Villandry
Le nom de cette commune, appelée Colombiers au moyen-âge et située, au sud-ouest de Tours, entre la Loire et le Cher apparaît en 852, dans les Actes de Charles II le Chauve* (roi des Francs de 843 à 877), sous la forme Colombarium (endroit où l’on élève des pigeons) puis au 11ème siècle, sous la forme Villa quae vocatur Colombarius, c’est-à-dire « domaine appelé Colombier » ; il existe encore, au nord du bourg actuel, sur la rive droite du Cher, un lieu-dit nommé Le Colombier, près duquel on trouve aussi, les toponymes Le Port et Fonché (voir ci-après), ce qui laisse supposer que l’agglomération a pris naissance sur cette rive droite, accessible aujourd’hui par un pont se trouvant à Savonnières. Quant au toponyme Villandry (domaine du germain Landericus), célèbre aujourd’hui par son château et ses jardins à la française, il n’apparaît qu’au 17ème siècle (voir ci-après).
Histoire
Histoire préhistorique, ancienne, moderne et contemporaine :
Des silex polis du néolithique ont été découverts au-dessous du côteau de Munat (au sud-ouest du bourg), toponyme signifiant « les terres du germain Mune ».
Un grand menhir, haut de 3,65 m., appelé La Pierre-aux-Joncs, connu aussi sous les noms de Pierre-des-Géants ou Pierre-aux-Géants, est situé au sud-est du Bas-Munat, à l’entrée nord du Bois-Lureaux. Selon une légende locale, il continuerait à pousser.
Un autre menhir, renversé et signalé en 1855 puis détruit vers 1890, se trouvait à 5 m. à l’est de La Pierre-aux-Joncs, ce qui peut laisser supposer qu’il s’agissait en fait de deux piliers d’un très grand dolmen*.
En 1189, la « Paix de Colombiers » fut signée dans le château, qui appartenait alors à Hugues II d’Amboise (voir l’histoire du fief, ci-dessous) entre le roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt (1133/1189), également comte d’Anjou et du Maine, duc d’Aquitaine et de Normandie, et le roi de France, Philippe II Auguste (1165/1223), roi de 1180 à sa mort. Henri II Plantagenêt était alors mourant (la paix fut signée le 4 juillet et Henri II mourut le 6 juillet à Chinon) et par ce traité, il céda la plus grande part de ses possessions continentales à Philippe Auguste.
En 1559, le curé de la paroisse était Charles de Ronsard, frère du poète Pierre de Ronsard, abbé de Bois-Aubry à Luzé en 1544.
La commune, comme toutes celles de la vallée du Cher et de la Loire, fut toujours (et est toujours) affectée par les crues de ces deux fleuves. Après la grande crue de 1150, Henri II Plantagenêt fit élever les premières « turcies » (digues formées de bois et de terre) le long de la Loire. En 1573, le roi Charles IX, roi de 1560 à sa mort en 1574, créa le service des turcies et levées, lesquelles furent développées par Colbert (1619/1683), au 17ème siècle.
Mais, dans la nuit du 3 au 4 juin 1856, une crue* très importante entraîna une rupture des digues et une inondation catastrophique, qui affecta notamment Savonnières et Villandry, sur la rive gauche de la Loire ainsi que La Chapelle-sur-Loire, sur la rive droite, où l’eau monta de 7 m.
Au 19ème siècle, il y avait trois bacs* dans cette commune : un sur la Loire, entre Cinq-Mars-la-Pile et Villandry ainsi que deux sur le Cher : un entre le bourg, sur la rive gauche et la rive droite et un au confluent de cette rivière avec la Loire, dit le Bec-du-Cher.
À Villandry, la levée de la rive gauche du Cher est recouverte par une ancienne route, en prolongement de l’allée Colman Carvallo.
