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Beaulieu-lès-Loches


Le nom de cette commune, située à proximité de Loches, ne vient pas du latin Bellus locus (beau lieu), comme pour les autres « Beaulieu » mais de Belli locus (lieu du combat) car c’était là que se déroulaient les tournois ou les duels des seigneurs de Loches.

Histoire

Le cromlech de La Croix-Bonnin (à l’est) : ce monument  mégalithique du néolithique, de 17 m. de diamètre, est formé de 5 pierres de 60 cm de hauteur ; le piédestal d’une croix de mission, marquant le point de jonction de cinq anciennes paroisses, se trouve au centre ; Selon la tradition, ces cinq pierres seraient deux jeunes mariés et trois musiciens changés en pierre pour leur attitude au passage d'une procession mais pour Gérard Cordier, il s’agit d’un pseudo cromlech.

01 Cromlech de La Croix Bonnin photo PMD juillet 2021Cromlech de La Croix-Bonnin (photo PMD juillet 2021)

Deux voies gallo-romaines se croisaient à Beaulieu : celle qui longeait la rive droite de l’Indre, reprise aujourd’hui par les rues Bourgeoise et Basse (voir ci-après) croisait au Carroir une autre voie, reprise par les rues Brûlée et de Guigné, qui reliait la vallée de la Vienne à la vallée du Cher et qui, venant de Loches, passait près de Guigné, toponyme formé à partir de Winiacus ou « domaine du germain Wini », où il y eut ensuite un village attesté dès le 13ème siècle, puis près du cromlech. Voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/les-voies-longeant-lindre-voies-3-1-et-3-2.

02 Le Carroir photo PMD juillet 2021Le Carroir (photo PMD juillet 2021)

Un premier village se forma au début du 11ème siècle autour de l’église Saint-Pierre, située au bord du « grand chemin » (voir ci-après)

On dit souvent qu'en 1009, le comte d’Anjou, Foulques Nerra fit édifier une abbaye (voir ci-après) pour expier le meurtre de Hugues de Beauvais (mort en 1008), comte du palais du roi Robert II le Pieux (roi des Francs de 996 à 1031), qu’il avait fait assassiner pour complaire à sa nièce Constance d’Arles (986/1032), épouse du roi Robert II, mais cette histoire est aujourd’hui contestée car il est établi que l’abbaye fut construite en 1007.

03 Vue générale cp Vue générale (cp)

Une ville se développa autour de cette abbaye, avec droit de marché et de foire. Lors de la guerre de Cent ans, la cité fut occupée par les anglais en 1359 puis en 1412 ; cette année-là, après avoir dévasté l’abbaye et brûlé la ville, Thomas de Lancastre (1387/1421), duc de Clarence et fils d’Henri IV de Lancastre, roi d’Angleterre de 1399 à 1413, emmena en Angleterre l’abbé Bernard André (voir ci-après).

En 1562, l’abbaye fut de nouveau saccagée, par les protestants, lors des guerres de religion.

En 1575, la reine-mère Catherine de Médicis vint rencontrer dans l’abbaye, où il séjournait, son fils François, duc d’Alençon (1555/1584), pour le réconcilier avec son frère, le roi Henri III. Les négociations aboutirent à un accord, appelé « édit de Beaulieu », qui mit fin à la 5ème guerre de religion (voir ci-après).

04 Jean Mandé Sigogne tableau du père Maurice LeBlancOn peut aussi noter que Jean Mandé Sigogne (1763/1844), fils de Mandé Sigogne (mort en 1815), fabricant de tissus et maire de Beaulieu de 1790 à 1792, est né à Beaulieu ; il devint prêtre en 1787 et fut nommé vicaire à Manthelan mais, ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, il émigra en Angleterre en 1792 avant d’aller vers les colonies britanniques du Canada, où il fut connu pour ses activités missionnaires auprès des Acadiens de la Nouvelle-Écosse. Photo ci-contre.

Chaque année, la municipalité organise un parcours artistique et bucolique intitulé Beaux Lieux.

À voir dans le centre-bourg

L’abbaye de La Sainte-Trinité : construite par Foulques Nerra et consacrée par le légat du pape, l’archevêque de Tours ayant refusé de le faire, elle fut agrandie en 1040 par le comte d’Anjou Geoffroy Martel (1006/1060), fils de Foulques Nerra, dont le tombeau, retrouvé récemment, est dans le transept sud de l’abbatiale. Un clocher de 61 m. de haut fut construit entre 1160 et 1170 dans l’alignement de la façade ouest. L’église abbatiale fut restaurée, dans un style gothique, à la fin du 15ème siècle, après l’incendie provoqué par les anglais (voir Histoire).

