Semblançay
Le nom de cette commune située au nord-ouest de Tours apparaît pour la première fois au 9ème siècle, dans une charte de l’abbaye de Marmoutier, sous la forme Villa de Semblacio, signifiant « Domaine agricole de Simplicius ». Ce domaine, où Foulques Nerra fit construire une place forte à la fin de 10ème siècle était voisin d’un autre domaine : le domaine de La Source, où Jacques I de Beaune édifia son domaine au 16ème siècle et où, selon certains, il y aurait eu une fontaine sacrée à l’époque gauloise.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Le toponyme La Chambre-aux-Dames (au sud-ouest) évoque un dolmen disparu, qui, selon une légende assez répandue, était considéré comme une résidence des fées. Un autre toponyme : La Pierre-Ronde (à l’ouest) indique peut-être l’existence d’un autre mégalithe.
Un polissoir mobile a été découvert à Launay, à 1,5 km au nord-ouest du bourg (voir ci-après).
Le toponyme Belleville (à 1 km à l’ouest de l’église) est cité en 1224 dans une charte de l’abbaye de Marmoutier, sous la forme Locus qui dicitur Bella Villa, soit « Lieu appelé le Beau Domaine », indique qu’il y avait là un domaine gallo-romain*.
Un autre domaine gallo-romain existait peut-être à Gobelleville (au sud-ouest), signifiant « domaine rural de Gobeau »
La voie gallo-romaine qui allait de Poitiers au Mans est encore bien visible ; venant de Saint-Roch, elle entrait sur le territoire de cette commune dans le Bois-de-Poillé, toponyme venant de Paulliacus ou « domaine de Paullius », avant d’arriver au Carrefour-des-Cinq-Croix sur Le Serrain (voir ci-après).
À ce carrefour, une voie secondaire partait, au sud-ouest, vers Luynes, par l’ouest du Pilori, et vers la voie qui longeait la rive droite de la Loire ; il est possible aussi qu’une autre voie se dirigeât vers Tours par La Membrolle-sur-Choisille.
Entre ce Carrefour-des-Cinq-Croix et Le Serrain, deux meules gallo-romaines et des monnaies romaines ont été trouvées.
Après avoir traversé Le Serrain, la voie franchissait la Bresme (du latin Brennius, patronyme gallo-romain dérivé du patronyme gaulois Brennos,) au lieu-dit du même nom (commune de Sonzay) puis continuait vers Brèches.
Histoire du fief :
Le premier seigneur connu, Aléaume I de Semblançay (né en 1020 et mort après 1070), fut la père de Robert I (né en 1050), qui se fit moine à Marmoutier, où il mourut après 1103, et qui eut pour fils Aléaume II (1080/ap. 1130), dont la petite fille, Adeline de Semblançay (née en 1140), fut l’épouse de Robert II de Perrenay (1135/1196) ; leur petite-fille, Isabelle de Perrenay (1195/1240), épousa d’abord Herbert I Turpin (né en 1190 et cité en 1221) puis Rotrou IV de Montfort (1180/1239), avec qui elle eut Rotrou V de Montfort (1225/1275), également seigneur de Neuvy-le-Roi, cité en 1240, époux de Marguerite d’Alluyes (1230/1268) (voir Château-la-Vallière) et père de Jeanne de Montfort (1250/1291), mariée en 1275 à Guillaume VI de Parthenay (1251/1315), dit L’archevêque, seigneur de Parthenay (Deux-Sèvres) et père de Jean I L’archevêque (1285/1358), fait prisonnier des anglais à la bataille de Poitiers* en 1356.
Le fief passa ensuite à la famille d’Harcourt, suite au mariage de Jean IV d’Harcourt (1295/1346) avec Isabeau L’Archevêque (1305/1357), fille de Jean I puis, par achat, à la famille d’Alençon : Jean d’Alençon (1385/Azincourt* 1415) fut l’arrière-grand-père de Charles d’Alençon (1489/1525), général en chef de François 1er à Pavie*, qui échangea le fief avec Louis IV de Rohan-Guémené (1490/1527), lequel le vendit en 1516 à Jacques I de Beaune (1465/1527).