Histoire du fief :
Le premier seigneur connu de cette châtellenie, qui relevait du château de Tours fut, en 1080, Geoffroy Le Roux, dit de Colombiers, également seigneur de Cravant-les-Coteaux, dont la fille, Lisoye épousa Hugues II d’Amboise (1135/1210).
Geoffroy Le Roux fut sans doute le père d’Auger de Colombiers, cité en 1094 comme seigneur de Savonnières et de Villandry et le fief resta dans cette famille jusqu’au début du 13ème siècle, époque, où il fut cédé à Philibert Savary (1125/1206), également seigneur de Montbazon.
La famille Savary garda ce fief jusqu’au mariage, en 1372, de Jeanne Savary (1354//1395), fille de Renaud Savary, cité en 1350, descendant de Philibert, avec Guillaume II de Craon (1342/1410), chambellan de Charles VI (roi de 1380 à sa mort en 1422), seigneur de Ferrière-Larçon, Nouâtre, Sainte-Maure et Verneuil-sur-Indre.
Ces derniers furent les parents de :
- Guillaume III de Craon, mort en 1396.
- Jean de Craon, mort à Azincourt* en 1415.
- Marguerite de Craon (née en 1370), qui épousa Guy VIII de La Rochefoucault, cité comme seigneur de Colombiers en 1419.
- Marie de Craon (1375/1420), qui épousa en 1415 Louis I Chabot (mort en 1422) et qui fut la mère de Thibaut IV Chabot, mort en 1429 à la bataille de Patay*, cité comme seigneur en 1422, qui vendit le fief, en 1423, à Jean Mallet de Graville.
Après avoir eu plusieurs propriétaires, le fief fut acheté, en 1533, par Jean Le Breton (1490/1542), ministre des finances de François 1er, déjà propriétaire depuis 1532 du fief de Savonnières ; ce dernier fit démolir la vieille forteresse de Colombiers pour édifier un nouveau château, qui prit ensuite (en 1639) le nom de Villandry, du fait que le fils de Jean, Balthazar I Le Breton, fut fait marquis de Villandry en 1619, par Louis XIII, dont il était le contrôleur général des finances.
L’arrière-petit-fils de Balthazar I, Balthazar IV Léonard (né vers 1650), fut le père d’Henriette Marguerite Le Breton (1689/1721), qui épousa en 1713 Louis François d’Aubigné (mort en 1746), gouverneur de Saumur, dont le fils, Louis Henri d’Aubigné, vendit le fief, en 1754, à Michel Ange de Castellane (1703/1782), ambassadeur de France auprès de la Sublime Porte, également seigneur de Lémeré et de Savonnières. Le fils de ce dernier, Esprit François de Castellane (1730/1799), maréchal de camp, fut le dernier seigneur de Savonnières et de Villandry en 1789.
À voir dans le bourg
Église Saint-Étienne (rue de la Mairie) :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-%C3%89tienne_de_Villandry
« La première chapelle dite de Saint Roch daterait du Ve siècle (elle fut détruite vers 1844). Elle est construite à mi-hauteur du coteau, se situe à plus de 300 m du château et s’éloigne de la plaine alluviale du Cher, en dehors de tout risque d’inondation.
Une chapelle rectangulaire de 9 m sur 18 est édifiée au XIe siècle. À la fin du XIIe sont ajoutés le transept et le chœur. La chapelle originelle devient alors la nef de la nouvelle église.
Une large fenêtre gothique est construite grâce à Jean le Breton [voir Histoire du fief] en 1532.
En 1828, Stéphanie Oudinot, épouse du baron Georges Tom Hainguenot offre un orgue de tribune, les vitraux du chœur, les autels et deux cloches. [Concernant ces personnes ainsi que la relique de Sainte Victoire, donnée à l’église en 1849, voir le château, ci-après].
