Saint-Flovier
Le nom de cette commune, située tout au sud-est du département, non loin du département de l’Indre, apparaît en 1225 sous la forme Parochia Sancti Flodovei soit « paroisse de saint Flodover » ; ce saint, inconnu par ailleurs, n’a peut-être pas existé. L’ancienne commune de Sainte-Julitte (voir ci-après), citée en 1290 sous le terme Parochia Sanctae Julitae et tirant son nom de Sainte Julitte, mère de Saint Cyr, a été réunie à Saint-Flovier en 1826.
Histoire
Histoire du fief de Saint-Flovier :
Extraits de l’article http://www.saint-flovier.fr/medias/dossiers-sur-lhistorique-de-st-flovier/LE-CHATEAU-FEODAL-DU-ROULET-AU-COMPLET-SANS-PHOTOS.pdf
« Le château féodal du Roullet semble avoir une origine très ancienne. Hugues 1er de Saint Flovier, y vivait en 1175 puis son frère Airaud vers 1240.Cette terre passa ensuite dans la maison de Preuilly représentée par Geoffroy V [baron de Preuilly de 1265 à 1285].
En 1359 les Anglais s’en emparèrent. En 1362 le Maréchal de Boucicaut [Jean I Le Meingre (1310/1368)] lève une contribution dans toute l’étendue de la châtellenie de Loches pour racheter cette place aux Anglais. Elle passe ensuite dans la famille d’Eschelles en 1380 d’abord Tiercelet puis son fils Pierre (vers 1453). En 1459, c’est Louis I de Maraffin(conseiller et chambellan du Roi Charles VII ) qui devient Seigneur du Roulet [suite au mariage d’Anne d’Eschelles, fille de Pierre, avec François de Maraffin, père de Louis].
Vers 1600 Daniel de Thianges [1597/1646] achète le Roulet aux héritiers Maraffin. Son fils, le protestant Louis de Thianges [1615/1650] fut mis en possession de l’héritage paternel vers 1640 et terrorisa toute la région ; poursuivi en justice et incarcéré, il finit par se faire tuer dans un combat en Italie en 1650. N’ayant pas eu d’enfants, son héritage revint à sa sœur Marie [1619/1694] qui avait épousé Renault Dallonneau [né en 1625, également seigneur de Taillé à Fondettes].
Vers 1690, Jacques Chaspoux [Jacques II Chaspoux (1630/1707), également seigneur de Betz-le-Château], achète les terres du Roulet. C’est son fils ainé Eusèbe Jacques Chaspoux [(1695/1747), également seigneur de Chavigny à Chambourg-sur-Indre et de Verneuil-le-Château] (secrétaire de la Chambre du Roi et introducteur des ambassadeurs) qui devint seigneur du Roulet. En Avril 1746 est créé en sa faveur le Marquisat de Verneuil, auquel est réunie la châtellenie de Saint-Flovier. Il meurt le 2 janvier 1747 laissant un fils unique Eusèbe Félix Chaspoux [1720/1791], qui porte les mêmes titres que son père. De plus, en tant que grand échanson de France, il participe à l’Assemblée Electorale de la noblesse de Touraine en 1789.
A la révolution le calme du Roulet fut troublé par une troupe d’insurgés révolutionnaires, venus de Loches, en colère contre la noblesse locale. Ceci annonça le déclin de cette seigneurie. En 1769, Anne-Isabelle [1751/1829], une des filles d’Eusèbe Félix épouse René-Louis Charles de Menou [(1746/1822), seigneur de Chaumussay], qui devient ainsi le dernier Seigneur de Saint Flovier car sa femme lui a apporté le Roulet en dot.
Désirant abandonner le château-fort comme résidence, il fait alors construire, vers 1870 un nouveau manoir (2eme château du Roulet) à quelques centaines de mètres de distance au milieu des bois. Il meurt le 29 Janvier 1822. »
Histoire du fief de Sainte-Julitte :
La châtellenie appartenait en 1320 à Godemar de Lignières (mort en 1342), dont la fille, Florie de Lignières (1332/1386) épousa Jean I le Meingre, dit Boucicaut (1310/1368).
