Souvigné
Le nom de cette commune, située dans le nord-ouest du département et à 7 km au sud-est de Château-la-Vallière, apparaît pour la première fois en 1205 sous la forme Sovigneio, toponyme venant du gallo-romain Silvaniacus ou « domaine agricole de Silvanius.
Histoire
La paroisse constituait un fief, qui appartenait en 1787 à Jean Baptiste Pierre René de La Rüe du Can (1719/1787), également propriétaire des Cartes, à Sonzay.
Dans la seconde moitié du 19ème siècle, quatre fours à chaux furent aménagés : 3 à l’Imbertière (sud-est du bourg) en 1855, 1864 et 1866, ainsi qu’un aux Croix (au sud du bourg) en 1890.
Four à chaux 1855 à l’Imbertière
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37001406
« Ce four n'a jamais été exploité en propre par ses propriétaires. De 1911 à 1926, on y trouve Auguste Gratelle et Albert Bernard avec 2 ouvriers. A compter de 1927, on relève Monsieur Marcel Baugé, chaufournier et employé de Charles Ragot, maçon et exploitant du four, aidé de sa femme, de Eugène Fosse et Gabriel Fleury, ainsi que d'un charretier mis à disposition selon les besoins par le fermier voisin. En 1941-1943, à l'exploitation de la carrière, on trouve Monsieur Danguillaume et ses 2 fils.
Four à feu intermittent et flammes longues, fonctionnant moins de 8 fois l'an, ayant une cuve d'une capacité de l'ordre de 18 m3 et permettant la cuisson de pierre à chaux. La matière première était tirée de carrières dans les bois au Sud du four. Four encastré dans un monticule artificiel, permettant peu d'observation, compte tenu des circonstances qui ont entraîné son arrêt, alors que la cuve était chargée et en cours de cuisson. Cette dernière est remplie de chaux qui a fait prise et éclater sa paroi, s'écoulant également par les bouches de foyer en les obstruant totalement. (…) »
Four à chaux 1890 aux Croix
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37001410
« Four construit en 1890, par Furcy Besnard-Cherigné, tuilier-chaufournier, sur une terre lui appartenant, à proximité d'une tuilerie qu'il exploitait sur le site depuis 1857. En 1902, le four passe à Georges Chivert-Besnard, également tuilier ; puis en 1915, à Eugène Tertrain-Chivert, nu-propriétaire par Chivert-Frebourg usufruitier. La cessation de l'activité se situe entre 1911 et 1920, le four est dit être en ruine en 1926. Actuellement, le four est conservé, sa cuve est en état, bien qu'encombrée de terre à la base, l'embrasure Nord et son foyer sont endommagés. L'avant de l'embrasure de défournement est en partie obstrué par du remblai. Le four à chaux a toujours été exploité par son propriétaire, simultanément avec la tuilerie. En 1911, on y trouve Jacques Rochard et Eugène Bodin, chaufourniers, logeant à la Maison Rouge, François Hubault, carrier, logeant aux Croix. Les parties constituantes sont un abri accolé au four, couvrant l'accès à l'embrasure de défournement et une maison commune avec la tuilerie voisine.
Four à feu continu et flammes longues, ayant une cuve d'une capacité brute de 7 m3, permettant la cuisson de pierre à chaux. La matière première était extraite à peu de distance du four au Nord-Est. Four encastré dans un monticule élevé par l'homme, (…). Deux embrasures de foyer encadrent la cuve et ouvrent sur la face Est du four (…) ; la bouche de défournement était fermée par une porte métallique, laquelle est conservée. (…) Un auvent, à charpente bois et couverture en tôle ondulée, prend appui sur la face Est du four. Le site était desservi par une voie particulière. (…) »
Il y avait dans la commune 2 lavoirs, restaurés en 2021/22 :
- L’un près de la mairie, sur la Fare, petite rivière prenant sa source à Sonzay et se jetant dans le Loir, qui coule d’est en ouest, en passant dans le centre du bourg.
- L’autre, rue de la Fontaine, au nord-ouest de la mairie, alimenté par la Fontaine Sainte-Rose, qui, dit-on, soignait la vue.
À voir dans le bourg
Église Saint-Michel :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098118
« La première église fut construite au 9e siècle par le duc d'Alluys, seigneur de Vaujours [le premier d’Alluyes, seigneur de Vaujours à Châteaux (aujourd’hui Château-la-Vallière) est Hugues I d’Alluyes (945/978)]. Elle fut reconstruite en partie au 15e siècle en conservant le mur nord et le mur ouest. Vers le milieu du 16e siècle, devenue trop petite, l'église est agrandie et la charpente fut continuée dans le style du 15e siècle. L'un des vitraux semble dater du 14e siècle, et représente Sainte-Catherine et Sainte-Barbe. Quatre autres vitraux datent du 16e siècle. »
On peut voir à l’intérieur :
4 vitraux du 16ème siècle représentant :
- L’adoration des bergers avec le donateur Étienne Bongendre.
