Saint-Paterne-Racan
Le nom de cette commune, qui se trouve dans le nord-ouest du département et au nord-est de Château-La-Vallière, apparaît pour la première fois au 6ème s. chez Grégoire de Tours sous la forme Parochia Peternacensis, soit « Paroisse de Paternacus », ce dernier toponyme signifiant « domaine agricole du Paternel », fait référence à un personnage gallo-romain ayant ensuite été confondu ou assimilé avec Saint Paterne d’Avranches (né à la fin du 5ème siècle à Poitiers). Cette commune a été appelée Les Bains en 1794 et Saint-Paterne-Racan (voir La Roche-Racan, ci-après).
Histoire
Préhistoire et antiquité :
La région fut occupée dès le néolithique, comme le montrent le menhir de La Pierre-Levée et le Polissoir d’Hodebert.
La Pierre-Levée : ce menhir en grès, se trouve à La Grange (sud-est), près du Ruisseau-du-Luenne (voir ci-après) ; il mesure 3 m. de haut, a été redressé et bloqué en position verticale ; les restes de la partie supérieure, qui a été cassée, se trouvent à son pied. On peut le voir en empruntant sur 300 m. un chemin, qui part vers le nord-est, entre Les Forges et La Grange.
Le polissoir d’Hodebert se trouve à 240 mètres au nord-est du château d’Hodebert (voir ci-après) et il faut demander une autorisation pour aller le voir.
Jean-Claude Marquet* écrit dans La Préhistoire en Touraine (2011) : « Ce polissoir (…) est un énorme bloc de grès éocène de 3,60 m de long sur 2,40 m de large, et plus de 1,50 m d’épaisseur. Les traces de polissages y sont très nombreuses : 10 rainures parallèles bien regroupées et une dizaine de plage de polissage plus dispersées. Situé à l’intérieur d’un bois, ce polissoir ne gênait en rien les travaux agricoles, c’est donc apparemment pour une raison tout à fait insignifiante qu’on a tenté de le faire disparaitre sans réussir, le grès et les perrons de l’éocène étant des matériaux particulièrement tenaces. On observe à la surface des trous de minage qui l’ont endommagé. Une vaste cavité a également été creusée au-dessous de lui comme pour le faire disparaitre sous terre ou l’entrainer en bas de la pente, mais là encore sans succès ».
Sur ce polissoir, voir aussi : Un vestige protohistorique oublié : le polissoir d’Hodebert, in BSAT 39. 1979 (pages 48/49), article de Pierre Robert (mort en 2009), qui a été enseignant à Saint-Paterne-Racan de 1953 à 1985.
Des traces d’habitations gauloises ont été vues près du Ruisseau du Luenne (du gaulois luta = marais), petit affluent de l’Escotais, qui coule au sud-est du bourg, à la limite avec Neuillé-Pont-Pierre.
Des domaines gallo-romains (villae*) existaient sans doute à Clairville (au sud), toponyme composé sur la latin villa, au Chauchy (sud-ouest), venant de Calpiacus ou « domaine de Calpius », à La Jaunay (au sud), venant de Gallinacus ou « domaine du Gaulois », à Lucé (sud-est), venant de Lucciacus ou « domaine de Luccaeus », à Saché (voir ci-après), venant de Sabiacus ou « domaine de Sabius », à Terchey (sud-est), venant de Triacus ou « domaine du gaulois Tricius », à Thuré (sud-est), venant de Tauriacus ou « domaine du Taureau » et à Vitray (sud-est), venant de Victoriacus ou « domaine du Victorieux ».
Histoire moderne et contemporaine :
De l’enceinte qui entourait le bourg, il reste, au nord, 2 tours cylindriques qui ont perdu leur toit en poivrière, munies de petites meurtrières horizontales, et, à l’angle sud-est, un pigeonnier fortifié du 17ème siècle, avec 800 boulins*, enterré de 3 m., qui a conservé son arbre tournant ; une quatrième tour se trouvait au sud et a été remplacé par la tour qui flanque le château moderne. (à vérifier)
L’Escotais, dit aussi le Nais, qui coule du sud vers le nord, à l’est du bourg, et qui se jette dans le Loir, faisait fonctionner dix moulins, qui ont tous disparus, parmi ceux-ci, on peut noter Le moulin de l’image ou du gué : voir l’article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000168 « Le moulin de l'Image ou du Gué (…) est cité dans un acte de 1455 (…). En 1772, il se composait d'une halle où étaient placés les deux moulins, d'une chambre servant de boulangerie, d'un cabinet à côté, écurie, grange, grenier, comble dessus et toit à porcs ; une autre maison voisine avec chambre à cheminée, grenier, comble ; 12, 81 arpents de terres : jardin avec fontaine, prairie de l'Image et de la Planche-Mercier. Le registre des matrices cadastrales mentionne que le moulin et la maison ont été reconstruit en 1854 et que s'est ajouté en 1877 un hangar et une machine fine à vapeur. Le moulin a été détruit en août 1999. »
La voie ferrée Tours/Le Mans, créée en1858 avait une gare, au nord du bourg, qui desservait la commune et Saint-Christophe-sur-le-Nais ; cette gare a été désaffectée en 1990 et est devenue la bibliothèque communale (Place du 8 mai 1945) mais il y a toujours une halte ferroviaire à Saint-Paterne-Racan.
