Rivarennes
Le nom de cette commune, située au bord de l’Indre, à l’ouest d’Azay-le-Rideau, apparaît pour la première fois au 7ème siècle, sur une monnaie mérovingienne, sous la forme Rivarinna, venant du latin ripa-varenna, signifiant « rive sableuse ». Ne pas confondre avec un autre Rivarennes, qui se trouve dans l’Indre, au bord de la Creuse.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
La Motte-d’Armentières, plus connue sous le nom de Butte-de-Motille, est située au nord-est du hameau d’Armentières, à l’est du bourg, au bord de la D 17, qui reprend sans doute l’ancienne voie gallo-romaine suivant la rive gauche de l’Indre ; de forme circulaire et large de 26 m. ; elle était entourée d’un fossé, profond de 4 m. aujourd’hui comblé et elle se distingue difficilement dans le paysage ; elle est par contre bien visible vue d’avion ; on pense généralement qu’il s’agit d’un tumulus datant de la fin de l’âge du bronze ou de l’âge du fer.
Jean-Mary Couderc* (voir BSAT 1984) qui a découvert une enceinte antique près de ce tumulus, a aussi vu deux autres enceintes, dites « enceintes de Turpenay », dans la partie de la forêt de Chinon, qui se trouve à l’extrémité sud-est du bourg.
Situées à l’est de Turpenay (commune de Saint-Benoît-la-Forêt) et au bord de la route forestière Marie d’Anjou, ces enceintes, entourées de fossés et de talus, présentent les trois caractéristiques des enceintes gauloises : la forme trapézoïdale, le relèvement des talus aux angles, et la création d’une terrasse à l’intérieur ; elles abritaient selon lui les habitations des mineurs gaulois exploitant le minerai de fer extrait dans les nombreux entonnoirs découverts à proximité.
Il est probable qu’il y ait eu là une agglomération gallo-romaine, car l’église Saint-Pierre (voir ci-après) est dite avoir été édifiée sur des fondations romaines.
Un domaine agricole gallo-romain (villa*) existait à Quinçay, à l’est du bourg, cité en 1007, sous la forme Quinciacum villam, venant de Quinctianus ou « domaine de Quinctus ».
Histoire du fief de Rivarennes :
Selon le dictionnaire de Carré de Busserolles, le premier seigneur de ce fief, qui relevait de L’Île-Bouchard (voir l’histoire de ce fief), fut un certain Bouchard de L’Isle-Bouchard, cité en 887. Du 9ème siècle au 15ème siècle, le fief fut la propriété de cette famille de L’Isle-Bouchard, alliée à la famille de Bueil, parmi laquelle on peut citer Bouchard VI (mort en 1276) (voir Bueil-en-Touraine), époux d’Anne de Craon, qui se fit religieuse après la mort de son mari, Barthélémy IV (mort en 1335), dit de Bueil, arrière-petit-fils de Bouchard VI, époux de Jeanne de Sainte-Maure (née vers 1270), et enfin Jean de L’Isle Bouchard, petit-fils de Barthélémy IV, cité en 1402 et tué à la bataille d’Azincourt* en 1415.
Après la mort de ce dernier, le fief passa à la famille de Sainte-Maure (voir Sainte-Maure-de-Touraine) avec notamment Jean II de Sainte-Maure (mort en 1463), également seigneur de Montgauger à Saint-Épain, père de Charles de Sainte-Maure (mort en 1485), dont la fille, Antoinette de Sainte-Maure épousa François de Baraton, grand échanson de France de 1516 à 1519 (voir Montreuil-en-Touraine). Leur fils, Gabriel de Baraton fut le grand-père de Guyonne de Baraton, dame de Rivarennes et épouse en 1572 de Jacques de Brillouet.
