Rochecorbon
Cette commune, située sur la rive droite de la Loire, à l’est de Tours, a d’abord été la paroisse Notre-Dame de Vosnes, toponyme qui apparaît en 852 dans une charte de Charles II le Chauve sous la forme Vodanum, signifiant « propriété du gaulois Vodos » ou « lieu où se trouve un gué », du latin vadum = gué. Quant au nom de la commune, créée au moment de la Révolution, il vient de Rupes Corbonis (les Roches de Corbon), toponyme cité dès la fin du 10ème siècle (voir Histoire du fief).
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Le site fut occupé au néolithique, comme le montrent notamment les deux haches polies trouvées dans la Loire, en face de Saint-Georges (voir ci-après), et dessinées par Gérard Cordier*, dans RACF 12. 3-4, 1973.
L’oppidum de Château-Chevrier, situé au-dessus de Saint-Roch, à l’est du bourg, est l’une des cinq grandes places-fortes des Turons*.
C’était un éperon barré, d’une superficie de 15 hectares, entre la Loire et la Bédoire, dont le côté nord, où se trouvait l’entrée, aujourd’hui en face du château d’eau de la rue du Peu Boulin, qui prolonge la rue de Sens et qui reprend une ancienne voie (voir ci-après)) était protégée par un rempart et un fossé, maintenant comblé.
Le rempart, une levée de terre, haute de 4 à 5 m., longue de 300 m. et large de 20 m., recouvrant deux murs hauts de 2 m. et 1,5 m., distants de 7 m. a été édifié ou refait à la fin de l’indépendance gauloise, au 1er siècle avant JC.
Des fouilles, faites dans ce rempart en 1973, ont permis la découverte de vestiges :’une urne ovoïde, une terrine, tessons d’urnes, de vases, de gobelets, 5 monnaies gauloises et une monnaie romaine de 88 avant J.C.
À l’angle sud-est de l’oppidum, une plate-forme surélevée de 2 m. est considérée comme le castrum* (fort).
Des domaines agricoles gallo-romains existaient sans doute à Mosny (à l’ouest du bourg), venant de Mausonacus ou « domaine du gaulois Mausona », à Rosnay (voir ci-après), venant de Rutenacus ou « domaine du Ruthène » (peuple gaulois), à Villesetier (au nord), venant de villa sextarii ou « domaine produisant un setier (de blé ou de vin) », et à Voligny (voir ci-après), venant de Voliniacus ou « domaine de Volinius ».
Dans un autre site gallo-romain, à Saint-Roch, sur les pentes d’un jardin de Vauvert, des fragments de tuiles et de céramiques sigillées ont été trouvés.
Trois voies gauloises ou gallo-romaines* passaient sur le territoire de Vodanum :
À partir de Vouvray, la voie de la rive gauche de la Loire empruntait deux itinéraires :
Le premier, qui longeait le fleuve, est repris aujourd’hui par les rues Sentier-des-Patys, Saint-Roch, rue du Moulin, où il y avait peut-être un pont sur la Bédoire et un moulin au moyen-âge, ainsi que la rue des des Basses-Rivières, qui est surmontée par une éminence « les Roches », où sera élevé plus tard le château ; mais ce dernier avait l’inconvénient d’être inondable en cas de crue.
Le second montait donc sur le côteau et est continué aujourd’hui par les rues de Sens, du Peu-Boulin, où l’on pouvait accéder à l’oppidum, et de la Bourdonnerie ; il continuait, par la rue-de-Beauregard, jusqu’à Saint-Georges (voir ci-après), où les restes d’un aqueduc, peut-être gallo-romain, ont été vus dans des caves du domaine Le Capitaine, avant d’arriver à Marmoutier, sur l’ancienne commune de Saint-Symphorien, rattachée à Tours en 1964.
Une autre voie montait vers le nord en longeant l’oppidum par la droite ; elle est continuée maintenant par la rue Vauvert puis par un chemin suivant la limite entre Rochecorbon et Parçay-Meslay ; elle passait ensuite à Voligny, aux Souchots (voir ci-après) et à la Blanchetière, avant d’arriver sur la commune actuelle de Monnaie.