- La résurrection du Christ, dédiée à Jehan Androuyn, curé en 1550.
- Sainte Barbe et Sainte Catherine, don de la famille Bardet (Marcelle Bardet, née à Souvigné en 1907 et décédée en 2003, fait-elle partie de cette famille ?)
- La rencontre du Christ et de Saint Pierre, sur la via Appia.
2 vitraux de Lucien Léopold Lobin (1837/1892) figurant le Christ, la Vierge et Saint Jean (dans le chevet) ainsi que Saint Michel terrassant le démon.
Des fragments d’une fresque du 15ème siècle, sur le mur ouest de la Vierge.
Une statue de Saint Jean-Baptiste du 15ème siècle également.
Un retable en bois du 17ème siècle.
Derrière la mairie, se trouve un curieux bâtiment, construit sur une rocaille en 1910 par un cimentier italien nommé Boero, venu à Souvigné pour participer à la construction du château de La Rochedain (voir ci-après). Il comporte, au rez-de-chaussée, l’ancienne prison municipale, une remise et une vespasienne, au premier étage, le local de la fanfare et, au second étage, un kiosque à musique.
Dans le cimetière, situé route de Sonzay, dans le bourg, à l’est, une croix ancienne, avec ses bras courts à section octogonale, son long écu pointu et son épée cylindrique, sculptés sur le fût, ressemble, selon Tourainissime, aux croix du 13ème siècle.
La Douve (7 rue de la Fontaine, dans le bourg, à l’ouest) :
Le fief appartenait, en 1686, à Pierre Godeau, avocat au Parlement et sénéchal de Château-la-Vallière, puis, en 1735, à Toussaint Pierre Godeau, greffier en chef du grenier à sel de Neuvy-le-Roi (fils du précédent ?).
Le manoir, du 14ème/15ème s., jadis entouré de douves et de murs, comprend deux bâtiments, l’un flanqué d’une tourelle, l’autre d’une tour.
À voir en dehors du bourg
Saint-Jacques (au nord-est) :
Dans ces bâtiments abritant aujourd’hui un établissement agricole, il y a les vestiges d’une chapelle ainsi qu’une statue de Saint Jacques, encastrée dans le mur d’une grange. Il est possible que ce lieu ait été situé sur une variante de la via turonensis (voir aussi Sorigny).
La Rochedain ou La Roche-Dain (au sud-est) : ce lieu appelé anciennement La Roche-Morier, appartenait au 17ème siècle à Étienne René Joseph Morier, sénéchal du duché de La Vallière, également propriétaire du château de Châtigny à Fondettes.
Article https://souvigne37.fr/culture-et-loisirs/a-faire-a-voir-dans-ma-commune/
« Ce château a été construit de 1907 à 1911 après destruction d’un ancien château entouré de douves et qui aurait été la demeure d’Olivier le Daim [(1428/1484), barbier et chambellan de Louis XI].
L’édifice avait été commandé en 1905 à l’architecte Léon Lamaizière [1855/1941] et son fils Marcel [1879/1923], par Léon Demogé [né en 1884], le futur président de la Société des Nouvelles Galeries. La première pierre sera posée le 3 avril 1907. Les entrepreneurs de Tours Gorel et Bouillet assureront les travaux. Les Demogé entreront dans les lieux le 31 décembre 1909. (…)
Le parc serait une création du paysagiste de la région Louis Decorges (1872-1940) en collaboration avec son fils René [1900/1958].
Le château aurait accueilli des jeunes filles en pension juste après la guerre et jusque dans les années 60. »
Il y a dans le parc une chapelle bâtie sur une cave voûtée ainsi qu’une tour crénelée, dite « la vieille tour », qui est en réalité un château d’eau contenant 120 m3 construit en 1908 par le cimentier Boero (voir ci-dessus le kiosque à musique).
Castel-Launay (au sud-est) :
Les douves de ce manoir du 16ème siècle ont été comblées au 19ème siècle, à l’époque où le propriétaire était Octave de La Rüe du Can (1803/1868), substitut au procureur du roi à Tours, qui fut le père d’Antoine (1834/1915), de Casimir (1835/1922), qui possédait également Les Cartes à Sonzay, d’Anne Marie (1838/1865) et d’un autre Octave (1848/1935).