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Parçay-sur-Vienne


Le nom de cette commune, situé sur la rive gauche de la Vienne, entre Nouâtre et L’Île-Bouchard, apparaît pour la première fois au 11ème siècle, dans le cartulaire de l’abbaye de Cormery, sous la forme Villa Parciaci, signifiant « le domaine agricole de l’Avare ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Des silex taillés du paléolithique ont été trouvés près de Dorée (voir ci-après), dont un coup de poing en amande. Ce toponyme vient du gaulois Dor, signifiant « la source ».

Vestiges du néolithique :

  • Louis Dubreuil-Chambardel* signale des outils en silex découvert dans le vallon du Ruisseau-de-Parçay, près de Chandres (sud-est) ; voir BAVC4, 1949.
  • Gérard Cordier* signale un tranchet néolithique trouvé aux Savardières, près du Tilleul (sud-est) et un ciseau en silex noir de 14,2 cm de long trouvé en avril 1938 au lieu-dit Le Pont-aux-Vaches (toponyme qui n’apparaît pas sur les cartes) non loin de Vaurayé (au sud-est) ; voir BAVC5, 1950.
  • Dans Mélanges offerts à Pierre Pétrequin (Presses Universitaires de Franche-Comté, 2014), l’archéologue de l’INRAP Yvan Pailler (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) a écrit un article sur un dépôt de deux poignards en silex découverts à La Varenne (sud-est) ; ces poignards proviennent du Grand-Pressigny et le plus long mesure 28,5 cm de long ; ce sont des pièces neuves ou ayant peu servies, qui constituent soit une offrande, soit une cachette de colporteur.
  • Quelques restes du dolmen de La Brèche peuvent encore être vus, à 400 m. à l’ouest du château de La Brèche (voir ci-après), à droite de la route allant de La Prée à La Planche, un peu avant Chamorin, dans le petit bois en face de l’étang. Ce dolmen, qui était composé d’une table sur dix supports était encore bien visible en 1847.
  • Selon Louis Bousrez*, il y avait sur la commune le lieu-dit La Grosse-Borne, pouvant indiquer un mégalithe disparu mais ce lieu-dit n’apparaît pas sur les cartes.

Vestiges de l’âge du bronze et de l’âge du fer :

  • Un couteau à douille de l’âge du bronze, de 8,7 cm de long a été trouvé dans la Vienne, au Pont (voir ci-après)
  • Alain Ferdière (spécialiste en archéologie gallo-romaine et ancien professeur d'histoire ancienne et d'archéologie à l'Université de Tours), in Gallia 43-2, 1985, signale une applique de bronze, « qui semble antique » en forme de protomé (représentation de la tête et du poitrail d’animal) de taureau découverte dans Le Bois-du-Colombier (sud-ouest).
  • Au lieu-dit La Blissière (au sud-est), où ont été trouvés des outils néolithiques et un vase de l’âge du bronze, un établissement rural s’est installé pendant le premier âge du fer ou Hallstatt (-1 000/-450). Ce site de 2 hectares a été fouillé en 2006 par l’archéologue Jean-Philippe Baguenier (INRAP), qui y a découvert 60 trous de poteaux qui supportaient 6 greniers servant à stocker le fourrage, les céréales et les légumineuses ainsi que 51 fosses contenant de nombreux fragments de céramique : coupes, pots, gobelets, jattes, cruches, etc. (voir BSAT 52, 2006).

Vestiges gallo-romains :

  • Selon le Dictionnaire des Communes de Touraine*, il y avait en bordure de Vienne un établissement gallo-romain, où ont été trouvés un tambour de colonne à décor de feuillage du 4ème siècle et un chapiteau corinthien mais cet ouvrage ne donne aucune précision, ni sur le lieu, ni sur les circonstances de cette découverte.
  • Selon différents témoignages, des vestiges de cette époque ont été vus dans le bourg, près de l’église et à La Vinière (sud-est).
  • Des domaines agricoles gallo-romains existaient sans doute à Migny (voir ci-après), venant de Magniacus, signifiant « le domaine de Magnus(le Grand)» ou « le Grand domaine », où Philippe Delauné a vu en 1984 un enclos circulaire protohistorique, et à La Vinière, du gallo-romain Viniacus ou « domaine de Vinius (le Vigneron), où un site gallo-romain a été repéré.
  • La voie gallo-romaine qui longeait la rive gauche de la Vienne traversait cette commune du sud au nord et passait par Prézault (voir ci-après), Le Pont (voir ci-après), La Saboterie, où une voie allait vers Mougon rive gauche, d’où on pouvait rejoindre, en traversant la Vienne, Mougon rive droite (voir Crouzilles) et par La Planche.
  • Des fouilles faites à Prézault ont mis à jour des vestiges du néolithique, de l’âge de bronze et de l’âge de fer ainsi qu’un petit ensemble funéraire des 2ème et 3ème siècle après JC.