Histoire du fief :
Le premier seigneur connu fut Corbon I des Roches, vivant en 999, dont un descendant, Robert I des Roches, dit de Brenne, qui fit fortifier le château, fut le père de Geoffroy de Brenne, cité en 1122 (voir Reugny).
Par le jeu des mariages, le fief devint la propriété de nombreux seigneurs, parmi lesquels on peut citer Hervé IV de Vierzon (né en 1235), époux de Jeanne de Brenne (1232/1298), Ingelger II d’Amboise (mort en 1410) (voir La Chapelle Blanche), Hardouin VIII de Maillé (1381/1442) (voir Luynes), Gille I de Laval-Loué-Montmorency (mort en 1552), époux de Françoise de Maillé (1493/1524) (voir Cléré-les-Pins et Fondettes).
Le fief fut acheté en 1619 par Charles d’Albert de Luynes (1578/1621) (voir Luynes) et resta dans cette famille jusqu’à la Révolution.
Histoire moderne et contemporaine :
Vers 1505, le bruxellois Jehan Clouet (mort en 1541) vint s’installer à Tours pour être le peintre d’Henri II ; il acheta une résidence secondaire à Rochecorbon (à l’entrée de l’actuelle rue des Clouet, sur la droite), où vers 1515 naquit son fils, François Clouet (mort en 1572), qui fut le peintre officiel de François 1er, Henri II et Charles IX.
Cette maison fut détruite en juin 1944 par un bombardement des alliés.
À voir dans le bourg
Le bourg s’étend sur 500 m environ du sud (quai de la Loire) au nord (église), le long de l’ancienne Grand Rue (D 77), qui porte aujourd’hui le nom du Docteur Lebled, alias Pierre Lebled (1813/1884), maire de 1871 à 1879.
On peut voir en allant du sud vers le nord :
La Tour, à l’angle de la rue du Docteur Lebled et de la rue du Moulin, ancienne voie gallo-romaine (voir Préhistoire et antiquité), qui tire son nom d’un ancien moulin sur la Bédoire, cité dès 1592 sous le nom de Moulin de Gravot ou de Gravotte :
Avant la construction du château actuel, le domaine eut de nombreux propriétaires, dont Jean Victor de Fescan (mort en 1742), également propriétaire d’Avantigny à Mettray, dont la fille unique, Louise Renée de Fescan (1713/1788) (voir Les Basses-Rivières, ci-après) épousa en 1736 Charles Bernard Briçonnet (1711/1759), marquis d’Oysonville (voir aussi Le Moulin Gruet à La Membrolle-sur-Choisille).
Quant au château en briques rouges, il fut construit à la fin du 19ème siècle par l’architecte Noël Marcel Lambert (1847/1928) pour Édouard Moron (1850/1909), pseudo médecin mais vrai charlatan, lequel y installa en 1905 un « sanatorium vitaliste », qui était censé soigner toutes les maladies, notamment au moyen de plaques métalliques, produites à Vernou-sur-Brenne, en s’inspirant, disaient les prospectus, de la médecine vitaliste, courant de la pensée médicale selon lequel il existe, entre l’âme d’une part et corps d’autre part, un « principe vital » qui garantit le bon fonctionnement de l’ensemble des organes.
Pour alimenter son château en eau courante, Moron fit construire un château d’eau maquillé en pigeonnier dans le moulin de Gravotte, au bout de la rue du Moulin. Il est construit en pierre de taille sur base carrée, avec un toit à quatre pans, couvert d’ardoises.
Mais la mort de Moron en 1909 entraînera la faillite du sanatorium et la destruction d’une partie du château, qui sera utilisé comme hôpital pendant la première guerre mondiale, puis saisi et
Devant le bâtiment mutilé, le pavillon du concierge (2 rue du Docteur Lebled) est toujours là depuis 1895 environ. Deux piliers en briques chapeautés de pierres de taille encadrent un portail en fer. Tout en briques, la conciergerie possède un étage coiffé d'un toit en ardoises à la Mansard. Une marquise en fer forgé et verre protège la
porte d'entrée. (à vérifier).