À voir dans le bourg
Église Saint-Paterne :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098096
« Un oratoire, consacré par Grégoire de Tours, fut remplacé, au 11e siècle, par un édifice dont des vestiges subsistent dans l'église actuelle. Celle-ci fut reconstruite au 15e siècle. A la suite d'un incendie survenu en 1768, elle fut restaurée en respectant l'architecture du 15e. L'édifice se compose d'une nef suivie d'un chœur carré et accompagnée d'un collatéral méridional. De l'édifice du 11e siècle, subsiste le mur nord de la nef et du chœur, et la moitié inférieure du mur du chevet. La façade occidentale et le clocher sont du 15e siècle. Le rez-de-chaussée du clocher est aménagé en chapelle qui occupe la partie nord de la nef, et est recouverte d'ogives retombant sur des chapiteaux garnis de feuilles et de crochets. A chacune des travées du bas-côté correspond extérieurement un pignon. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000063
« Eglise vraisemblablement construite au 11e 12e siècle, composé d'une nef avec chevet plat. De cette époque subsiste le petit appareil visible sur le mur Nord de la nef et du chœur, une ouverture en arc en plein cintre sur le mur Nord et un cordon à billettes. La partie basse de la tour clocher couverte d'une voûte bombée à croisée d'ogives est datable du 14e siècle. L'église est agrandie fin 15e siècle début 16e siècle par un collatéral Sud de 3 travées, couverts de toitures perpendiculaires au toit de la nef et reliés intérieurement à la nef par des arcades. En 1768, un violent incendie endommage l'église et 38 maisons du village. Mais une lettre de l'intendant, relatant les dommages causés par l'incendie précise que le chœur de l'église a mieux résisté car il était voûté. Les parties dévastées de l'église furent reconstruites. Au 19e siècle aménagement intérieur et restauration des parties hautes, comme le souligne l'inscription en latin placée sur l'entrait de la poutre, de la 1ère travée du collatéral : "THEOPHILES NOURY RECTORI SANCTI PATERNE TEMPLUM RAEDIFICAVIT ET ORNAVIT ANNIS 1886-1889" (Théophile Noury, prêtre de l'église de Saint-Paterne la réédifia et l'orna de 1886 à 1889).
Eglise à 2 vaisseaux avec chevet plat. Murs en calcaire moellon enduit ; clocher et contreforts en pierre de taille. Tour clocher placée à l'angle des façades Ouest et Nord incluse dans la construction et voûtée d'ogives. Ancienne sacristie, placée sur le mur est du bas-côté Sud, voûté d'ogives et couvert d'un toit en appentis, elle est située en contrebas du niveau de la place, qui a été surhaussé en raison de la présence de la rivière de l'Escotais. L'actuelle sacristie est placée en saillie, sur le mur Nord de la nef, au niveau de la 2ème travée. Nef et bas-côtés Sud couverts d'une charpente à chevrons formant ferme, recevant un lambris de couvrement recouverts d'un enduit imitant l'appareillage des pierres. Les poinçons et les entraits sont apparents, ils sont peints et ornés de blasons en bois peint. L'entrée de l'église se fait sur le mur Sud, la porte est composée de 2 ouvertures en anse de panier surmontées d'une sorte de fronton ornés de motifs sculptés dit en chou frisé, encadré par 2 gables. »
On peut voir à l’intérieur :
- Le maître-autel, du 18ème, restauré en 2021, avec un retable représentant la Résurrection et les statues de Saint Paterne et de Saint Sever, patron des tisserands.
- L’autel secondaire sud, avec un retable représentant L’institution du Rosaire et les statues de Saint Laurent et de Saint Étienne.
- Un groupe sculpté, intitulé L’adoration des mages, avec 7 statues (Vierge à l’enfant, Saint Joseph, les 3 mages, 2 anges), réalisé en 1619 par le sculpteur manceau Gervais Delabarre.
- De très nombreuses statues du 17ème, en terre cuite, dont une Vierge à l’enfant et Sainte Anne avec la Vierge enfant.
- Un lutrin du 17ème.
- Les orgues, réalisées entre 1830 et 1845 par Philippe Legeay et agrandies entre 1845 et 1855 par Louis Bonn (1818/1881).
L’ancien collège de Rougemont (15, rue des écoles)
Article https://actuacity.com/saint-paterne-racan_37370/monuments/demeure-ancien-college-de-rougemont_82746
« Une première fondation en 1552, renouvelée en 1637 par le prévôt d'Oë [Notre-Dame d’Oé aujourd’hui], institue un établissement d'enseignement à Saint Paterne, dans la demeure de "Rougemont", léguée par le prêtre Mathurin Duré. Au 18e siècle, des difficultés de financement ralentissent l'activité du collège dirigé par des prêtres parfois peu scrupuleux. En 1795, le collège considéré comme bien d'église est saisi et vendu comme bien national, il est acheté le 4 mars 1799 par Charles Jarossay, notaire. Un procès-verbal du 12 mai 1796 en donne la description et l'état "le lieu de Rougemont est composé d'un principal corps de logis distribué en 2 chambres avec chambre haute, grenier, comble dessus couvert de tuiles et de bardeaux. Ladite couverture en mauvais état ainsi que l'escalier. Un autre corps de logis au levant de celui-ci composé de 2 chambres basses servant de classe et de boulangerie en mauvais état, tant pour les gros murs et charpente de couverture". Ce corps de logis, vu son mauvais état a dû être démoli, car rien ne subsiste. L'actuel logis a conservé des éléments anciens, notamment à l'Ouest, le pignon couvert, alors que la partie à l'Est, agrandie, est couverte d'un toit en croupe. La famille Jarossay, propriétaire de 1799 à 1886, fit construire en 1842 la remise à voitures, située à l'extrémité Ouest, comme en témoigne l'inscription gravée, à gauche de la porte : G.J 1842. C'est vraisemblablement du 19ème siècle également que date le curieux décor ornemental et animalier qui orne la porte et les fenêtres de la façade Sud. En 1905, à la mort d'Eulalie Françoise Couturier, propriétaire depuis 1886, la demeure est vendue (…) en 1972, à Henri Zamarlik, qui en est actuellement propriétaire [né en 1939, docteur en sciences physiques, maire de 1983 à 2014, conseiller général de 1992 à 2015]. »
On peut aussi voir, dans la rue du Maréchal Leclerc (au sud-est de la mairie), sur le pignon d’une maison, un pigeonnier mural de style néo-classique.
