Saint-Patrice
Le nom de cette commune, située sur la rive droite de la Loire, à l’ouest de Langeais, qui fait maintenant partie, avec Saint-Michel-sur-Loire et Ingrandes-de-Touraine, de la commune nouvelle de Coteaux-sur-Loire, apparaît pour la première fois en 920, dans un diplôme de Charles III le Simple, sous la forme Patriciacus ou « domaine agricole de Patricius », identifié plus tard avec Saint Patrice ou Patrick, évangélisateur de l’Irlande.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des silex néolithiques ont été trouvés sur le rebord du plateau et le toponyme Les Gros-Chilloux, hameau à l’ouest du bourg, à droite de la D 35, évoque probablement l’existence de mégalithes disparus.
Une hache en bronze a été découverte en 1895 dans les alluvions de la Loire, et a été confiée à la Société archéologique de Touraine ; un poignard en bronze de 29 cm de long, qui peut être vu au Musée du Grand-Pressigny, a été retiré de la Loire, près de Flanière (est du bourg), en 1976, ainsi que, l’année précédente, deux vases gaulois.
L’occupation gallo-romaine a été importante et il en reste deux sites qui ont été fouillés : Tiron et Les Perreaux et dont l’un a été à l’origine d’un musée, qui n’existe plus malheureusement (voir ci-après).
Tiron, venant de Tironem ou « possession de Tironius » est un toponyme qui apparaît déjà sur la carte de Cassini* sous la forme La Tiron. Les fouilles de la villa* dite de Tiron ou de La Perrée, située à a sortie ouest de la commune, ont été effectuées à l’occasion du chantier du viaduc de La Perrée, pour l’autoroute A 85 ; voir l’article de l’archéologue de l’INRAP Thibaud Guiot : la villa gallo-romaine de « Tiron » à Saint-Patrice (37) in RACF 42, 2003.
Cette villa* se trouvait à l’extrémité d’un éperon dominant la voie gallo-romaine (voir ci-après) et occupait un vaste espace de 8 000 m² qui comprenait une partie résidentielle, un sanctuaire, des thermes privés avec hypocauste et plusieurs bâtiments dont l'affectation reste à préciser. Édifiée sur une pente, elle avait la particularité de présenter un système de terrasses permettant de rattraper la déclivité et son entrée principale se trouvait au nord.
De très nombreux tessons de céramique, retrouvés sur place, attestent d'une occupation du site depuis le néolithique jusqu’à l’époque gauloise. On a aussi repéré qu’il y avait, avant la construction de la villa*, dans la partie occidentale du site, des structures non identifiées, un fossé, de nombreux dépôts de céramiques et de dolia (grande jarre de stockage) de fabrication régionale.
La villa* fut ensuite construite et opérationnelle de 50 à 150 après JC, utilisée de façon temporaire jusqu’au 3ème siècle, abandonnée ensuite et réoccupée au 7ème siècle.
Un grand bâtiment, long de 46 m, constitue l'aile ouest de la villa* et sa partie résidentielle ; en position centrale, un secteur balnéaire est identifiable grâce à son système de chauffage ; dans l'une de ces pièces, un enfant mort en bas âge est inhumé dans une amphore fabriquée à Mougon (voir Crouzilles).
Une aire cultuelle comprenait deux enclos dont les fondations laissent à penser qu’il s’agissait d’une construction assez haute, couverte d'une lourde toiture en tuiles. On y a retrouvé la base d’un haut relief représentant un personnage en vêtement drapé (divinité ?) assis dans une niche flanquée de colonnes, quatre monnaies romaines et un petit couteau pliant, dont le manche en bronze figure un gladiateur (secutor).
Le site funéraire des Perreaux. Voici ce qu’en dit le site de la commune.
« C’est en creusant les fondations de leur maison que M. et Mme Chasle retirèrent des fragments de colonnes anciennes. Ils prirent contact avec la Société Archéologique de Touraine. C’est ainsi que fin juin 1968, l’importance archéologique du site fut immédiatement comprise. A partir de septembre 1968 et pendant trois ans, les fouilles se poursuivirent avec le concours des clubs archéologiques de divers établissements scolaires de la ville de Tours.
