accompagnée d’une tour rectangulaire d’escalier où l’on pénètre par une porte accostée de pilastres soutenant un fronton courbe meublé d’armoiries bûchées, ornée de crochets et supportant des vases. »
Cet hôtel particulier du 16ème siècle, qui appartenait à Albert Baillet (voir ci-dessus), aurait été un relais de chasse de François 1er.
L’annexe (n° 37) contient une grande cheminée, réplique d’une cheminée du château d’Amboise et un plafond en forme de carène de bateau renversée.
Dans le jardin, entre les deux bâtiments, au fond, un château d’eau, est encore utilisé.
* Entre les n° 39 et 40, le Chemin du Trou Colas, très peu entretenu, conduit à des habitations troglodytiques, dont les conduits de cheminée débouchent sur le plateau et à des carrières de tuffeau, roche caractéristique du Val de Loire, provenant d’une boue très fine, déposée il y a 88 millions d’années, par la mer turonienne.
* Après le n° 54, l’ancien chemin rural n°42, fut en partie détourné, d’où le nom de Chemin Tourné, pour assurer la sécurité de Michel Debré quand celui devint 1er ministre (voir ci-après). Dans ce chemin se trouvent :
- La Cave de l’Épine Fleurie, ancienne métairie du 18ème siècle, entourée de murs rappelant les activités viticoles (incrustations de culots de bouteilles, grappes de raisin en pierre ou en métal, barrique sculptée).
- La Propriété de L’Épine Fleurie (n° 10), acquise en 1926 par l’architecte Victor Laloux (1850/1937) pour en faire sa demeure tourangelle. Prix de Rome en 1878, il est l’auteur à Tours de la gare, de la basilique Saint-Martin, de l’Hôtel de Ville et à Paris, de la gare d’Orsay. Ici, aidé de l’un de ses élèves, Maurice Boille (1883/1966), il transforma l’ancienne ferme de la fin du 18ème en villa rustique à l’italienne avec pergola et cyprès. Il légua ce domaine à sa filleule, Anne-Marie Lemaresquier (1912/2001), épouse de Michel Debré (1912/1996), Premier Ministre du Général de Gaulle de 1959 à 1962 et Maire d’Amboise de 1966 à 1989.
* N° 60 : La Maison de la Loire : https ://maisondelaloire37.fr/
Quai de la Loire (à l’ouest de la Place Courtemanche) : au n° 4, se trouve l’hôtel-restaurant Le Clos-du-Roc, ancien manoir aux hautes cheminées, datant de 1730, nommé Le Roc-en-Val. Voir http://www.leclosduroc.com/
À voir à l’est
Bon Désir :
Le manoir fut construit au 16ème siècle par Philibert Babou (voir Histoire du fief et La Bourdaisière), qui avait épousé en 1510 Marie Gaudin (1590 ou 1595/1580), fille de Victor Gaudin (mort en 1498), argentier de la reine Anne de Bretagne, lui-même fils de Nicolas Gaudin (1430/1515), maire de Tours de 1504 à 1510.
Cette Marie Gaudin, considérée comme la plus belle femme du royaume, passe pour avoir été la maîtresse de François 1er, de Charles Quint et du pape Léon X.
Une chapelle, édifiée en 1544 et fermée en 1770, contenait un groupe monumental représentant une Mise au tombeau, commandé par Philibert Babou, dont les personnages sont des membres de sa famille et qui se trouve maintenant dans la collégiale Saint-Denis d’Amboise ainsi qu’un ex-voto (aujourd’hui disparu), figurant une jambe d'argent, pesant 7 onces et demie (212 grammes), offert en 1711 par Sophie de Löwenstein, qui avait épousé en 1686 Philippe de Courcillon, pour remercier Dieu d'avoir conservé la vie de leur fils, Philippe Égon de Courcillon, colonel de cavalerie, qui avait eu la jambe emportée par un boulet, à la bataille de Malplaquet, le 11 septembre 1709.
