Vallères
Le nom de cette commune située sur la rive gauche du Vieux Cher, au nord-est d’Azay-le-Rideau, apparaît en 1081, dans la charte 89 du cartulaire de Noyers, sous la forme Terra de Avalleria, toponyme venant du gaulois avalleria, signifiant « pommeraie ».
Histoire
Des témoignages du néolithique ont été trouvés au Moulinet (au nord du bourg).
Les vestiges de l’époque gallo-romaine sont relativement nombreux :
- Tombes d’incinération du 1er siècle aux Boissières (où ?).
- Substructions d’une probable villa* à La Salle (ouest du bourg), avec monnaie de Constantin (empereur de 310 à 337), tête de bélier en bronze et morceau de meule.
- Enceinte et structure rectangulaire vues en 1980 à La Maison Rouge (sud du bourg).
Le fief de la paroisse relevait de Villandry.
L’exploitation du tuffeau pour construire maisons et châteaux a donné naissance à plus de 300 « caves » utilisées ensuite comme habitations troglodytiques (où ?).
Deux lavoirs existaient à Vallères, un au Moulinet (au nord) et un autre à Fouchault (voir ci-après), ils furent restaurés en 2014.
En 2017, une stèle commémorative fut installée à proximité du lieu, où s’est écrasé (où ?) un bombardier de l’US-Air-Force le 24 juin 1944, après avoir été touché par un tir allemand lors du bombardement du pont de chemin de fer sur la Loire, à La Riche.
À voir
Église Saint-Médard (dans le bourg) :
Fondée au 11ème siècle, avec clocher des 12ème/13ème s., abside du 12ème, chœur des 13ème et 14ème s. et nef du 14ème, elle a été agrandie entre 1850 et 1860 par le curé Jean Vignolle.
À l’intérieur, vitraux de Julien Léopold Lobin (1814/1866), dont l’un (Saint Joseph) contient le portrait de l’abbé Rozier, curé de 1860 à 1900 et de Julien Fournier, dont Sainte Philomène (1878), avec les portraits des donateurs, les époux Hamert-Chardon.
L’Artivière (au nord) :
Ce fief, qui relevait de Villandry, appartenait, en 1629, à Michel Denis de Chaumejan (mort en 1667), marquis de Fourilles dans l’Allier (voir ci-après et aussi le château de Montreuil-en-Touraine).
Le manoir a été construit au 16ème s et remanié au 18ème. I se compose d'un bâtiment principal rectangulaire, à hauts pignons, flanqué, à l'ouest, d'une tourelle polygonale d'escalier. Il a conservé ses fenêtres à croisée de pierre.
Fouchault (à l’ouest) :
Ce fief, qui relevait du château de Crassay, à Langeais, appartenait en 1459 à Pierre Godeau, dont l’épouse, Jeanne Verjuste, dame de Bois-Millet à Monts en 1501, devenue veuve, fonda en 1486, dans le logis seigneurial, une chapelle. Leur fils, Pierre Godeau, est cité comme seigneur de Fouchault en 1486 et de Bois Millet en 1535.
Le propriétaire suivant fut Jean II Prunier (1470/1516), maire de Tours en 1514/15, receveur général des finances, également seigneur de La Brèche à Parçay-sur-Vienne, qui avait épousé en 1500 Marie Rolland. Leur fille, Anne Prunier (morte vers 1559), quant à elle, fut mariée en 1521 à Gilbert Filiol, dont les fils vendirent le fief en 1560 à Scipion de Piovenne (1530/1563), grand écuyer de François II, inhumé dans la chapelle de Fouchault, père d’Hippolyte Louise de Piovenne (1560/1609), dame de Fouchault, épouse en 1596 de Blaise de Chaumejan, seigneur de Montreuil-en-Touraine (voir ci-dessus)
Ce dernier fut le père de René de Chaumejan, cité en 1638, de René Michel (mort en 1644), gouverneur de Touraine en 1638 et de Michel Denis, lieutenant-général (mort en 1667), qui fut seigneur de Fouchault après la mort de son frère René.
Michel Denis fut le père de Louis de Chaumejan (mort en 1668) et d’Henri de Chaumejan, brigadier des armées du roi (général de brigade) (mort en 1718), lui-même père d’un autre Louis de Chaumejan (1690/1765), abbé de Saint-Vincent de Senlis, dernier représentant de cette famille de Chaumejan.
Le domaine passa ensuite à Charles Louis Prévost (né en 1723), marquis de Saint-Cyr, ancien colonel du régiment d'Angoumois (1776), puis à son fils, Alexandre Charles Marie (1751/1809), qui émigrera en 1792.
Le château, construit au 15ème siècle, fut alors vendu comme bien national puis en grande partie détruit en 1827/28 ; il ne reste que quelques vestiges, dont un bâtiment carré flanqué des parties basses de deux échauguettes et de contreforts quadrangulaires. Le long du coteau subsistent aussi les vestiges de l'ancienne chapelle et des bâtiments de la ferme.
Voir les deux communications d’Arsène Bailby (habitant à Vallères) dans BSAT 32, 1958 (pages 125/129) et BSAT 33, 1962 (page 149), avec un inventaire fait en 1765.
« En face de la première porte d'entrée du château est une avenue de jeunes ormes et pour entrer audit château une grande et une petite porte à main droite desquelles est une tour à cheminée, ensuite une avant-cour en terrasse fermée au Nord et appui en pierre appelée carneaux et de l'autre côté par un grand mur où sont deux portails pour passer aux cours et bâtiments et caves dont sera si après parlé. Pour parvenir à la cour est un pont-levis, un autre portail flanqué de deux petites tours et dans l'une desquelles est un escalier pour monter ledit portail, tours et murs à costé ayant d'anciens créneaux et meurtrières. En l'alignement des entrées des cours et avant-cours et en face d'elle est un perron demi-ronde en pierre par lequel on entre dans le grand corps de bâtiments dudit château où après un vestibule se présente un escalier beau et solide pour monter aux et grenier et descendre aux pièces basses. A droite dudit vestibule est une grande chambre lambrissée en bois, ladite chambre ayant deux cabinets et un autre par lequel on communique dudit vestibule à main gauche duquel en entrant est une grande salle ayant communication à l'escalier. Vis à vis de la porte d'entrée de ladite chambre, et une autre porte pour passer dans une grande chambre ayant droit au cabinet voûté duquel on passe à droite et à gauche à deux cabinets aussi voûtés. Et dans un des angles de ladite chambre, est une ouverture à deux portes qui communiquent à l'autre corps de bâtiments formant à la gauche le retour d'équerre. »