Verneuil-le-Château
Le nom de cette commune, située au nord-est de Richelieu, apparaît pour la première fois dans la charte 311 (de 1102) du cartulaire de Noyers, où est citée « la rivière Bourouse, à Verneuil ». Dans la charte 421 (de 1117), il est indiqué que : « moi, Augier de Chezelles et mon épouse Sarrazine avons donné (aux moines) … certaine église … qu’on appelle Verneuil ».
Ce toponyme vient du latin vernolium signifiant « terrain planté d’aunes ». La dénomination Verneuil-le-Château date du 18ème siècle
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des outils du paléolithique et du néolithique ont été découverts aux Savatiers, au sud-est de la commune à la limite avec Luzé.
À l’époque gallo-romaine, le territoire de Verneuil faisait encore partie du pays des Turons* mais se trouvait à la frontière avec celui des Pictons, où se trouvait la plupart des paroisses du Richelais.
Une villa gallo-romaine* existait sans doute à Chougne (au nord-est à la limite avec Rilly-sur-Vienne), car ce toponyme vient du latin « Cavinia villa » ou « domaine du gallo-romain Cavinius ».
Chougne apparaît, sous la forme Choignes dans la charte 141 (de 1087) du cartulaire de Noyers*, où il est dit que la dîme de ce domaine, situé alors dans le fief de Vivien Brochard de Nouâtre, dit « de l île », dans la charte 112, de 1084, a été donnée à l’abbaye par Étienne de Liners ; le fief de Chougnes, qui relevait de Faye-la-Vineuse, appartenait, en 1553 à Jean de Chavigny, puis à Jean de Messemé, né en 1716, père d’un autre Jean, né en 1755, également seigneur du fief de La Cour (voir ci-après), sur qui le fief fut saisi et vendu comme bien national en 1791. Sur cette famille de Messemé, voir aussi Cheillé et Marnay à Faye-la-Vineuse.
Histoire du fief :
La châtellenie de Verneuil, appelée la Cour de Verneuil, eut pour seigneurs
En 1484, Pierre Gillier, dit de Puygareau, également seigneur de La Celle-Saint-Avant et de Ports, aujourd’hui Ports-sur-Vienne.
Au 17ème siècle, la famille Veau, dite de Rivière (voir Le Pont-Amboizé à Luzé et Rivière.
En 1669, Edmond de La Jaille (1630/1713), dit Monsieur de Verneuil, sénéchal de Nouâtre, également seigneur de Thou à Yzeures-sur-Creuse, fils de Jacques I de La Jaille (mort en 1674).
Au 17ème et au 18ème, la famille Du Rozel (que l’on trouve aussi orthographiée de Rozel, Du Rosel et de Rosel) : Charles II Du Rozel, cité en 1669 comme seigneur de Theneuil, fut le père de François Alexandre, cité en 1707, lui-même grand-père de Nicolas Du Rozel, cité en 1719. Jean Du Rozel (frère de Charles II) est cité en 1700 comme seigneur et César Du Rozel, cité pour sa part en 1717, fut l’ancêtre de Charles Louis, seigneur de Theneuil en 1789. Par ailleurs Antoine Lemichau Du Rozel est indiqué comme seigneur de Ronçay à Theneuil et de Verneuil en 1752 mais je n’ai pas réussi à trouver comment il se rattachait aux précédents.
En 1766 Jean Louis Bouin de Noiré (1727/1782), maire de Chinon de 1759 à 1770.
Histoire moderne et contemporaine :
Ce Jean Louis Bouin de Noiré, qui avait épousé en 1758 Claude Madeleine Moisant (1737/1831), dame de Chezelles, fut le père, Marie Madeleine Bouin de Noiré (1759/1792), épouse ; en 1779, de Benoît Armand de Ruzé d’Effiat (1748/1834) et mère d’Armand de Ruzé d’Effiat (1780/1870), lequel adopta une petite-cousine de son épouse, Marie Thérèse Dujon (1861/1930), mariée en 1884 avec le comte Charles Eynard de Monteynard (1858/1923). C’est ce qui explique, je pense, que les armoiries des Du Jon se trouvent dans l’église (voir ci-après) et que la famille de Monteynard racheta le château de La Tour du Raynier (voir ci-après) au 19ème siècle.