05 Labbaye en 1699 collection De GaignièresL'abbaye en 1699 (collection De Gaignières)

Plus de la moitié de la nef et la façade s’écroulèrent au cours des 16ème et 17ème siècle ; seules subsistent, à la partie supérieure, les larges fenêtres en plein cintre, qui éclairaient la nef primitive, dont les piliers sont marqués sur le sol. La façade actuelle a été construite au début du 20ème siècle avec l’adjonction d’une travée de la nef. Le clocher a été restauré entre 2016 et 2018.

06 Labbaye en 2011 photo PMD janv. 2011L'abbaye en 2011 (photo PMD janv. 2011)

Le chœur superpose le bâtiment roman du 11ème siècle et celui du 15ème.

On peut voir à l’intérieur :

Deux statues en bois polychromé, une Vierge à l’enfant du 14ème dans le collatéral nord et une Vierge du 16ème s. au-dessus du portail d’entrée.

09 Vierge à lenfant du 14ème s. photo PMD juillet 2021Vierge à l'enfant du 14ème s. (photo PMD juillet 2021)

Les stalles, du 15ème siècle, utilisées par les moines lors des offices, garnies de miséricordes sculptées de motifs variés : floraux, symboliques, de têtes d’hommes (dans le chœur).

10 Miséricorde 15ème photo PMD juillet 2021Miséricorde 15ème (photo PMD juillet 2021)

La chaire commandée par Hardouin Fumée (voir ci-après), du 16ème siècle, en bois polychromé, dans le chœur.

11 Chaire 16ème photo PMD juillet 2021Chaire 16ème (photo PMD juillet 2021)

Plusieurs verrières du 19ème siècle éclairant le chœur ; sur le vitrail central, Foulques Nerra est représenté à genoux en train d’arracher en cachette avec les dents un morceau du tombeau du Christ.

12 Vitrail 19ème représentant Foulques Nerra photo PMD juillet 2021Vitrail 19ème représentant Foulques Nerra (photo PMD juillet 2021)

Cette abbatiale est devenue l’église paroissiale, dédiée à Saint-Pierre-Saint-Paul.

08 Labbaye en 2016 photo PMD août 2016L'abbaye en 2016 (photo PMD août 2016)

Parmi les différents abbés, qui inscrivirent leur passage sur les clés de voûtes en y apposant leurs blasons on peut noter :

André Bernard, abbé de 1402 à 1426, amené captif en Angleterre en 1412 (voir Histoire).

Guillaume II Bernard, cousin du précédent, fils de Guillaume I Bernard, frère de Jean Bernard, l’archevêque de Tours, abbé de 1442 à 1448.

Hardouin Fumée, fils d’Adam I Fumée (1430/1494) (voir Saint-Quentin-sur-Indrois), chanoine de Notre-Dame de Paris, abbé de 1494 à 1521, qui commanda la chaire.

À partir de 1521 les abbés sont des abbés commendataires.

Guillaume Du Mayne (mort en 1541), poète et humaniste, conseiller de Charles II d’Orléans, abbé de 1534 à 1564

Nicolas Tiercelin d’Appelvoisin (mort en 1584), fils d'Adrien Tiercelin (mort en 1548), aumônier de Charles IX lors du massacre de la Saint-Barthélémy, évêque d’Évreux, abbé commendataire en 1575, lors de la rencontre entre François, duc d’Alençon (1555/1584) et sa mère (voir Histoire).

Nicolas Fumée (mort en 1592), seigneur de La Touche, petit-fils d’Adam II Fumée, frère d’Hardouin (voir ci-dessus), seigneur des Roches (Saint-Quentin-en-Indrois), évêque-comte de Beauvais, pair de France, abbé en 1584.

Louis de Nogaret de La Valette, dit « le cardinal de La Valette » (1593/1639), aumônier de Louis XIII, archevêque de Toulouse, lieutenant-général des armées du roi, abbé en 1630.

Charles Boileau (1648/1704), prédicateur célèbre et académicien, abbé en 1693.