Voir l’article très complet (147 pages !) écrit par l’historien local Robert Pezzani : https://rihvage.univ-tours.fr/omk/items/show/10336.
Ancienne chapelle Saint-James, n°5 rue du Docteur Lebled, à l’angle nord de la rue des Basses-Rivières, ancienne voie gallo-romaine (voir Préhistoire et antiquité) :
Une église, dédiée à Notre-Dame, fut construite à cet emplacement en 1532 pour remplacer la chapelle du château, qui était ruinée. Devenue ensuite la chapelle Saint-James (ancien nom de Saint-Jacques), elle était complètement ruinée et qualifiée de « masure » en 1796. Son propriétaire lui donna son aspect actuel en 1860.
La Lanterne : Article https://www.mairie-rochecorbon.fr/la-lanterne.html
« Pour parachever le château-fort dont les premières traces remontent au Xe siècle, le baron de Rochecorbon Hardouin IX de Maillé [1415/1487] fit bâtir [dans son château] vers 1472 cette tourelle quadrangulaire qui signalait aux mariniers de la Loire le péage seigneurial : les nombreux bateaux sillonnant le fleuve devaient s’arrêter à son pied et attendre le péagiste pour payer les droits selon les produits transportés.
De ce château-fort abandonné dès le XVIe siècle et pillé après la Révolution française, il ne reste plus que quelques pans de murs, des souterrains dont l’un est visible sur la face du coteau et cette tourelle. Elle est si marquante qu’elle fut inscrite dès 1840 sur la toute première liste des Monuments historiques établie par Prosper Mérimée [1803/1870]. Elle est aujourd’hui le monument symbole de la commune.
Cette mystérieuse et intrigante tourelle inspira de nombreuses légendes : un phare éclairant la Loire, une tour de signaux communiquant avec la Pile de Cinq-Mars ou le château d’Amboise, un lieu de supplice des protestants…
« Lanterne » est un terme d’architecture désignant la tourelle placée au sommet d’un bâtiment, d’un dôme.
Honoré de Balzac [1799/1850] à qui l’on pardonnera d’avoir souvent transformé de nom de Rochecorbon en La Roche Corbon ! a placé la Lanterne et son château dans trois de ses romans : Sténie (1820), L’excommunié (1824) et Le Péché véniel (1832) : « ung chastel deschicqueté sur toutes les coutures et tailladé comme ung pourpoinct hespaignol, assis sur ung costeau d’où il se miroyt en Loire ».
Église Notre-Dame de Vosnes (en haut du bourg) :
Une première église, à nef unique, fut construite au 11ème siècle puis agrandie au 12ème siècle avec un nouveau porche d’entrée à l’ouest, précédé d’un avant-porche, souvent appelé narthex, où se tenaient les personnes n’ayant pas le droit d’entrer dans l’église, dont on voit encore la trace sur la façade.
Au 13ème siècle, est édifiée une voute centrale reposant sur 4 gros piliers et supportant un clocher.
Au 15ème et 16ème siècle, sont ajoutées la chapelle de la Vierge (au nord) et de Saint-Martin (au sud) ; la voute centrale devient alors le transept.
On peut voir :
à l’intérieur, une vierge à l’enfant du 19ème ainsi que de beaux vitraux provenant des ateliers Lobin* et restaurés en 2017.
A l’extérieur, les modillons du porche ainsi que, sur la façade sud, un palier et un escalier de 3 marches, protégé par un auvent, utilisé au moyen-âge par le crieur public ; on peut remarquer, à droite du palier, le petit appareil du 11ème siècle et, à gauche, les pierres de taille du 12ème.
À voir au nord
Fontenailles :
Parmi les propriétaires de cette closerie, il y eut en particulier le dramaturge Jean Nicolas Bouilly (1763/1842), auteur notamment de Léonore ou l’Amour conjugal. (Voir aussi Fondettes et Joué-les-Tours).
Le château, du 17ème siècle, modifié en 1813, comporte deux tourelles quadrangulaires.