À voir au nord
Hodebert (nord-ouest) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000110
« Le nom d'Hodebert s'est orthographié de manière différente au cours des siècles : Hadebert ou Audebert au 16e siècle, Hosbert à la fin du 18e siècle, Haudbert sur le dictionnaire de Carré de Busserolle en 1878, alors qu'il figurait en 1834 sur le cadastre napoléonien sous la forme Hodebert, appellation qu'elle a conservée sur le cadastre actuel.
La première mention connue d'Hodebert date de 1545, où "la veuve Durand", qui habite ce lieu est assignée à comparaître devant le chapitre de Saint Martin de Tours. Au début du 17e siècle, c'est le siège de la justice de la Prévôté d'Oë, le poète Racan [Honorat de Bueil de Racan (1589/1670)] y fut traduit le 20 novembre 1620.
Ce n'est qu'en 1650 qu'on peut associer le nom d'un propriétaire avec celui d'Hodebert, où dans un acte de baptême extrait d'un registre paroissial de Saint-Christophe [Saint-Christophe-sur-le-Nais] figure comme parrain Henry de Codosny, conseiller et maître d'hôtel du roi, seigneur d'Hodebert et de Saché [voir ci-après], époux de Madeleine Dunoyer, fille du bailli de Saint-Christophe [Pierre Dunoyer, mort en 1679]. La famille Dunoyer, sans y résider forcément, en restera propriétaire jusqu'à la Révolution.
Un inventaire de 1762 décrit la demeure comme composée de 3 chambres basses et 3 chambres hautes, ce qui correspond au corps de logis central. A t’il été édifié au 18e siècle ou plutôt à la fin du 17e siècle, à l'époque où Jean Dunoyer [mort en 1702, fils de Pierre] en était propriétaire dans la mesure où ses successeurs au 18e siècle semblent plus avoir tiré profit des terres que résider. Néanmoins, l'inventaire de 1793 mentionne l'existence d'un pavillon à chaque extrémité du corps de logis ; ceux-ci ont dû être édifiés après 1762. Ce même inventaire mentionne l'existence de caves utilisées comme pressoir, boulangerie et bûcher, la présence d'un toit à porcs, d'une écurie à chevaux, d'une écurie à vaches et d'une grange.
En 1794, Hodebert est acheté par Alexandre Gouïn [Alexandre Pierre François Goüin (1760/1832), banquier] pour une courte durée puisqu'il le vend le 30 décembre 1808 à Louis-François de Sarcé |[(1770/1847), maire de 1841 à 1847, père de Caroline de Sarcé (1806/1888), épouse d’Emmanuel Lechat de Tessecourt, père (1795/1855), maire de 1847 à 1855 et mère d’Emmanuel Lechat de Tessecourt, fils (180/1892), maire de 1855 à 1862 puis de 1888 à 1892 ainsi que de Louis de Sarcé (1808/1882), maire de 1862 à 1870 puis de 1873 à 1879 et d’Eugène de Sarcé (1819/1890)], dont la famille restera propriétaire pendant le 19e siècle.
Est-ce du début du 19e siècle que datent les 2 autres pavillons placés à chaque extrémité du bâtiment, dont l'apparence rappelle les pavillons du 18e siècle, mais avec un style plus sec, qui s'apparente aux constructions du 19e siècle. Avant 1834, date de réalisation du cadastre napoléonien, ont dû être réalisés, puisqu'ils y figurent, le bâtiment à 1 étage situé au Sud-Ouest du château, servant de bibliothèque, et la remise à voitures, située à l'Ouest. Les registres cadastraux signalent la construction des écuries en 1872, celle de l'orangerie en 1875, ainsi que les serres, placées en contrebas, et une augmentation de construction en 1879 pouvant concerner le porche couvert, édifié à l'angle Nord du château.
En 1890, Eugène de Sarcé lègue Hodebert à Robert de la Bouillerie, dont les descendants en sont toujours propriétaires [s’agit-il du Robert Roullet de La Bouillerie (1884/1964), dont le fils Alexandre Roullet de La Bouillerie (1918/1999) sera maire de 1970 à 1983 ?]. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA37000027
« La construction de l'édifice actuel remonte au 17e siècle, sinon à la seconde moitié du 16e siècle, où fut édifié le corps de logis central. Deux séries de pavillons furent ajoutées ensuite, les uns en saillie sur la cour d'honneur, les autres sur la terrasse postérieure. La longue allée du château longe un coteau avant de déboucher sur une vaste cour d'honneur, également bordée au nord par le coteau dont la paroi a été entièrement remodelée par un parement de pierre percé de huit baies cintrées alternativement larges et étroites. Ces baies donnent accès à de profondes caves creusées en berceau dans le massif de tuffeau. Une orangerie a été édifiée au pied du coteau. La cour des communs est disposée perpendiculairement à l'axe de la cour d'honneur et du château, et poursuivie par une basse-cour. Divers bâtiments de communs sont disposés en retrait, masqués par un quinconce planté à l'extrémité de la terrasse ouest du château. Un pavillon de billard en occupe l'angle. »
En 2019, le pavillon situé entre l’entrée du château d’Hodebert et le manoir de Saché et restauré assez récemment, a été touché par la foudre. La toiture a été entièrement détruite.