Histoire contemporaine :

Au 19ème siècle, deux fours à chaux furent installés à Dorée (voir ci-après) et il y eut jusqu’à six fours produisant de la chaux hydraulique pour la construction mais aussi pour l’amendement des terres ainsi que des briques agglomérées ; une ligne à voie étroite permettait de transporter les produits jusqu’au bourg. La production dura jusqu’en 1929.

Au 20ème siècle, une laiterie coopérative fut mise en place avec des installations très modernes pour l’époque. La cheminée en briques porte la date de 1938. Cette laiterie fonctionna jusqu’en 1976.

À voir dans le bourg

L’église Saint-Pierre :

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097907

« L'édifice date dans son ensemble du 12e siècle, et se compose d'une nef unique, d'un transept dont la croisée est surmontée d'une tour, et d'un chœur avec abside semi-circulaire. Les travées sont séparées par des colonnes engagées non pourvues de chapiteaux, qui indiquent qu'une voûte probablement en berceau était prévue sur le vaisseau. La nef est couverte d'une charpente lambrissée en plein cintre. Les murs goutterots, moins élevés que le mur de la façade ouest, indiquent soit un arrêt de la construction, soit des remaniements postérieurs. Sur chacun des bras du transept s'ouvre une chapelle voûtée en cul de four. La voûte du carré du transept, refaite ou exécutée avec la tour qui le surmonte à une époque postérieure (sans doute 16e siècle), est actuellement voûtée en arc de cloître. La façade ouest s'ouvre par un portail en plein cintre, flanqué de chaque côté de trois colonnettes avec chapiteaux historiés. La porte, qui ne paraissait pas comporter de tympan, a été diminuée de largeur au 15e siècle par un mur percé d'une porte plus étroite. Sur la croisée du transept, le clocher se présente comme une tour rectangulaire dont l'étage du beffroi, plus moderne, date vraisemblablement du 16e siècle. »

Le portail à triple voussure, restauré dans les années 1990, est surmonté de 33 têtes d’énigmatiques barbus.

Le Prieuré : 

Le monastère Saint-Pierre de Parçay fut fondé en 875 par Charles le Chauve puis devint un prieuré, relevant de L’Île-Bouchard et appartenant à l’abbaye de Méobecq (dans l’Indre).

Au 17ème siècle, François de Montmorency-Laval (1623/1708), abbé de Méobecq et évêque de Québec, demanda la suppression du titre et vendit les bâtiments au séminaire des Missions étrangères de Québec ; le prieuré fut alors affermé pour 735 livres puis vendu comme bien national, en 1793, à Louis Charles Drouin (1753/1837), dit de Parçay, propriétaire du château de la Brèche (voir ci-après) et de La Bellonière à Cravant-les-Coteaux (voir aussi La Mabilière à Courcoué), maire de Parçay-sur-Vienne de 1807 à 1812.

Les bâtiments actuels datent du 17ème siècle. C’est aujourd’hui une habitation privée.

À voir au nord

Mougon (rive gauche de la Vienne) (nord-ouest) :

Après le bourg, au lieu-dit La Croix de pierre, une route à droite mène à Mougon rive gauche, où un gué permettait de rejoindre Mougon rive droite, site gallo-romain important, connu pour ses ateliers de potiers et pour ses vignes (voir Crouzilles).

Migny (nord-ouest) (voir ci-dessus : vestiges gallo-romains) :

Migny était jadis un fief dépendant de L’Île-Bouchard. Il y avait là un manoir, avec une tour isolée, du 17ème siècle, à laquelle un séchoir à tabac fut accolé au 20ème siècle.

À voir à l’est

Le Pont :

Le fief du Pont, situé sur l’Arceau, petit affluent de la Vienne, est mentionné, sous le nom de Pons Verris, dès 1147, dans la charte 558 du Cartulaire de l’abbaye de Noyers*, à qui il appartenait et dont le cens était dû au prieur de Chenevelles à Pouzay.

La métairie fut acquise en 1698 par Philippe Renault, marchand à Lièze à Chezelles, et un état des lieux indique que la propriété était en mauvais état ; elle fut restaurée par la suite car le logis avec grange accolée porte la date de 1729.

Les Granges (à gauche du Pont quand on vient de Pouzay) :

Ancien manoir du 17ème siècle transformé en ferme.

La Musse :

Ancien fief dont le nom signifie « la retraite ou le lieu caché » ; le grand corps de logis a été divisé en deux maisons ; au nord-ouest, un pavillon carré date de la fin du 16ème siècle ou du début du 17ème.