Tout l’espace accessible a été décapé à la truelle par couches horizontales, les tessons classés dans l’ordre et localisés sur le plan. De très beaux murs ont été dégagés qui dessinent un carré de 17 mètres de côté. Il s’agit d’une petite nécropole familiale du 2ème siècle qui bordait la voie romaine Tours-Angers longeant le coteau [voir ci-après].
De part et d’autre des murs, plusieurs sépultures ont été mises au jour. Les unes appartiennent à la catégorie des “incinérations” : le corps était brûlé sur un bûcher funéraire et les cendres rassemblées dans un récipient quelconque (bocal en verre, pot, assiette…) ; on parle alors d’urne funéraire. On enterrait l’urne en l’accompagnant d’offrandes : pièces de monnaie, bijoux, poteries diverses. La plupart de ces poteries sont très belles, rouges brillantes, décorées : ce sont des sigillées. Certaines sont marquées du sceau de l’atelier de fabrication : Sanctianus, Genialus, atelier connu à Lezoux au 2ème siècle [il s’agit en fait de 2 ateliers différents ; Lezoux dans le Puy-de-Dôme, était alors un des plus grands centres de production de céramique du monde romain].
De très belles urnes (olla) en verre bleu ont été découvertes. L’une d’elles, intacte, de fabrication artisanale gauloise, reposait au fond d’une fosse creusée dans l’argile. Elle était bouchée par une coupelle en sigillée estampillée d’une rosette à huit pétales.
Des sépultures à inhumation ont été dégagées, les corps étaient enterrés dans un cercueil de bois. Cette pratique commence à apparaître au cours du 3ème siècle. Le défunt à cette époque est disposé tête au sud, des vases d’offrandes l’accompagnaient. L’un des bûchers funéraires a livré sept très minces rondelles d’or, découverte très rare, qui remplacent peut-être l’habituelle offrande monétaire.
Cet ensemble se rattachait à un habitat gallo-romain situé au nord sur le coteau. Ce fut sans doute l’origine du village de Saint-Patrice ».
Le fils de M. et Mme Chasle, le viticulteur Christophe Chasle (16 rue des Roches), avait installé dans son habitation un musée très intéressant, qui, malheureusement, a été fermé par son propriétaire en 2021.
La voie gallo-romaine qui longeait la rive droite de la Loire traversait Saint-Patrice d’est en ouest. Après Saint-Michel-sur-Loire, elle est reprise par un chemin qui suit la rive droite du Lane, petit cours d’eau parallèle à la Loire, puis par la rue-du-Lane et la rue-des-Roches ; à gauche de cette rue, appelée via maxima (le très grand chemin) dans la charte 191 de 1090 du cartulaire de Noyersù, se trouve le site funéraire des Perreaux (voir ci-dessus) et, à droite, le Château Chabrol, (voir ci-après).
Cette rue est prolongée par la D 35 (ou rue Dorothée-de Dino) qui passe aux Gros-Chilloux (voir ci-dessus), avant d’arriver à Ingrandes-de-Touraine, agglomération à la frontière entre les Turons* et les Andécaves.
Histoire ancienne et moderne :
Selon de nombreuses chartes du cartulaire de l’abbaye de Noyers*, dont la charte 8 de 1035, il existait à Saint-Patrice un prieuré et une église prieurale appartenant à cette abbaye, suite à des dons faits par Archambaud Borel (mort en 1083), seigneur de L’Île-Bouchard, qui possédait de nombreux biens dans la paroisse (voir Chabrol, ci-après).
Le fief faisait partie du fief de Rochecot, érigé en marquisat en 1767 (voir ci-après).
Histoire moderne :
Au début de la seconde guerre mondiale, les archives du ministère des Affaires Étrangères furent mises à l’abri dans plusieurs lieux de Touraine et notamment le précieux original du Traité de Versailles de 1919, déposé dans le château de Rochecotte (voir ci-après) ; ces archives furent ensuite transférées à Bordeaux mais suite à une malheureuse confusion l’original resta dans le château, où les allemands ne tardèrent pas à le trouver.
Ce traité fut envoyé en Allemagne et ne fut pas retrouvé après la guerre, ayant probablement été détruit par les nazis.