Le château de Verneuil, qui se trouvait au sud-ouest du bourg, a disparu mais il en reste la ferme, dont le fermier était, au 18ème siècle, François Champigny (1687/1742), époux d’Anne Gouron, fille de Jean Gouron (1667/1745).
Voici la généalogie de cette famille Champigny, très présente aussi à Pouzay :
François Champigny fut le père de :
- Jacques (1659/1691), époux de Renée Thion (morte en 1687).
- Pierre (1646/1691), époux de Jeanne Thion (1647/1689).
- François fils, cité en 1680, époux de Marie Thion (née vers 1660).
- Françoise (1657/1696), épouse d’Antoine Millet (1647/1713).
François fils et Marie Thion furent les parents d’un 3ème François Champigny (1687/1742), époux d’Anne Gouron et père de :
- Joseph Champigny (1736/1785), lui-même père de Charles Champigny (1761/1819), maire de la commune de 1801 à 1816), époux d’Anne Marie Gouron.
- Claude Hilarion Champigny, curé de la commune et prêtre réfractaire mort en déportation en 1793.
Françoise Champigny et Antoine Millet furent les parents de Jeanne Millet (1672/1707), qui épousa en 1692 Jean Gouron (1667/1745), eux-mêmes parents :
- Jean Gouron fils (né en 1694), grand-père d’Anne Marie Gouron (1762/1828), épouse de Charles Champigny.
- Anne Gouron (1697/1757), épouse en 1718 de François Champigny (1687/1742).
Il y avait dans la commune 3 moulins à vent (un qui existe toujours et deux qui ont disparu) :
- Le moulin dit de Verneuil, au nord du bourg, qui existe toujours.
- Le moulin de Chougnes (voir ci-dessus), encore indiqué sur le cadastre de 1836.
- Le moulin du Puy Blanc (à l’est du bourg), encore indiqué, lui aussi, sur le cadastre de 1836.
On peut aussi noter que « une usine dite Moulin de Verneuil, sur la rivière de la Bourouse » est citée en 1857 et en 1884. Je pense qu’il s’agit des constructions se trouvant dans le bourg, à l’est.
À voir dans le bourg
Église Saint-Hilaire :
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098278
« La nef romane [du 11ème siècle] est accompagnée, au nord, par un collatéral du 17e siècle. Elle est continuée par une travée du 12e siècle sous le clocher, couverte d'une voûte du 15e siècle. Le chœur à chevet plat date du 15e siècle et est couvert d'une voûte en berceau moderne. Au nord du chœur se trouve la chapelle seigneuriale de la fin du 15e ou du début du 16e siècle [avec les armoiries des Gillier à l’est et des Du Jon à l’ouest]. Le clocher est une grosse tour carrée romane dont la face orientale a été reconstruite au 15e siècle. »
Cette église a été rénovée en 2002 suite à un incendie.
À l’intérieur : un grand retable du 17ème (dans le chœur), un vitrail figuratif représentant un chandelier à 7 branches et une statue de Saint-Martin*.
On peut aussi voir dans le bourg deux linteaux sculptés, l’un, de 1913, se trouve 11 rue de Richelieu, l’autre est semblable à celui de la Maison du poilu à Bossée.
Le lavoir, qui était au nord-ouest du bourg, a disparu.
À voir au nord-est
La Tour-du-Raynier :
Le fief, appelé auparavant La Giraudière et relevant du prieuré de Notre-Dame de Loudun, appartenait, au 15ème siècle à Dimanche 1 Du Raynier, qui avait épousé en 1480 Perrine de Maillé, dame de Chezelles et de La Giraudière.
Ce Dimanche Du Raynier, d’origine piémontaise et naturalisé en 1487 par Charles VIII (roi de 1483 à 1498), dont il était le maître d’hôtel, fit reconstruire le château, dont il ne reste que le donjon. Il fut le père de Lancelot I Du Raynier, cité en 1542, lui-même père de :
- François Du Raynier (mort en 1575), seigneur du fief et de Chezelles.
- Gabriel Du Raynier, seigneur de Dorée à Parçay-sur-Vienne.
- Jeanne Du Raynier, qui épousa en 1544 Gabriel de Razilly (mort en 1579).
- Perrine Du Raynier, qui fut l’épouse, en 1575, de François de Menou (mort en 1604).