L’histoire tragique de Jacques I de Beaune, dont le décès inspira à Clément Marot (1496/1544) une célèbre épigramme, est bien connue ; propriétaire du château de La Carte à Ballan-Miré et gouverneur de Touraine ; surintendant des finances de François 1er, il fut accusé de malversations à l’instigation de la reine-mère, Louise de Savoie (1476/1531) puis pendu à Montfaucon en 1527 avant d’être réhabilité en 1529.
Jacques I fut le père de Guillaume de Beaune (mort en 1534), général des finances du Languedoc, gouverneur de Touraine en 1522, lui-même père de Jacques II de Beaune (1520/1579), dont la fille, Charlotte de Beaune (1551/1617), après avoir été la maîtresse du futur Henri IV (1553/1610) épousa en 1584 François II de La Trémoille (1560/1606), seigneur de Neuvy-le-Roi et fut la grand-mère de Louis II de La Trémoille (1612/1666), lieutenant général de l’Anjou, qui vendit le fief en 1648 à Claude de Housset (mort en 1685), intendant des finances de 1654 à 1658, lequel le revendit en 1660 à Louis Charles d’Albert, (1620/1690), 2ème duc de Luynes (voir cette commune), ancêtre de Louis Joseph Charles Amable d’Albert (1748/1807), 6ème duc de Luynes, qui fut le dernier seigneur de Semblançay.
À voir dans et près du bourg
Église Saint-Martin (rue Louis Jérôme Gohier) :
Article https://semblancay.com/patrimoine
« De son architecture du XIe siècle, il ne reste que peu de choses ; l’église fut effectivement remaniée au gré des modes et des détériorations.
La Nef – partie la plus ancienne – date de la fin du XIe siècle. Le chœur a été allongé au XIIIe siècle. Jacques de Beaune aménage le chœur de nouveau au XVIe siècle. Il y fait placer quatre vitraux (représentants Saint-Martin, Saint-Blaise, Jacques de Beaune…) doubles et retailler les chapiteaux sur le modèle de ceux du portail de la chapelle de la Source. Les voûtes ont également été restaurées au XVIe siècle ainsi que la charpente et les fenêtres, dont quatre sont munies de beaux vitraux renaissance restaurés.
Deux périodes distinctes dans les vitraux : ceux du chœur ont été offerts par Jacques de Beaune. Ils ont traversé le temps, passé tempêtes, révolutions et guerres. Les rouges lumineux, les bleus étincelants, les mauves d’incarnat y explosent. La seconde série de vitraux est bien plus tardive : commencés en 1888 et terminés en 1921, ils proviennent des ateliers Lobin [voir maîtres-verriers tourangeaux*], famille de talentueux maîtres verriers tourangeaux.
L’église inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1946, abrite une vierge en bois ainsi qu’un Christ gisant (en terre cuite du XVIème siècle), tous deux provenant d’une mise au tombeau du XVIe siècle. En juin 1683, un violent orage avait dévasté le sanctuaire provoquant l’écroulement du clocher et de la charpente ; l’église est reconstruite en 1861, deux collatéraux sont joints à un nouveau clocher. »
Article https://saint-martindetours.com/eglise-saint-martin-semblancay/
« L’église Saint-Martin de Semblançay fut transformée en 1861 par la construction d’un clocher qui précède l’ancienne nef du XIè siècle, et de deux collatéraux. Une travée qui supportait le clocher a été voûtée au XIIIè siècle. Le chœur est du XIIIè siècle, il est composé d’une travée barlongue et d’une abside à sept pans. Les voûtes ont été restaurées au XVIè siècle. L’église possède un vitrail de saint Martin partageant son manteau.