À voir dans le bourg
Église Saint-Patrice :
L’église actuelle a été construite en 1849 par l’architecte diocésain Gustave Guérin (1814/1881).
Elle contient 3 vitraux figurant Saint Martin* ; deux sont signés Étienne Lobin (1868/1932) : l’un de 1925 figure la mort du saint, l’autre, dans le chœur représente Saint Martin en habits d’évêque. Un diptyque de vitraux de la nef figure le miracle de l’épine, selon lequel Saint Patrice, après avoir rencontré Saint-Martin, aurait traversé la Loire au niveau de Bréhémont et posé son manteau trempé sur un buisson ; depuis lors, le buisson refleurit à chaque Noël. Une chapelle fut édifiée au 19ème siècle près de l’ancienne église (voir Chabrol ci-après) pour commémorer ce miracle.
Rochecotte (bourg nord) :
Parmi les seigneurs de ce fief, on peut citer :
En 1487, Louis I de Marafin (mort vers 1514), également seigneur de Saint-Flovier, dont l’épouse, Peronnelle de Liniers fonda en 1514 la chapelle de la Sainte-Trinité et dont l’arrière-petite-fille, Anne de Marafin, vendit le fief en 1584 à Aymée de Couhé (voir aussi Fontenailles à Louestault), veuve d’Antoine de la Châtaigneraie (mort en 1580).
En 1646, Gabriel II Le Bascle; (1592/1647), descendant de Jean I Le Bascle (1390/1364), seigneur du Puy-Bascle à Crouzilles, et père de Balthazar Le Bascle (1631/1707), cité en 1673, également seigneur de Saint-Michel-sur-Loire.
En 1700, Marie Du Bellineau (morte vers 1714), qui avait épousé en 1669 René Guillon de Rochecot (mort vers 1702), trésorier de France à Tours, cité également en 1696 comme seigneur de Chaix à Truyes et qui fut la mère de Louis Claude Guillon (1684/1752), lui-même père de Louis François Marie Guillon de Rochecot (1715/1764) et de Fortuné Guillon de Rochecot (1729/1790), pour qui le fief fut érigé en marquisat en 1767 (voir aussi Chargé à La Roche-Clermault). Le fils de ce dernier, Louis Fortuné Guillon de Rochecot (1765/1798), après avoir émigré en 1791, devint l’un des chefs des Chouans et fut fusillé à Paris.
Pour ce qui précède, voir Charles de Beaumont : Note sur les seigneurs de Rochecot in BSAT 13 1901/1902 (pages 306/344).
En 1828, le domaine fut acheté par Dorothée de Courlande (1793/1862), plus connue sous le nom de duchesse de Dino ; elle épousa en 1809 le général Edmond de Talleyrand-Périgord (1787/1872), neveu du célèbre Talleyrand, alias Charles Maurice de Talleyrand-Périgord (1754/1838), qui fut l’amant en titre de sa nièce par alliance et qui séjourna souvent à Rochecotte.
Extraits de l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Rochecotte
En novembre 1836, Balzac, venu de Saché en visite, n'eut pas l'heur de plaire à la duchesse, qui le jugea « vulgaire de figure, de ton et, je crois de sentiments. Sans doute, il a de l'esprit, mais il est sans verve et ni facilité dans la conversation, il est même très lourd. Il nous a examinés et observés de la manière la plus minutieuse, Monsieur de Talleyrand surtout. Je me serais bien passée de cette visite ».
Lors des importants travaux qu'elle y entreprit, elle fit refaire la façade et y fit sculpter les armes de sa belle-famille, portant sa fière devise gasconne "Re que Diou" (Rien que Dieu.)
On lui doit également une terrasse à colonnade sur laquelle donnait l'appartement de Talleyrand, qu'elle transforma après sa mort en chapelle - l'autel occuperait la place exacte de son lit.
Le 17 août 1847, la duchesse Dorothée donna Rochecotte à sa fille, Pauline de Talleyrand-Périgord [1820/1890], épouse depuis 1839 du marquis Henri de Castellane [député du Cantal (1814/1847)]
En 1871, Frédéric Charles de Hohenzollern [1828/1885], neveu du roi de Prusse et cousin par alliance des Castellane - alors qu'Antoine de Castellane (1844-1917), fils d'Henri et Pauline de Castellane, était enfermé à Metz assiégé - s'installa à Saint-Patrice avec son état-major pour six semaines, et fêta avec faste au château la proclamation de l'empire allemand dans la Galerie des Glaces de Versailles.