Je n’ai pas réussi à trouver pourquoi plusieurs sites indiquent que le manoir eut comme propriétaires le comte de Fersen, fils du cavalier servant de Marie-Antoinette, ainsi que le prince Radziwill, grand chambellan du tsar. Axel von Fersen (1755/1810), amant de la reine Marie Antoinette d’Autriche, ne semble pas avoir eu d’enfant ; quant à Dominique Hiéronime Radziwill (1786/1813), il a servi dans l’armée napoléonienne durant les guerres du premier empire mais aucune de ses biographies ne parle de Montlouis !
Des modifications eurent lieu au 18ème (pigeonnier en brique avec trois ouvertures) et au 19ème (ajour d’un étage, belvédère et serre).
Chambre d’hôtes : https://www.letsbookhotel.com/fr/france/montlouis-sur-loire/hotel/chateau-de-bondesir.aspx
La Barre :
Ce fief, relevant du château d'Amboise, est connu dès 1314. A cette époque, il appartenait à Macé Chape d'Asne. L'abbaye de Marmoutier en devint propriétaire et elle le vendit en 1564, à Jacques Bigot, également seigneur de Bois-Jésus à Fondettes ; ce dernier eut pour successeurs Constant Souard et Georges Seillot. Un peu plus tard, il revint encore aux mains de l'abbaye de Marmoutier sur laquelle il fut vendu comme bien national, en 1791. Le même monastère possédait aussi, à La Barre, une métairie appelée Les Oies Blanches.
Le manoir actuel, construit vers 1786, a un portail en anse de panier, qui donne accès à une cour encadrée de bâtiments des quatre côtés.
Au n° 7, rue du Chemin Creux un ancien puits en forme de chapelle a conservé sa poulie de bois et sa manivelle, qui permettaient de puiser l’eau se trouvant à 30 m. de profondeur.
Dans cette rue également se trouve La Miltière :
Vers 1566, le propriétaire du fief, Martin Conseil, le vendit à Marie Gaudin, veuve de Philibert Babou (voir Histoire du fief et Bon Désir). En 1629, Jeanne Hennequin, épouse de Gilbert Filhet de la Curée, l'acheta aux héritiers de Saladin d'Anglure (voir Husseau). Ce domaine fit ensuite partie du marquisat de La Bourdaisière, érigé en 1717, en faveur de Philippe de Courcillon, (voir Histoire du fief).
En 1724, La Miltière fut vendue par Marie Brochard, veuve de Bonaventure Poirier, et par Charles Poirier, à Jean Philippe Basile, dont la fille, Jeanne Basile, épousa Pierre Petiteau, directeur et trésorier particulier de la Monnaie de Tours. Ces derniers le revendirent, en 1765, à Thomas Philippe Dauvergne, procureur au bailliage* de Tours et à Anne Chevallier, son épouse. Cette dernière, après la mort de son mari, céda la propriété, en 1785, à Jean Baptiste Martin Chauveau, receveur général du duché pairie de Choiseul-Amboise, demeurant au château de Chanteloup à Amboise.
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097874
« C'est un long bâtiment fait d'un simple rez-de-chaussée et de combles assez élevés éclairés par trois grandes lucarnes et de deux oeils de bœuf qui étaient tous épaulés d'accolades en volutes. Un balcon a été fait à la lucarne centrale. Il s'appuie sur deux colonnes à cannelures torses, ornées d'hermines et de fleurs de lys qui sont sûrement Renaissance et proviennent d'un château royal (très probablement des démolitions d'une partie du château d'Amboise, sous le Premier Empire). Sur la face postérieure, deux légers décrochements forment deux avancées. A l'intérieur, une cheminée de boiseries Louis XV possède cinq petits tiroirs sous la tablette, qui étaient destinés à l'éclosion des vers à soie. »
Dans la cour, au sud-ouest, un pigeonnier carré a conservé à l’intérieur, quelques traces de boulins*. Voir . http://www.cavusvinifera.com/fr/284361-Le-Pigeonnier-Montlouis-sur-Loire-blanc-effervescent
Husseau ou Huisseau :
Ce fief, qui relevait de la baronnie de Vernou-sur-Brenne, appartint, en 1244, à Hugues Bocel ; on trouve ensuite, citée en 1314, Jehanne de Lavardin puis, en 1360, Jean Le Claveurier ; en 1365, Gervaise de Cormeri ; en 1367, Jean de Lumeré, clerc, demeurant à Tours.
