Ballan-Miré
Cette commune, située sur la rive gauche du Cher, au sud-ouest de Tours, résulte de la fusion, en 1918, des anciennes communes de Ballan et de Miré.
Le nom de la paroisse de Ballan, apparaît pour la première fois en 590 dans Histoire des Francs de Grégoire de Tours sous la forme Balatedo, venant du gaulois Balatonos, signifiant « domaine agricole (villa rustica) de Balatos » ou du gaulois Balania, signifiant « endroit où poussent les genêts ».
Celui de la paroisse de Miré, venant de Mariacus ou « domaine agricole du Marin », n’apparaît qu’en 1400 dans une charte de l’abbaye de Beaumont-lès-Tours (ancienne abbaye de Tours, disparue à la Révolution).
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Selon Jean-Mary Couderc (1939/2024) (Voir BSAT 40, 1982, pages 89/90), il y avait à Bois-Gibert (au sud-est du bourg) du 1er au 4ème siècle après JC un important domaine, où ont été trouvés une meule ainsi que des fragments de tuiles et de céramiques sigillées ; ce site était relié à une ancienne voie gallo-romaine (voir ci-après) par un chemin pavé de 200 m. de long.
Nicolas Fouillet, ingénieur à l’INRAP, a également découvert en 2001 à La Châtaigneraie, au sud de bourg, une maison gallo-romaine du 2ème siècle après JC, dont il a fait les plans (voir Atlas Archéologique de Touraine 2014). Une autre existait aux Millery (au nord du bourg), venant de Milleriacus ou « domaine agricole du germain Milhari ».
Maison gallo-romaine de La Châtaigneraie (plan Nicolas Fouillet)
Une importante voie gauloise puis gallo-romaine qui allait d’Espagne vers la Gaule du nord en passant par Bordeaux (Burdigala), Saintes (Mediolanum Santonum : Le Milieu de la Plaine des Santons) et Poitiers (Limonum), traversait le territoire de l’ancienne commune de Ballan. Une portion pavée de cette voie peut encore être vue, entre Le Bois-de-La-Motte (commune de Ballan-Miré) et Le Bois-de-La-Petite-Pépinière (commune de Joué-lès-Tours) (voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/voies-du-sud-vers-le-nord-7-1-7-2-7-3-7-4-et-7-5 ). Sur la Carte de Cassini, ce chemin porte le nom de Route de Chinon et passe entre le Bois de Ballan et la Petenière. À la sortie du bois, une bifurcation permettait soit d’aller vers le château de La Carte et Fondettes ; c’était la voie principale à l’époque gauloise, soit, en traversant Les Landes-de-Charlemagne, de rejoindre Caesarodunum (voie préférée à l’époque gallo-romaine).
Ancienne voie en 1980 dans le Bois de La Petite-Pépinière (photo M. Moreau)
Histoire du fief de Ballan :
Après avoir appartenu à la famille de Rillé, le fief fut acheté en 1496 par le célèbre Jacques I de Beaune (1465/1527), dit Le pendu de Montfaucon (voir Semblançay), fils de Jean Fournier, dit de Beaune (mort en 1489), argentier des rois Louis XI et Charles VIII, maire de Tours en 1471/72, et de Jeanne Binet, marié vers 1481 avec Jeanne Ruzé, fille de Jean Ruzé, maire de Tours en 1463/64. Voir aussi église Saint-Venant, ci-après.
Jacques de Beaune et Jeanne Ruzé
Le fief passa ensuite à Guillaume de Beaune, fils de Jacques I, puis à Jacques III de Beaune (1520/1579), fils de Guillaume, marié en 1550 avec Gabrielle de Sade, fille de Guillaume de Sade, coseigneur de Mazan. En 1562, le fief et le bourg de Ballan furent dévastés par une troupe de protestants dirigée par Nicolas Desplayes, receveur général du taillon (supplément ajouté à la taille en 1549) à Tours. 200 personnes auraient alors été massacrées.
Leur fille, Charlotte de Beaune (1551/1617), après un premier mariage et après avoir eu une fille avec le futur Henri IV, épousa en 1584 François II de La Trémoille (1560/1606), marquis de Noirmoutier, lointain descendant de Louis I de La Trémoille (1431/1483), baron de L’Île-Bouchard.