Gites et chambres d’hôtes : voir https://chateau-hodebert-france.com/
Saché (nord-ouest, à la limite avec Neuvy-le-Roi) :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000111
« Saché est cité pour la première fois en 1232, comme relevant de la prévôté d'Oë. La famille Pavin rend aveu au chapitre de Saint Martin de Tours en 1408, en 1455 et reste propriétaire de Saché jusqu'à la fin du 16e siècle, où lui succède la famille Gorrond. C'est au début du 16e siècle qu'a dû être édifié le logis, comme en témoigne les baies de la travée centrale, avec notamment la lucarne construite sur un massif en pierre de taille dans le même axe vertical que la baie de l'étage et du rez-de-chaussée et l'apparence de la cheminée. En 1630, Marguerite Gorrond apporte le domaine de Saché à la famille de Courtinier, dont elle avait épousé le fils Charles en 1613. Il est probable que cela soit François de Courtinier, qui vendit Saché à Henri de Codosny, qui est dit seigneur d'Hodebert et de Saché vers 1650. Celui-ci le cédera à la famille Dunoyer, qui en restera propriétaire pendant le 18e siècle. Les domaines d'Hodebert et de Saché relevant de la même propriété aux 19e et 20e siècles. (…) Depuis les années 1980, les propriétaires actuels ont réhabilité l'ensemble des bâtiments pour une fonction résidentielle. Le logis du 16e siècle a été restauré, les dépendances agricoles utilisés en logement ou remises, 2 lucarnes ont été rajoutés sur le bâtiment adjacent au logis 16e siècle. »
À voir à l’ouest
La Clarté-Dieu :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_La_Clart%C3%A9-Dieu_(Saint-Paterne)
« L'abbaye est fondée en 1240 par les moines de l'abbaye de Citeaux ; la décision de fonder cette abbaye revient à Pierre Des Roches [mort en 1238], évêque de Winchester, qui lègue à l'ordre cistercien 3 000 écus d'or à cet effet. Il charge l'abbé de Citeaux, Guillaume IV de Montaigu [abbé de 1238 à 1243], de mettre en œuvre cette décision. Comme la tradition cistercienne le voulait, c'est un groupe de douze moines (référence aux douze apôtres) qui vient fonder l'abbaye ; il arrive sur place le 22 juillet 1240.
Les bâtiments souffrent beaucoup des ravages de la Guerre de Cent ans. Le 11 février 1364, Amaury de Trôo [capitaine de Château-du-Loir (Sarthe)] pille et incendie l'abbaye. Les moines sont contraints de se réfugier chez un châtelain voisin [chez Guillaume de Montgeroul, seigneur de La Motte-Sonzay à Sonzay] en 1383, lors d'une nouvelle attaque5.
L'abbaye est partiellement rebâtie aux xviie et xviiie siècles. En 1693, l'aile ouest, abritant les bâtiments communs (cuisine, réserve, etc.) est retravaillée, une partie réutilisée comme pigeonnier. En 1733, le logis du prieur est rebâti à son tour. La date inscrite sur le bâtiment (1714) semble être erronée. La dégénérescence de la vie monastique est cependant réelle, comme dans l'immense majorité des établissements monastiques de l'époque : l'abbaye ne compte que sept moines en 1704, et quatre à la veille de la Révolution.
Après la Révolution française, l'abbaye, vendue le 3 juin 1791 comme bien national, est acquise par le fermier général Jean Baptiste Chicoyneau de Lavalette [(1752/1824), propriétaire également de Bourdigal à Monnaie et de La Perraudière à Saint-Cyr-sur-Loire] ; il la revend à son tour en 1793 à Pierre-Jacques Hachin [(1738/1813), également propriétaire des Rochettes à Rochecorbon] ; le fils de ce dernier la cède en 1822 à Louis-François de Sarcé, déjà propriétaire du château d’Hodebert [voir ci-dessus]. Sous ces divers propriétaires, l'abbaye est peu à peu détruite et ses matériaux réutilisés pour la construction de maisons des alentours. Sont épargnés par ces destructions le bâtiment des convers, le réfectoire et le pavillon du prieur : en effet, ils sont utilisés par le nouveau propriétaire en tant qu'exploitation agricole (et les caves en tant que champignonnière).