Touvoie :
Le Moulin de Touvoie est cité dès 1225 sous le nom de Molendinus de Tevoie, comme appartenant à Geoffroy de Parilly. Beaucoup plus tard, au 18ème siècle, il fut la propriété d’André Thomas de Gébert (mort en 1746), seigneur de Noyant-de-Touraine, puis de sa petite-nièce Louise Madeleine de Gébert (né en 1730), épouse d’Antoine d’Absac.
En 1824, la propriété fut achetée par un chirurgien parisien, le docteur Alexandre Gay, déjà propriétaire depuis 1813 du château de Fontenailles (voir ci-dessus), qui lança la légende de la Fontaine de Jouvence pour assurer le succès d’une eau « miraculeuse » provenant d’une source du domaine. Selon lui en effet les qualités de cette eau auraient été dues à Saint Martin* qui lui aurait donné le pouvoir d’apporter la jeunesse à celles et à ceux qui la buvaient ! Toujours selon lui, Jeanne d’Arc y aurait fait boire son cheval, Louis XI y serait venu et Gabrielle d’Estrées, la favorite d’Henri IV, y prenait souvent des bains ! Inutile de dire que ces affirmations fantaisistes n'avaient pas le moindre fondement.
En août 1945, Jean Cocteau tourna une partie de son film La Belle et la Bête à Touvoie, qui était « le château de la Bête ».
En 2017, le moulin appartenait à Mme Bernadette Maupas, veuve du professeur de médecine Philippe Maupas (1939/1981), qui a mis au point le premier vaccin contre l’hépatite B en 1976.
Les bâtiments actuels, du 15ème siècle, qui ont été transformés en habitation au 17ème, comprennent deux corps de logis perpendiculaires, avec des fenêtres à croisée de pierre et une tour d’escalier polygonale.
Les Armuseries :
Le premier propriétaire connu, cité en 1681, fut Michel Chicoisneau (né en 1648), marchand bourgeois à Tours, dont le fils, Nicolas Chicoisneau (1684/1748), alla s’installer à Saint-Domingue ; le fils de ce dernier, Nicolas Joseph Chicoisneau (1717/1778) devint procureur royal à Saint-Domingue mais rentra en métropole après la mort de son père ; sa fille, Anne Élisabeth (1746/1826) épousa en 1766 Louis Duchamp de La Frillière (1723/1805), propriétaire de La Frillière, à Vouvray ; ces derniers eurent deux enfants : Augustin Duchamp de La Frillière (1767/1830), maire de Reugny de 1819 à 1821, et Élisabeth Duchamp de La Frillière (1769/1849), épouse de René Legras de Sécheval (1757/1840), maire de Tours de 1821 à 1828.
Le château actuel comprend des habitations du 17ème, en grande partie troglodytiques et une construction néo-classique du 18ème.
Domaine viticole : voir http://www.vins-vouvray.com/viticulteurs_producteurs_vignerons_negociants_vouvray/armuseries_vouvray.php
Bel Air :
Manoir du 16ème siècle, construit sur une terrasse artificielle ; deux fenêtres à croisée de pierre sur la façade sud.
Bellevue (rue de Bellevue, nord-est) :
Extraits d’un texte écrit en 2010 à l’occasion d’une visite, par le propriétaire, le docteur Pierre Verdon (1928/2011), in https://phare-rochecorbon.org/2013/08/27/bellevue-les-pitoisieres/ (ce blog rédigé par l’historien local Claude Mettavant contient de nombreux textes concernant Rochecorbon).
« Bellevue » actuelle a été construite sur le terrain d’une ancienne métairie appelée « Métairie des Pitoisières ». Si la maison principale a été construite relativement récemment (en 1872) la « Métairie des Pitoisières » est, elle, beaucoup plus ancienne et il est établi qu’elle faisait partie d’un ensemble foncier s’étendant sur 27 communes appartenant à l’évêque de Tours.
Très tôt les « Pitoisières » de « lieu-dit » ont formé un « hameau » puis un « village ». Par définition la « Closerie des Pitoisières » était donc un établissement viticole. La partie agricole n’était pas négligeable non plus car elle permettait de nourrir la famille du closier et les familles des employés de l’exploitation.