Leur fils, un autre Louis I de La Trémoille (1586/1613), lieutenant-général du Poitou, épousa en 1610 Lucrèce Bouhier (1596/1666) et leur fils, Louis II de La Trémoille (1612/1666) épousa en 1640 Renée Julie Aubery (1618/1679).
À la fin du 17ème siècle, le seigneur du fief, également seigneur de La Carte et du Grand-Moulin (voir ci-après), fut Pierre Bernin (mort en 1695) conseiller et aumônier du roi, trésorier de l’abbaye Saint-Martin, président au Présidial de Tours. Le seigneur suivant fut son neveu, Louis I Bernin de Valentinay (1627/1709) ; seigneur d’Ussé et de Vouvray, Receveur Général des finances de Tours époux de Catherine Coudreau (1638/1713), fille d’André Coudreau (1605/1652), seigneur de Planchoury (commune de Saint-Michel-sur-Loire), grand prévôt de Touraine, maire de Tours en 1651/52, puis leur fils Louis II Bernin de Valentinay (1663/1740), Contrôleur Général des finances de Louis XIV, qui épousa en 1691 Jeanne Françoise Le Prestre de Vauban (1678/1713), seconde fille de Vauban (Sébastien Le Prestre de Vauban) (1633/1707).
En 1743, le fief est acheté par Charles Armand L’Escalopier de Nourar (1709/1779), maître des requêtes et auteur d’ouvrages juridiques, puis en 1760 par l’historien Louis Georges de Bréquigny (1714/1795), membre de l’Académie Française. Le dernier seigneur du fief fut Pierre Taschereau des Pictières (1718/1795), capitaine de hussards, grand maître de l’artillerie royale, qui avait épousé en 1762 Charlotte de Bréquigny (1735/1807), fille de Louis Georges.
Histoire contemporaine :
Il y avait, au 19ème siècle, deux bacs sur le Cher (voir https://turonensis.fr/categories/passages-eau-indre-et-loire/les-passages-sur-le-cher-liste ) :
Celui dit de Port-Cordon, existant déjà sous l’ancien régime, se trouvait entre Le Petit-Port-Cordon (commune de Ballan-Miré, rive gauche) et Port-Cordon (commune de La Riche, rive droite).
Le Grand-Moulin : cadastre napoléonien (annotations PMD)
Celui dit du Grand-Moulin, situé entre le Grand-Moulin de Ballan-Miré (voir ci-après) et un lieu-dit appelé le Grand-Moulin à Saint-Genouph (rive droite), fonctionna jusqu’en 1924.
À voir dans le bourg
L’église Saint-Venant (12 place du 11 novembre), abbé de Saint-Martin de Tours : selon la tradition, Saint Perpet fit construite une première église, à la fin du 5ème siècle, à l’emplacement de l’église actuelle, qui, elle, date du 12ème siècle ; elle fut agrandie au 13ème siècle, avec un portail roman et un clocher carré, épaulé par une tour de défense au nord-ouest. Une chapelle latérale, ajoutée au sud au 15ème siècle, sert maintenant de transept.
Église Saint-Venan (photo PMD déc. 2024)
En 1516, Jacques I de Beaune (voir Histoire) fit agrandir et modifier l’église en surélevant les voutes et en faisant construire le chœur avec une grande verrière centrale, ainsi que les absides, percées fenêtres gothiques.
Le clocher, détruit par les intempéries au 19ème siècle et reconstruit en 1979, renferme encore les anciennes cloches, du 17ème.
L’intérieur de cette église contient de nombreuses œuvres d’art ; on peut voir notamment :
Au centre du chœur, un vitrail de 1516 figurant La Crucifixion sur laquelle Jacques de Beaune (en bas à gauche en manteau violet) et son épouse, Jeanne Ruzé (à droite), sont représentés (photo PMD ci-dessous, décembre 2024)
Dans le transept nord, une statue du 15ème siècle de Sainte Catherine d’Alexandrie, tenant une épée dans une main et la palme du martyre dans l’autre, attribuée à Michel Colombe (photo PMD ci-contre, décembre 2024).