Il semblerait que l'abbaye ait été surdimensionnée (prévue pour accueillir une centaine de moines, convers compris) par rapport au nombre de moines qu'elle abrita réellement. Par exemple, l'abbatiale bâtie par les moines mesurait 57 mètres de longueur sur 20 mètres de largeur. Comme dans la plupart des abbayes cisterciennes, elle était orientée à l'est et située au nord du cloître. Au sud de ce dernier se trouve (conservé au xxie siècle) le dortoir des frères convers, dont la charpente date de 1274. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000062
« L'abbaye de la Clarté-Dieu fut fondée en 1239. L'emplacement choisi, dans un vallon boisé, pourvu d'un cours d'eau, était un fief, dépendant de la châtellenie voisine de Saint-Christophe [Saint-Christophe-sur-le-Nais]. La vente fut ratifiée en 1239 par Jean d'Alluye, seigneur de Châteaux et de Saint-Christophe, et par son fils Hugues [Jean II (1180/1248) et son fils Hugues VI (1205/1242)], et la fondation autorisée par l'archevêque de Tours. Le 22 juillet 1240, 12 moines et quelques convers, prirent possession de la nouvelle abbaye, qui prit le vocable de Notre-Dame de la Clarté-Dieu. Seulement un tiers des constructions subsiste actuellement : l'aile ouest, une partie de l'aile sud, élevés au 13e siècle (datation confirmée par l'analyse dendrochronologique de la charpente de l'aile ouest donnant la date de 1274), un petit bâtiment à l'extrémité de l'aile ouest modifié au 16e siècle et un grand pavillon édifié au 18e siècle. La croissance économique de la 1ère moitié du 14e siècle marquée par l'acquisition de nombreuses terres d'exploitation et l'édification des bâtiments va être stoppée par les ravages de la guerre de Cent ans. En 1364, Amaury de Troo, capitaine de Château-du Loir pille et incendie l'abbaye. En 1383, les moines sont même contraints de quitter leur abbaye, pour se réfugier dans le château de la Motte à Sonzay. Apparemment le nombre de moines composant la communauté de la Clarté-Dieu ne fut pas en rapport avec l'ampleur des bâtiments, qui pouvaient accueillir une centaine de moines. Deux dates sont portées sur les bâtiments, celle de 1693 sur l'aile ouest, correspondant à la transformation en pigeonnier de la partie sous l'arcade de l'escalier et celle de 1714, sur le linteau de l'arcade du grand pavillon, qui est une date erronée puisque ce pavillon fut construit, d'après les sources d'archives en 1733. Ce n'était pas le logis abbatial, puisqu'en 1749, l'abbé commendataire se plaint de son logis qui menace ruine. Ce bâtiment était peut-être destiné à servir de logement aux religieux, dans la mesure où l'abbaye abritait le noviciat commun aux provinces de Tours et d'Angers. Le 3 juin 1791, l'abbaye de la Clarté-Dieu, mise en vente comme bien national, est acquise par Jean -Baptiste Chiconeau de Lavalette, fermier général, qui la revend en 1793 à Pierre-Jacques Hachin, négociant enrichi à Saint-Domingue. Sa fille, qui en avait hérité, la vend, en 1822, à Louis-François de Sarcé, propriétaire du château voisin d'Hodebert qui transmit par legs, son patrimoine à la famille de Bouillerie ».
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098094
« Abbaye fondée au milieu du 13e siècle par l'évêque de Winchester, Pierre des Roches, dont la famille avait des attaches avec l'Anjou, le Maine, le Poitou et la Touraine. L'édifice a perdu son abbatiale ainsi qu'une partie des bâtiments claustraux. Sont conservés le bâtiment des convers, le réfectoire et le pavillon du prieur. Le plan du cadastre actuel permet de reconnaître le mur d'enceinte, la porte nord, le mur de clôture intérieur, la porte et le pont sud, les dépendances, le bâtiment des convers, le soubassement de l'aile sud des réfectoires, le grand pavillon classique et le bâtiment de l'hôtellerie situé en dehors de l'enceinte. Celui-ci, très remanié, est appelé chapelle Notre-Dame ou des étrangers. Un procès- verbal permet de dater de 1733 l'achèvement du pavillon classique, de plan rectangulaire. Reposant sur des bases anciennes, il comprend quatre niveaux et une haute toiture à quatre pans, avec un fronton au sud portant les armes de l'abbaye. »
À l’intérieur, se trouvent notamment un bas-relief du 13ème siècle, représentant 2 moines et, dans l’aile sud des bâtiments abbatiaux, un gisant du 15ème siècle. Il y avait aussi le gisant de Jean II d’Alluye, qui est maintenant au Metropolitan Museum de New-York.
On peut la visiter (sur rendez-vous), y loger ou la louer pour des réceptions : voir https://www.abbayeclartedieu.com/
Sur cette abbaye, consulter aussi l’article très complet de Pierre Robert (voir le polissoir d’Hodebert), intitulé L’abbaye de La Clarté-Dieu, in BSAT 37. 1978 (pages 663/680).
L’abbaye avait un moulin :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000166
« Le moulin de la Clarté était un moulin banal. Les textes (1442-1443) emploient pour le désigner "les moulins", car outre un grand corps de bâtiment (longueur 29, 25 m, largeur 7, 80 m, hauteur 7, 15 m), servant de logement au meunier, il existait une halle abritant deux moulins. On distingue bien d'ailleurs les 2 roues sur le plan cadastral de 1834, l'un à froment, l'autre à. méteil, ayant chacun leurs tournants et travaillants particuliers, grange, caves, la rue à l'usage de boulangerie et écurie, jardin, cour et issues. Les moines ne l'exploitaient pas directement mais le donnaient à bail. Avec les terres en dépendant, sa superficie était de 9, 22 ha, dont 6, 11 ha en labour et 3, 11 en pré. Le moulin de la Clarté fut vendu comme bien national (P. ROBERT). La parcelle 1183 du cadastre de 1834 est mentionnée dans le registre des matrices cadastrales comme moulin à farine reconstruit en 1850. Mais des parties plus anciennes subsistent toujours. »
À voir au sud
Berry :
Le fief appartint, en 1560, à Bonaventure Desvaux ou de Vaux, puis, de 1588 à 1610, à François Desvaux ou de Vaux (son fils ?), juge au grenier à sel de Tours, maire de Tours, en 1610/11.