Dans l'absidiole nord : Vitrail de 1543 (Résurrection et Jugement dernier en partie haute et le bas représente Anne Gédouin devant Ste-Anne, épouse de Jean Le Breton décédé en 1542 et donc non représenté) — les autres vitraux, remplacés à la suite des dégâts de la guerre en 1944, ont été posés en 1951 par le Maître verrier parisien Max Ingrand [1908/1969] - Le sacré-cœur, St-Etienne et le bienheureux Pierre Ploquin [Pierre Ploquin (1762/1792), né à Villandry, curé de Druye] et dans la fenêtre géminée : La Vierge triomphante portée par deux anges" en partie haute [sur les vitraux, voir le dossier ci-dessous].
Dans le transept nord : tableau XVII - Descente de Croix.
Dans le transept sud : une statue en céramique (environ 1890) de Ste-Marie Madelaine ou peut-être Ste-Philomène (restaurée en 2009 par Cécile Rolland, restauratrice à Montlouis) [sur Sainte Philomène, voir église de Veigné].
Dans la Nef : Un chemin de croix, offert par Mme Hainguerlot [Stéphanie Oudinot] en 1887.
Dans le chœur :
- Une chaise haute à baldaquin du XVIᵉ finement sculptée, côté nord.
- Le vitrail de St-Louis, restauré en 2019, il provient de la verrière sud du transept et été heureusement déjà déposé en 1944).
- Côté sud et au fond, la stalle en chêne, copie de celle de la cathédrale de Tours, anciennement installée dans la croisée du transept.
Sur la tribune : un orgue installé en 1868 [offert par Stéphanie Oudinot]. ; il a été construit par le curé Archambault de Pont de Ruan (1ère Installation dans l'église en 1859)
Dans la croisée du transept : la coupole remarquable par sa taille (6m), une rareté architecturale en Touraine, et de magnifiques chapiteaux décorés du XIIᵉ.
Il existe 2 Cryptes :
- Une dans le transept sud, dit des seigneurs de Villandry, qui fut ouverte pour la dernière fois le 15 mars 1936 afin d'y déposer le cercueil de M. Joachim Carvallo [voir le château, ci-après].
- Une autre, sous l'emplacement de la chapelle St-Roch (désaffectée en 1790 et détruite vers 1844), au nord de l'église, et qui a servi de cave après la révolution.
Sur la droite du portail, à l’entrée, se trouve un ambon du XIIᵉ [formé d’une pierre plate soutenue par 2 petites colonnes, avec trois marches] où étaient faites les annonces publiques au Moyen Âge. »
Les verrières : dossier rédigé par Olivier Geneste (historien d’art, né en 1978) : voir https://patrimoine.centre-valdeloire.fr/gertrude-diffusion/dossier/villandry-eglise-saint-etienne-verrieres/4a8f2bf4-09eb-4469-84a0-bfbf011fc6e6
« De la vitrerie ancienne, subsiste la verrière de la baie 3 (absidiole nord), datée de 1543 et offerte par Anne Gédouin, épouse de Jean Le Breton, seigneur de Villandry mort l'année précédente. Figurant le Jugement Dernier, elle montre également une Vierge de Pitié devant laquelle est agenouillée la donatrice, présentée par sa patronne, sainte Anne. L'œuvre, classée MH en 1913, a été restaurée en 1904 par Lux Fournier [1868/1962], puis en 1950 par Max Ingrand [1908/1969], à la suite de dommages subis lors de la Seconde Guerre mondiale.
Toujours en 1950, Max Ingrand réalise quatre nouvelles verrières. Dans l'abside principale (baies 0, 1 et 2), le Sacré-Cœur de Jésus est entouré du martyre de saint Étienne, patron de la paroisse, mis en parallèle avec celui du bienheureux Pierre Ploquin [1762/1792], curé de la paroisse voisine de Druye et natif de Villandry, mort à Paris lors du massacre de la prison des Carmes (septembre 1792). Max Ingrand réalise également l'Assomption de l'absidiole sud (baie 4).