Dans les baies de l’abside plusieurs vitraux du 16ème siècle, réalisés sans doute d’après les cartons du peintre tourangeau Jean Poyer, dont Saint Michel terrassant le démon ainsi que La Vierge à l’enfant et Saint Jacques le Majeur. Également dans les baies de l’abside, quatre vitraux modernes, réalisés en 1954 par Max Ingrand.
Dans les chapelles latérales, deux tableaux de Simon Langlois (2ème moitié du 19ème siècle) : La consommation du sacrifice sur la croix et La présentation de Jésus au temple. Dans la chapelle Sainte-Rose et dans le chœur, deux tableaux du peintre local Jean Abadie (1921/2010) : Saint Martin partageant son manteau et La Nativité.
Sur les vitraux voir https://patrimoine.centre-valdeloire.fr/gertrude-diffusion/dossier/IM370033
Parc de Beaune (à côté de l’église, au sud) : dans cet agréable parc, se trouvent :
L'ancienne prison, petit édifice de 12 m², construit en brique et pierre en 1858.
Deux lavoirs couverts installés en 1865 et restaurés en 1980, qui sont alimentés par une source, donnant aussi son eau à l’étang de Beaune, nettoyé et remis en eau en 2018.
Deux arbres remarquables : un séquoia géant (diamètre 6,75 m. hauteur 30 m.) planté en 1870 et un platane à feuilles d’érable (diamètre 4,70 m. hauteur 25 m.).
Parc de Beaune (photo PMD déc. 2024)
Au-dessus du parc, à gauche, se dresse une grande maison, qui a servi de presbytère à partir de 1905 et qui est maintenant un élément de l’EHPAD voisin ; celle-ci a pris la place de l’ancien hôpital de La Fosse Morin, appelé Fondation Dalloz au 19ème siècle (voir Bois-Renault, ci-après), lequel a lui-même été construit sur une construction du moyen-âge, dont il reste, dit-on, quelques vestiges.
La Pasqueraie (dans le bourg, au nord-est) : ce domaine appartenait en 1631 à Alexandre Soulet (1585/1648), magistrat au Présidial de Tours, qui mourut à la Chartreuse du Liget (Chemillé-sur-Indrois), où il était devenu moine. Le dernier seigneur fut Alexis Auguste Duveau (1732/1813), trésorier général de France à Tours (voir Paradis à La Croix-en-Touraine et Le Breuil à Mazières de Touraine). Une partie des communs date du 17ème siècle. Situé au fond d’un parc, ce manoir privé n’est pas visible.
La Fosse-Morin (dans le bourg, au sud-est) : grand logis du 17ème ou du 18ème siècle, avec au sud-ouest une niche abritant un puits et à l’est un bel escalier à balustres à double poire du 17ème siècle. Ce manoir a été édifié à la place d'une ancienne bâtisse médiévale. Il resterait de cette lointaine époque un escalier et une cave voutée, sous l'actuel édifice. Le corps de logis, de forme rectangulaire est disposé sur deux étages plus les combles. De grandes travées de fenêtres éclairent l'intérieur de la bâtisse et rajoutent au cachet de cette demeure. La façade principale du corps de logis abrite un ancien pigeonnier médiéval. Grand parc arboré.
À voir au nord
La Commanderie (près du bourg, au nord) : cette commanderie, fondée en 1254, fut confiée en 1312, après la suppression de l’ordre du Temple à l'ordre de l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem.
En 1565, le commandeur Jacques Ysoré, fils de Jean Ysoré, seigneur de Fontenay-Ysoré (commune de Saint-Bauld), acheta à son frère, Antoine Ysoré (mort en 1589), prieur de Saint-Bauld puis abbé de l’abbaye de Preuilly, le fief du Puits (commune de Monts) et l’annexa à sa propriété. La Commanderie fut vendue en 1793 comme bien national pour la somme de 50 000 livres.
La Commanderie (photo PMD déc. 2024)
À l’origine, la Commanderie était composée de quatre corps de logis avec une cour intérieure au milieu de laquelle se trouvait un puits. De part et d’autre du corps de logis septentrional se dressaient deux tours : une ronde et une carrée. À côté de la Commanderie il y avait une chapelle, un pavillon, un jardin, un parc, des vergers, des vignes et un étang. Le tout était clos par des murs et des haies.
