1A. Ponts détruits en 1870 et en 1940 : introduction
Il est frappant de constater la similitude de la situation de la Touraine pendant la guerre franco-prussienne de 1870/71 et pendant la première année de la guerre franco-allemande, qui deviendra la Seconde guerre mondiale.
Départ de Gambetta en ballon le 7 octobre 1870 (tableau musée Carnavalet)
Dans les deux cas, le gouvernement se réfugia à Tours puis à Bordeaux. Dans les deux cas, les ennemis envahirent la moitié nord du pays et la défense de la nation fut réorganisée sur la Loire. Dans les deux cas, enfin, cette ligne de défense fut emportée et le sud du département fut occupé.
Après la défaite de Napoléon III à Sedan le 2 septembre 1870 et la proclamation de la République, l’armée prussienne, dirigée par le futur kaiser Guillaume I de Prusse, envahit la France. Prévoyant l’encerclement de Paris et voulant réorganiser la défense du territoire sur la Loire, le gouvernement se replia sur Tours ; le 13 septembre, Adolphe Crémieux, représentant officiel du gouvernement de la Défense Nationale, quitta Paris et s’installa dans l’archevêché de Tours ; le 7 octobre, c’est au tour de Léon Gambetta, ministre de l’intérieur de ce même gouvernement, dont le départ en ballon fait partie de notre imaginaire collectif ; celui harangua la population de Tours depuis le perron de la préfecture mais l'armée de la Loire fut défaite et le gouvernement partit pour Bordeaux le 9 décembre 1870.
Gambetta sur le perron de la préfecture (source Résistance en Touraine)
Les prussiens entrèrent dans Tours le 19 février 1871 et envahirent le sud du département. La panique s’empara des habitants, qui craignaient, à juste titre, les pillages ; c’est ainsi que le 9 mars 1871, au départ des officiers prussiens, qui occupaient le château d’Azay-le-Rideau, Valentine de Chaponay (1839/1924), duchesse de Biencourt, déclara : « Adieux, Messiers, j’espère ne jamais vous revoir. La France avait vu les Goths, les Ostrogoths et les Wisigoths. Il ne lui restait plus qu’à voir les Saligauds ! »
Entrée des prussiens à Tours (collection privée)
L’armistice fut signé le 28 février 1871 ; Paris, encerclé, fut défendue par la Commune de Paris, jusqu’à son écrasement par l’armée versaillaise en mai 1871.
Le même scénario se renouvela en juin 1940 : le gouvernement quitta Paris le 10 juin pour préparer la défense du pays sur la Loire ; le Président de la République, Albert Lebrun, fut hébergé au château de Cangé à Saint-Avertin, le Président du Conseil, Paul Reynaud, dans le château de Chissay-en-Touraine, et le Président de la Chambre des députés, Édouard Herriot, à Montcontour à Vouvray.
Entrée des allemands à Tours en 1940 (photo alamy.com)
Mais, comme on le sait, cette stratégie fit long feu et le 14 juin, ce fut le départ pour Bordeaux. Les allemands entrèrent dans Tours le 21 juin 1940.
Dans le cadre de ce chapitre, nous traiterons les ponts suivants :
- Le pont de Langeais (sur la Loire).
- Le pont de Port-Boulet (sur la Loire).
- Les ponts de Huismes et de Rigny-Ussé (sur l’Indre).
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