Neuilly-le-Brignon
Le nom de cette commune, située à l’est de Descartes, apparaît en 860, dans le cartulaire de l’abbaye de Cormery sous la forme Noviliaco villa, signifiant « la maison du nouveau domaine agricole » mais il est vraisemblable que le Nobiliacus pagus ou « pays du nouveau domaine » cité au 6ème siècle, par Grégoire de Tours, désignait déjà cette agglomération.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des gisements paléolithiques ont été découverts au sud-ouest du bourg, à Bourdel, au Moulin Bourdel et à Larsy, réputé pour ses silex noirs.
Des ateliers de taille de silex pressigniens du néolithique se trouvaient notamment aux Baratteaux (sud-ouest), au Camp-de-Brenne (voir ci-après) et à Bourdel, où l’on a trouvé une hache-marteau.
La station néolithique dite le Camp de Brenne est située à cheval sur les communes de Neuilly-le-Brignon et de Paulmy, à gauche de la D 100 qui relie ces deux communes et à proximité du dolmen de la Pierre chaude (Paulmy), qui était intégré dans ce site. À proximité se trouve aussi le lieudit Les Chilloux (les Gros cailloux).
On peut y aller soit par Neuilly-le-Brignon, en prenant le chemin balisé qui part sur la gauche, au niveau d’une croix, à 450 m. après le centre-bourg, sur la D 100, soit par Paulmy en prenant le chemin balisé qui part de la Grange Neuve, à gauche à l’entrée de Paulmy.
Ce site a été fouillé au début du 20ème siècle par Louis Dubreuil-Chambardel* et Jacques-Marie Rougé*. Ils y ont vu une fosse artificielle de 8 m. de long sur 3 m. de large, d’où partaient, dans trois directions, des allées bordées de chaque côté par des sortes de murs, formés d’une double rangée de grosses pierres ainsi que des « monuments » composés d’une grosse pierre centrale, entourée de pierres plus petites (des cromlechs ?).
Ils y ont aussi trouvé de nombreux silex taillés et un grand polissoir de 180 kg avec 9 rainures horizontales, qui sont maintenant au Musée du Grand Pressigny.
Notons que, selon le Dictionnaire des communes de Touraine, ce polissoir était auparavant, parmi les grosses pierres (perrons) constituant le socle de La Croix-de-Dunes, qui se trouve à droite de la D 53, quand on va vers Cussay, au niveau de la borne marquée « Cussay 5 ».
Malgré quelques réserves, faites par Jean-Claude Marquet* (voir La Préhistoire en Touraine), il est fort probable que ce site, constituait un lieu sacré largement fréquenté par les hommes du néolithique.
Selon les légendes et traditions locales, il y avait là « une ville », des souterrains ainsi qu’un trésor appelé « la Dube d’argent ».
Un autre polissoir néolithique a été découvert à Sérigny (voir ci-après).
Des domaines gallo-romains (villae*) existaient sans doute à Sérigny (au sud-ouest), venant de Sereniacus ou « domaine du Calme » et à Vrillay (au nord-ouest), venant d’Apriliacus ou « domaine de Celui né en avril ».
Selon une tradition locale Saint Martin* aurait miraculeusement relevé un arbre qui barrait une via publica ; il s’agit peut-être d’une ancienne voie gallo-romaine, reprise par la D 100, à droite de laquelle se trouve, quand on sort de la commune, la Fontaine Saint-Martin.
Histoire du fief, appelé Neuilly-le-Noble jusqu’à la Révolution :
Geoffroy Fourateau, premier seigneur connu, cité en 1390, fut le père de Jeanne Fourateau, qui épousa Gilles de Marconnay, cité en 1414, 1433, 1440 et 1457, et qui fut la mère de Gillette de Marconnay, laquelle épousa, en 1456, Colas de Caraleu, fils d’Alain de Caraleu (mort en 1457), propriétaire de Bergeresse à Abilly.
Renée de Caraleu, petite-fille de Colas, fut l’épouse de Jacques de Liniers (1458/1518) et la mère de Marguerite de Liniers, qui épousa en 1516 René I de La Rochefoucaud (mort vers 1542). Cette famille de La Rochefoucaud, à ne pas confondre avec la famille beaucoup plus célèbre de La Rochefoucault (voir Montbazon), posséda le fief jusqu’en 1737.