07 Labbaye aujourdhui photo PMD juillet 2021L'abbaye en 2021(photo PMD juillet 2021)

La Mairie : au début du 18ème siècle, l’abbé Charles Boileau fit construire pour l’abbaye un nouveau bâtiment conventuel en style classique, pour y installer des services administratifs. Vendu en 1793 en même temps que les autres biens de l’abbaye, ce bâtiment fut acquis par la ville pour être le siège de la municipalité. La façade est flanquée de deux ailes d’équerre en tuffeau, taillé en grand appareil. L’étage est surmonté par des combles. Au rez-de-chaussée, les hautes fenêtres sont surmontées de voussures.

13 La mairie photo PMD juillet 2021La mairie (photo PMD juillet 2021)

La Maison du prieur : cet édifice du 14ème siècle, qui repose sans doute sur des soubassements plus anciens, fut construit pour abriter les prieurs lorsque ces derniers venaient rendre les comptes de leur prieuré auprès de l’abbaye mère. Deux tourelles carrées dominaient la cour ; l’une est aujourd’hui arasée et l’autre a été reconstruite. Dans un angle, une chaire extérieure est supportée par une trompe, dite « trompe de Montpellier » ou « triomphe de Montpellier ». Beau portail du 17ème siècle, en plein cintre et à bossages. A été restaurée en 2021.

14 La maison du prieurphoto PMD juillet 2021La maison du prieur (photo PMD juillet 2021)

Près de cette maison du prieur, à l’angle sud de la Place du maréchal-Leclerc et de la rue de la Vieille-Boucherie, se trouve un lavoir dont la porte dite coulissante ne semble plus coulisser ! 

À voir dans le bourg au nord

L’église Saint-Laurent (au nord de l’abbaye) : Cette église est le résultat de constructions successives du 11ème au 16ème siècle. Du 11ème siècle subsistent les vestiges d'une chapelle romane. La nef, à voutes angevines ou « Plantagenêt », fut édifiée en 1230 ainsi que le chœur, flanqué de deux chapelles Renaissance, du 16ème. Le clocher fut édifié en même temps que la nef ; sa tour carrée est percée sur chaque face d'une double baie en plein cintre dominant une corniche sculptée de modillons. À l'intérieur apparaissent des traces de peintures murales, parmi lesquelles on peut reconnaître un Christ en majesté.

L’église fut vendue comme bien national en 1793 et rachetée en 1843 François Henri Antoine de Bridieu (1804/1872), avocat, conseiller général et député royaliste (voir le château de Sansac à Loches), qui l’utilisa comme sépulture de famille. L'édifice en fort mauvais état fut donné à la commune en 1952 par un de ses descendants et fut restauré dans les années 1990 grâce à l’historien local André Montoux (1912/1991), qui fit classer l'édifice. Il sert maintenant de lieu d’exposition.

15 Église saint laurent photo PMD juillet 2021Église saint-laurent (photo PMD juillet 2021)

Rue Bourgeoise et rue Basse : ces deux rues continuent l’ancienne voie gallo-romaine puis la route allant de Paris en Espagne, baptisée autrefois « le Grand Chemin ». Voir Histoire ci-dessus.

Au n° 6 de la rue Bourgeoise, on peut voir une maison du 13ème s. avec fenêtres à meneaux du 15ème puis, à l’angle de cette rue avec la Place de la Résistance, la Halle des Tanneurs, qui est en fait une ancienne scierie, comprenant un moulin à tan, moulin des mécaniciens maintenant, dont l’entrée se trouve dans le jardin des Viantaises (voir ci-après), une tannerie, des séchoirs à peaux et des ateliers de confection de chaussures (n° 42). L’ensemble a fonctionné jusque dans les années 1970.

Deux autres maisons anciennes se trouvent un peu plus loin : au n° 54, la maison du parvis du 15ème et, au n° 41, une maison qui garde des traces des 15ème et 16ème siècle.

16 Maison du Parvis 54 rue Bourgeoise photo PMD juillet 2021Maison du Parvis, 54 rue Bourgeoise (photo PMD juillet 2021)

Avant ces deux maisons, à l’angle de la rue Bourgeoise et de la rue des Morins (voir ci-après), la villa Saint-Pierre, élevée au 19ème siècle, a pris la place l’église Saint-Pierre, fondée en 1004. De l'église subsiste un grand mur qui limitait la nef à l'est. Relié à la nef par une arcade en tiers point, le chœur, ajouté au 13ème siècle, est éclairé au levant par un trois baies en arc brisé. Les arrachements de murs du chœur prouvent que celui-ci remplaça une travée détruite. La tour cylindrique de l’escalier conduisant au clocher occupe l'angle rentrant. Le parement du mur Est de la nef et des collatéraux conserve des traces de peinture du 15ème siècle.

