Saint-Senoch
Ce lieu, situé à l’est de Ligueil et au sud-ouest de Loches, qui était appelé Barbeneuve au 13ème siècle (voir Histoire ancienne et moderne), devint au 18ème la paroisse Saint Senoch Barbeneuve puis la commune de Saint-Senoch après la Révolution.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Du matériel paléolithique a été découvert à l’extrême nord de la commune à la limite avec Loches, notamment à La Fosse Laureste et aux Trois-Poiriers.
Des outils néolithiques ont été trouvés également dans les deux lieux précédents ainsi qu’à La Jaille (au nord/nord-est), où il y avait La Pierre-du-mauvais-pas, probable mégalithe, détruit en 1855. Le toponyme Le Gros Chillou indique aussi sans doute la présence d’un autre mégalithe ; ce toponyme, qui ne figure pas sur la carte IGN, est situé, selon le Dictionnaire des Communes d’Indre-et-Loire*, au sud-est de la Bergeotterie (au nord-est du bourg).
Des domaines ruraux gallo-romains (villae*) existaient peut-être à Beaucée (au nord-ouest), cité sous la forme Bossé en 1480, venant de Bucciacus ou « domaine de Buccius » ainsi qu’à Chillé (au sud-ouest), venant de Calliacus ou « domaine du grec Callius ». Le toponyme Les Murailles (à l’ouest) indique peut-être la présence à cet endroit de ruines antiques.
Toujours selon le Dictionnaire des Communes d’Indre-et-Loire*, une villa gallo-romaine s’étendait peut-être près de La Fontaine de La Bobinière (au nord-ouest du bourg, à la limite avec Varennes) (voir ci-après), où Saint Senoch (mort en 576) s’installa, selon Grégoire de Tours* (538/594), « inter parietes antiquos » (parmi des murs antiques), dans lesquels Saint Martin (316/397) aurait fondé un oratoire.
Une voie gallo-romaine allant de Ligueil à Loches est reprise par un chemin que l’on peut voir, au nord-ouest du bourg, entre La Fontaine de La Bobinière, qui est une des sources de l’Estrigueil, et Beaucée (voir ci-dessus).
Histoire ancienne et moderne :
Foulques III d’Anjou (965/1040), dit Foulques Nerra, qui possédait des terres incultes dans le secteur des Landes de Barbeneuve, les donna à l’abbaye de Fontevraud, qui y fonda le prieuré de Sainte-Catherine-de-Barbeneuve, dont l’église prieurale devint ensuite l’église paroissiale (voir ci-après).
La paroisse constituait un fief, qui appartenait, au 15ème siècle, à la famille de Nepveto et qui passa, à la fin du 15ème, à la famille de Quinemont (voir Crouzilles), suite au mariage, en 1483, de Jeanne de Nepveto avec André de Quinemont, alias Androt of Kynnimond (né vers 1460), fils de l’écossais James of Kynnimon et archer de la garde écossaise de Louis XI.
À la fin du 17ème siècle, le fief passa à la famille Haincque (voir aussi Le Puits Gibault à Loches) : Alexandre Haincque de Saint-Senoch (1680/1756), auditeur à la Chambre des comptes de Paris, fut le père d’Alexandre Bernard Haincque de Saint-Senoch (1722/1798), fermier général et dernier seigneur de Saint-Senoch.
À voir dans le bourg
Église Saint-Senoch (2 rue du Puits) :
Cette église du 15ème siècle est l’ancienne église prieurale du prieuré Sainte-Catherine-de-Barbeneuve (voir ci-dessus). Le clocher fut ajouté en 1860 par l’architecte Ferdinand Collet (1820/1890) et en 1869, l’architecte Alexis Hardion (1829/1905) y adjoignit une abside néo-gothique. À l’intérieur, dans le chevet, on peut voir trois vitraux du maître-verrier toulousain Louis Victor Gesta (1828/1894).
Monument aux morts (Place des Anciens Combattants) :
Ce monument original, avec 4 colonnes, inauguré le 27 mai 1923, est l’œuvre de Roger Pétriaux (1889/1945), architecte à Loches puis architecte départemental de la Savoie.
À voir au nord
La Dorattière
Ce fief, relevant du Plessis-Savary (Perrusson), appartint, vers 1550, à Charles Daën, également seigneur de Nitray à Athée-sur-Cher, et père d’Urbain Daën (mort en 1621), puis, en 1663, à Grégoire Boillac, conseiller du roi au siège de Loches, coseigneur d’Armançay (Le Louroux) et de Saint-Bauld, puis, en 1680, à Jacques Boillac, également propriétaire de La Martinière à Perrusson.
Le manoir, du 15ème siècle, a conservé, au 1er étage, une fenêtre à croisée de pierre ainsi qu’une cheminée au large linteau ; une cheminée identique se trouve aussi dans la cuisine, au rez-de-chaussée.
Pigeonnier de La Fontaine (nord-ouest) : Le hameau est dominé par un pigeonnier circulaire du 16ème siècle, qui a perdu son toit au 20ème.
Le Vau (nord-ouest) : Le fief, cité dès 1375, appartenait en 1661 à Claude Benoist, avocat au parlement de Loches. Le manoir, du 16ème siècle, comprend un long bâtiment rectangulaire, terminé, à l’est, par un pavillon carré, avec une lucarne en plein cintre. Cheminée rustique dans la cuisine.
Selon une légende lochoise, ce lieu serait attaché à une chasse fantastique, souvent citée en Touraine : la chasse-Briguet (voir https://touraine-insolite.clicforum.fr/t918-La-Chasse-Briguet.htm)
La Boutière (nord-ouest) : Le fief appartenait en 1704 à Jacques Barbotin, dont le fils Jean Jacques Barbotin (mort en 1745) sera capitaine de milice à La Martinique. En 1793 le fief fut vendu comme bien national après avoir été saisi sur N. de Pierres de Fontenailles ; il s’agit probablement de l’officier de cavalerie Antoine Anne Joseph de Pierres de Fontenailles (mort en 1810), également seigneur d’Épigny à Ligueil.
Le manoir du 16ème siècle, avec son pigeonnier carré, est devenu un établissement agricole (EARL)
NB) Le château de Saint-Senoch se trouve sur la commune voisine de Varennes. L’ancienne église de Saint-Senoch se trouve près de ce château, au lieu-dit La Sèmerie (sur la commune de Saint-Senoch.