En 1505, il était passé aux mains de Pierre Briand, qui eut pour successeur, en 1534, Louis Briand, avocat au siège présidial de Tours. Par la suite, il appartint à Saladin d’Anglure, dont les héritiers le vendirent, en 1629, à Jeanne Hennequin, épouse du maréchal de camp Gilbert Filhet de la Curée (1556/1633). En 1656, il était possédé par François Le Franc, qui mourut à Montlouis en 1664.
Il fut ensuite réuni au marquisat de la Bourdaisière (voir ci-après). Une chapelle, qui est mentionnée dans un titre de 1740, dépendait du logis seigneurial.
À Husseau, le logis du Tertre, visible depuis la rue de la Vallée Moret, construit au 17ème siècle a conservé un pigeonnier qui a toujours ses boulins* et qui a été pendant quelques années transformé en chambres d’hôtes, auxquelles on accédait par l’extérieur.
Toujours à Husseau, chemin des Cours, une ancienne habitation a été transformée en chapelle, avec l’adjonction d’un petit clocheton couvert d’ardoises. Bien que j’aie parcouru plusieurs fois ce chemin et interrogé les habitants, je n’ai pas trouvé cette maison !
À voir au sud
Le long d’une ancienne route de Tours (voir Préhistoire et antiquité), qui longe la D 140, passe au sud du bourg, on trouve, d’est en ouest :
La Bourdaisière :
Histoire du fief et du château : article https://www.labourdaisiere.com/portfolio/historique/
« Si la silhouette du château de La Bourdaisière rappelle surtout la Renaissance il ne faut pas oublier que la naissance de La Bourdaisière est bien antérieure au XVIème siècle.
Dès le milieu du XIVème siècle, le sous-gouverneur de Touraine, le Maréchal Jean Ier le Meingre [1310/1368] dit Boucicault [le Brave], fit édifier à l’emplacement même du château actuel une forteresse destinée à défendre les abords de Tours contre les assauts des anglais.
De cette forteresse médiévale subsistent les fossés, ces douves sèches au nord et à l’est du château, une tour d’angle ainsi qu’un escalier à colimaçons descendant dans les douves au sud-est de la terrasse.
Cette forteresse se transmit par héritage pendant plusieurs générations jusqu’à sa première vente le 4 mai 1482. La Bourdaisière fut alors achetée par le Maire de Tours de l’époque, Louis de La Mézière [maire en 1477/78, maître d’hôtel de Louis XI. Charlotte de La Mézière, fille de Louis, épousa Nicolas Gaudin (voir Bon Désir), dont le fils, Victor Gaudin (mort en 1498) fut le père de Marie Gaudin (1495/1580)].
Le mariage au Château de Marie Gaudin, héritière de La Bourdaisière et de Philibert Babou [1484/1557], marque le début d’une première période de prospérité.
Marie Gaudin était réputée être « la plus belle femme de son temps ». Elle sera d’ailleurs la première maîtresse du Roi François Ier, ce qui aidera certainement la carrière de son époux. En effet Philibert Babou reçut du Roi de multiples charges et honneurs qui lui permirent d’asseoir sa fortune et de réaliser, vers 1518-1522, la reconstruction de la vieille forteresse médiévale en une demeure campagnarde, composée d’un châtelet d’entrée à haute toiture ouvrant sur un pont levis enjambant les douves, prolongé vers le nord d’une aile le reliant au donjon du moyen âge. C’est dans ce nouveau château que seront accueillis à plusieurs reprises le Roi François Ier puis ses successeurs lors de leurs passages en Touraine.
Au décès de Marie Gaudin, veuve de Philibert Babou depuis quatorze ans, la Bourdaisière reviendra à leur fils aîné Jean II [Babou (1511/1569)] qui sera, entre autres, Grand-Maître de l’Artillerie du Royaume (ministre de la Défense). Compte tenu des temps troublés de cette époque par les guerres de religion il jugea préférable de fortifier le château en aménageant, en 1567-1568, la tour sud-est des remparts d’une caponnière munie de bouches à feu et en dégageant les douves.
