Azay-sur-Cher
Le nom de cette commune, qui s’étend sur les deux rives du Cher, au sud-est de Tours, apparaît pour la première fois en 1127 dans une charte du prieuré Saint-Jean-du-Grais (voir ci-après), sous la forme Aziacus, venant soit du gallo-romain Aviaticus ou « domaine d’Avitius », soit du latin aqua (eau).
Plan Mappy
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des silex taillés du paléolithique ont été trouvés au sud du bourg, à La Gitonnière (voir ci-après) et à La Roche-Cave, où l’on a aussi découvert des haches polies néolithiques. D’autres haches de la même époque proviennent des Serrauts (au sud également) et au Fauvin (dans le bourg).
Le toponyme La Pierre, au sud-est du bourg, indique sans doute l’existence à cet endroit d’un mégalithe disparu.
Une hache-marteau de 14,6 cm de longueur trouvée près du hameau de La Fontaine (à 3 km au sud-ouest du bourg).
Hache-marteau des Fontaines (dessin Gérard Cordier BSPF 1957 54 5/6 page 321)
Dans une sépulture de l’âge du bronze, située au Grand-Closeau-des-Rogues (lieu qui n’apparaît pas sur les cartes), il y avait de la céramique et un couteau.
Des enceintes protohistoriques ont été repérées par Jacques Dubois à La Tuilerie (sud du bourg) et dans le Bois-de-La-Duporterie, à cheval sur les communes d’Azay-sur-Cher, Veretz et Larçay. Voir BSAT 39, 1980 (page 390) et 40, 1983 (page 417).
Un site gallo-romain important, situé à La Bodine (nord-est, rive droite), a fourni des fragments de poteries communes et sigillées, de tuiles et de pierres ; des vestiges de murs ont encore été vus en 1976 par l’archéologue Sylvain Livernet (voir ci-après).
D’autres domaines gallo-romains (villae rusticae) existaient vraisemblablement à Leugny (voir ci-après), venant de Lupinacus ou « domaine du Loup », au Marigny (sud du bourg, cité dès 841), venant de Mariniacus ou « domaine du Marin », au Petit Mosny (est-sud-est), venant de Mausonacus ou « domaine du gaulois Mausona » ainsi qu’au Puits d’Arcé (est-sud-est), venant d’Artiacus ou « domaine d’Artius » (voir ci-après pour ces deux derniers toponymes).
L’aqueduc de Fontenay (voir Athée-sur-Cher et Bléré) traversait toute la commune d’est en ouest et était alimenté par plusieurs sources, notamment par la Fontaine-de-La-Gitonnière (voir ci-après), dont le bassin de captage, d’un diamètre de 3 mètres, a été retrouvé en 1938 à 10 m. au sud de l’étang. Trois arcades de cet aqueduc sont encore visibles dans le parc du Château-du-Coteau (voir ci-après).
Carte adueduc de Fontenay (dessin Camille Liot, annotations PMD)
Plusieurs voies gallo-romaines passaient sur le territoire de cette commune (voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/les-voies-longeant-lindre-voies-3-1-et-3-2 et https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/les-voies-de-la-vienne-au-cher-6-1-6-2-et-6-3).
La voie qui longeait la rive droite du Cher n’est pas reprise par l’un des nombreux chemins qui vont d’est en ouest, entre le Cher et Le Filet mais elle a été vue d’avion à plusieurs reprises par Sylvain Livernet et Jacques Dubois. Elle passait à La Bodine (voir ci-dessus) et à La Perrée-du-Roi (Roi venant sans doute du gaulois ritum = gué) ; voir BSAT 38, 1976 (pages 119/122).
Ancienne voie rive droite (Carte Sylvain Livernet BSAT 1976)
Celle qui suivait la rive gauche est sans doute reprise par un chemin qui entre sur Azay-sur-Cher à La Varenne et qui croise La Voie Creuse, ancienne voie gauloise allant du sud vers le nord et déterminant la limite entre Athée-sur-Cher et Azay-sur-Cher ; ce chemin passe ensuite à Leugny, au Château-du-Côteau et, après le Bourg, il entre sur la commune de Veretz au Fourneau.