Leur fille, Charlotte de Brillouet épousa Louis de Beauvau, dit Du Rivau, qui devint seigneur de Rivarennes et qui fut le père de Louis II de Beauvau (mort en 1641), dont le fils, François de Beauvau (né en 1624) vendit le fief, en 1661, à Louis I Bernin de Valentinay (1627/1709), seigneur d’Ussé (voir Rigny-Ussé). Ce dernier fut le père de Louis II (1663/1740), lui-même père de Louis Sébastien (1696/1772) et d’Henriette Madeleine (morte en 1778), dont les héritiers vendirent la propriété en 1785 à Jules Hercule Mériadec de Rohan (1726/1788), père d’Henri Louis Marie de Rohan (1745/1809), qui émigra et qui fut le dernier seigneur de Rivarennes (voir Montbazon).
À voir dans et près du bourg
Église Saint-Pierre (rue du Commerce) :
De cette église, édifiée au 11ème siècle, sur des fondations romaines, comme prieuré de l’abbaye de Cormery, il ne reste que quelques vestiges (mur nord de la nef) car elle a été presque entièrement reconstruite en 1881/82 par l’architecte Charles Guérin (1847/1919). On peut y voir 4 vitraux de Lux Fournier (1868/1962), dont la Crucifixion.
Le lavoir (rue du lavoir, à l’est du bourg), en fer et tôles, a été construit en 1870 sur le Turpenay, petit cours d’eau, qui se jette dans l’Indre.
La Maison de la poire tapée (7 chemin de la Buronnière, au sud du bourg) : voir https://maison-poire-tapee.fr/
Le vieux château (au sud-est du bourg) : château du 15ème siècle, édifié sur une motte entourée de fossés ; il n’en subsiste qu’un haut mur avec mâchicoulis.
Le Bâtiment (au sud-ouest du bourg, au bout du Chemin du Bâtiment) : château du 18ème siècle.
La Cueille (au sud-ouest du bourg) : manoir du 16ème siècle, où on peut voir quelques vestiges (pan de mur et cheminée) ; la chapelle du 17ème siècle a disparu. Beaumarchais (1732/1799) y séjourna de 1767 à 1770 lorsqu’il vint diriger des coupes de bois demandées par Bernardin Rosset de Fleury (1718/1781), archevêque de Tours de 1750 à 1773, pour réparer son palais.
À voir à l’est
Quinçay : on peut voir dans ce hameau :
- Un manoir des 17ème et 18ème siècle (4 rue de la Besneraie), qui présente des lucarnes à fronton cintré et qui était jadis entouré de murs.
- Le Ponceau (au sud du hameau, dans le prolongement de la rue de la Gadouillère) : le fief est cité dès 1461 comme appartenant à Jean III de Garguesalle, gouverneur de Chinon, suite à son mariage avec Jehanne Le Boucher, dame de Coulaines à Beaumont-en-Véron. Au 18ème siècle, le fief était la propriété de la famille Le Roux de Rassay, également propriétaire du fief du Néman à Avoine, de Rassay à Huismes et du Breuil à Monts. Il reste là une ferme du 18ème siècle, avec une chapelle et un pigeonnier de la même époque, qui servi un temps de réservoir d’eau, dont le toit pyramidal en tuile est surmonté d’un lanternon octogonal en ardoise, lui-même dominé par un pigeon en zinc.
Les Caves Margottes (Les Ripaudières, à l’est de Quinçay) : souterrain-refuge.
Encore un peu plus à l’est, le Moulin d’Armentières (rue du Moulin), sur la Charrière ; bras sud de l’Indre, est cité dès 1136 ; il fut reconstruit au 18ème siècle, après un incendie ; rénové au 20ème pour devenir une habitation privée.
À voir au sud
La Salle :
Le domaine appartenait, en 1581, à Foulques de La Salle, marchand de drap à Tours, maire de Tours en 1572/73, également propriétaire de Bourg-Chevreau (au sud de La Salle), dont la fille, Marie de La Salle (née en 1570) épousa André II Quentin (mort vers 1591). En 1642, le domaine était la propriété d’Henri de La Barre, capitaine de cent hommes d’armes.
La maison, du 16ème siècle, a conservé une cheminée, dont le manteau est orné de deux anneaux avec des rosaces.