Le château fut démantelé après la Révolution ; cependant la construction actuelle, du 19ème siècle, conserve des vestiges du 15ème siècle : la tour carrée, un plafond peint, des planchers à caisson (plancher reposant sur des poteaux et non sur des poutres), des cheminées et le pigeonnier cylindrique surmonté d’une toiture à lanternon.
On peut actuellement y louer des chambres d’hôtes. Voir https://domaine-commanderie-ballan.com/fr/
Bon Repos (Chemin de Bon-Repos) : ce manoir du 16ème siècle appartenait alors à la famille Chalopin (voir Bois-Renault ci-après) ; il fut remanié au 17ème ; il comprend aussi un pigeonnier de plan carré sur arcades en plein cintre (exemple unique en Indre-et-Loire).
Le Grand Moulin (sur le Cher) : un premier moulin, appartenant à l’abbaye Saint-Julien de Tours, existait à cet endroit au 12ème siècle. Le moulin actuel, en forme d’arche sur le Cher, fut construit entre 1515 et 1520 par Jacques I de Beaune . Il appartint jusqu’à la Révolution aux seigneurs de Ballan puis à Angélique Taschereau des Pictières, également propriétaire des Granges (voir ci-après), fille de Pierre Taschereau des Pictières, dernier seigneur de Ballan (voir Histoire du fief).
Le Grand-Moulin (photo PMD déc. 2024)
Cette belle construction en pierres de tuffeau, reliée à la rive par une passerelle de bois, était un moulin-pendant, c’est-à-dire un moulin muni d'une grande roue à godets disposée de façon à pouvoir être élevée ou abaissée en fonction du niveau de la rivière.
L’ancien mécanisme en bois, dont il reste des traces, fut remplacé en 1895 par un mécanisme en fonte et acier, en prise directe avec unegrande roue à aube large de 6,30 m. de diamètre, qui pouvait toujours être remontée ou descendue comme dans le passé. Des moteurs auxiliaires furent ajoutés dans les années 1920 pour pallier les variations du débit du fleuve.
Il y avait là un bac au 19ème siècle ; voir https://turonensis.fr/categories/passages-eau-indre-et-loire/les-passages-sur-le-cher-liste
Le moulin devint en 1974 une minoterie moderne, qui fonctionne toujours et qui fournit en farine de nombreuses boulangeries locales.
Rochefuret (nord-est) : la partie centrale de l'édifice, constituant le château primitif fut construite au 17ème siècle pour Nicolas Leroux, maire de Tours en 1638/39, Trésorier de France à Tours et ses initiales figurent sur le fronton. Il fut ensuite agrandi pour Pierre Taschereau des Pictières, dernier seigneur de Ballan (voir Histoire du fief), qui fit figurer sur la façade les symboles de la guerre ainsi que ceux de la paix sur le fronton nord.
Rochefuret (photo PMD déc. 2024))
Le château appartint ensuite, au 19ème siècle, à Narcisse Lesèble, botaniste et président du Comice horticole de Tours. Acheté en 1930 par Toussaint Régis de Chazal (1854/1935), il passa ensuite à sa fille Olga de Chazal (1894/1974), mariée en 1913 à Daniel Bourdon de Nanclas (1884/1946), puis à leur fille Claire Bourdon de Nanclas (née en 1918), mariée en 1942 au comte Robert de Grivel (né en 1918) puis à leur fille Anne de Grivel, mariée au comte Charles Henri de La Poëze d´Harambure, fils de Bertrand Bénigne de La Poëze d´Harambure (1909/2004), propriétaire du château de Neuville-sur-Oise (département du Val d’Oise) et maire de Neuville-sur-Oise de 1959 à 1971, descendant de René Louis Ambroise de La Poëze d’Harambure (voir Yzeures-sur-Creuse).
Les Carnaux (nord-est, rue des Carnaux) : le domaine appartint au protestant Pierre Deodeau (mort en 1633) puis au protestant Charles Verdetti, maître-chirurgien à Luynes, qui avait épousé en 1633, au temple de La Ville-aux-Dames, Suzanne Déodeau, fille de Pierre. À la fin du 18ème siècle, le propriétaire était Pierre Taschereau des Pictières, dernier seigneur de Ballan (voir Histoire du fief). Le château actuel date du 19ème siècle ; une aile mauresque, en brique et pierre, fut ajoutée de 1848 à 1852 par l'architecte A. Boyer pour Charles Alphonse Perrin (né en 1815). Le château fut occupé par les allemands en 1940 et en 1944.