C’est en novembre 1569 qu’il laissa par son décès le domaine de la Bourdaisière à son fils aîné Georges Ier Babou [né en 1541], Comte de Sagonne. Il fit construire vers 1595 une ferme aux allures de « manoir champêtre » et un cellier percé à flanc de coteau appelé aujourd’hui chapelle troglodyte. Ces travaux à peine terminés Georges Babou accueillait le 27 mai 1598, Henri IV et Gabrielle d’Estrées de retour de Bretagne où venait d’être signé l’édit de Nantes.
Dans la première moitié du 17ème siècle le nouveau propriétaire de La Bourdaisière, le Marquis Nicolas Gouffier de Crèvecœur [1620/1705] construisit à l’emplacement de la basse-cour médiévale deux imposants bâtiments en équerre constituant les écuries, puis vers 1650 une somptueuse aile en bordure des douves dont il ne reste malheureusement rien mais qui est représentée sur une gravure comme un très grand logis cantonné par deux pavillons carrés. Cette magnifique construction entraîna son propriétaire à la ruine et le poussa à vendre le domaine en 1674.
A partir de là, La Bourdaisière connaîtra plusieurs propriétaires et sera, lors du passage de la Princesse de La Tour d’Auvergne [Marie Louise de La Tour d’Auvergne (1725/1781)], le rendez-vous de toute la société mondaine tourangelle. En novembre 1768 le Duc de Luynes [Marie Charles Louis d’Albert de Luynes (1717/1771), voir Histoire du fief] qui avait hérité du Château l’échangea avec le Duc de Choiseul qui lui apportait la baronnie de Cinq Mars la Pile.
Le domaine vivait alors ses dernières heures : lorsque le Duc de Choiseul fut exilé en son Château de Chanteloup, il ordonna la destruction du Château que le Marquis de Crèvecœur avait édifié cent vingt ans plus tôt, ne laissant que le donjon du Moyen Âge et le manoir des Babou.
La Bourdaisière, propriété de la Duchesse d’Orléans, Adélaïde de Bourbon Penthièvre [Marie Adélaïde de Bourbon (1753/1821)] épouse de « Philippe-Egalité » [louis Philippe d’Orléans (1747/1793)], fut séquestrée au nom de la République et vendue comme « bien national » en Novembre 1794. Elle fut achetée par Armand Dubernad [Armand Joseph Dubernad (1741/1799)], négociant en vin breton qui entreprit dès son arrivée la construction d’un nouveau château, adossé au sud du manoir Babou de style massif, cubique, seulement décoré par un portique central à l’antique.
En 1802 les héritiers de Dubernad vendaient le Château à Joseph Angelier [Joseph Angellier (1778/1857), voir le Presbytère ci-dessus, auteur en 1850 d’une notice historique sur le château] qui allait mener à La Bourdaisière une vaste campagne de restauration. Il fit ainsi « rhabiller » le château Directoire d’une façade néo-renaissance.
Le Baron Angelier [Angellier] combla les douves, démolit les trois pont levis et le donjon qui subsistaient de l’époque médiévale. Il transforma ce qui n’était alors qu’une maison de jardinier en une chapelle de style néo-gothique Tudor et dessina l’actuel potager.
Son fils Gustave Angelier [Angellier (1815/1890), maire en 1863] redécora l’intérieur du château et construisit notamment la bibliothèque. Il épaula la terrasse d’un mur en briques de style Henri IV. Le troisième Baron Angelier [Gabriel Angellier, né en 1845], héritier de son père en 1890, compléta l’ensemble en faisant monter une tour à l’angle Nord-Ouest du château et en aménageant les écuries de somptueuses stalles. »
Hôtel-château actuellement : voir https://www.labourdaisiere.com/portfolio-category/infos-pratiques/
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_La_Bourdaisi%C3%A8re
« Acheté par un Anglais en 1938, il est occupé par les Allemands, puis à la Libération par une école militaire. Il est ensuite rendu à ses propriétaires qui le laissent à l'abandon. Les communs, les douves, l'ancienne chapelle et le parc avec la porte du XVI° siècle sont inscrits aux monuments historiques en mars 1947. En 1959, après la vente aux enchères de l'ensemble des meubles, le château est vendu à la commune qui y installe une maison de retraite.