17 Ancienne église Saint Pierre site de la mairieAncienne église Saint-Pierre (site de la mairie)

Un peu plus loin, dans la rue de l’Aumonier, perpendiculaire à la rue Basse, le Moulin de l’aumônier, a remplacé un premier moulin, aménagé, sur un bras canalisé de l’Indre, dès 1492 par les moines de l’abbaye de Beaulieu ; il doit son nom au fait que le meunier payait une redevance à l’aumônier de l’abbaye. Le moulin actuel, avec sa roue, qui peut être visité, date du 18ème siècle. À côté une maison de maître de 1850 accueille des hôtes. Voir http://www.moulin.aumonier.free.fr/

À côté, le moulin dit des mécaniciens est un ancien moulin à tan, qui a fonctionné jusqu'en 1905, devint ensuite un atelier pour la conception et la production de pièces de rechange pour les autres moulins ; il est géré actuellement par l'association A2MB qui le fait parfois visiter.

Le couvent des Viantaises, auquel on accédait par la rue Brûlé mais où on peut aller maintenant par la Place de la Résistance, a pratiquement disparu, à l’exception de son mur de clôture, de 5 mètres de haut, et de ses 66 contreforts. Ce couvent fut fondé en 1643 par Catherine Angélique de Boursault (1619/1712) et sa sœur Renée Thérèse de Boursault (1626/1714), filles de Charles de Boursault (mort en 1653), seigneur de Viantais (voir le château de Bridoré). Les nonnes qui y vivaient, issues des plus grandes familles de la région, étaient les chanoinesses régulières de l’Ordre de Saint-Augustin. Ce couvent était situé dans une zone marécageuse, néfaste à la santé des religieuses dont un certain nombre mourait de fièvre, malgré leur jeune âge. Ce monastère fut dissous en 1791.

18 Jardin et ancien couvent des Viantaises photo PMD juillet 2021Jardin et ancien couvent des Viantaises (photo PMD juillet 2021)

Le jardin des Viantaises, ancien potager du couvent, offre de vastes espaces de détente, en particulier, un grand jardin partagé, joliment aménagé et commenté. Ce dernier est géré par une association dynamique et conviviale. La guinguette des Javanaises est ouverte de la mi-avril à septembre. Elle propose son bar, sa restauration et de nombreuses animations.

Dans la rue Basse, qui prolonge la rue Bourgeoise, se dresse, au n° 10, La Vieille Poste : le bâtiment s’ouvre par un porche d’entrée et possède deux logis inégaux dont les façades de tuffeau, en petit appareil, se terminent en pignons pentus. Les fenêtres du rez-de-chaussée ont gardé les décors du 15ème siècle malgré les remaniements effectués.

Rue des Morins : dans cette rue, parallèle à la rue Bourgeoise, on trouve :

À l’entrée de la rue, sur la gauche, une dépendance d’une maison à pans de bois, du 15ème siècle, dont la partie principale est située 4 rue de Guigné, présente, elle aussi, des pans de bois.

Au n° 1, l’Hôtel Suzor : ce logis du 17ème siècle, vaste bâtiment rectangulaire, en tuffeau, est couvert de tuiles à double pente et est ouvert de deux côtés : l’un par une porte charretière, qui donne sur la rue du Puits Mourier, l’autre par une cour d’honneur orientée au Sud. Il fut acheté au 18ème siècle par la riche famille Suzor. Jean Suzor (1744/1807), fabricant de draps et marchand de bois, épousa en 1768 Marie Anne Véronique Boistard (née en 1748) et ils eurent 12 enfants. Un membre de cette famille, Pierre Suzor (1733/1801) fut évêque constitutionnel de Tours de 1791 à 1794.

19 Hôtel Suzor site de la mairieHôtel Suzor (site de la mairie)

Au n°2, La Maison des Templiers : cette construction fortifiée, aux épaisses murailles, date de la fin du 12ème siècle. Le rez-de-chaussée est voûté d'arêtes.  Sur un des murs latéraux, un porche sculpté est situé au centre du bâtiment. Au premier étage, une vaste salle éclairée par des fenêtres en plein cintre était couverte d'une voûte sur ogives dont il ne reste que les amorces. Un logis du 15ème siècle fut ajouté dans la cour de cet ancien édifice. Malgré son nom, il semble bien que cette « Maison » ne fût jamais aux Templiers. Ce lieu sert maintenant pour des expositions ou des concerts.

