Assay
Le nom de cette commune, située entre Chinon, au nord, et Richelieu, au sud, n’apparaît qu’à la toute fin du 15ème siècle et vient du gallo-romain Acciacus, signifiant « le domaine agricole (villa rustica) de l’homme vif ».
Carte IGN annotations PMD
Histoire
Préhistoire et antiquité :
De nombreux artéfacts néolithiques (scie à encoches, pointes de flèche, fragments de hache polie et de polissoirs) ont été découverts sur le territoire de la commune actuelle. Voir Bulletin des Amis du Vieux Chinon X. 10 2006 (pages 1180/81).
À l'époque gauloise, Ce territoire faisait partie de celui des Pictons.
Des domaines gallo-romains existaient sans doute à Basché, venant de Basciacum ou « domaine de Bascius » (voir ci-après) et à Voizeré, venant de Voceriacus ou « domaine de Vocerius » (voir ci-après).
Fanum de Bel-Ébat (source BAVC X. 10 2006)
Les vestiges d'un temple (fanum) gallo-romain ont été photographiés par Jacques Dubois en 2005.
Histoire ancienne, moderne et contemporaine :
L'ancienne commune de Grazay (au nord-ouest), réunie à celle d’Assay en 1823, dont le toponyme vient du gallo-romain Graciacus ou « domaine agricole de Gracius ». Ce lieu est cité pour la première fois en 1108, dans la charte 361 du Cartulaire de Noyers, qui parle d’un Thibaud de Grazay (voir ci-après).
La seigneurie appartenait en 1660 à René de Tusseau, seigneur de la Millanchère (paroisse d’Assay), descendant de René I de Tusseau, (1487/1547), seigneur de la Millanchère, époux de Guionne Bernard. Un autre descendant de ce René I, Louis II de Tusseau (1610/1684), sera seigneur de Chezelles au 17ème siècle.
Elle appartint ensuite, en 1758, à Jean François de La Brouë (1706/1789), époux de Anne Henriette Du Bois de Launay (morte en 1784) puis à son fils aîné Auguste Jean François Antoine de La Brouë (1733/1800), époux d’Élisabeth de La Barre de Martigny (1740/1817). Le second fils de Jean François : François Henri de La Brouë (1734/1831), fut évêque de Gap de 1784 à 1792.
Complexe piscicole (photo PMD août 2016)
Le complexe piscicole Jean-Pierre Malapert, qui fut acquis par le département en 2019, s’étend des deux côtés de la D 26 sur la commune d’Assay. Il s’étend sur 45 ha répartis entre l’étang principal (33 ha) et 31 petits bassins pour un total de 11 ha. Un local technique en aval de la digue et un petit étang se situent sur un hectare de terrain. Le plan d’eau principal fut construit au 17ème siècle. En 1986, furent construit les petits bassins de stockage et de production de brochet en amont du grand plan d’eau.
L’alimentation des plans d’eau se fait en temps normal par un ruisseau, le Vivaron. Un système de vannes permet d’alimenter le plan d’eau principal et/ou les petits étangs en amont. Le grand plan d’eau est vidangé annuellement à la fin de l’automne. Il est remis en eau dès lors que la pêche est terminée.
Raoul Brandon (1878/1941), architecte et député républicain-socialiste est décédé à Assay.
À voir dans le bourg
Église Saint-Pierre et Saint-Jean : Cette église de style roman date du 12ème ou du 13ème siècle et a été modifiée au 15ème et au 19ème. C’était la propriété de la famille Du Puy, qui possédait la seigneurie de Basché (voir ci-après) et qui y avait une chapelle, voutée sur croisée d’ogives, avec leur blason à la clef. Le vitrail représentant Le Sacré-Coeur de Jésus est de Joseph Prosper Florence, beau-frère de Julien Léopold Lobin, . Voir https://patrimoine.centre-valdeloire.fr/gertrude-diffusion/dossier/IM37003059.
Vitrail Sacré-Coeur de Jésus (photo PMD août 2016 )
Une quinzaine de sarcophages mérovingiens ont été découverts en 1955 à 500 mètres de l’église.
À voir au nord
Bel-Ébat (nord-est) : Le nom de ce domaine apparaît en 1550 sous la forme Belebat, désignant sans doute un lieu destiné aux exercices sportifs. C'était un fief relevant de Faye-la-Vineuse, "à foi et hommage plein", et de la châtellenie de Champigny-sur-Veude, "à foi et hommage simple et éperon doré".
Le premier seigneur connu, cité en 1471, fut Pierre Scolin, également propriétaire du château d’Artigny (commune de Ceaux-en-Loudun), suivi par Pierre Scolin (1550), puis Charles Scolin (1553) ; les seigneurs suivants furent Henri de Bremond (vers 1650), Charles de Bremond (vers 1660), André Torterüe, président en l'Élection de Richelieu (en 1737), et, en 1764, Joseph Alexandre Poirier, dit de La Ripaudière (1700/1776), seigneur de Razines, qui avait épousé en 1735 Marie Torterüe (1714/1794). Sur la famille Poirier, voir aussi Faye-la-Vineuse, La Botardière à Lémeré, Beauvais à Ligré, Marçay et Sazilly).