L’église abrite un riche patrimoine martinien, avec un vitrail représentant différentes scènes de la vie de saint Martin, un vitrail de la charité, un vitrail de saint Martin évêque, et une statue de saint Martin évêque sur la façade.
Le vitrail de la vie de saint Martin a été réalisé par les ateliers Lobin de Tours à la fin du XIXe siècle.
Le registre supérieur figure la translation du corps de saint Martin, sur la Loire, après sa mort en 397. Saint Martin est représenté en évêque, nimbé et mitré, allongé dans une barque, entouré de trois moines en prière.
En-dessous figure la mort de saint Martin. Saint Martin est représenté en évêque, nimbé et mitré, allongé, entouré de quatre moines en prière, avec un ange en bas à droite qui part avec la crosse d’évêque.
En-dessous figure saint Martin, en évêque, nimbé et mitré, devant un bûcheron qui coupe un arbre, et quatre personnes du peuple à genou, en prière.
Le registre inférieur figure une messe de saint Martin. Saint Martin, nimbé, est représenté avec sa tonsure de moine, les mains levées vers le ciel. Il a un globe de feu au-dessus de la tête. Sur l’autel, on peut voir une coupe et un crucifix. Derrière lui, il y a deux moines debout et une femme agenouillée, en prière.
Le vitrail présente des personnages vêtus en jaune et blanc, sur un fond bleu.
Le vitrail de la charité de saint Martin fait partie des neuf vitraux de l’église, et des quatre vitraux du XVIè siècle, et serait une donation de Jacques de Beaune. Il est partagé en deux, saint Martin se situe sur le niveau supérieur du vitrail. En dessous de lui, saint Blaise portant d’une main sa crosse et de l’autre une carde, instrument de son supplice.
Saint Martin est à cheval, vêtu à la mode du XVIe siècle, et est en train de partager son manteau, dont il entoure le pauvre, qui se tient debout à l’aide de deux béquilles.
Le vitrail de saint Martin évêque se trouve à la droite de l’entrée de l’église, dans une petite chapelle, cachée par un confessionnal. Saint Martin est représenté barbu, nimbé et mitré, portant une chasuble rouge. Il tient sa crosse dans la main gauche. Au pied du vitrail est écrit : « Sanctus Martinus ».
Une statue de saint Martin en évêque se situe sur la façade ouest de l’église Saint-Martin de Semblançay, au-dessus d’une porte. Elle se trouve dans une niche. Saint Martin porte ses vêtements d’évêque, sa main gauche semble avoir tenu sa crosse d’évêque. Son autre main fait le geste de la bénédiction. La statue est blanche, et vu le reste du mur, on peut penser que, soit elle a évité les outrages du temps protégée par le mur, soit elle a été restaurée.
Un vitrail représentant un évêque assis, nimbé et mitré, portant sa crosse de la main droite. Il s’agirait de saint Claude ou de saint Martin.
Un prieuré saint Martin, fondé en 1075 et appartenant à l’abbaye de Marmoutier a disparu. »
Article https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/eglise-saint-martin-3/
Son importance est surtout due à la construction d’une forteresse (le château de Semblançay, dont des ruines subsistent) dès le Xème siècle, à l’impulsion de Foulque Nerra, remaniée au XIIème et XIIIème siècle.
La nef date du 11ème siècle. Le chœur a été allongé au 13ème siècle,
Jacques de Beaune (propriétaire du château) au 16ème, aménage le Chœur. Il est composé d’une travée barlongue [construction rectangulaire, dont le plus grand côté se présente de face] et d’une abside (extrémité arrondie en hémicycle qui termine le chœur de l’église, extrémité semi- circulaire) à sept pans.
Le Christ gisant (protégé par une vitre) est en terre cuite du 16ème. Les voûtes sont restaurées au 16ème. Un tableau du 17ème siècle montre la rencontre nocturne de Jésus (sous le Christ). Il représente une entrevue nocturne de Jésus et Nicodème
Les vitraux, il y a deux périodes distinctes.