En 1872 Pierre Monjalon [né en 1820] achète la « Closerie des Pitoisières » pour en faire sa résidence secondaire. On trouve sa trace à l’église de Rochecorbon sous la forme d’un vitrail représentant St Pierre, le maître verrier a inscrit le nom du donateur. On lui doit également la réfection de la décoration du portail de l’église.
Pierre Monjalon a remplacé ce qui restait de l’ancienne maison de maître par la maison actuelle, réalisée dans le style en vogue de l’époque, en brique et pierre. Il a rehaussé la maison du closier d’un étage, l’a surmonté d’un grenier, construit une écurie avec remise ; et remplacé l’escalier qui permettait d’accéder au bois qui surplombe la propriété. »
Un porche en pierre donne accès à un ensemble troglodytique, comprenant notamment une grande cave avec magnanerie et une chapelle du 14ème siècle.
Le chimiste, ministre et sénateur Marcellin Berthelot (1827/1907) y a résidé en 1875 (voir Montguerre, ci-après).
La Moussardière (nord-est) :
La closerie, qui a appartenu entre 1716 et 1791 au chapitre de la cathédrale de Tours, comprend une vaste grange, partagée en trois nefs par deux rangées de piliers.
Le manoir du 16ème siècle, avec une tour d’escalier quadrangulaire, a été acheté et rénové dans les années 1980 par l’architecte Pascal Sanson, qui y a installé ses bureaux.
Voligny (nord-est) (voir préhistoire et antiquité) :
Extraits de l’article https://phare-rochecorbon.org/2020/08/22/voligny/comment-page-1/
« Le lieu s’écrivait Vaulignier au XVIe siècle, puis s’est transformé en Vauligny pour finir aujourd’hui en Voligny. À l’origine le lieu était une petite vallée, un vau, en forme de croissant dans laquelle était plantée une lignière, un champ de lin.
La propriété de Voligny : c’est une ancienne maison aux champs du XVIe siècle qui comprenait une maison d’habitation, une métairie qui exploitait notamment la plantation de lin et une petite closerie qui nourrissait la famille : potager, verger poulailler, porcherie (toit à porcs) et quelques vignes. Ces dernières perdurèrent jusqu’au milieu du XXe siècle où leur qualité inférieure les fit disparaître au profit d’un bois. »
Selon la tradition, la voie gallo-romaine qui passait à Voligny aurait continué à être utilisée au moyen-âge et il y aurait eu là une auberge où Jeanne d’Arc se serait arrêtée.
Les Souchots (nord-est) :
Près de cette ferme, une chapelle fut aménagée dans le roc au 17ème siècle ; sa muraille est creusée de niches ayant abrité des statues qui ont disparu ; selon la tradition, on y a célébré des messes clandestines pendant la Révolution.
Vaufoynard ou Vaufoinard (nord-ouest)
Le château, du 15ème siècle, comprenait à l’origine un haut logis carré avec une tourelle d’escalier et un avant-corps ainsi qu’une aile d’un étage ; il appartint notamment à Victor Barguin (mort en 1579), maire de Tours en 1538/39, également propriétaire de Montifray à Beaumont-la-Ronce, et à François Joret, maire de Tours en 1571/72, qui posséda aussi Les Belles Ruries à Monnaie.
À voir au sud-est
Montguerre (60 quai de la Loire) :
Ce toponyme vient de « mont guerche » ou « mont fortifié » car ce lieu se trouve en dessous de l’oppidum des Turons* (voir Préhistoire et antiquité).
Le château, qui abrite aujourd’hui Terre exotique (voir https://www.terreexotique.fr/about-us) ainsi que L’école du poivre (voir https://www.ecoledupoivre.com/lecole/), fut construit en 1795/96 pour le négociant en vins Silvain Jean Batiste Allaire.