La Fuye (nord-est, route des Vallées) : cet élégant manoir du 17ème siècle fut acheté en 1691 par Julien Souché, marchand maître-ouvrier en soie à Tours ; il passa ensuite à sa fille Anne Souché, épouse de Louis Barbottin, puis à ses neveux, Jacques Étienne de Villiers (1711/1795), juge au Châtelet, et Marc Albert de Villiers (1719/1778), qui étaient les fils de Marc de Villiers (1671/1752), juge au Présidial de Tours, qui avait épousé en 1710 Jeanne Claire Barbottin (morte en 1732), fille de Louis Barbottin. La grange et un autre bâtiment sont plus anciens. On peut y louer des chambres d’hôtes. Voir https://www.lacloseriedelafuye.fr/
Les Granges (nord-est, sur le Cher) : grange, du 16ème siècle, avec une toiture en forme de coque de bateau ; l’analyse des poutres par dendrochronologie* confirme que les arbres ont été coupés au tout début du 16ème. Le domaine appartint en 1730 à Pierre Taschereau des Pictières, père (1685/1762), puis à son fils, prénommé aussi Pierre (1718/1795) (voir Histoire du fief), puis à la fille de ce dernier, Angélique Taschereau des Pictières.
Marque des crues de 1856 et 1866 sur les jambages du portail.
Bois-Renault (nord-ouest) : le premier seigneur connu de ce fief est Nicolas de Troyes (1538/1575), Général des finances de Bretagne, échevin de Tours en 1552, qui hébergea Antoine Macaut (mort vers 1550), secrétaire et valet de chambre de François 1er, humaniste, traducteur d’ouvrages en latin et en grec. Les seigneurs suivants furent Claude de Troyes, fils de Nicolas et de Catherine Testu, Trésorier de Château en 1587 puis Julien Chalopin, receveur des tailles, maire de Tours en 1586/87, époux Geneviève de Troyes, fille de Nicolas, puis Charles Chartier, marié à Bonne Chalopin, fille de Julien.
Le château actuel a été construit dans la seconde moitié du 18ème siècle pour François Cartier, dit Cartier-Rose (1734/1808), fabricant de soieries à Tours, premier officier municipal en 1791 et pour son fils, André Joseph Cartier, dit Cartier fils (1764/1830), qui s’installera à Paris et sera le fournisseur de Napoléon 1er. Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Cartier_de_Saint-Ren%C3%A9.
Il fut acheté en 1869 par Victor Édouard Dalloz (1826/1886), député du Jura de 1852 à 1870, repreneur des éditions juridiques fondées par son père, qui fit aménager le parc par le paysagiste Édouard André.
Dans les années 1950, il abrita les colonies de vacances La Lorraine, fondées par la famille de Wendel.
Il peut aujourd'hui être loué pour des évènements ; voir https://www.abcsalles.com/lieu/chateau-de-bois-renault
À voir à l’ouest
Le Pressoir : colombier-porche à pans de bois recouvert d’un lanternon octogonal coiffé d’ardoises figurant des étoiles, qui sert de porche à une vaste grange.
À voir au sud
La Goupillère : le domaine fut acheté en 1814 par Étienne Gautier (1761/1826), général de brigade et baron d’empire. Sa fille Jeanne Gautier épousa en 1810 Jean François Deligny (1776/1854), inspecteur-adjoint des revues (chargé de l’administration et de la surveillance des troupes). Leur fils, Édouard Jean Deligny (1815/1902), général de division naquit à La Goupillère et racheta le domaine en 1868.