Au 15ème siècle, le fief était la propriété de la famille Saint-Père et en 1486, un aveu de Jehan de Saint-Père fait état d’une forteresse, avec château, clôture et fossé. Il subsiste le fossé, une salle basse du château et des fondations (voir aussi Ciran et Varennes)
En 1708, le domaine fut vendu à Aude Claude Claire Renaudot (1664/1720), veuve de Jacques II Chaspoux (voir Histoire du fief de Saint-Flovier, ci-dessus).
À voir à Saint-Flovier
Église paroissiale (Place de l’église) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37001268
« Eglise construite au 12e siècle ; 1840 : allongement de la nef d'une travée à l'Ouest et construction de la façade ; 1883 à 1888 : démolition de l'église et construction d'une nouvelle au même emplacement par Anatole de Baudot [1834/1915], architecte à Paris ; 1891 : peintures murales des chapelles et du chœur par Marcel Rouillard, peintre à Paris. »
On peut voir à l’intérieur :
- Les stalles du 15ème siècle, provenant de l’abbaye de Beaulieu-lès-Loches ou de l’ancienne église Sainte Julitte (voir ci-après).
- Plusieurs statues des 17ème et 18ème (tête de Saint Jacques, Saint Roch, Saint Jacques avec Saint Jean Baptiste).
- Plusieurs tableaux des 18ème et 19ème (Saint Augustin, Christ aux anges, réalisé en 1716 par le peintre Harcouet, Christ enfant, Annonciation, sur le maître-autel).
- Des vitraux de Jean Prosper Florence et de L. Henry (1935).
- Un monument aux morts très original, contenant un tableau de Lux Fournier (1868/1962), représentant le Christ apparaissant à un soldat ; les portraits des 68 poilus décédés en 14-18 y figurent en photographie dans des petits médaillons (voir le 3ème château du Roullet, ci-après).
Ancien prieuré (rue du Commerce) :
Ce prieuré du 17ème siècle est devenu une habitation privée ; une de ses dépendances, la chapelle Sainte-Barbe, a été transformée en abri de jardin !
Le logis de La Fontaine (19 rue de la République) :
Ce logis du 17ème siècle menaçait ruine et a été détruit à la fin des années 2000. À son emplacement, on trouve aujourd'hui la maison médicale Auguste Chaumier (1800/1871), élève de Pierre-Fidèle Bretonneau et médecin à Saint-Flovier.
Les 3 châteaux du Roulet (à l’ouest du bourg) :
Le vieux château dit aussi le château féodal : article http://www.saint-flovier.fr/medias/dossiers-sur-lhistorique-de-st-flovier/LE-CHATEAU-FEODAL-DU-ROULET-AU-COMPLET-SANS-PHOTOS.pdf
« Plusieurs fois remanié, le château féodal du Roulet était construit au milieu d’un étang qui servait de douves. Au XIVe siècle, il est embelli de jardins, de bosquets et d’une terrasse. A la fin du XVIIIe siècle, il ne restait plus que quelques hautes murailles. Des cartes postales et photos (de 1900 à 1950) montrent encore du « vieux château » (comme on disait alors) quelques pans de murs, une tour en partie écroulée et une porte, surmontée d’un triangle sculpté et, encadrée de 2 colonnes. L’eau d’une fosse était la seule survivance des douves. Sur des photos, prises à l’intérieur, en 1990 par Patrick Oberson [voir http://patrick.oberson.free.fr/] on est surpris de découvrir une belle voute d’ogive Renaissance dans une salle basse presque souterraine car à demi- enterrée sous les ruines de la base d’une tour. A l’extérieur il ne reste actuellement du « Vieux château » que quelques vestiges de murs imperceptibles. »
Le 2ème château :
À quelques centaines de mètres au nord des ruines du vieux château, René-Louis Charles de Menou (voir histoire du fief de Saint-Flovier), fit édifier au 18ème siècle un nouveau château, remanié et restauré au 19ème, qui a disparu, vers 1871victime du vandalisme d’un marchand de pierres.