Il appartint ensuite à la famille Berthelot et plusieurs membres importants de cette famille y séjournèrent, notamment :
Le chimiste, ministre et sénateur Marcelin Berthelot (1827/1907), qui y reçut son ami, le philosophe et écrivain Ernest Renan (1823/1892).
Le philosophe et historien Élie Halévy (1870/1937), apparenté à la famille Berthelot par sa mère, Louise Bréguet (1847/1930), épouse du dramaturge Ludovic Halévy (1834/1908).
Le diplomate et écrivain Jean-Marc Langlois-Berthelot, alias Jean-Marc Montguerre, arrière-petit-fils de Marcelin Berthelot, prix de l’Académie en 1951 pour Amours sacrés, Amours profanes.
Sens :
Ce fief, qui relevait du château de Tours, appartenait à l'abbaye de Marmoutier. Le château du 16ème siècle, remanié au 18ème et au 19ème, a été occupé par André Salmon (1818/1857), archiviste de la ville de Tours et acheté en 2021 par Christophe Bouchet (né en 1962), maire de Tours.de 2017 à 2020.
Dans le parc se trouve un kiosque réalisé d’après une maquette du tailleur de pierre François Étienne Leturgeon (1830/1904), qui se trouve au Musée du Compagnonnage à Tours.
Castelroc : En dessous du château de Sens, ce manoir du 20ème siècle, de style troubadour, est la façade d’un ensemble de logis troglodytiques.
Les Cartes : La closerie des Cartes, du 16ème siècle, avait un pigeonnier cylindrique, avec une étable au rez-de-chaussée, qui était encore intact en 1910 mais qui n’a plus de toit aujourd’hui.
À voir au sud-ouest
La Bourdonnerie : la rue de la Bourdonnerie part de la rue du docteur Bled et est parallèle à la rue Quai de la Loire.
On accède au manoir du 16ème siècle par une porte en arc surbaissé, accostée de pilastres et surmontée d’un fronton courbe.
Montgouverne :
Une closerie, reconstruite au 17ème siècle et qui existe toujours dans le parc du château, est citée en 1565 sous la forme Maugouverne
Construit en 1874, le château est composé d'un corps principal d'une seule profondeur flanqué de deux pavillons qui ont chacun deux tours d'angle. La Closerie dispose d'un escalier à vis lisse et de murs en colombage. Le parc est classé et dispose de plusieurs arbres centenaires et d'essences rares dans la région.
Chambres d’hôtes : voir https://www.facebook.com/ChateauDeMontgouverne/
Les Basses Rivières (24 quai de la Loire)
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098046
« Maison construite avant 1765, de plan rectangulaire. La façade principale est divisée en trois travées par deux pilastres à bossages accostant la porte en plein cintre et soutenant un fronton triangulaire meublé d'un médaillon accompagné de guirlandes. A l'ouest de la maison, de profondes caves sont creusées dans le coteau. »
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Manoir_des_Basses-Rivi%C3%A8res
« Œuvre en 1755 de l’architecte tourangeau Pierre Meusnier [1711/1781], élève de Gabriel [Jacques Gabriel (1667/1742)] et futur architecte des Ouvrages du Roi, le manoir se présente comme un logis rectangulaire avec fronton triangulaire, lucarnes et œil de bœuf. La façade est divisée en trois travées par deux pilastres à bossages accostant la porte en plein centre et soutenant le fronton triangulaire meublé d’un médaillon accompagné de guirlandes. Les pierres extraites pour creuser les grottes de la propriété ont servi à la construction de la maison. La pierre de construction est le tuffeau, un calcaire tendre caractéristique de la région.
Le portail classé du xviiie siècle aux attributs religieux (tiare, rosaire, étole) porte le chiffre « DUC » pour la congrégation des Dames de l’Union Chrétienne. Ce portail avait été initialement été fabriqué pour le couvent de cette congrégation. Puis il fut déplacé à l’Hôtel de Baudry, rue de Lucé à Tours, qui abritait la Chambre des métiers d’Indre et Loire. Cet hôtel particulier fut détruit lors d’un incendie pendant la Seconde Guerre Mondiale. Monsieur d’Espelosin [voir ci-après] racheta le portail pour l’installer aux Basses Rivières.