Dans la chapelle sud, deux verrières du 19e siècle font mémoire de la famille Hainguerlot, propriétaire du château de Villandry entre 1814 et 1897. Dans la baie 10, la verrière représentant saint Pierre évoque Pierre-Laurent Hainguerlot (1767-1841), conseiller général d'Indre-et-Loire. Elle a été offerte par sa fille Rose-Paméla Hainguerlot (1802-1881), épouse d'Alphée Bourdon de Vatry [1793/1871], député de la Meurthe.
La seconde verrière de la chapelle sud (baie 8), montre Mme Hainguerlot en prière devant la Vierge. Il s'agit de Stéphanie Oudinot (1808-1893), belle-fille de Pierre-Laurent Hainguerlot et fille du maréchal d'Empire et pair de France Nicolas-Charles Oudinot, duc de Reggio. Signée Fournier et Clément à Tours [Armand Clément (1840/1895) voir aussi maitres-verriers tourangeaux*], cette verrière est antérieure à la séparation des deux peintres-verriers, en 1878, et a donc été réalisée du vivant de Stéphanie Hainguerlot. Celle-ci est présentée par saint Étienne, son saint patron comme celui de la paroisse. A l'arrière-plan, sont représentés l'église et le château de Villandry.
La Prévôté : maison du 15ème siècle, qui était le siège d’un fief.
Le château (entrée est du bourg)
Extraits de l’article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Villandry
« L'arrivée du comte Michel Ange de Castellane [voir Histoire du fief, ci-dessus] opère dans l'architecture du château, des modifications initiées par la construction de grands communs symétriques surmontés de combles « la Mansart » de part et d'autre de l’avant-cour.
En 1791 le comte de Castellane se retirant à Paris, vendit pour 850 000 livres le château meublé à François Chénais [1742/1810]. Ce négrier nantais avait fait fortune dans les plantations de café de Saint-Domingue, où il possédait 400 esclaves noirs ; époux de la riche créole Elisabeth Pondary, il jouissait d'un revenu de plus de 1 200 000 livres. Lorsqu'en 1792 survint la rébellion de Toussaint Louverture [1743/1803] suivi de l'invasion espagnole de la colonie, le chaos s'installa progressivement sur l'île provoquant la ruine de ses affaires, sans pour autant toucher ses avoirs français.
Se retirant à Tours, le châtelain souhaite désormais se séparer de l'ensemble du domaine. La mise en vente s'avérant infructueuse, il finit par proposer la propriété au richissime financier Gabriel Julien Ouvrard [1770/1846]. Le financier obtint finalement le domaine pour 350 000 francs, soit le tiers de sa valeur. Dans le but de tirer un maximum de profit de la propriété, une partie des jardins et de la forêt sont alors sacrifiés.
Arrêté pour fraude en 1800, le financier traverse alors une période de difficultés financières et ne peut plus régler le prix d’acquisition du château. C'est à cette époque que François Chénais, digne par sa ladrerie d'être le modèle du Père Goriot [de Balzac], remarie sa fille [Élisabeth Chénais (1781/1820)] récemment divorcée, au général Paul Thiébault [1769/1846].
Finalement Napoléon Ier paya les dettes d'Ouvrard, en 1807, en s'adjugeant Villandry pour le donner à son frère cadet Jérôme [(1784/1860) voir Albert Philippon (1896/1970) : Jérôme Bonaparte, propriétaire des châteaux de Stains et de Villandry, in BSAT 34, 1965 (pages 261/271].
À cette époque, le domaine en partie restauré, retrouve une certaine splendeur et les intérieurs sont modernisés par une politique d’ameublement à caractère somptueux réalisé en grande partie par le célèbre ébéniste Jacob-Desmalter [Georges Jacon-Desmalter (1770/1841)]. Malgré tout, la propriété est rapidement mise en garantie auprès de la famille Hainguerlot, créancière de Napoléon Ier.
En 1814, la chute de l’Empire met Jérôme Bonaparte en grande difficulté. Le prince se réfugie alors à Wurtemberg, où acculé par les dettes, il se voit contraint de rembourser ses créanciers, en l’occurrence Monsieur Pierre-Laurent Hainguerlot [1767/1841], qui avait largement financé la politique de l’Empereur.