En 1890 Antoine de Castellane fit bâtir les écuries, qui portent encore le chiffre familial, deux C enlacés.
En 1895, son fils Boniface de Castellane, dit Boni (1867-1932) [député des Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence) de 1898 à 1910] archétype du dandy de la Belle Époque, qui vécut à Rochecotte jusqu'à ses vingt ans, et y célébra son récent mariage avec la richissime héritière américaine Anna Gould [1875/1932] par une fête fastueuse de trois jours [voir La Roche-Allard à Langeais].
Le 24 juin 1934, Stanislas de Castellane [(1875/1959), député du Cantal, sénateur de 1938 à 1945, fils d’Antoine] vend Rochecotte à son beau-frère l'architecte d'intérieur et décorateur Emilio Terry (1890-1969) [frère de Nathalie Terry (1877/1962), épouse de Stanislas ; voir aussi Chenonceaux], qui pendant 35 ans restaura le château encore meublé et le décora selon son style; sans héritiers directs, il le légua à son petit-neveu, Henri Jean de Castellane [(1937/2018), petit-fils de Stanislas], qui n'y résida pas et le vendra neuf ans plus tard.
En août 1944, alors que le bourg de Saint-Patrice se libère, Jean Lenoble, instituteur dans la commune, évoque dans une note - sans préciser les noms - le château et ses occupants : « (...) En ces temps, la châtelaine cherche à prendre du poids. Elle se prétend responsable de la Croix-Rouge. On sait que les soldats allemands se tiennent sur la rive gauche. La duchesse organise une garde sur la levée, fournit des fusils (...). »
Le 16 janvier 1978 le dernier Castellane [Henri Jean], propriétaire, cédait le château et un domaine de 446 hectares à la Société Marcel Joly [(1932/2020), fondateur de la société qui porte son nom, implantée à Couternon en Côte-d’Or et spécialisée dans la location de biens immobiliers], du nom d'un industriel, qui le démembra et fit disperser son mobilier.
En 1984 la demeure vide et fermée fut rachetée et restaurée par la famille Pasquier, qui en ont fait un hôtel-restaurant de luxe réputé [voir https://www.chateau-de-rochecotte.com/].
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098097
« Le château occupe la place d'une forteresse du 15e siècle dont il ne subsiste aucune trace. Il a été probablement reconstruit au 18e siècle, et fut très remanié et transformé par la duchesse de Dino après 1825. La chapelle fut élevée en 1840, à la place de la chambre occupée par Talleyrand. L'édifice comprend un corps de bâtiment principal se développant entre deux pavillons carrés. La travée centrale de la façade présente deux portiques superposés, de quatre colonnes, supportant un fronton triangulaire meublé des armoiries de Talleyrand, supportées par deux aigles. A l'est du pavillon sud se développe une aile en retour d'équerre, formée d'un rez-de-chaussée surmonté d'une terrasse. Sur cette terrasse se trouve la chapelle. La façade de cet oratoire présente un portique soutenant un fronton triangulaire au-dessus duquel sont trois bas-reliefs représentant, au centre le Couronnement de la Vierge, à gauche un baptême, à droite la communion d'une bergère. Les communs sont un long bâtiment élevé au nord. »
Dans le cimetière (au nord-ouest du bourg) se trouve la chapelle funéraire de la famille de Castellane a été restaurée extérieurement en 2021 par la commune, qui assure l’entretien de cette chapelle en contrepartie des donations antérieures faites par cette famille.
À voir à l’est
Chabrol (anciennement Les Renardes) :
Le château actuel a été édifié entre 1856 et 1858 par un certain chanoine de Tours, nommé Bigot et inconnu par ailleurs ; il appartint ensuite à François de Crouzol, 2ème comte de Chabrol (1798/1883), qui lui donna son nom en 1865. En 1989, le château était la propriété de Chantal (morte en 1998) et Michel Pacary (mort en 1999), impliqués dans plusieurs scandales financiers, liés au financement occulte du RPR.