La première ceux du chœur, offerts par Jacques de Beaune (16 ème), rouge lumineux, bleu étincelant et mauve :
- Saint Jean Baptiste portant l’agneau
- Saint Martin partageant son manteau avec un infirme
- Jacques de Beaune agenouillé en prière devant un pupitre qui porte ses armoiries
- Jeanne de Ruzé d’Estat [Jeanne Ruzé, épouse de Jacques I de Beaune] protégée par Jean-Baptiste et coiffée façon Anne de Bretagne.
La deuxième période commence en 1888 (19ème et se termine en 1921). Ils proviennent des ateliers Lobin, famille de talentueux maîtres verriers Tourangeaux.
Au 19ème, en 1858, l’église devenue trop petite pour rassembler les fidèles, suite au rattachement en 1821 de l’ancienne paroisse du Serrain à la commune de Semblançay. C’est l’architecte diocésain, Gustave Guérin [1814/1881] qui fit construire deux bas-côtés divisés en trois travées. Il les couvrit d’une voûte en bois et d’une toiture perpendiculaire à celle de la nef. Ces trois grandes arcades furent ouvertes de chaque côtés de la nef romane pour permettre l’accès aux collatéraux.
À côté de l’église, un oratoire, cité en 1226, a été remplacée, au début du 16ème siècle par la chapelle Jacques de Beaune, qui présente une porte en anse de panier, encadrée de pilastres, soutenant un entablement surmonté d’une niche ; (source Tourainissime).
On peut voir dans le bourg :
- En face de la mairie, une maison du 19ème avec sur la façade les outils d’un tailleur de pierre.
- Derrière la mairie, un ancien alambic ambulant.
- Près du cimetière (rue de la Paix), un puits à traction animale.
- Sur la façade du bureau de poste (place du 11 novembre), l’enseigne en mosaïque, œuvre de Sante Vallar (1893/1951), mosaïste d’origine italienne.
- Près du bureau de poste, l’ancien lavoir, sur la Petite-Choisille. Depuis 2021, un jardin intergénérationnel entoure le lavoir.
- Un vieux puits, rue du Petit-Bercy
La forteresse (bourg sud-est) :
Article https://semblancay.com/patrimoine
« La forteresse de Semblançay, située sur un massif rocheux, de 10 à 15m de haut, était entourée d’un étang de 1,7 ha (asséché depuis le XVIIIe siècle), vaste étang alimenté par la Petite Choisille. Cette place forte naturelle, d’accès difficile, fut occupée de bonne heure. Le Texte le plus ancien mentionnant un seigneur à Semblançay date de 888.
Foulques Nerra s’en empara vers l’an mil, sans doute pour contrôler les abords nord de Tours ; un de ses fidèles, Hugues d’Alluyes [Hugues II d’Alluyes (980/1025), également seigneur de Château-la-Vallière et Saint-Christophe-sur-le-Nais] entretient la forteresse faite de bois. Le donjon de pierre actuel remonte à la seconde moitié du XIIe siècle. De plan carré, il mesure 13m de côté. Le second étage a disparu. Cette forteresse était entourée d’une courtine ponctuée de tours, encore visibles partiellement.
Au XIVe siècle, le donjon fut renforcé par une double enceinte dont l’accès devait se faire par un pont en bois fortifié ; ce pont reliait le château au village, par-dessus l’étang, du côté nord-ouest.
Au début du XVIe siècle, Jacques de Beaune – intendant des finances de François 1er et propriétaire de la forteresse – fit réparer les enceintes et le pont, et élever des bâtiments entre le donjon et la deuxième enceinte. Il bâtit un logis seigneurial et une chapelle à l’est de l’étang. La première enceinte pentagonale est flanquée de quatre tours rondes et d’un bastion. L’accès se faisait par le pont de la courtine nord, la seule subsistante. La seconde enceinte épouse les formes du rocher et est flanquée de cinq tours dont restent celles du nord et du sud. Celle de l’ouest fut remplacée par un gros contrefort sans doute au début du XVIe siècle. Des logis ne subsistent que des pans de murs. Du donjon carré subsistent le rez-de-chaussée et le premier étage.