Mais dès son arrivée, ce dernier constate que les coûts d’entretien et de remise en état du jardin à la française sont trop élevés ; le parc est alors transformé en un jardin à l’anglaise ; le château lui-même disparaît au milieu d’une forêt d’arbres et de verdure.
À sa mort en 1841, Pierre-Laurent lègue l'ensemble du domaine à son fils et héritier Georges-Tom Hainguerlot (1795-1868), époux depuis 1828 de Stéphanie Oudinot (1808-1893), fille de l'ancien maréchal d’Empire, Nicolas Oudinot [(1767/1847) voir église ci-dessus].
Alors que l’église Saint-Étienne tombe littéralement en ruine, le général Nicolas Oudinot [Nicolas Charles Oudinot (1791/1863), fils du maréchal] donne à la paroisse, le 27 août 1849, le corps de sainte Marie-Victoire [en fait Sainte Victoire, vierge et martyre, morte en 253] par l'entremise de sa sœur. La relique de cette vierge et martyre avait été extraite d'un cimetière romain par le général lors de l’expédition d’Italie.
En 1856, alors qu'Edouard Hainguerlot (1832-1888) [maire de la commune de 1863 à sa mort], fils de Georges-Tom, se marie avec Alice-Marie Blount (1835-1873), le village et le domaine sont sévèrement touchés par les inondations de la Loire et du Cher [voir Histoire, ci-dessus]. Devenu veuf, Edouard délaisse le domaine au profit de sa sœur Rose Paméla Hainguerlot [Rose Paméla (1802/1881) n’était pas la sœur d’Édouard mais sa tante].
En 1868, à la mort de Georges-Tom Hainguerlot, sa sœur Rose Paméla Hainguerlot (1802-1881) devient la nouvelle propriétaire de Villandry. Elle est depuis 1821 l'épouse du baron Alphée Bourdon de Vatry (1793-1871). Bien qu'attachés au domaine, la mobilité sociale du couple, dont les affaires imposent une vie plus citadine à proximité immédiate de la capitale, les amène à délaisser le château de Villandry, jugé trop dispendieux et trop provincial.
À la mort de son époux, Rose Paméla légua sa propriété à son neveu Alfred Hainguerlot [(1839/1907) voir Pouillé à Charentilly] (1870-1914).
À la fin de l'année 1900, le domaine de Villandry est finalement acquis par le professeur de physique et pharmacien Pierre François Le Roux [1832/1906], alors âgé de 70 ans. Mais rapidement, celui-ci, se rendant compte que son projet d'usine de produits pharmaceutiques grâce aux chutes d'eau ne lui aurait pas suffisamment rapporté pour entretenir Villandry, remit le château en vente par trois fois, à 160 000, 140 000 et enfin à 120 000 francs. Faute d'un entretien suffisant, le domaine ne cesse inexorablement de se dégrader et son état devient si alarmant qu'il se voit menacé de démolition.
Alors qu'il est menacé de démolition, le château est finalement acheté fin 1906 par le docteur Joachim Carvallo [1869/1936] et son épouse Ann Coleman [(1875/1940), fille du maître de forges Georges Dawson Coleman (1825/1878)], richissime héritière de grands sidérurgistes américains, arrière-grands-parents des actuels propriétaires.
Né en Espagne, Joachim s'était fait connaître pour les recherches avancées sur la physiologie de la digestion, qu'il menait auprès du professeur Charles Richet [(1850/1935) prix Nobel de médecine en 1913]. Contre toute attente, le médecin décide d'abandonner sa brillante carrière scientifique pour consacrer l'essentiel de son temps et de son argent à remettre le domaine dans son état d'origine, celui de la Renaissance. Il fait en particulier reconstituer les jardins entre 1908 et 1916, en s'appuyant sur les planches et textes anciens de l'architecte Jacques Androuet du Cerceau [(1515/1585), plus célèbre pour ses gravures que pour ses constructions], traitant d'un jardin de la Renaissance typique du XVIe siècle.