François Du Raynier fut le père de Lancelot II (mort en 1607), lui-même père de Dimanche II (né vers 1580), dont la fille, Marguerite (1610/1664) épousa Louis II de Tusseau (1610/1684), cité comme seigneur du fief en 1642.
Gabriel Du Raynier fut le père de Lancelone, qui fut mariée en 1575 à Jacques de Larçay (mort vers 1630), seigneur de Larçay et qui fut la mère de Françoise de Larçay, épouse, en 1605 de Louis Voyer de Paulmy (1581/1651) (voir aussi Paulmy et Trogues).
Aux 17ème et 18ème siècles, le fief appartint à la famille Odart (voir Rilly-sur-Vienne) : Charles Odart (né en 1647), seigneur de La Fuye, cité en 1666, fut le père de Claude Henri (1690/1754), lui-même père d’un autre Claude Henri (1728/1801), dit de Rilly, cité en 1770, époux de Jeanne Amable Chabert de Prailles (1749/1803),
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098277
« Le donjon est une importante construction polygonale arrondie au nord, carrée au sud, dont le couronnement en crénelage a été remplacé par une toiture de tuiles canal sans supprimer les mâchicoulis. Il se compose de trois pièces superposées, toutes trois avec cheminées à hotte et un voûtement différent. De grandes ouvertures à meneaux éclairent les deux pièces supérieures. Un escalier à vis est incorporé à l'ouest du donjon. Le logis contigu peut dater de la fin du 15e siècle. Les fenêtres à meneaux possèdent encore leurs volets d'époque avec panneaux à serviettes. »
Article https://lieux-culture-france.fr/etablissement/37268/PA00098277/
« Le Château de La Tour-du-Raynier est un monument emblématique de l'histoire française. Son histoire remonte au Moyen Âge, et il a traversé de nombreuses époques, témoignant ainsi des différentes influences architecturales et des événements marquants qui ont façonné la région.
Le château a été construit au XIIe siècle, à l'époque où les seigneurs locaux cherchaient à renforcer leur pouvoir et leur prestige. Il était initialement une forteresse défensive, érigée sur une colline stratégique pour protéger la région des invasions ennemies. Au fil des siècles, le château a été agrandi et rénové à plusieurs reprises, reflétant ainsi les évolutions de l'architecture militaire et résidentielle.
Au XIVe siècle, le château est passé entre les mains de la famille de La Tour-du-Raynier, qui lui a donné son nom. Cette famille noble a joué un rôle important dans la région et a contribué à l'embellissement du château. Des tours ont été ajoutées, ainsi que des éléments de style gothique, donnant au château son allure majestueuse.
Au cours de la Renaissance, le château a été transformé en une résidence plus confortable, avec l'ajout de jardins à la française et de salles d'apparat. Il est devenu un lieu de rencontre pour les élites locales, accueillant des fêtes somptueuses et des événements culturels.
Pendant la Révolution française, le château a été confisqué par l'État et utilisé comme caserne militaire. Il a subi des dommages importants lors de cette période troublée, avec la destruction de certaines parties du bâtiment et la dispersion de ses collections d'art.
Au XIXe siècle, le château a été racheté par une famille noble [la famille de Monteynard, je pense (voir Histoire moderne et contemporaine)] qui a entrepris sa restauration. Des travaux de rénovation ont été entrepris pour redonner au château son allure d'antan, en préservant autant que possible les éléments architecturaux d'origine.
Aujourd'hui, le Château de La Tour-du-Raynier est ouvert au public et constitue un témoignage précieux de l'histoire de la région. Les visiteurs peuvent admirer ses tours imposantes, ses jardins soigneusement entretenus et ses salles richement décorées. Des expositions et des événements culturels y sont régulièrement organisés, permettant ainsi aux visiteurs de plonger dans l'histoire fascinante de ce monument.
Le Château de La Tour-du-Raynier est un véritable joyau architectural, qui incarne à la fois la puissance militaire du Moyen Âge, l'élégance de la Renaissance et le charme intemporel de la noblesse française. Il est un témoignage vivant de l'histoire de Verneuil-le-Château et de la région environnante, et continue d'inspirer et d'émerveiller les visiteurs venus du monde entier. »
Chambres d’hôtes : voir https://www.chambres-hotes.fr/chambres-hotes_chambre-d-hotes-a-la-tour-du-raygnier_verneuil-le-chateau_68904.htm