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Sonzay


Le nom de cette commune, située au nord de Tours, apparaît pour la première fois au 9ème siècle, dans une charte du chapitre de Saint-Martin de Tours, sous la forme Vicus Segunciacensis, venant de Secundiacus ou « domaine agricole du gaulois Segontius ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Des silex taillés du paléolithique, faisant maintenant partie des collections de la SAT, ont été trouvés près des étangs du Château de la-Motte-Sonzay (voir ci-après).

L’archéologue Jean-Claude Marquet* (né en 1940) (voir BSPF 86. 8, 1989) a étudié 3 beaux vases néolithiques, faisant probablement partie d’une sépulture, qui peuvent être vus au Musée du Grand-Pressigny et qui ont été trouvés en 1986 dans une carrière située à 2 km à l’ouest du bourg, de part et d’autre de la D 68.

Le toponyme Les Buttes, au nord, indique probablement l’existence de mégalithes disparus tandis que celui de Le Tertre (au sud-est) révèle peut-être la présence d’un tumulus à cet endroit.

Des domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient sans doute à Baugé (sud-est), venant de Balbiacus ou « domaine du Bègue » et à Cheray (sud-est), venant de Cariacus ou « domaine du Chéri ».

La voie gallo-romaine qui allait de Poitiers au Mans est encore bien visible sur la commune de Sonzay (voir Pierre Audin* in BSAT 39, 1980). Elle était encore une voie importante, évoquée dans la charte 425, de 1117 (voir La Motte-Sonzay, ci-après), qui parle de « la voie par laquelle on va de Tours à La Motte ».

Après Le Serain (commune de Semblançay), la voie est reprise par la route qui va vers Sonzay et qui rentre sur le territoire de la commune actuelle au niveau du gué de Bresme (du latin Brennius, patronyme gallo-romain dérivé du patronyme gaulois Brennos).

Elle passe ensuite au Rond-des-Blagueurs, dans le Bois-du-Mortier-aux-Moines (voir ci-après), où de larges dalles ont été vues, puis au Petit-Cherbourg. Après 1 km, La route oblique à gauche tandis que la voie continue tout droit et on peut la voir à La Croix-de-la-Rue.

Elle traverse ensuite la route allant du Petit-Cheray au Gast (voir ci-après), où, vers 1945, l’archéologue Henri Auvray* (1878/1947) a vu « le dallage de la voie romaine », puis la D 68, à côté d’un calvaire, qui a été déplacé, puis la route qui va de Sonzay à Saint-Paterne-Racan, au niveau d’un autre calvaire.

Après ce croisement, la voie traverse la D 766, avant de redevenir une route, qui passe à côté de La Harpinerie, où Jacques Dubois* a vu des traces de constructions gallo-romaines et qui porte le nom d’Ancienne-Voie-Romaine en entrant sur la commune actuelle de Brèches au niveau de la D 69.

Histoire du fief :

Le fief, qui était une châtellenie relevant de Saint-Christophe, appartint, en 978, à Hugues I d’Alluye, puis, en 1025, à son petit-fils, Hugues II d’Alluye (980/1025), puis, de 1069 à 1082, au fils de ce dernier, Hugues III d’Alluye (né vers 1018). Voir Saint-Christophe-sur-le-Nais.

À voir dans le bourg

Église Saint-Genest (3, rue de l’église) :

Article https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/sonzay-eglise-saint-genest/