Avec l’aide d’une équipe de 100 maçons, Joachim Carvallo redonne aux façades leur beauté de la Renaissance, tout en recréant, en pleine harmonie avec l'architecture du palais, les jardins que nous voyons aujourd'hui.
Joachim Carvallo voue le reste de sa vie à la restauration de Villandry et repose depuis le 15 mars 1936 dans le caveau seigneurial de l’église Saint-Étienne »
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098286
« S'inspirant des textes anciens, Carvallo a fait restaurer les jardins du château, une restitution conjecturale d'un jardin à la française du 16e siècle qui s'accorde avec les bâtiments. Ces jardins sont divisés en trois étages, avec un potager en bas, un jardin d'ornement constitué de broderies de buis taillés et une terrasse supérieure comportant un jardin d'eau avec cascades et charmilles. Les fontaines et tonnelles du jardin ont été restaurées à partir de 1994. »
Voir aussi https://www.chateauvillandry.fr/
Le château appartient actuellement à Henri Carvallo (né en 1965), fils de Robert Carvallo (1937/1997), dont le père, François Carvallo (1904/1975), était lui-même le fils de Joachim. Notons qu’un autre fils de Joachim, Édouard Carvallo (1911/1945), alias Martin dans la Résistance, mourut en déportation le 15 avril 1945.
À voir en dehors du bourg
Fonché ou Foncher (au nord, sur la rive gauche du Cher, route de Berthenay) :
Le fief, cité en 908 sous la forme Fons Chari ou Fontaine du Cher et relevant de l’abbaye de Marmoutier, appartenait aux seigneurs de Colombiers.
Le manoir fut vendu en 1791 comme bien national à Emmanuel Yves Bersole, directeur de la poste aux lettres de Brest, qui le revendit en 1805 à Marie Élisabeth Bernard de Civrieux (1780/1827), qui avait épousé en 1803 le banquier Marc Antoine Grégoire Michel (1771/1852). Celle-ci le revendit en 1813 à César Joseph Idlinger, lequel l’échangea l’année suivante avec Pierre Laurent Hainguerlot (voir le château, ci-dessus).
En 1908, Georges Hainguerlot (1870/1914), arrière-petit-fils de Pierre Laurent céda le manoir à M. et Mme Lepert.
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098288
« Manoir présentant le type d'une construction fréquente en Touraine : simple corps de logis entre deux hauts pignons, dont l'escalier à vis de pierre est situé dans une tourelle. A l'intérieur, cheminée du 16e siècle. La façade sud a été enterrée d'un étage au 19e siècle, lors de la surélévation de la levée du Cher. La pièce primitivement au rez-de-chaussée est alors passée au sous-sol, et la fenêtre à meneau de la grande salle qui était au premier, a été coupée en porte-fenêtre. »
Beaucoup d’informations, dont les sources sont incertaines, circulent à propos de ce manoir ; il y aurait eu là un temple gallo-romain dédié à Mercure, puis une pêcherie (en 1032), puis un prieuré de l’abbaye de Marmoutier. Un manoir y aurait été construit au 14ème siècle ; détruit partiellement au cours des guerres de religion, il aurait été reconstruit au 17ème.
Ce manoir appartient actuellement (2024) à Mme Nathalie Salles, fille de Michel et Marie-Françoise Salles, qui l’ont acheté en 1963 et qui y ont aménagé des chambres d’hôtes : voir https://www.touraineloirevalley.com/chambres-dhotes/manoir-de-foncher-villandry/
La Bernaquerie (au sud, rue de la Bernaquerie) :
La propriété a conservé un ancien pigeonnier, qui a perdu son toit mais qui a gardé ses boulins*.
Gite : voir https://www.villorama.com/ville/villandry/hotel-la-berdaquerie.html