Le 3ème château : extraits de l’article http://www.saint-flovier.fr/docs/historique/le-somptueux-ch-teau-du-roulet.pdf
« En 1884, pour 1 500 000 francs or, M. Paul Gravier [1838/1921] fait ériger un château de style Renaissance au milieu du domaine du Roulet. C'était une très grande propriété de 1500 hectares (1150 h de bois, 350 h de terres) ainsi que 7 fermes. Le château est une très belle demeure qui comporte une soixantaine de pièces, et autant de portes et fenêtres que de jours de l'année. L'intérieur de ce manoir est très luxueusement meublé (style fin 18e, début 19e).
M. et Mme Gravier [née Élisabeth Hugues (1846/1905)] recevaient beaucoup. En effet y venaient de nombreux équipages de chasse à courre, car les bois alentour étaient réputés très giboyeux. Le château avait une lingerie personnelle installée, avec des lingères, dans la « petite maison » au bord de la route de Preuilly, à côté de la ferme de la Basse-Cour. Ce groupe de beaux bâtiments de ferme (fin XVe, début XVIe) servait de communs au château : hangars, écuries, selleries, chenils et habitations des gardes.
M. et Mme Paul Gravier eurent 3 filles : Rosita [1867/1918], Henriette [1870/1938] et Alice [1872/1944] qui donnèrent leur prénom aux 3 cloches de l'église -qu'ils avaient payées-. Les Gravier étaient très pieux. À l'église la tribune leur était réservée. Rosita [se maria en 1890 avec Charles de Lestrange (1858/1928)], Henriette [en 1893 avec Édouard Chevalier de La Teillais (1868/1961)], Alice [en 1896 avec Joseph Barthomivat de la Besse (1867/1946)]. L’ainée Rosita est décédée le 12 novembre 1918 au château du Roulet des suites d’une crise cardiaque, trop émue d’avoir entendu les cloches sonner la fin de la guerre. Deux des petits fils, Patrick [Chevalier de La Teillais (1894/1918)] et Hervé [Chevalier de La Teillais (1899/1922)], sont morts à la guerre 14-18 [en fait Hervé est mort accidentellement en 1922 et ne se trouve pas sur la liste du monument de l’église !]. En leur hommage et à la mémoire de tous les soldats de la commune morts au combat, les Gravier financent alors un monument qui se trouve à l’intérieur de l’église [voir ci-dessus]. Les portraits des différents poilus décédés y figurent en médaillons individuels.
A la mort de Monsieur Gravier le 14 octobre 1921, à 84 ans, il y eut mésentente entre les 3 héritiers. Ils ne purent se mettre d’accord pour payer l’entretien du château et décidèrent donc de le vendre. La propriété toute entière se vendit au détail à environ vingt acheteurs (les terres de culture au prix de 1000 F l’hectare). Le château a été vendu, en même temps que 5 hectares de terre, pour un prix dérisoire. L'acquéreur du château considérait que ce n'était qu'un vulgaire rendez-vous de chasse. Le château n'est donc pas tombé en ruines, il a été détruit excepté l'aile Est.
Aujourd'hui, il ne reste du château que le rez-de-chaussée de l'aile Est, transformé en Relais de chasse.
À voir à Sainte-Julitte (à l’ouest du bourg)
Le château :
L’ancien château des Saint-Père, du 15ème siècle (voir Histoire du fief de Sainte-Julitte) a été très amputé dans sa partie ouest, il reste une salle basse avec un évier de pierre et une cheminée, qui a été modifiée ; certaines fondations de murs détruits sont encore visibles ; un four a été postérieurement accolé à la cheminée.
Église Saint-Pierre Sainte-Julitte :
Cette église du 15ème siècle a été détruite vers 1900 ; il n’en reste qu’une petite baie, réemployée dans une dépendance située sur le chemin menant au château.