« Donnée vers 1079 par Hugues d’Alluye III à l’abbaye de Saint­ Florent de Saumur, puis à Marmoutier qui y fonda un prieuré, l’église Saint-Genest a gardé à son chevet des vestiges en petit appareil de cette époque. Le pignon de la façade occidentale est sans doute un peu plus récent. Le beau portail roman présente un grand arc en plein cintre bichrome abritant un autre arc mouluré d ‘un tore qui retombe sur des colonnettes aux chapiteaux très abîmés. L’entrée dans l’église s’effectue par une porte plus récente en arc brisé et chapiteaux à crochets. Au nord s’élève le clocher, tour carrée de quatre étages, ajourée sur chaque face de doubles baies en plein cintre, surmonté d’une flèche en charpente. L’ensemble est accompagné d’une tourelle d’escalier couronnée par une galerie circulaire, sous un petit dôme. La nef de cinq travées est flanquée au nord par un collatéral datant, comme elle, du XVIe s. Leurs voûtes ont été refaites. La nef débouche sur un chœur carré, voûté d ‘ogives, qu’un gros doubleau sépare de l’abside romane, semi-circulaire, voûtée en cul-de-four et éclairée par trois fenêtres en plein cintre. Au sud de la cinquième travée de la nef s’ouvre une chapelle du XIIe s. qui sert de sacristie. Un vitrail de 1545 figurant L’Annonciation avec le donateur présenté par saint Jacques est classé Monument historique ainsi qu’une statue de pierre représentant sainte Marie-Madeleine, de la fin du XVe s. et une cloche de 1629. La Sauvegarde de l’Art Français a participé pour 70 000 F en 1992 à la réfection complète de la charpente, de la couverture et des corniches. »

On peut voir à l’intérieur :

Les vitraux :

  • Un vitrail de 1545, figurant Dieu le père (en haut), l’Annonciation (au milieu), Saint Jacques et le donateur (en bas).
  • Deux vitraux de Lucien Léopold Lobin (1837/1892), l’un représentant l’Annonciation et l’Assomption, de 1861, l’autre Saint Genès ou Genest (Il existe plusieurs saints Genès ou Genest, dont l’un, dit Saint Genest d’Arles, fut un martyr, décapité dans cette ville en 308 et un autre, mort en 678, qui fut évêque de Lyon), de 1865.
  • Un vitrail de 1924, œuvre d’Urbain Gaudron (prêtre et maître-verrier) et Étienne Lobin (1868/1932), sur lequel se trouvent Saint Martin, Saint Joseph ainsi que l’enfant Jésus.
  • Un vitrail de 1936, réalisé par Maurice Bordereau (1880/1972), avec le baptême du Christ et le baptême de Clovis.

Les statues de Marie-Madeleine en pierre polychrome, de la fin du 15ème siècle, Sainte Barbe et Saint Martin.

Un tableau figurant, Jésus et Nicomède, du 17ème siècle.

Une cloche de bronze de 1629, fondu par Errard à Paris.

Deux lavoirs existent dans le bourg : l’un au nord-ouest de l’église, rue de la Baratière et u autre, au nord-est de l’église, rue Saint-Genest.

Au sud de l’église, dans la rue Dom Gajard, on peut voir un ancien kiosque à musique octogonal, construit en 1882 sur une base de laitiers (scories) provenant des forges de Château-la-Vallière. Il servit longtemps de local pour l’Harmonie Sainte Cécile (avec école de musique aujourd’hui), dont Félix Gajard fut le chef pendant 40 ans ; son fils, le bénédictin dom Joseph Gajard (1885/1972), fut un musicologue réputé.

À voir au nord

La Nouvetière (nord-est) :

Le manoir appartenait en 1740 à Jacques Defaye, receveur des gabelles à Neuvy-le-Roi, qui le vendit en 1746 à Antoine Zacharie Poulain (né en 1707), également propriétaire de La Gaillardière à La Croix-en-Touraine et de La Ripaudière à Savigné-sur-Lathan, dont la veuve, Françoise Martine Baudouin, céda la propriété, en 1757 à Pierre Chalopin, greffier-en-chef de la justice du château de La Motte-Sonzay (voir ci-après).

Par la suite, la famille Jousset-Delépine en fut propriétaire du 18ème au 20ème siècle : Pierre Jousset-Delépine, notaire royal à Sonzay, est cité en 1765 ; son fils Louis Jousset-Delépine (mort en 1823), qui lui succéda comme notaire, était également propriétaire de La Donneterie à Neuillé-Pont-Pierre. En 1911, la nue-propriété fut achetée par le médecin Jules Paul Albert Maguin, qui avait épousé une arrière-petite-fille de Louis Jousset-Delépine et qui sera maire de Château-la-Vallière de 1912 à 1929.

Le manoir, du 12ème siècle, a été modifié au 18ème ; il comporte une tour ronde, coiffée en poivrière, à l’angle sud-ouest.