René I fut le père de René II (voir le Moulin Pottier à Ciran), lequel se maria, en 1545, avec Françoise de Chergé. Ces derniers furent les parents de René III, qui épousa en 1572, Anne Gillier (née en 1551), fille de Bonaventure Gillier (1514/1584) et qui fut le père de Louis de La Rochefoucaud, conseiller d’état, lequel épousa en 1599 Adrienne de Montberon, père de René IV, lequel épousa en 1626 Angélique de Préville (voir La Bertaudière à Betz-le-Château).
Antoine de La Rochefoucaud (né en 1630), fils de René IV, fut le père de Paul Louis Lhermite (1663/1716), père de Jeanne Françoise Antoinette (1712/1737), épouse de Jean Étienne de Blanes (1702/1764), marquis de Milas (dans le Roussillon).
Sans doute à la suite d’une vente, le fief appartenait en 1754 à Étienne Pierre Masson de Maison Rouge (1700/1757), seigneur de Bessé à Abilly, de Ferrière-Larçon et du Grand-Pressigny, père d’Henri Étienne Pierre Masson de Maison Rouge, dont les biens furent saisis et vendus à Pierre Paul I Gilbert de Voisins (1715/1754), père de Pierre Paul II Gilbert de Voisins (1748/guillotiné en1793) (voir Millet à Chaumussay), qui fut le dernier seigneur de Ferrière-Larçon, du Grand-Pressigny et de Neuilly-le-Brignon.
À voir dans le bourg
Église Saint-Saturnin :
Selon Grégoire de Tours*, une première église aurait été fondée vers 550 par Saint Bauld. L’église actuelle, construite au 11ème siècle, a été agrandie au 12ème (le chœur), au 15ème (la chapelle sud) et au 19ème (le clocher). Le portail, avec ses trois rouleaux décorés de fleurs, de têtes de clou et d’un tore orné de dents de scie, date du 12ème siècle. Cadran solaire sur le mur sud.
Château-fort (rue du Maréchal-ferrant):
Site de la commune : https://www.neuillylebrignon.fr/histoire-de-la-commune-article-1-1.html
« Aujourd’hui, le château a pratiquement disparu mis à part quelques vestiges (une fenêtre du XVI°siècle et une énorme tour cylindrique percée de petites meurtrières et coiffé d’un toit polygonal d’ardoises). Pourtant le château devait être important. Au XV° siècle, il devait être fortifié car plusieurs titres le qualifient d’hôtel fort. Enfin, à la Révolution, il est vendu comme Bien National et décrit comme étant entouré au levant, au Nord et au couchant de douves et de fossés. »
Lavoir (rue du Bourrelier ou D 100 ou route de Paulmy, à la sortie est du bourg) :
Sur un petit affluent du Brignon.
À voir au sud-ouest
Bourdel :
Ce fief appartenait, en 1366, à Geoffroy du Plessis et à Guillaume de la Porte ; en 1542, à Étienne de Crouzilles ; par la suite, à partir du 16ème siècle, il fut la propriété des seigneurs du fief de Neuilly-le-Noble (voir ci-dessus).
La fromagerie Maurice, avec son projet de ferme pédagogique, se trouve à Bourdel ; voir http://fromageriemaurice.fr/
Moulin de Bourdel sur le Brignon.
La Bellevue :
Ancienne dépendance du château.
Le manoir actuel, du 19ème siècle, comporte deux tourelles d’angle en encorbellement.
Larcy :
Ce domaine, qui, en 1475, s’appelait « Arsis », signifiant « terre brûlée pour le défrichement », appartenait alors à Charlot de La Motte ; en 1689, il était la propriété de Louis de Rougemont. Est-ce un hasard si le propriétaire actuel se nomme Jean-François de La Motte ou, plus exactement, Jean-François de La Motte de Broöns de Vauvert (né en 1963) ?
Le manoir, du 15ème siècle a été remanié au 19ème siècle et les deux tourelles ont été reconstituées
La Guerrière :
Le fief appartint, en 1537, à Joachim de Fougères et, en 1666, à René de Rougemont.
Le manoir, du 16ème siècle, a été restauré.
Moulin de Launay (extrême sud-ouest, à la limite avec Abilly) :
Ce moulin sur le Brignon date du 15ème siècle et a été remanié au 19ème.
Outre le moulin de Bourdel et celui de Launay, il y avait sur le territoire de la commune deux autres moulins : le moulin de Brault (entre les deux précédents) et le moulin de Bruneau (15 rue du Bourrelier, sortie est du bourg).