Mais cette propriété est surtout intéressante par son parc, où se trouve l’église primitive Saint-Patrice et la chapelle de l’Épine miraculeuse (voir l’église du bourg, ci-dessus).
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098098
« Cette ancienne église paroissiale, ayant par la suite servi de bergerie, était à l'origine l'église du prieuré autour duquel s'est fondé le bourg de Saint-Patrice (avant 1032, par Archambault) [voir Histoire ancienne et moderne, ci-dessus] et qui dépendait de l'abbaye de Noyers. L'édifice occupe un site magnifique surplombant la Loire. Il a été agrandi au cours des siècles : une nef rectangulaire (14, 72 m X 8, 10 m), construite en petit appareil irrégulier et non voûtée, constitue la partie la plus ancienne. Quatre fenêtres s'ouvrent en partie haute, ébrasées vers l'intérieur, et dont certains claveaux portent des faux joints. Au début du 12e siècle, on construisit un chœur carré en moyen appareil sensiblement carré, qui a conservé au nord une porte murée, à demi enterrée aujourd'hui, surmontée d'un linteau et d'un décor en appareil réticulé. Une baie, présentant également des faux joints, s'ouvre dans chaque mur gouttereau. Un clocher-porche a été édifié à l'ouest, au 13e siècle (l'ogive a cédé la place à un réservoir d'eau pour le château). L'agrandissement du chœur, au 15e siècle, aurait été financé par Louis XI. On a repéré des traces de peinture murale (Saint-Georges et le dragon) en 1968, lors d'une restauration. Mais les enduits jugés trop abîmés ont été piquetés et il n'en subsiste presque plus rien. Au siècle dernier, l'église a été vendue par la municipalité au comte de Chabrol pour financer la construction d'une nouvelle église paroissiale néogothique (1849) au centre du bourg. Un château a été édifié sur l'emplacement de l'ancien prieuré-cure, ainsi qu'une nouvelle chapelle (de l'Epine miraculeuse de Saint-Patrice), située en contrebas sur le coteau. »
Quant à la chapelle de l’épine miraculeuse, elle fut édifiée au 19ème siècle pour commémorer un miracle (voir l’église du bourg, ci-dessus).
La Grande Flanière :
Article https://touraine-insolite.clicforum.fr/t1692-Le-Manoir-de-la-Flaniere.htm
« Venant de l’Est par la route départemental 952, La Grande Flanière est la première demeure à l’entrée du territoire communal. L’origine de ce castel remonterait au XIIe ou XIIIe siècle. C’était à cette époque le logement du représentant du Roi, en charge de la surveillance des turcies [digues de bois et de terre] et de la Loire. Ce n’est qu’avec Colbert [Jean Baptiste Colbert (1619/1683)], qui changea l’organisation de l’entretien du fleuve, que la demeure devint un logement particulier. Le site fut sans aucun doute occupé à une époque très reculée. Un denier de Charlemagne y fut trouvé en bêchant dans le jardin et, en 1875, on découvrit un véritable trésor de monnaie datant du début du moyen âge.
Le manoir actuel date du XVe siècle. Le corps du logis principal a sa façade méridionale flanquée d’une tourelle octogonale. Il s’accompagne à l’est d’une salle en retour et, à l’ouest, d’un pavillon avec premier étage en encorbellement et d’une galerie supportée par sept piliers. A l’arrière, un grand jardin est entouré d’un haut mur d’enceinte flanqué de tourelles pour la défense. Parmi les nombreux propriétaires qui ont possédé le domaine, on relève la famille Lemesle (de 1817 à 1907), dont un membre (Louis Honoré, décédé en 1895) fut maire de Saint-Patrice [voir Planchoury et La Cave Banchereau à Saint-Michel-sur-Loire]. Dans les années cinquante, on trouve le cinéaste René Dary [(1905/1974) acteur plutôt que cinéaste] propriétaire du château de la Flanière.