La Brosse (nord-ouest) :

Après avoir été acheté en 1704 par Balthazar IV Léonard Le Breton, marquis de Villandry (né vers 1650), seigneur de Savonnières, qui avait déjà acheté en 1701 le château Des Cartes (voir ci-après), le manoir appartint au 20ème siècle à la famille de La Rüe du Can.

Le manoir, du 16ème siècle, restauré de 1911 à 1918, est caractérisé par une bretèche soutenue par 3 corbeaux, au-dessus de la porte d’entrée.

Les Cartes (nord-ouest) :

Le premier seigneur connu de ce fief, qui relevait de Château-la-Vallière, fut Gautier Des Cartes, cité en 1105.

En 1643, le fief fut acheté par Alexandre Nicolas Lhuillier (mort en 1657 et inhumé dans l’église), contrôleur général des tailles de la généralité de Tours, dont le fils, prénommé lui-aussi Alexandre Nicolas, vendit le fief, en 1701, à Balthazar IV Léonard Le Breton (voir ci-dessus), lequel donna ses biens en dot à sa fille unique, Henriette Marguerite (1689/1721), lors de son mariage, en1713, avec Louis François d'Aubigné (1678/1745). Après sa mort, le fief passa à son fils, Balthazar Urbain d’Aubigné, qui le céda, en 1748 à Michel-Denis de La Rüe du Can (1718/1792), également seigneur de Brasserac à Ambillou, de Champchevrier à Cléré-les-Pins et de Thouadé à Fondettes.

Ce dernier fit passer le fief, en 1765, à son frère, Jean Baptiste Pierre René (1719/1787), qui fut le père d’Armand Pierre (1762/1821), maire de Sonzay de 1812 à 1816, et d’Amélie Charlotte (1768/1822), épouse d’Alexandre Victor Gilles de Fontenailles (1761/1822), seigneur de Louestault, propriétaire de Beaulieu à Neuvy-le-Roi et de Bourroux à Veigné.

Armand Pierre fut le père de Casimir (1793/1865), capitaine de la garde nationale, qui hérita du château ; n’ayant pas d’enfant, il le légua à son neveu, prénommé aussi Casimir (1835/1922), fils de son frère cadet, Octave (1803/1888), substitut au procureur du tribunal de Tours.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098116

« Le domaine des Cartes existait déjà au 12e siècle. En 1105, il fut donné à l'abbaye de Marmoutier. Au 18e siècle est construit le château actuel, composé d'un bâtiment central se développant entre deux pavillons en légère saillie sur chacune des deux façades. Deux ailes le prolongent à l'ouest et à l'est. Les façades du corps de logis central sont divisées en trois travées par des pilastres soutenant, au-dessus de la travée médiane, un fronton triangulaire. »

Dans l’aile de l’ouest, une chapelle a été aménagée en 1876 par l’architecte Léon Rohard (1836/1882).

Entre La Brosse et Les Cartes, on peut voir les vestiges d’un ancien moulin à vent, qui a perdu son toit et ses ailes.

À voir au sud

La Motte-Sonzay :

Ce domaine, cité dans la charte 425, de 1117, du cartulaire de Noyer*, sous la forme Mota (la Motte), était une châtellenie, relevant du château de Tours et du duché de Château-la-Vallière, dont le premier seigneur connu fut, au début du 12ème siècle, Pierre de Sonzay.

Par la suite, le fief fut la propriété de Guillaume de Montgeroul, dit aussi Guillaume IV de Montgirou, cité en 1383, chez qui les moines de La Clarté-Dieu (Saint-Paterne-Racan) se réfugièrent après le pillage de leur abbaye lors de la Guerre de Cent-ans ; son épouse, Aliette de Rohan, devenue veuve avant 1402, fonda des messes pour l'anniversaire de son mari et le sien, dans l'église de Sonzay, à laquelle elle donna des reliques de Saint Blaise, qu'elle conservait dans la chapelle de son château.