Après la mort de Jacques de Beaune en 1527, le château est progressivement abandonné. »
La Source (bourg nord-est) :
Article https://semblancay.com/patrimoine
« Jacques de Beaune a également construit le château de la Source, qui fut son logis seigneurial. Très modernisé, celui-ci montre encore un mur d’enceinte et des portes du XVIe siècle ainsi qu’une tour ronde et des ruines.
Acheté le 21/10/1516 à Louis IV de Rohan [Louis IV de Rohan-Guémené (1490/1527)], le domaine de Semblançay était son favori et il ne cessa de l’améliorer et de le transformer. Il avait fait construire une enceinte flanquée de tourelles d’angle, d’endiguer l’étang pour y faire bâtir la chapelle et son manoir, au pied desquels s’étendaient un jardin clos de trois arpents avec les « voultes des orangiers » ainsi qu’un pont reliant la nouvelle habitation au vieux donjon.
La chapelle remplace un oratoire mentionné en 1226 et est encore aujourd’hui pratiquement intacte ; on peut admirer sa porte en anse de panier accosté de pilastre renaissance. La très belle charpente porte tout entière sur des corbeaux et des figures d’animaux qui sont sculptés sur les chapiteaux. Au-dessous se trouve un caveau funéraire.
La ferme du château a été reconstruite au siècle dernier, mais le mur pignon avec sa fenêtre à croisée de pierre, la belle fuie hexagonale à lanternon et la grange à trois nefs remontent au XVIe siècle.
La statue de Notre-Dame de Lourdes a fait l’objet d’un pèlerinage jusqu’en 1937, nous faisant facilement imaginer qu’on prêtait des propriétés miraculeuses aux eaux issues de la source qui aujourd’hui s’écoulent vers la Petite Choisille. »
Chaque année, la Scénographie de Semblançay, qui se déroule dans le domaine de la Source, enchante de très nombreux visiteurs ; voir https://www.touraineloirevalley.com/agenda/scenofeerie-de-semblancay-la-legende-de-la-source-semblancay/
À voir au nord
L’Hôpitau :
Cette commanderie de l'ordre de Malte, dont Jean Rigogne était commandeur en 1445, fut réunie au 18ème siècle à celle de Saint-Jean de l’Île à Amboise. Une chapelle en dépendait. On y célébrait la messe deux fois par semaines. Une foule de pèlerins s'y rendait le jour de la saint Jean. En 1775, le commandeur d'Amboise enleva les vases sacrés et les ornements et fit une bergerie de cette chapelle
Construite beaucoup plus récemment, une autre chapelle a été, jusqu’avant la seconde guerre mondiale, un lieu de pèlerinages et de processions. On venait y prier saint Jean de la Peur, saint Loup, et sainte Claire. Chaque année, de nombreux enfants étaient guéris de leurs maux et de la peur. C’est aujourd’hui une habitation.
La Barrière (nord-est) : château édifié vers 1810.
Dolbeau (nord-ouest) :
Le fief appartint :
En 1532, à Jacques de Prilly.
En 1628, à Michel Nobileau, seigneur de Boisseau à Neuillé-Pont-Pierre, et fermier général de la baronnie de Semblançay, dont la sœur, Françoise Nobileau, fut l’épouse de Louis de la Forge, avocat à Tours, cité en 1639.
En 1764, à Pierre-Claude Lenoir, bourgeois de Tours, qui le vendit à François Pierre Martel (1736/1780), également seigneur d’Esvres-sur-Indre ; ce dernier mourut sans enfant et le fief fut cédé à Joseph-Antoine Artis de Thiezac, lieutenant au régiment de Chartres infanterie, époux, en 1765, de sa sœur Marie Charlotte Martel de Gaillon (née en 1747).