Une voie venant de Nouâtre, via Truyes, est reprise par un chemin qui arrive au prieuré de Saint-Jean-de-Grais (voir ci-après) mais qui se perd ensuite ; on le retrouve à La Gitonnière, d’où, en suivant la rive droite du Ruisseau-de-La Gitonnière et passant à Roche-Cave (voir ci-dessus), il arrive dans le bourg actuel d’Azay-sur-Cher. Après avoir croisé la voie longeant la rive gauche du Cher, la voie traversait la rivière au moyen d’un gué ou d’un pont et allait jusqu’à La Perrée-du-Roi, où passait la voie qui suivait la rive droite du Cher (voir ci-dessus) et qui permettait d’aller à Caesarodunum (Tours).
Histoire ancienne, moderne et contemporaine :
Le premier seigneur connu du fief d’Azay-sur-Cher fut Guillaume IV Maingot (né vers 1170 et mort peu après 1221), seigneur de Surgères (Charentes Maritimes, aujourd’hui), qui combattit en 1214 à Bouvines à côté de Philippe Auguste. Le fief resta dans cette famille jusqu’à Jean Maingot de Surgères (cité en 1341 et 1386), mort sans enfant. Il passa ensuite à Aymar II de Clermont (né en 1330) qui avait épousé vers 1358 Jeanne Maingot de Surgères (née en 1325), lointaine descendante, en ligne directe, de Guillaume IV. Leur petit-fils, François de Clermont (1415/1480), vendit la seigneurie, en 1460, à Louis XI ; celui-ci la donna en 1477 à l’archevêché de Tours, qui la garda jusqu’en 1790.
Au 14ème siècle, le bourg fut occupé par les troupes anglo-gasconnes puis brûlé, après sa reprise par la garnison française de Tours.
Un bac sur le Cher, qui existait déjà au 18ème siècle, puisqu’il figure sur la carte de Cassini, était situé, en aval du pont actuel, entre La Pêcherie (rue du Vieux-Port), sur la rive gauche, et le Port, sur la rive droite ; indiqué sur le cadastre napoléonien, il mettait en relation la route Bléré-Tours (actuelle D 76) avec la route La Croix-en-Touraine-Tours (actuelle D 140).
Emplacement de l'ancien bac (photo PMD sept. 2024)
En 1800, le propriétaire du château de Beauvais (voir ci-après), le sénateur Dominique Clément de Ris (1750/1827), fut enlevé et séquestré pendant 19 jours, dans le cadre d’une sombre affaire qui visait peut-être à destituer Napoléon, à la veille de la bataille de Marengo ; voir le roman de Balzac, intitulé Une ténébreuse affaire. Dominique Clément de Ris est enterré dans le vieux cimetière d’Azay-sur-Cher. (Voir Ferrière-sur-Beaulieu, Luzillé et Véretz).
Au 19ème siècle, le bac fut remplacé par un pont situé en aval ; celui-ci fut détruit en juin 1940 par l’armée française et le bac reprit probablement du service.
À voir dans et près du bourg
Église Sainte-Marie-Madeleine (Place de l’église) : la partie la plus ancienne est le clocher, du 15ème siècle, qui comporte une chapelle seigneuriale voûtée sur croisée d’ogives. La nef a été reconstruite en 1790 et l’église a été agrandi au 19ème par l’architecte diocésain Gustave Guérin (1814/1881) avec des vitraux de Lucien Léopold Lobin. Le presbytère, du 18ème siècle, communique avec l’église par la sacristie. Voir aussi https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097553.
Église Sainte-Marie-Madeleine (photo PMD sept. 2024)
La voûte du chœur est sculptée des douze apôtres qui reposent sur des chapiteaux ornés d’éléments végétaux. L’autel est sculpté à jour et comporte les armes du chapitre de la collégiale Saint-Martin de Tours, ancien possesseur de l’église jusqu’à la révolution, et celle du Cardinal François Nicolas Morlot (1795/1862), archevêque de Tours de 1842 à 1857, à l’époque de la création du décor. Deux fines crédences complètent le sanctuaire de chaque côté. Deux chapelles latérales sont meublées d’autels et d’éléments décoratifs travaillés. À l’entrée du chœur se dressent sous des dais les statues de Saint Vincent, patron des vignes, et de Saint Jean Baptiste, souvenir du prieuré de Saint-Jean-du-Grais (voir ci-après).
Décor abbé Guillot (photo Isabelle Girard pour pop-culture)
De 1850 à 1887, l’abbé Henri Prosper Guillot (1810/1891), curé de la paroisse, sculpta, en stuc à base de poudre de tuffeau imitant la pierre, un décor néo-gothique dans l’église, qui avait été pillée par les révolutionnaires pendant la Terreur. Devant les fonts baptismaux, un serpent, symbole du péché originel, s’enroule autour de l’arbre de la tentation. La nef et le chœur contiennent la chaire et le chemin de croix, ainsi que le confessionnal, le banc d’œuvre, la porte cierge Pascal, le siège du célébrant et une crédence d’angle.