Du début du 15ème siècle au début du 18ème, le fief appartint à la famille de Bueil, alliée aux familles d’Acigné, de Bellegarde et de Daillon ; Pierre de Bueil (né en 1406), cité en 1422, et son frère, le célèbre Jean V de Bueil (1405/1478), cité en 1428, étaient tous les deux les fils de Jean IV de Bueil (1365/Azincourt* 1415). Sur cette famille de Bueil, voir Bueil-en-Touraine, Charentilly, Neuillé-Pont-Pierre et Neuvy-le-Roi.

Jean V fut le grand-père de Jacques de Bueil (1642/1513), cité en 1500, lui-même père de Charles de Bueil (1497/Marignan*1515), dont le fils, Jean VI de Bueil, né en 1515 fut tué au siège d’Hesdin en 1537, ainsi que de Louis IV de Bueil (1513/1563), dont le fils, Jean VII de Bueil (mort en 1570), cité en 1540, fut le père d’Honorat de Bueil, vice-amiral de France, lieutenant du roi en Touraine, décédé à Saint-Malo le 14 mars 1590. Sa fille, Anne de Bueil, morte en 1631 et citée en 1590, épousa en 1596 Roger II de Bellegarde (1532/1646), grand-écuyer de France, favori des rois Henri III et Henri IV (voir La Roche-Buard à Charentilly).

Pierre de Bueil, pour sa part, fut le père de Jacques de Bueil (1425/1479), qui épousa en 1458 Louise de Fontaines ; la sœur de cette dernière, Renée de Fontaines avait épousé en 1443 Jean de Daillon (1423/1481), chambellan de Louis XI, également seigneur du Lude, cité en 1455, dont la fille, Renée de Daillon (née vers 1445) fut l’épouse d’Antoine de Loubes, cité en 1507, puis du fils de Jacques, Georges de Bueil (1460//1516), grand-père de Jeanne Anne de Bueil (morte en 1622), mariée à Jean d’Acigné (1559/1619) et mère d’Honorat d’Acigné (mort en 1660), père de Jean Léonard d'Acigné (1617/1703), cité en 1666. Voir les fiefs de Cangé et de Thoriau à Neuillé-Pont-Pierre.

En 1734, le fief appartenait à Henri d’Illiers d'Entragues (1663/1727), cité en 1734, père de Claude Louise Jeanne d'Illiers d'Entragues (1727/1770), qui épousa en 1745 le lieutenant général Louis Auguste Cyr de Rieux (1691/1767), cité en 1745, lequel vendit le fief, en 1762, à Charles Nicolas Le Pellerin de Gauville (1704/1793), qui fut le dernier seigneur de La Motte-Sonzay.

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098117

« Ancienne châtellenie qui relevait des châteaux de Tours et La Vallière. Construit à l'emplacement d'un édifice féodal des 12e et 15e siècles, par Antoine de Loubes, panetier du roi, le château s'élevait primitivement sur un plan quadrangulaire. Quatre tours renforçaient les angles et l'accès se faisait par une poterne avec pont-levis. Au 19e siècle, les deux ailes joignant la tour de la chapelle furent abattues et la cour devint une terrasse. Sur cette terrasse se développent deux façades du 16e siècle, séparées par une tour polygonale renfermant l'escalier, dont la construction paraît remonter au 19e siècle et qui a conservé une porte gothique avec fleuron et pinacles. »

Le manoir est environné de douves remplies par des eaux vives. Dans la seconde partie du 19ème siècle, le château appartenait à Georges Houssard (1814/1885), député de 1868 à 1876, sénateur de 1876 à 1879, maire de Chanceaux-sur-Choisille puis de Sonzay.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le château a abrité l'ambassade de la Roumanie.

Le Gast (sud-est) :

Ancienne commanderie de l'ordre du Temple, puis de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dont les biens, peu importants, furent réunis, au 14ème siècle, à la commanderie de Ballan (Ballan-Miré), puis vendus comme biens nationaux en 1796. La chapelle gothique, du 13ème siècle, transformée aujourd’hui en grange, était dédiée à Saint-Nicolas.

Le Mortier-aux-Moines (sud-est) :

Situé dans la forêt du même nom, ce lieu est cité en 1030 sous la forme Morterius Belli, propre Sonziacum villa, « Mortier de la Guerre, près du domaine de Sonzay » ; il possède un petit pigeonnier cylindrique.


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