Il reste, dans un grand bâtiment, une chapelle, fondée vers 1541, par Louis Floremont, protonotaire apostolique (notaire du Saint-Siège).
La Roche-Racan (sud-est) :
Cet ancien fief de la prévôté d’Oé, connu au 14ème siècle sous le nom de « La Roche au Majeur », indiquant que le seigneur était « le majeur » c’est-à dire « le maire » de son suzerain, le prévôt d’Oé, appartint d’abord à Hardouin des Fontaines (mort en 1399) puis à la famille de Bueil, suite à son mariage, en 1389, avec Marie de Bueil (née en 1360), fille de Pierre de Bueil (1348/1414).
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_la_Roche_Racan
« Il a appartenu au poète et académicien Honorat de Bueil de Racan [voir Hodebert, ci-dessus] qui en a ordonné la construction. Le château restera dans la famille de Bueil jusqu'en 1745 quand Antoine-Pierre de Bueil [petit-fils d’Honorat] le vendra à Michel Roland des Escotais [(1709/1781) voir aussi Neuillé-Pont-Pierre]. Il deviendra alors le centre du comté des Escotais. À la suite de la révolution française, il sera vendu comme bien national.
Jacques II Gabriel [1605/1662] en est l'architecte. Il s'installe dans la localité à cette occasion et y reste jusqu'à sa mort. Il est à l'origine d'une lignée d'architectes qui contribueront aux chantiers du château de Versailles et de la Place de la Concorde notamment.
Le château était constitué à l'origine de deux pavillons parallèles reliés par un bâtiment transversal. A la Révolution française, le château est en grande partie détruit: il reste essentiellement le pavillon ouest.
Le château est aujourd'hui une propriété privée, toutefois il peut être visité quelques semaines en été ainsi qu'aux Journées du Patrimoine.
Extraits de l’article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000064
En 1634, Honorat de Bueil, poète et seigneur de Racan, nom qu'il associe à la Roche, entreprend la construction d'un château à l'emplacement du "chastel et maison seigneuriale" tel qu'on le qualifiait en 1600. De cette construction primitive pourraient subsister des traces d'appareillage dans le soubassement de la tour polygonale. L'ensemble de la construction au 17e siècle, placée perpendiculairement au coteau est ainsi décrite dans l'aveu de 1711 : "le dit chastel consistant en un grand pavillon avec tourelle au coin de celui-ci, un autre pavillon servant de chapelle, entre lequel pavillon, il y a un grand corps de logis et plusieurs autres bâtiments". Parmi les ouvriers revient souvent le nom de Jacques Gabriel, qualifié de maître maçon, puis de maître architecte en 1652. En 1745, ainsi que le rappelle une inscription gravée sur un pilier d'une salle voûtée au second étage, Antoine Pierre de Bueil vend le château à Michel Rolland des Escotais.
Lors de la vente en 1818, à Michel Mathurin Mabille, il n'est fait mention que du grand pavillon, il est possible que la partie centrale reliant les 2 pavillons et la chapelle du pavillon Est ait été démolie entre 1794 et 1817. Un four à chaux et à tuile est construit en 1820 à l'Est des communs, ainsi qu'une manufacture de faïence connue par un inventaire de 1837. Déclarés en ruine en 1860, ils sont remplacés par une serre. C'est également du 1er tiers du 19e siècle que doivent dater les bâtiments situés en bordure de coteau, à droite de la grille d'entrée, car ils figurent déjà sur le cadastre napoléonien.
Différents propriétaires se succèdent au 19e siècle : Aimé Bodin [professeur de rhétorique au lycée de Tours] de 1830 à 1845, Alphonse Huet [avocat à Paris] pendant 30 ans de 1845 à 1875 remet le château et le parc en état. Francis Arthur de Civrieux [Francis Arthur Larreguy de Civrieux (1830/1906), sous-préfet], propriétaire de 1875 à 1888 a dû en 1879, d'après le registre cadastral, agrandir le pavillon Ouest par la construction d'une cuisine en rez-de-chaussée, à l'Ouest. Il a fait démolir le moulin, situé en contrebas et installe en 1887 un bélier hydraulique [pour faire monter de l’eau au logis].
Pierre Gauthier [négociant à Paris], propriétaire de 1888 à 1919, aménage en 1896 la terrasse supportée par une série de grandes arcades, fait construire des logements séparés par de grandes arcades, placés sous la seconde terrasse et agrandissent, sur la façade Sud, le rez-de-chaussée du château par la construction d'un jardin d'hiver. »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098095
« Le fief est connu depuis le 14e siècle, et relevait de la prévôté d'Oe. Le château actuel fut construit en 1636 par Honorat de Bueil, baron de Racan. L'édifice comprenait deux pavillons, réunis par un bâtiment transversal dont le rez-de-chaussée était percé d'une porte reliant la cour nord à la cour d'honneur. Dans le pavillon Est se trouvait la chapelle dont l'accès se faisait par l'escalier dit du Fer à cheval. Ce pavillon Est ainsi que les deux tiers orientaux du bâtiment central ont disparu. La terrasse fut établie en 1880 sur les substructions de l'ancien château, et refaite en 1895. L'édifice actuel comprend le pavillon Est, et la partie ouest du bâtiment central. L'angle nord-ouest est accompagné d'une tourelle polygonale soutenue par un éperon de maçonnerie. A l'est, une porte limitant la cour d'honneur est percée dans le mur soutenant la terrasse supérieure, et donne accès à l'escalier du Fer à cheval. Plus au nord, une coquille sculptée dans le parement du même mur, est un vestige de la salle à manger de Racan. »
Il existe aussi un pigeonnier octogonal avec un lanternon d’ardoise.