Le jugement de Salomon (17ème s.) (photo Isabelle Girard pour pop-culture)
Selon Pop-Culture, un tableau du 17ème siècle représentant Le jugement de Salomon et restauré en 2007 par Faddoul Khallouf se trouve dans l’église.
Le portrait de l’abbé Guillot, réalisé en 1874 par Gaston de Lauverjat (1839/1913) (voir le château du Coteau), est conservé, dit-on, dans la sacristie.
Château seigneurial (Place de l’église) : il ne reste de ce château que le donjon, du 12ème siècle, dont les mâchicoulis ont été remplacés par un toit à quatre pans ; le haut du donjon, à trois niveaux, contient des cheminées du 17ème siècle ; sur le côté une tourelle octogonale et un édifice semi-circulaire, considéré comme une ancienne chapelle.
Ancien château féodal (photo PMD sept. 2024)
Au début du 20ème siècle, le donjon abritait la régie et la vente du tabac.
Maisons anciennes : maison 18ème (à gauche de l’église) et Maison (12 rue de Cormery), où une doloire, ancien outil de menuisier, peut être vue sur un mur. La Pêcherie ou La Pescherie (9 rue des Carnaux, au nord du bourg) : maison des 16ème et 17ème s. avec des pignons à rondelis.
Lavoir (au nord du bourg, près du Cher) : ce lavoir, construit en 1888, était alimenté par l’ancienne fontaine Saint Tutrillle (Saint Utrille), qui fournissait aussi de l’eau à l’aqueduc de Fontenay (voir ci-dessus) ; la fête de ce Saint Outrille, dit aussi Saint Aoustrille, Saint Austrégile ou Saint Utrille, archevêque de Bourges de 612 à 624, avait lieu le 20 mai et ce jour-là les vignerons de la région organisaient une procession jusqu’à la fontaine, pour demander la protection du saint.
Lavoir (photo PMD sept. 2024)
À voir à l’est
Château du Coteau : un premier château, dont il ne reste rien, est attesté au 16ème siècle. Le château actuel a été construit au 19ème siècle par l’architecte Jean Charles Jacquemin-Belisle (1814/1869) pour le peintre Gaston de Lauverjat (1839/1913). Il est orienté de manière à tourner sa façade nord vers le Cher. Il comprend un étage de soubassement, un étage carré et un étage de comble. Le parc, qui était traversé par l’aqueduc de Fontenay, dont il reste trois arches, et qui contient aujourd’hui un petit parc animalier, a été aménagé en 1869 par le paysagiste Édouard François André (1840/1911), dont le fils René Édouard André (1867/1942), propriétaire et restaurateur de la Pagode de Chanteloup (voir Amboise), qui était le filleul de Gaston de Lauverjat, hérita à la mort de ce dernier.
Château du Coteau (cp)
Château de Leugny : ancien domaine gallo-romain (voir ci-dessus) ; le fief est cité dès 1207 mais le château actuel a été construit à la fin du 18ème siècle en style néo-classique, pour Ambroise Ribot (1725/1787), intendant des gabelles d’Amboise, sur les plans de l’architecte André Portier (1702/1770), qui devint ensuite propriétaire du château, dans lequel il est mort. Corps de logis double composé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un grenier couronné par une balustrade. Chaque étage est percé de sept fenêtres sur les façades cour et jardin, et quatre à chaque bout du bâtiment. Les portes-fenêtres du rez-de-chaussée sont surmontées d'entablements formant consoles, ornées de fleur de pomme de terre. Situés de part et d'autre de la cour d'honneur, deux corps de bâtiment, avec un toit à la Mansart et dont l’un abrite une chapelle, paraissent antérieurs au château. Pigeonnier transformé en château d’eau dans le parc. Ferme du 17ème.