Le manoir, construit au 15ème siècle et restauré au 18ème, s’élève sur 2 étages avec combles et est recouvert d’une toiture d’ardoises à deux pans. Plusieurs lucarnes de toit sculptées sont recouvertes d'un chapeau triangulaire soutenu par des côtés ressemblant à des pilastres, à l'instar des anciens temples de la Grèce antique. Le parc du manoir abrite un ancien puits couvert dont le toit est recouvert d'une magnifique poivrière. Un pigeonnier médiéval serait également visible à proximité du manoir
La Carte (sud-est) : selon une tradition, non démontrée, il y aurait eu là un castrum protégeant la voie gallo-romaine (voir Histoire) et une des « batailles de Poitiers » se serait déroulée aux Landes de Charlemagne (c’est-à-dire ici Charles Martel), où de nombreuses armes maures auraient été trouvées. Voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/voies-du-sud-vers-le-nord-7-1-7-2-7-3-7-4-et-7-5.
Ce fief, dont le nom apparaît en 1233 sous la forme Quarta in parochia de Balan et Joe, appartenait en 1230 au père de Simon de Brion, qui sera pape de 1281 à sa mort en 1285, sous le nom de Martin IV.
Château de La Carte (Photo NR)
Au 15ème siècle, la dame du fief est Antoinette de La Trémoille (née vers 1450), fille de Louis I de La Trémoille (1429/1483), qui avait épousé en 1473 Charles de Husson (1450/1492), comte de Tonnerre et seigneur de Saint-Aignan. C’est elle qui vendit le fief en 1496 à Jacques I de Beaune (voir Histoire du fief), qui fit construire un nouveau château en 1510 à 300 m. à l’ouest de celui de La Vieille-Carte.
La chapelle, restaurée en 1879 dans un style néo-gothique par l’architecte diocésain Gustave Guérin, contient le vitrail de l’Adoration des mages, sur lequel Jacques I de Beaune et son épouse Jeanne Ruzé sont représentés, une Vierge à l'enfant en terre cuite attribuée au sculpteur Michel Colombe (16ème siècle) (photo ci-contre, source Université de Tours) (voir aussi l'église Saint-Venant, ci-dessus pour Michel Colombe) ainsi qu’une fresque du 18ème.
Le château, qui appartenait au 19ème siècle au comte Septime Vallet de Villeneuve (1799/1875), lieutenant de la garde royale, maire de Ballan-Miré, fut vendu à l’État en 1953 par la propriétaire, la chanteuse d’opéra Germaine Lubin (1890/1979), condamnée à 3 ans de prison pour collaboration en 1944. Il peut être visité pendant les Journées du patrimoine.
Beauvais (sud-ouest) : le domaine appartint en 1629 à Thomas Bonneau : il s’agit de Thomas Bonneau père, marchand de soie et maire de Tours en 1604/1605, dont le fils, prénommé également Thomas (1587/1662), secrétaire du roi Louis XIII, deviendra fermier-général des gabelles et propriétaire du château de Valmer (commune de Chançay). Alexandre Simon Le Normand de La Place, lieutenant de police à Tours en 1738 et maître des comptes en 1744 fut le dernier seigneur de Beauvais. En 1845, l'imprimeur tourangeau Alfred Mame (1811/1893) hérita du château ; en 1933, à la suite d'un partage, le château fut attribué à Édouard Vaissier (1840/1934) et les terres à Octave Chauveau, architecte-voyer de Tours et beau-frère d’Alfred Mame.
Le château, édifié au 16ème siècle et restauré au 19ème, présente une façade dont les grandes fenêtres sont encadrées par des pierres de tailles blanches ainsi que de grandes lucarnes aux abords sculptés et un toit avec de grandes cheminées originales surmontées de sortes de crénelages. Il est entouré d'un grand jardin, d'une forêt et d'un étang, le tout en périphérie de la rue qui porte son nom. Ne pas confondre avec le château de Beauvais à Azay-sur-Cher.
La Touche (sud-ouest) : ce château du 18ème siècle fut reconstruit en 1873 par Jean Schlomacher ; en 1971, il fut vendu au Golf de Touraine.
La Touche (site du golf de touraine)
Le Vau (sud-ouest) : le château actuel fut construit au 18ème siècle pour Mathieu Bayeux, dit Bayeux l’aîné (1692/1777), architecte du Pont de Pierre ou Pont Wilson à Tours. Traces d’une ancienne chapelle, rotonde au nord, beaux communs, original cadran solaire du 18ème siècle. On peut y louer des chambres d’hôtes. Voir https://www.chateau-du-vau.com/