Le château ne répondant plus aux normes de sécurité et de confort, il est vendu en 1988 à François Michaud [notaire à Montlouis-sur-Loire], puis le 2 septembre 1991 il est finalement acquis par les princes de Broglie. Louis Albert de Broglie [né en 1963, dit le Prince Jardinier] y développe dans les années 1990 [en collaboration avec le paysagiste Louis Benech (né en 1957)] un laboratoire de la biodiversité, dont une collection de 300 variétés de tomates. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097872
« Ce château était, aux 13e et 14e siècles, une forteresse dont les ruines furent utilisées, au 16e siècle, pour sa reconstruction en 1520. Gabrielle d'Estrées et Henri IV y furent reçu en 1598. Le duc de Choiseul fit démolir en partie le château et utilisa les matériaux à Chanteloup. Vendu comme bien national à un commerçant de Morlaix, les ruines et le domaine furent acquis sous la Restauration par le Baron Angellier qui fit reconstruire le château. L'édifice comprend un bâtiment principal, construit entièrement sous la Restauration. En retour d'équerre vers le nord, une aile est constituée par trois bâtiments contigus ayant appartenu au château du 16e siècle. A l'ouest du château subsistent les communs de la fin du 16e siècle ou du début du 17e. Ils comprennent deux ailes perpendiculaires. A l'est, au-delà d'un pont franchissant les douves, une porte monumentale ouverte dans une colonnade et surmontée d'un édicule amorti par un fronton, donne accès au parc. A l'ouest de la terrasse, creusée dans le rocher, se trouve l'ancienne chapelle du 16e siècle. Interventions attestées de l'architecte paysagiste Edouard André [1840/1911] et de son fils René Edouard André [1867/1942]. »
Dans le parc, à gauche de la route qui monte au château, une ancienne maison de jardinier a été transformée en chapelle de style néo-gothique au 19ème siècle.
Belle Roche (14 route de la Vallée) :
Le nom de ce lieudit vient des anciennes carrières de tuffeau, utilisées aujourd’hui comme caves à vin ou comme habitations troglodytiques.
Cette route est une ancienne voie allant vers Tours, ce qui explique la présence d’un manoir servant de relais de poste à l’époque d’Henri IV.
Actuellement restaurant à l’enseigne de La Toquée Gourmande : voir https://fr.restaurantguru.com/La-toquee-gourmande-Montlouis-sur-Loire
Thuisseau :
Ce fief, cité dès 1239 sous la forme Tuisseau, appartint, vers 1300 à Gilles de Thuisseau, puis, en 1320, à Guillaume de Thuisseau et, en 1325, à Joscelin de Thuisseau.
Les propriétaires suivants furent, en 1382, Jean de Targé, en 1467, Eustache de Noray ou de Nozai, dont la fille, Andrée de Nozai, épousa Jean de Blanchefort, cité de 1493 à 1507 comme seigneur de Thuisseau, et, en 1475, comme seigneur de Bissu à Chambourg-sur-Indre et de Marsin à Genillé) et, en 1516, François de Blanchefort, fils de Jean, chambellan de Louis XII et de François 1er.
Ce dernier le vendit à Philibert Babou, qui le réunit à son fief de La Bourdaisière.
Le château, reconstruit au 19ème siècle dans un style néo-renaissance et qui ne peut pas être vu de l’extérieur, abrite aujourd’hui un centre de vacances : voir https://www.valdeloire-france.com/organiser/hebergements/hebergements-collectifs/chateau-de-thuisseau
La Pousterie :
Manoir des 15ème et 16ème siècle, dépendant de l’archevêché de Tours ; autre relais de poste à la sortie de Montlouis-sur-Loire, un peu avant Rochepinard.
Ce dernier a appartenu au peintre Jean-Marie Girard (1929/2020) et est toujours occupé par sa veuve.