Le jardin labellisé Remarquable depuis décembre 2022 est en terrasses et s’étend sur environ 1,4 hectares. Sa visite permet d’admirer la Loire sur deux niveaux (20 et 70 mètres) ainsi que de visiter un ensemble de caves des XIème et XVème siècles témoignant du mode de vie de nos ancêtres. Il s‘agit du plus grand site troglodyte du département d’Indre-et-Loire (plus de 35 cavités accessibles). »
Pour le visiter voir https://www.parcsetjardins.fr/jardins/1858-jardin-du-manoir-des-basses-rivieres
Selon le site https://lesbassesrivieres.com/ et l’article https://phare-rochecorbon.org/2015/12/06/letrange-portail-du-manoir-des-basses-rivieres/ les propriétaires de ce manoir furent :
- En 1730, la famille Papion du Château, fabricants de soie et producteurs de vin.
- En 1765, M. Taboureau de Boisdenier, entrepreneur des ouvrages du roi.
- Louise Renée de Fescan (1713/1788), dite la marquise d’Oysonville (voir La Tour, ci-dessus).
- Jules Antoine Taschereau (1801/1874), député de 1839 à 1842 puis de 1848 à 1851.
- En 1847, William Richmond Nixon (mort en 1861), officier britannique.
- En 1898, Léontine d’Espelosin.
- En 1923, Édouard d’Espelosin (1863/1944), fils de Léontine, sculpteur et architecte.
- En 1944, ce dernier le légua à la Ville de Tours, qui y installa le Musée de la vigne et du vin (fermé en 1970).
La Tesserie : château du 19ème siècle.
À voir à Saint-Georges (au sud-ouest)
Ancienne paroisse, citée en 1247, puis commune de Saint-Georges-sur-Loire, réunie à Rochecorbon en 1808 (à ne pas confondre avec Saint-Georges-sur-Loire dans le Maine-et-Loire).
Selon le Dictionnaire de Carré de Busserolles : « On remarque à Saint-Georges un gigantesque escalier qui dépendait de l'ancien logis seigneurial. Il se compose de 122 marches, partagées en 6 paliers. Les 2 premiers paliers sont taillés dans le roc. En 1851, on a découvert, dans cette commune, une tombe paraissant appartenir à l'époque mérovingienne et qui contenait des perles, un anneau en cuivre et un bracelet. »
Chapelle Saint-Germain :
Cette chapelle du 12ème siècle est citée pour la première fois en 1221, dans une charte de Geoffroy de Brenne (voir Histoire du fief).
L’Olivier (10 Quai de la Loire) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098042
« En 1780, l'édifice comportait un rez-de-chaussée et un comble. Il fut surélevé d'un étage en 1890. La grille donnant accès au parc est l'ancienne grille du potager de Chanteloup, vendue à la Révolution. La façade est un dernier rappel de l'ordre colossal, son milieu à peine saillant marqué par deux effets de pilastres plats à l'aplomb du fronton. A l'ouest, le commun est un bâtiment du 18e siècle. A l'est du manoir, les terrasses s'étagent au-dessus des jardins. Cette demeure est, en Touraine, l'un des rares spécimens de construction de la fin du 18e siècle. »
Le premier propriétaire, Jacques Simon Dupuy (1731/1793), commissaire au Châtelet, y reçut le cardinal Louis René de Rohan (1734/1803), exilé à l’abbaye de Marmoutier suite à l’affaire du collier de la Reine.
Par la suite, le château appartint à l’imprimeur Henri Fournier (1800/1888), dont la fille, Louise, épousa l’imprimeur Arthur Viot (1835/1926). Balzac, ami d’Henri Fournier, évoque le château dans Le Curé de Tours, sous le nom de l’Alouette.