 

À voir à l’ouest

La Brèche :

Le premier seigneur connu du fief et de « l’hostel de la Bresche de Parçay », cité dans un document de 1446, est Jean Prunier, né vers 1440 à Vallères, père d’un autre Jean Prunier (1470/1516), receveur général des finances, maître d’hôtel de Louis XI, maire de Tours en 1514/1515, qui obtint l’autorisation de fortifier son château de la Brèche. Son héritier, Jacques Prunier, vendit le fief en 1552 à Louis Prudhomme (né vers 1520), trésorier général de la généralité* de Rouen, dont la fille Marie Prudhomme (1553/1600), dame de la Brèche, épousa en 1571 Antoine Du Bois (1541/1627), seigneur de Fontaines à Rouziers-de-Touraine.

Leur fils : Pierre Du Bois, comte de Fontaines, (1575/1650), seigneur de Neuvy-le-Roi, fut le père de Louis Du Bois (1620/1699), marquis de Givry, lieutenant-général en 1617 et grand bailli de Touraine en 1662.

Au milieu du 18ème  siècle, le propriétaire était Charles Drouin (1705/1774), dit de Parçay ; la propriété passa ensuite à son fils Louis Charles Drouin (1753/1837) qui acheta aussi le Prieuré (voir ci-dessus)  puis à son petit-fils, un autre Charles Drouin(1786/1844), puis à la fille de ce dernier, Julie Madeleine Drouin (1816/1885), épouse d’Edmond Jacques Louis de Fadate de Saint-Georges (1802/1888), capitaine d’état-major, qui participa à la conquête de l’Algérie, père d’Edmond Charles Jacques de Fadate (1835/1896) et de Raoul Jacques Patrice de Fadate (1838/1893. Voir aussi la Mabilière à Courcoué et La Bellonière à Cravant-les-Coteaux.

C’est Julie Madeleine Drouin qui fit construire le château actuel, dans lequel elle mourut en 1885, mais il reste des vestiges, inscrits à l’inventaire des monuments historiques, du château de Jean Prunier.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097906

« Avant sa reconstruction sous la Restauration, La Brèche était un fief qui relevait de l'Ile Bouchard. Le château (début 19e) est un quadrilatère de style néoclassique, composé d'un étage sur rez-de-chaussée. Chaque façade est percée de cinq ouvertures par étage et chaque étage est séparé par un bandeau à petits modillons. L'ensemble est couvert en terrasse, exceptée la partie centrale. A l'intérieur, salon Empire avec décors pompéïens et mobilier or et blanc. Le château abrite le salon et le mobilier du premier préfet de police de Napoléon, le comte Dubois [Louis Nicolas Dubois (1758/1847)]. Plus au sud-est se trouve le logis du 15e siècle, très remanié au 17e. Un peu plus au sud-ouest, se trouve la grange du 17e dont le grand toit à deux pentes descend bas entre deux pignons terminés par des rondelis de pierre et tenus au moyen d'une chaîne de pierre centrale, typique du 17e siècle. La maçonnerie de blocage parfaitement assisée est typique de la Touraine du sud, voisine du Poitou. »

À voir au sud

Le Pont-Prieur : ancien fief

Les bâtiments actuels comprennent des éléments du 17ème siècle, dont un pigeonnier, que l’on peut voir en continuant sur le GR en direction du Village des Rois.

 

Le Lac :

L’ancien manoir, du15ème siècle, avec ses deux tours rondes, dont l’une était un pigeonnier avec 600 boulins, appartenait en 1684 à Charles Henry, écuyer, fils de François Henry, seigneur de Noiré à Marigny-Marmande.

Marie Henry, fille probable de Charles, fut l’épouse d’Alexandre Legrand, conseiller du roi au bailliage* de Chinon et la mère de Mexme Legrand (1732/1819,  juge au tribunal du district en 1790, maire de Chinon de 1803 à 1811, cité comme propriétaire en 1806.

La Vinière : voir Vestiges gallo-romains

Ce toponyme est cité dans la charte 81 (de 1080) du cartulaire de Noyers*, comme appartenant à « un homme de Nouâtre, nommé Geoffroy », cité également sous la forme Geoffroy de « Vinniacum » dans la charte 124, également seigneur de La Guenaudière et du Pont-Amboisé à Luzé.

Les Chillaudières

Les Chillaudières étaient un fief noble au 17ème siècle ; c’est aujourd’hui un gros hameau, dont les habitants organisent chaque année un traditionnel méchoui et où l’on peut voir une maison dont le grenier a été aménagé en pigeonnier avec 24 boulins*.