Le manoir présente, à l'Ouest, une tour d'escalier octogonale et un premier étage en encorbellement. Au Nord, une aile en retour d'équerre, dotée d'une galerie soutenue par sept piliers, se trouve à l'arrière du bâtiment principal. A l'Est, des vestiges de murs d'enceinte comportent deux tours, une ronde et une carrée, dépourvues de toiture. Un portail en plein cintre permet d'accéder à la levée. »
Les Caves de Rochecotte :
Selon Tourainissime, le bâtiment, du 16ème siècle, présente des fenêtres à croisée de pierre, avec une entrée monumentale du 19ème ; mais ce lieu-dit n’apparaît pas, ni dans géoportail, ni dans google-maps ; les deux seuls toponymes avec le mot « caves » à Saint-Patrice étant les Caves Robin et les Caves des Borelleries.
À voir au sud
La Grenouillère :
Article https://coteaux-sur-loire.fr/patrimoine-de-coteaux-sur-loire/grenouillere/
Situé en pied de levée, en bordure de la route départementale 952, à hauteur de la VC 303, dite rue du Port Véron, cet ancien manoir du XVIe siècle a bien souffert du temps et des hommes. Il a été heureusement bien restauré. La partie la plus ancienne est constituée par un bâtiment rectangulaire entre deux hauts pignons.
Une lucarne à deux fenestrelles jumelles, séparées par un meneau orné d’une moulure en S, éclaire les combles.
Le fronton triangulaire, dont le couronnement est moderne, repose sur un entablement décoré de triglyphes et de petits cercles d’ardoises.
A la suite de successions anciennes (1829), la maison se trouve aujourd’hui partagée en deux.
En 1611 la maison appartenait à une famille Le Pelletier. D’après un descendant de cette famille, le manoir aurait appartenu aux Le Pelletier de Beaupré qui l‘auraient fait construire au XVIe siècle. Le plus anciennement connu serait François Le Pelletier qui serait né à Saint-Patrice vers 1560, dont l’un des fils, Jean, né en 1604 [1604/1669], devait s’expatrier en tant que capitaine des troupes de sa majesté à Saint-Domingue. Il se maria avec Anne Hubert [1633/1707], originaire de la paroisse de Benais ou environs [sur cette famille Hubert, voir aussi Fondettes]. Devenue veuve, cette dernière revint à Saint-Patrice. Là, elle rencontra Jacques Bourreau [Jacques Boureau de La Guesserie (1628/1702), prévôt des maréchaux de France et prévôt de Langeais ; voir aussi la Chapelle Notre-Dame de Bon Secours à La Chapelle-sur-Loire], qui habitait la “Guesserie”, entre les “Trois Volets” et “Malydore”. Ils se marièrent en 1676 en la chapelle du château de Rochecotte. Les nouveaux mariés eurent plusieurs enfants, les uns nés à la “Guesserie”, les autres à la “Grenouillère”, dont Marie-François [François Marie Boureau de La Chevalerie (1680/1734)]. Ce dernier partit aux Antilles, se fixa à la Martinique où il fut connu sous le nom de Marie-François Bourreau de la Chevalerie. De son mariage avec Marie-Thérèse Jahan [Marie Thérèse Jaham des Prés (1686/1730)], il eut deux filles, dont Marie-Françoise [Marie Françoise Boureau de La Chevalerie (1706/1787)], née le 10 mars 1706, laquelle épousa le 10 août 1734 Joseph Tascher de la Pagerie [1705/1767]. De cette union naquit, entre autres enfants, Joseph Gaspard Tascher de la Pagerie [1735/1790] qui épousa, le 9 septembre 1761, Rose Claire des Vergers de Samois. C’est de ce ménage qu’est née, le 23 juin 1763, Marie-Josèphe Rose qui devint l’Impératrice Josephine (après que son premier mari Alexandre de Beauharnais eut été guillotiné le 23 juillet 1794). »
NB : Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie (1763/1814) épousa d’abord, en 1779, Alexandre de Beauharnais (1760/1794), qui deviendra en 1791 Président de l’Assemblée Constituante, et avec qui elle eut Hortense de Beauharnais (1783/1837), laquelle épousa Louis Bonaparte (1778/1846), frère de Napoléon et fut la mère de Napoléon III ; après la mort de son premier mari, elle fut l’épouse, de 1796 à 1809, de Napoléon 1er.