Voir https://rochecorbon.wordpress.com/2017/01/20/nouveau-livre-le-chateau-de-lolivier/
Maison d’hôtes : voir https://chateau-de-lolivier.loire-valley-hotels.com/fr/
Chapelle Saint-Georges :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098045
« Cet édifice est l'ancienne église paroissiale de la commune de Saint-Georges, réunie à Rochecorbon en 1808, partiellement troglodyte. La nef est du 11e siècle, et le chœur carré des 11e-12e siècles. A différentes époques, les murs intérieurs ont été badigeonnés à la chaux, recouvrant et conservant les peintures murales existantes : certaines (sur le mur nord de la nef) datent du 12e siècle (Lavement des pieds) ou du début du 13e siècle (La Cène). Les peintures du chœur sont moins bien conservées. La présence de pierres ornées d'entrelacs dans la maçonnerie, laisse penser que la chapelle fut construite à l'emplacement d'un édifice plus ancien. »
Article https://www.mairie-rochecorbon.fr/chapelle-saint-georges.html
« C’est devant un ancien ermitage du IXe siècle dépendant de l’abbaye de Marmoutier et une première chapelle, dont on retrouve sur l’actuelle façade quelques pierres gravées, que le seigneur de Rochecorbon Hardouin des Roches [mort en 1040], fils de Corbon le premier seigneur des lieux, construisit cette église en 1028. Elle fut ensuite agrandie en 1127 avec notamment son clocher.
À la fin du XVIIe siècle le porche orienté à l’ouest fut condamné par la construction d’un presbytère. L’entrée se fit désormais par le petit porche actuel, l’ancienne « porte des morts » remaniée.
Remarquable monument historique elle fut progressivement classée au rythme des découvertes archéologiques : bâtiment des XIe et XIIe siècle, vitrail du XIIIe siècle, charpente datée de 1028 par dendrochronologie, peintures murales des mêmes périodes, pour terminer par le classement de la totalité de la chapelle en 2016. Elle est aujourd’hui la plus ancienne-et la plus authentique chapelle romane de France.
Visites commentées (gratuites), du 15 mai au 31 octobre, dimanches et jours fériés de 14h30 à 18h30. »
Voir aussi : file:///C:/Users/POSTE/Downloads/BROCHURE%20CHAPELLE%20SAINT%20GEORGES.pdf
Rosnay :
Le premier propriétaire connu, cité en 1644, fut Jean Du Vau, dont la fille Perrine Du Vau (1635/1722) épousa en 1663 Bertrand Ranvier, échevin perpétuel de Tours. Leur fille, Perrine Ranvier (morte en 1728), fut l’épouse, en 1681 de Claude Lefebvre de La Faluère (1654/1741) (fils de Nicolas Lefebvre de La Falluère (1624/1707), seigneur de La Jonchère à Veigné et de Jallanges à Vernou-sur-Brenne). Parmi les nombreux propriétaires suivants, on peut noter le botaniste François Joseph Derouet (1773/1860), qui posséda le domaine de 1817 à sa mort. Le château, du 17ème siècle, a conservé une douve et les bases de deux tourelles mais la chapelle a disparu.
La proximité immédiate du terrain d'aviation de Tours en fit le cantonnement des pilotes de la Luftwaffe qui s'y installèrent pendant toute la période de l'occupation.
Les Rochettes (rue de Rochecorbon) ce lieu faisait partie de la paroisse de Sainte-Radegonde, rattachée ensuite à Tours mais se trouve beaucoup plus proche de Rochecorbon que de Tours :
Cette closerie, troglodytique au moyen-âge, fut ensuite agrandie en 1710. En 1789, le manoir appartenait à Pierre Jacques Hachin (1738/1813), membre du Conseil Supérieur de Saint-Domingue et producteur de café dans une exploitation qui employait 50 esclaves noirs (voir aussi La Clarté-Dieu à Saint-Paterne-Racan). Sa fille, Jeanne Rose Hachin (1786/1831) épousa en 1815 le futur maréchal de camp Joseph Vincent Denis de Keredern de Trobriand (1773/1840) et leur fils, Philippe Régis de Keredern de Trobriand (1816/1897), dit Régis de Trobriand et surnommé le Lafayette Tourangeau, né aux Rochettes, fut journaliste à New-York en 1861 puis général dans l’armée nordiste de 1865 à 1879, pendant la guerre de Sécession.