En 1846, à Hector Le Breton du Plessis (né en 1812), fils de Charles Hector Victor (1761/1821) (voir Neuillé-Pont-Pierre et Neuvy-le-Roi) et de Christine Henriette de Vigny (1775/1819), fille de Claude Louis Victor de Vigny (1730/1808), frère aîné de Léon Pierre de Vigny (1737/1816), le père du poète ; Hector avait épousé en 1841 la musicienne Alexandrine Bléré (née en 1817), dite la vicomtesse du Plessis, à qui Alfred de Vigny (1797/1863) adressa de nombreuses lettres.
Dans les années 1940, la famille Thiran, propriétaire du château, joua un rôle actif dans la Résistance ; cette famille était composé d’Ernest Thiran, né en 1896 et mort à Buchenwald en 1944, de son épouse, Charlotte Fulvie Marie Jassogne (1896/1997) ainsi que de leur fils, Jean Joseph Thiran, né en 1924, arrêté à Lyon et déporté en 1943, disparu après la libération du camp de Sachsenhausen par l’armée rouge en avril 1945.
Article https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/chapelle-du-chateau-de-dolbeau/
« Le château de Dolbeau se situe à deux kilomètres au nord de la commune de Semblançay. La seigneurie du même nom est connue dès 1369 et son château semble dater du XVIe siècle. Fortifié à l’origine, entouré de douves comblées à l’est, au sud et à l’ouest au XIXe siècle, il fut très remanié aux XVIIIe et XIXe siècles.
Jusqu’au XIXe s., quatre corps de bâtiments s’organisaient selon un plan quadrangulaire autour d’une cour carrée, disposée sur un espace en plate-forme surplombant, au nord, un terrain incliné vers la rivière de la Choisille. Au nord de la cour, le corps de logis principal rectangulaire date du début du XVIe s. : élevé sur trois niveaux, il dispose d’une tour d’escalier au centre de la façade sud et d’une terrasse sur toute la longueur de la façade nord. A l’est du logis, la chapelle occupe un autre bâtiment du XVIe s. resté indépendant jusqu’à la construction, au XVIIIe s., de l’une des deux ailes latérales basses du logis. Un seul des anciens communs formant les trois côtés du quadrilatère subsiste : le bâtiment du XVIIIe s. en retour d’équerre de celui de la chapelle ; le pavillon situé à l’ouest du logis date du siècle suivant. Enfin, au sud-ouest et au sud-est de la cour s’élèvent deux tours carrées isolées, cantonnant les angles de l’enceinte d’origine disparue.
La chapelle de Dolbeau a gardé son aspect original et occupe tout l’étage d’un bâtiment de dix mètres de long, construit en moellons de pierre recouverts d’enduit. La toiture à deux versants est couverte d’ardoises. A l’est, le pignon est percé d’une baie cintrée et le gouttereau nord l’est de deux autres. Une porte située dans le mur sud, au niveau de l’aile basse, permet l’accès à la chapelle ; une seconde, à l’ouest, est murée.