Gite familial dans les dépendances : voir https://www.grandsgites.com/gite-37-roche-racan-4706.htm
Une statue de Racan se trouve devant la mairie. Honorat de Bueil de Racan est né en 1589 à Aubigné (aujourd’hui Aubigné-Racan, dans la Sarthe) ; son père Louis de Bueil (1544/1597), est dit de Racan, du nom d’un petit fief qu’il avait acheté à Neuvy-le-Roi. Poète célèbre, Racan, connu comme un rêveur, fut un des premiers membres de l’Académie Française, créée en 1634 ; ses principales œuvres sont Arthénice ou les Bergeries (1619) et les Stances sur la retraite (1618) dans lesquelles il évoque sa « retraite » en ces termes :
« Agréables déserts, séjour de l'innocence,
Où, loin des vanités, de la magnificence,
Commence mon repos et finit mon tourment,
Vallons, fleuves, rochers, plaisante solitude,
Si vous fûtes témoins de mon inquiétude,
Soyez-le désormais de mon contentement. »
Les Caves le Feu (sud-est) :
Dans ce lieu-dit, un abri troglodytique présente plusieurs personnages sculptés et peints, sans doute dans les années 1930. On peut voir notamment, à gauche de l'entrée, « Monsieur le directeur Vincentzo (Vin sans eau.) » (Source Tourainissime).
La Grange ou La Grange Saint-Martin (sud-est) :
Informations tirées de l’article d’André Montoux* dans Vieux logis de Touraine (tome 4) :
La Grange est citée dès 906 comme une dépendance de l’abbaye de Marmoutier.
En 1503, Jean Le Picard, prévôt d’Oé et chanoine de Paris, y fonde une chapelle mais la chapelle actuelle, qui date de 1654, fut désaffectée au début du 20ème siècle et utilisée comme bergerie.
En 1684, Jehan Antoine, chanoine de l’abbatiale Saint-Martin, autorise la construction d’une maison.
Elle est vendue en 1793 comme bien national et achetée par Michel Louis Bergey (1751/1811), ancien capitaine de dragons à Saint-Domingue, agent national de la commune en 1795, député d’Indre-et-Loire de 1802 à 1806, qui y recueille en 1795 sa nièce, Julie Bouchaud des Herettes (1784/1817), laquelle épouse en 1804 le célèbre physicien Jacques Charles (1745/1823), avant de devenir la malheureuse Elvire dans le Lac de Lamartine (1790/1869).
En 1815, elle est achetée par la famille Nobilleau, dont fit partie Paul Nobilleau (mort en 1886), membre actif de la Société archéologique de Touraine.
La Grange, entourée d’un mur d’enceinte, est composée de plusieurs bâtiments, dont un corps de logis, divisé en 4 parties, avec, à l’extrémité est, l’ancienne chapelle, d’un jardin rectangulaire, au sud, d’une tourelle, dont il ne reste que des vestiges ainsi que de caves, situées sous la cour d’entrée actuelle.
Le Breuil (sud-ouest) :
Le fief appartenait :
- En 1646, à Jean Royer (s’agit-il de l’historien, dramaturge et poète Jean Royer de Prade (1624/1680), originaire de Tours ?).
- En 1704-1710, à Joseph Antoine Cotignon, officier de l’ordre du Saint-Esprit en 1677, dont la fille, Jeanne Madeleine Cotignon épousa Pierre Antoine de Bueil, petit-fils de Racan, cité comme propriétaire de 1716 à 1742.
- Après 1742, Antoine François Le Féron (né en 1670), qui épousa en 1758 Françoise de Sourdeval, veuve et dernière dame du fief en 1789.
Au 20ème siècle, le château fut la propriété de la famille Roullet de La Bouillerie (voir Hodebert, ci-dessus).
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000107
« Le château est composé de plusieurs corps de bâtiments : Au Nord, 2 tours rondes d'enceinte, en moellons de petit appareil, recouverts d'enduit, sont percées de meurtrières horizontales et de baies rectangulaires ou en arc en plein cintre, encadrées de pierre de taille. La tour Nord-Ouest semble isolée des autres bâtiments, n'étant reliée à l'aile Ouest que par un mur de soubassement tandis que la tour Nord-Est, est reliée au colombier par une série de caves creusées dans le coteau. Le colombier, situé à l'angle Sud-Est de l'aile Sud, est composé d'une tour cylindrique, couverte d'un toit conique. Il est doté de 2 ouvertures en plein cintre à l'étage supérieur. A l'intérieur, il a conservé les trous de boulins* (au moins 800) et une partie de l'échelle tournante en bois. Les 4 meurtrières indiquent que ce colombier avait également un rôle défensif.
L'aile Sud, en moellon enduit, est composée d'un pavillon central faisant office, au rez-de-chaussée de porche et de passage entre les 2 cours, orné d'une plate-bande à crossettes en escalier. Au 1er étage, une grande salle, d'après les descriptions anciennes pourrait être la chapelle fondée par Jean Royer. Ce pavillon central est encadré de manière symétrique, sur la façade Nord de l'aile, par une sorte de galerie couverte, formant une pièce à l'étage, reposant sur une colonne ornée d'un chapiteau à ordre ionique et de 2 petits pavillons d'angle percés à l'étage d'un oculus.