Bel-Ébat (photo PMD août 2016)
Le château actuel, du 19ème siècle, est de style néo-renaissance, mais des pierres de réemploi sont datées de 1600 et 1601. Il a été acheté en 2023 par une famille argentine (Voir N. R. du 22 mai 2023).
Grazay (nord-ouest) (voir Histoire) : il n’y a plus là que quelques habitations, dont plusieurs sont abandonnées, mais j’ai pu photographier, grâce à sa propriétaire, les vestiges de l’église Saint-Pierre, qui date du 15ème siècle et qui est une ancienne église prieurale.
Ancienne église de Grazay (photo PMD août 2016)
Voizeré ou Voizeray (nord-ouest) (voir Histoire) : Le grand logis de Voizeray, paroisse de Graçay, est cité dans deux actes, de 1692 et de 1693.
Le fief appartenait vers 1689 à Jacques Thibault. Il fut ensuite acheté par Guillaume II Drouin de Champmorin. En 1692, les biens de ce dernier furent partagés entre ses 5 enfants. Voizeray échut à René Drouin (1679/1735), marchand à Nantes, (voir Courcoué) qui le céda ensuite à Urbain Taffeneau, notaire à L’Île-Bouchard et sénéchal de cette même localité. Le bien passa plus tard à la famille Blucheau et, après la mort de Marie Blucheau, en 1829, son fils Joseph hérita de Voizeray.
Voizeray (photo PMD août 2016)
L’accès du manoir actuel, du 17ème siècle, se fait par une porte double, avec un portail en plein cintre, surmonté d’un fronton triangulaire armorié avec les lettres DD, et une porte piétonne ; le corps du logis principal est flanqué de deux pavillons.
La Hurtaudière (nord-ouest) appelée Peguigné en 1573, est aussi ancien fief. Le nom actuel apparaît au 18ème siècle. Le manoir, avec une double porte, est flanqué d’une tour carré qui servait de pigeonnier.
Bois-Chevalier (photo PMD août 2016)
Bois-Chevalier (nord-ouest) : fief situé sur la paroisse de Grazay, cité en 1697. Les bâtiments sont aujourd’hui complètement abandonnés mais on peut y voir les restes d’un pigeonnier quadrangulaire.
À voir au sud-ouest
Basché ou Bascher : ce domaine fut appelé Bacherium (voir la charte 492, de 1135 du cartulaire de Noyers), puis Basché, cité en 1532 dans le chapitre 23 du Gargantua de Rabelais, et La Roche ou Motte de Bascher, en 1572.
Le premier seigneur connu fut Étienne Du Puy (né vers 1263), ancêtre de René Du Puy (cité en 1507) ; la fille de ce dernier, Louise Du Puy, épousa Antoine de La Rochefaton, cité comme seigneur de Basché en 1572 ; elle mourut le 12 avril 1583 et fut inhumée dans l'église de Rivière. Voir aussi le Bois de Veude à Anché.
En 1697, le seigneur de Basché était Henri de Bidé de Pommeuse (mort en 1702), chevalier, capitaine de chevau-légers, qui rendit hommage de ce fief à Monsieur (Philippe d’Orléans fils Louis XIII, seigneur de Champigny-sur-Veude). Dans cet aveu, Basché est qualifié d'hôtel-fort. Il est « clos de murailles, fossés, eaux vives » et a un pont-levis pour pénétrer dans le château.
Henri de Bidé de Pommeuse fut le père, avec sa première épouse, de Marie Anne de Bidé (1668/1732), qui épousa en 1697 Frédéric François Du Jon et, avec sa seconde épouse, Louise de Baygnan (1650/1672), fille de Pierre II de Baygnan (mort en 1678), seigneur de Beaumené, à Courcoué, d’Henriette de Bidé (morte en 1706), dame de Beaumené en 1683, qui épousa en 1686 Armand Louis de Ruzé (1645/1705).
Le dernier seigneur fut Louis Antoine Sophie Vignerot Du Plessis (1736/1791), duc de Richelieu et de Fronsac, lieutenant-général en 1780.
Basché (photo PMD août 2016)
Le château actuel date du 15ème ou du 16ème siècle et a été remanié au 19ème siècle, avec une chapelle de style néo-roman. Il a remplacé un château plus ancien, entouré de douves, dont il reste des traces. Il y a aussi une grosse tour ronde : pigeonnier circulaire, avec une échelle tournante et 1400 boulins. Ce château, inscrit aux monuments historiques en 1971, est actuellement une propriété privée et ne peut être visité.
L'ancien moulin banal de Basché, situé sur le ruisseau du même nom, est appelé Bouttehors dans un titre de 1581.
La Pinalière : cette « maison de Pineau » est citée pour la première fois dans un acte de 1705 ; il y avait là un grand domaine, qui était un fief avec un manoir, datant du 15ème siècle, avec un corps de logis encadré de deux grosses tours carrées.