Château de Leugny (cp)
Château de Beauvais : le premier seigneur connu de ce fief est Raoul de Beauvais, cité en 1234 ; deux siècles plus tard, le seigneur en est Pierre Lhermite (né en 1420 et mort après 1488), grand panetier du roi Louis XI, époux de Guillemette de Mondion et fils de Tristan Lhermite (mort en 1475), chambellan du roi. Par la suite, le fief appartint à la famille Miron, qui compta parmi ses membres plusieurs médecins, dont François Miron, médecin du roi Charles VIII et de son épouse, Anne de Bretagne ainsi que son fils Gabriel Miron, premier médecin et chancelier d’Anne de Bretagne puis de Claude de France, épouse de François 1er. Les seigneurs suivants furent, en 1591, César Forget, sieur de Baudry (à Cérelles), trésorier de France, maire de Tours en 1593/94 puis son neveu, le poète Pierre Forget (1578/1638), secrétaire et conseiller du roi Henri IV, maître d’hôtel de Louis XIII, époux de Célestine de Maillé (décédée en 1658), petite-fille de René de Maillé, seigneur de L’Islette (voir Azay-le-Rideau).
Le fief fut acheté, en 1668, par René Lallier, échevin et prévôt de la monnaie de Tours, qui avait épousé en 1645 Anne Girault. Leur fille Anne Lallier (1653/1701) épousa en 1675 Jacques de Belot (mort en 1689), lieutenant-général au bailliage de Blois et leur fils Jacques Florent de Belot, cité en 1745, hérita du fief, que ses héritiers vendirent en 1765 à Denis Louis Aubry, inspecteur général des manufactures et pépinières royales de mûriers blancs de la généralité de Tours.
Ce Denis Louis Aubry avait épousé en 1763 Louise Françoise de Saint-Martin (1741/1828), fille de Claude François de Saint-Martin (1717/1793), maire d’Amboise et sœur de Louis Claude de Saint-Martin (1743/1803), dit « le philosophe inconnu ». À leur tour, leurs héritiers le vendirent en 1791 à Dominique Clément de Ris (1750/1827) (voir Histoire), dont le fils Athanase Louis Marie Clément de Ris (1782/1837) hérita du domaine, vendu en 1853 au négociant Émile Gary, époux de Sophie Émilie Aubanel (morte en 1890), qui transforma complétement le château.
Château de Beauvais (photo PMD mai 2011)
En effet, ce château, datant du 17ème puis modifié au 18ème fut totalement remanié en style néo-gothique, au milieu du 19ème siècle, après son achat par Émile Gary. Le parc fut alors redessiné à l’anglaise par le paysagiste Édouard André. Sophie Émilie Aubanel hérita de son mari et après sa mort, son héritier fut son neveu Alfred Béranger (1834/1909), qui fit continuer les transformations par l’architecte Marcel Rohard (1872/1936), fils de l’architecte du grand théâtre de Tours, Léon Rohard (1836/1882), neveu et petit-fils des architectes diocésains Charles Guérin (1847/1919) et Gustave Guérin (1814/1881). Le château passa ensuite à la fille d’Alfred Béranger, Anne Marie Emile Charlotte Béranger (1878/1930) et à son époux Gaston Le Provost de Launay (1874/1957), qui fut pendant 25 ans membre du Conseil Municipal de Paris, qu’il présida en 1938/1939 et qui hébergea le général Charles de Gaulle, alors sous-secrétaire d’état à la défense, du 12 au 14 juin 1940. Voir André Montoux, in BSAT 44, 1994 (page 203/220).
On peut aujourd’hui y louer des maisons et chambres d’hôtes. Voir https://www.chateaudebeauvais.fr/
Deux fermes anciennes existent à l’est du bourg :
Le Petit-Mosny, maison des 15ème et 18ème siècle, ancien domaine gallo-romain (voir ci-dessus), en face du château de Leugny (voir ci-dessus).
Le fief appartenait en 1431 à Jean Descartes (1390/1463), ancêtre de René Descartes.
Non loin de cette ferme, au lieu-dit le Moulin à vent, une tour serait les vestiges d’un ancien moulin à vent.
Le Petit-Mosny (photo Martine Lainé)
Le Puis d’Arcé, en face du château de Beauvais (voir ci-dessus) ancien domaine gallo-romain (voir ci-dessus). Le fief est cité dès le 12ème siècle ; au 16ème s. il appartenait, comme celui de Beauvais, à Gabriel Miron (voir Beauvais), qui fit construire la vaste grange entre 1507 et 1512, comme l’indique la datation dendrochronologique de sa charpente, qui en est l’élément le plus remarquable.