La Cantinière :

Ce fief fut acheté en 1547 par Jean I Cantineau, dit aussi Jean I de Commacre (voir Sainte-Catherine de Fierbois) commandant du château de Nantes, qui lui donna son nom.

Un de ses descendants : Jean V Cantineau de la Cantinière, épousa en 1696 sa lointaine cousine, Antoinette Honorée Gabrielle Deschamps, dame de Commacre et fut le père Jean-Félix Cantineau de Commacre (1697/1750), seigneur de La Cantinière, de Commacre et de La Jugeraie à Sainte-Maure-de-Touraine.

La propriété fut vendue comme bien national et elle appartenait, au 19ème siècle, à Paul François Torterue, dit de Sazilly (1843/1915).

L’ensemble, qui comprend des parties des 15ème, 16ème et 17ème siècle, est en mauvais état et mériterait d’être restauré. La grange, bâtiment isolé à l’est de la maison, porte la date de 1642 sur un écu sans armoiries.

Prézault (sud-est)

Le fief de Prézault ou de Prézeau appartenait, en 1639, Charles Du Sillas, également seigneur de La Girardière à Courcoué, père de René Du Sillas, cité en 1672, dont la fille, Léonore Du Sillas (née en 1663) épousa en 1698 Jacques François Du Chaussay (né en 1665), seigneur du Chaussay à Épeigné-les-Bois.

La propriété passa à leur fille Marie François Du Chaussay, qui épousa en 1722 à Claude Henri Odart père (1690/1754), seigneur de Rilly-sur-Vienne ; ces derniers furent les parents de  Pierre Matthieu Odart de Rilly, cité en 1789 et de Claude Henri Odart fils (1728/1801), également seigneur de Rilly-sur-Vienne, de La Joumeraie à Trogues et de La Tour du Raynier à Verneuil-le-Château.

Le château fut acquis en 1829 par Jean Chrysôstome Gilbert de Vautibault (1780/1853), juge de paix à L’Île-Bouchard, dont le fils Gaston Louis Gilbert de Vautibault (1833/1902) fit construire le château actuel, qui appartient toujours à ses descendants.

De l’ancien manoir, il reste notamment deux grosses tours de défense, dont l’une servit ensuite de pigeonnier et des bâtiments du 17ème siècle.

Le Colombier (sud-ouest)

Avant d’arriver au hameau du Puchard, on voit sur la gauche une belle propriété, bien restaurée : c’est le Colombier (qui n’est pas indiqué sur la carte IGN au 25 000ème, où l’on ne voit que la propriété voisine de la Dérouetterie).

Le Colombier est un ancien fief et son pigeonnier-porche porte la date de 1624. Derrière le Colombier, se trouve un pigeonnier carré beaucoup plus moderne.

Les Roziers (sud-ouest)

Ancien fief, qui appartenait sans doute à la commanderie des templiers de L’Île-Bouchard car « le Temple des Roziers » est cité en 1377 dans les actes du Prieuré d’Aquitaine ; les constructions actuelles datent des 17ème et 18ème siècle mais il existe encore une niche surmontée de la croix templière, réemployée sans doute dans un mur plus récent.

Dorée (sud-ouest) (voir Préhistoire et antiquité) :

Cet ancien fief, mentionné en 1527 comme appartenant à François d’Allemagne, époux de Françoise de La Jaille, dame de Crouzilles, fut ensuite la propriété d’un lointain petit-cousin de sa femme : Gabriel Du Raynier, qui, en 1556, pour des questions d’héritage, entra en conflit armé avec son frère aîné, François Du Raynier (mort en 1575), seigneur de Bray à Bréhémont, de Chezelles et de La Tour-du-Raynier à Verneuil-le-Château, tous deux fils de Lancelot I Du Raynier.

La fille de Gabriel, Lancelone Du Raynier, dame de Dorée, épousa en 1575 Jacques de Larçay (mort vers 1630) (voir Larçay) et leur fille Françoise de Larzay épousa en 1605 Louis Voyer de Paulmy (1581/1651), seigneur de Paulmy et de Trogues, dont le petit-fils, Louis Joseph Voyer de Paulmy fut tué en 1674 à la bataille de Seneffe*.

Il ne reste de cet important domaine, qui avait une chapelle, que le pigeonnier, du 15ème siècle, avec un millier de boulins*, ayant 10 mètres de diamètre ; celui-ci a perdu son toit mais son aménagement intérieur (arbre tournant et deux échelles) subsiste, en bien mauvais état.

Vaurayé (sud-ouest)

Au-dessus du village des Rois se trouve aussi Vaurayé, où il y avait un prieuré, dépendant de l’abbaye de Méobecq (voir le prieuré ci-dessus) et où il reste des bâtiments et des caves du 17ème siècle.


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