La fausse voûte lambrissée ornant la chapelle, ainsi que le chœur et l’autel, semblent avoir été mis en place entre le XVIIe et le XVIIIe siècle. La première a conservé les trois-quarts de son voligeage d’origine. Ces planches accrochées aux pièces de charpente sont peintes de faux caissons et de motifs décoratifs en trompe-l’œil : instruments de la Passion du Christ, monogrammes et initiales, prénoms bibliques, motifs floraux…
Le chœur, délimité par un balustre de communion, contient un autel en forme de sarcophage, peint de faux marbre dans des tons rouges et surmonté d’un retable (vide), en bois sculpté. Quelques vestiges de boiseries peintes en faux marbre, de part et d’autre de l’autel, comme les traces d’un enduit de faux appareil à joints ocre, en partie haute des murs, révèlent l’ancienne ornementation intérieure, complétée par quatre consoles placées aux angles et un bénitier conservé dans un décor architecturé. »
Le Grand-Launay (nord-ouest) :
Les propriétaires de ce fief furent :
En 1580 à François des Noys, puis, en 1583, à Hector de La Chesnaye, puis, en 1611, à Abel de Pastureaux, qui, cette année-là le vendit à Samuel Ysambert, dont la fille, Marie Ysambert épousa en 1628 le protestant Gabriel de La Primaudaye, petit-fils de l’écrivain humaniste Pierre I de La Primaudaye (1566/1619) (voir Channay-sur-Lathan).
En 1654, Gabriel de la Primaudaye vendit Fontenay à André Quantin (1624/1677), futur seigneur de Fontenay à Lignières-de-Touraine, trésorier de France dans la généralité* de Tours, père d’André François Quantin, lui-même père d’Anne Françoise Élisabeth Quantin (1701/1741), qui épousa, en 1736, Jean Baptiste Claude Bonnin de la Bonninière (1708/1788), 1er marquis de Beaumont (voir Beaumont-la-Ronce). Ces derniers furent les parents d’Anne Marguerite Bonnin de La Bonninnière (1741/1830), qui fut l’épouse, en 1760, de Claude Pierre Lefebvre de La Faluère (1732/1798), seigneur de Jallanges à Vernou-sur-Brenne.
En 1767, ces derniers vendirent la propriété à Claude Le Bas du Plessis, (né en 1734) seigneur de La Goguerie à Charentilly, qui, à son tour, la vendit, en 1781, à Pierre Chesneau, entrepreneur à la pépinière royale de La Rabaterie, jardinier et concierge de Saint-Côme.
Article https://semblancay.com/patrimoine
« Le château du Grand Launay, de la fin du XVIe siècle, est construit sur un terrain carré entouré de douves, alimentées par une douzaine de sources, dont le trop-plein se déverse dans la Petite Choisille ; le château comprend le bâtiment d’habitation principal constitué par deux corps de logis. A l’est, se trouve un autre bâtiment d’habitation. L’angle sud-ouest conserve une fuye carrée couverte d’un lanternon. L’angle sud-est est protégé par une tourelle carrée. Une porte fortifiée s’ouvre dans le mur fermant la cour à l’ouest, munie primitivement d’un pont-levis qui a été remplacé par un pont dormant. Une tour de défense disparue occupait l’angle nord-est. »
Voir aussi André Montoux* : Le Grand-Launay à Semblançay, in BSAT 39, 1980 (pages 461/476).
À voir à l’est
La Pailleterie : manoir du 15ème siècle, avec de hauts pignons, couverts d’ardoises, dont un est percé d’une fenêtre à croisée de pierre.
À voir au sud
Le Vau (sud-est) : il y a là
Un pigeonnier hexagonal du 16ème siècle avec 1 200 boulins*, surmonté d’un lanternon hexagonal lui aussi.
Une ferme, qui a conservé une fenêtre à croisée de pierre, du 16ème siècle, avec une grange de la même époque, divisée en 3 nefs.
Une autre grange du 16ème également, qui n’a conservé que son pignon ouest.
Le Serrain (sud-ouest) (voir aussi Antiquité) :
Cette ancienne commune, rattachée à Semblançay en 1821, avait une église, dédiée à Saint Étienne, qui fut vendue comme bien national en 1798 puis détruite peu après. Une foire s’y tenait le jour de la Saint-Barnabé (11 juin).
On peut y voir un ancien puits.
Beaufoux (sud-ouest) :
Lieu faisant jadis partie de la commune du Serrain (voir chartes 425 et 585 du cartulaire de Noyers*) ; chapelle, signalée en 1775 ; manoir du 18ème/19ème.