Grange du Puits d'Arcé (photo Thierry Cantalupo)
À voir au sud
La Gitonnière : le fief est cité au 15ème s. Le château actuel, du 17ème siècle comporte un bâtiment principal, surmonté d’un fronton à oculus orné de feuillages sculptés et encadré par deux pavillons : l’un, à l’est, abrite une chapelle et ouvre par une porte en anse de panier, l’autre à l’ouest, surmonté d’un lanternon, est un ancien colombier relié au corps de logis central à une époque récente. Dans la première moitié du 20ème siècle, La Gitonnière a été transformée en laiterie avant de retrouver sa vocation d’origine.
La-Gitonniere (site de la commune)
Les Augers (à l’est de La Gitonnière) : longère en tuffeau, ancien rendez-vous de chasse du 18ème siècle. Chambres d’hôtes. Voir https://lesaugers.com/
Le Puits d’Abas : dans ce lieu-dit situé à l’est de La Gitonnière, un ancien puits a été transformé en oratoire avec une Vierge en bois réalisée en 1954 par M. Raymond Darrasse (voir le Prieuré de Saint-Jean-du-Grais, ci-après), alors que l’abbé Pierre Sadoux (1914/1988) était curé (de 1946 à sa mort) de la paroisse. Cette Vierge, volée vers 1985, a été remplacée peu après par une statue de pierre.
Vierge du Puits d'Abbas (site de la commune)
La Herpinière (sud-est) : le fief, cité en 1536, appartenait aux seigneurs de Beauvais (voir ci-dessus).
La Michelinière (sud-est) : le fief est cité en 1536. Le château, du 16ème siècle, se présente comme une construction rectangulaire dont la façade principale se développe entre deux tourelles à poivrière et s'ouvre par une porte accostée de pilastres à chapiteaux Renaissance. Ce corps principal est continué, au nord et au sud, par deux ailes de communs dont celle du sud a conservé son aspect primitif. Au sud, un petit bâtiment contigu de deux pièces contient la cuisine qui comporte deux fours à pain et à pâtisserie ainsi qu’une ancienne magnanerie. Un cadran solaire en ardoise gravée d’inscriptions et d’armoiries date du milieu du 19ème siècle.
La Micheliniere (carte postale)
Le prieuré Saint-Jean-du-Grais : ce prieuré de l’abbaye de Cormery a été fondé dans la première moitié du 12ème siècle sur un terrain donné par Foulques V d’Anjou. Cependant, selon le dominicain Jean-Martial Besse (1861/1920), il existait à proximité une église, fondée en 1017 par Foulques Nerra. Victor Le Bouthillier, futur archevêque de Tours en fut le prieur dans les années 1660. Voir aussi https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097554.
Le prieuré Saint-Jean-du-Grais (photo Touraine Insolite)
Il en reste le clocher de l’église prieurale, qui fut démantelée au 19ème siècle, la salle capitulaire et le dortoir, le réfectoire avec quelques autres structures ainsi qu’un puits.
Clocher de l'église prieurale de Saint-Jean-du -Grais (photo PMD mai 2011)
Le clocher, de style roman, se compose d'une tour carrée épaulée sur chacun de ses côtés par deux contreforts et coiffée par une flèche en pierres de taille.
La salle capitulaire comporte deux nefs disposant chacune de trois travées. Les restes d'un décor polychrome subsistent sur quelques parties des murs. Elle est surmontée d'un étage où se trouvait le dortoir dont les murs sont percés de 19 meurtrières.
Salle capitulaire du prieuré (dessin Casimir Chevalier)
Le réfectoire occupait l’aile sud du prieuré ; sur le côté sud subsistent les vestiges de la chaire du lecteur ainsi que ceux d’une peinture murale du 14ème siècle représentant le Christ en majesté, accompagné des quatre évangélistes. À l’ouest se trouvent les restes d’un bâtiment du 15ème siècle, comprenant une cave pourvue d’une voûte en berceau et, au nord, les ruines du logis du prieur, du 15ème également.
Peinture murale du réfectoire (photo Guy Du Chazaud)
Dans la partie centrale du prieuré, un puits est couvert d’une toiture à charpente.
Le prieuré est aujourd’hui la propriété de la famille du céramiste Raymond Darrasse, arrivé au prieuré en 1926, qui a aménagé un gite dans une dépendance. Voir http://legiteduprieure.free.fr/prieure.html
Au début des années 2000, les fenêtres du réfectoire, du dortoir et de la salle capitulaire ont été aménagées avec 39 vitraux monochromatiques exécutés par le plasticien d’origine arménienne Zabunyana Sarkis (né en 1938). Voir http://saint-jean-du-grais.com/
La Roche (à l’ouest du prieuré) : 17ème, remanié fin 19ème.