L'aile Ouest, en moellon enduit, à élévation ordonnancée à travées, à un étage carré et un étage de comble est constituée de 2 grands pavillons d'angle couverts de hauts toits en pavillon encadrant une partie médiane à une travée couverte d'un toit à longs pans. De grands claveaux ornent les chaînages d'angle et les encadrements des baies. Sur la façade Est, deux baies du rez-de-chaussée sont encadrées de pilastres, surmontées d'un oculus, couronné par un fronton cintré à volutes. Les corniches sont ornées de modillons ou de consoles à volutes. Les lucarnes et les oculi de l'étage de comble sont surmontés d'un fronton cintré, couronné d'un pot à feu.
A l'angle des façades Ouest et Sud, une haute tour cylindrique est couverte d'un toit conique et percée d'une lucarne. Sur la façade Sud de l'aile Ouest est placé en rez-de-chaussée un petit bâtiment récent au toit en appentis, couvert en tuiles mécaniques. (…)
Un jardin en terrasse est situé en contrebas de l'aile Ouest. Un escalier en pierre en fer à cheval à une volée est orné au centre d'une très belle stéréotomie en pierre sculptée formant un motif de coquille. Un bassin circulaire en pierre formant une fontaine jaillissante était situé au centre du jardin. La transformation du jardin en champ et le mauvais état de la fontaine a conduit les propriétaires actuels à remonter les éléments conservés du bassin devant le château dans la partie Nord près des tours d'enceinte.
La Fougeraie (sud-ouest) :
Le fief est cité en 1506 comme dépendant de l’abbaye de La Clarté-Dieu (voir ci-dessus) mais le château date du 19ème siècle ; il appartenait, en 1855, à Ernest Le More auquel va succéder René-Étienne Le More (fils du précédent ?). Ce dernier épousa Marie Anne Félicie de Sarcé (morte en 1854), fille de Jérôme de Sarcé (mort en 1849), frère de Louis François de Sarcé (voir Hodebert, ci-dessus) et fut le grand-père d’Hubert le More de Sarcé (1874/1952), cité comme propriétaire en 1895.
Article https://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-indre-loire-chateau-a-st-paterne-chateau-fougeraie.html
« Château à élévation ordonnancée à un étage de soubassement, deux étages carrés et 1 étage de comble, couvert d'un toit en croupe. Pour agrémenter le volume massif, de plan rectangulaire, l'avant-corps central a été traité de manière particulière sur les deux façades. Sur la façade Sud-Est, une tourelle polygonale, flanquée de deux tourelles en surplomb, ornée de baies cintrées sur les trois niveaux et couverte d'un toit polygonal, abrite un escalier, en vis, en pierre, desservant les étages. Sur la façade Nord-Ouest, un escalier extérieur "en fer à cheval", de forme analogue à celui de l'autre façade donne accès au hall d'entrée.
L'avant corps Est est encadré au premier étage par deux tourelles en surplomb, au rôle plus décoratif que structurel. Elles sont ornées d'arcs trilobés surmontées de rosaces sculptées d'ornements végétaux. Les baies relativement importantes en nombre sont traitées à chaque niveau de la même manière, selon une hiérarchie décorative : à l'étage de soubassement, les baies rectangulaires sont encadrés d'un chambranle continu, au rez-de-chaussée les baies en arc en plein cintre sont encadrées d'une moulure cannelée, s'arrêtant aux 2/3 de la hauteur pour se terminer par une moulure composite placée de biais, au premier étage, les baies également cintrées sont encadrés d'une moulure en creux s'appuyant sur des petits culots, dont l'entablement sert de départ pour former le bandeau de séparation des étages sur la façade Sud-Est, alors que sur la façade Nord-Ouest, l'entablement sert de couronnement aux chapiteaux corinthiens des colonnettes qui encadrent la fenêtre.
Les fenêtres sont ornées d'un garde-corps en ferronnerie décoré de motifs entrelacés. Les lucarnes en pierre de taille sont couronnées d'un fronton triangulaire, ornées de trois fleurs sur tiges disposées en croix, le fronton est surmonté d'une rosace sculptée, placée dans une sorte de croix circulaire. Les souches de cheminée en pierre de taille ont aussi été traitées de manière décorative, de forme rectangulaire sur les pignons, et circulaire au centre du bâtiment, surmontées d'une sorte d'anneau à motif géométrique.
Les bâtiments de la ferme sont situés au Nord-Est du château. Disposés en U, couverts de toits à longs pans, ils sont composés d'un logis, d'une remise, et d'écuries attenantes à la grange et au pressoir. Ils sont traités de manière soignée sur le plan décoratif. Les écuries et le logis qui se font face sont construits de manière symétrique : larges baies cintrées au rez-de-chaussée, fenêtres rectangulaires à l'étage, partie centrale traitée en pierre appareillée, alors que le reste est en enduit de couleur jaune. La remise est composée d'un pavillon central orné de larges baies cintrées géminées et d'un oculus, encadré de deux pavillons latéraux.
L'ancienne grange et le pressoir ont été largement modifiés pour l'adaptation en salle de réception, mais le principe de la baie cintrée a été conservé. Le château est caractéristique du style éclectique du 19e siècle qui emprunte certaines formes du répertoire architectural ou décoratif des périodes précédentes comme les arcs trilobés, les tourelles en surplomb, les ornements végétaux, issus de l'art de la fin du gothique, en les réadaptant dans une structure nouvelle. Les bâtiments de la ferme ont conservé un style plus classique. »
Gites et location : voir https://www.fougeraie.com/