Dans la rue du Puits Mourier, parallèle à la rue des Morins, la maison, dite d'Agnès Sorel, construite au milieu du 15ème siècle, aurait appartenu à Agnès Sorel, maîtresse de Charles VII, si l’on en croit le blason qui était sur la façade et qui représentait, sur un fond ocre et noir, une croix potencée et une fleur de lys. L’arc brisé, encore visible, surmontait une porte charretière.

À voir à l’est du centre

Maison dite du pilori (20 rue de Guigné) : cette maison d’angle, du 12ème siècle, a été transformée aux 15ème et 16ème siècle. Les murs de l’étage sont percés de fenêtre à meneaux, qui éclairent des chambres chauffées par une cheminée à hotte. Un escalier en vis, de bois, relie les étages. Le mur pignon Est présente, dans son parement, un arc en plein cintre. Le portail à fronton courbe a été refait au 17ème siècle.

Elle tire son nom d’un anneau de fer suspendu à une sorte de potence métallique, qui, selon la tradition populaire servait à exposer les cadavres des individus pendus par le bourreau mais il s’agit en fait d’une « boucle borne-fief » délimitant deux juridictions.

20 Maison du Pilori photo PMD juillet 2021 Maison dite du Pilori (photo PMD juillet 2021)

La Tour Chevaleau (81 rue de Guigné) : construite au 13ème siècle sur un étroit promontoire rocheux, la tour Chevaleau fut longtemps considérée comme une tour de garde ayant joué un rôle militaire, mais une étude récente montre que l’édifice était en réalité une résidence seigneuriale. À la fin du 16ème siècle, le seigneur en était Yves Frangeul, dit Moineton, que Catherine de Médicis, dont il était le valet de chambre, utilisait souvent comme messager. Voir https://www.flickr.com/photos/sybarite48/42772060231

21 Tour Chevaleau cpTour Chevaleau (cp)

La tour, seul bâtiment conservé, était associée à une basse-cour située au nord et en contrebas. Le premier niveau de l’édifice, surmonté d’une voûte sur croisée d’ogives, était une vaste salle d’apparat où sont encore visibles des traces de peintures murales. Un escalier, ménagé dans l’épaisseur du mur nord, mène à la pièce unique de l’étage : les appartements privés. Ceux-ci, éclairés par deux baies géminées, possédaient une cheminée (comme la salle du rez-de-chaussée), ainsi que des latrines contenues dans une tourelle située à l’angle sud-est de la tour.

Récemment, la toiture à quatre pans a été restituée dans son état d’origine grâce aux nouveaux propriétaires qui souhaitent redonner vie à cet édifice.Voir https://artisansdupatrimoine.fr/professionnel/1051/pascal-decours-beaulieu-les-loches

En continuant cette rue de Guigné, on arrive au cromlech (voir ci-dessus) et en redescendant vers Beaulieu, on trouve le Château du Pressoir :

Un premier château, couvert d'un toit à quatre pans, avec une tourelle carrée et une chapelle, fut construit au 17ème siècle. Ce château appartenait en 1776 à Nicolas Adrien Collin (mort en 1788), conseiller du roi et receveur au grenier à sel de Loches. Il passa ensuite à sa fille, Marie Josephine Collin, qui épousa en 1769 François Alexis Vantalon (1740/1829), docteur en médecine, échevin de Beaulieu-lès-Loches en 1787, fervent royaliste.

22 Château du Pressoir photo PMD juillet 2021Château du Pressoir (photo PMD juillet 2021)

Le Château actuel a été presque entièrement réédifié entre 1830 et 1886 dans un style néo-gothique, pour la première partie puis dans un style Renaissance, avec quatre tourelles deux rondes et deux carrées. Un des premiers reconstructeurs fut Jules René Gaultier de La Ferrière (1809/1857), contrôleur des contributions directes à Loches, fils d’Anne Jules Louis Gaultier de La Ferrière (1762/1826), inspecteur général de la marine, maire de Loches.

Cf André Montoux : François-Alexis Vantelon, Châtelain du Pressoir à Beaulieu-lès-Loches, in BSAT 40 1983 (pages 583 à 599).

À voir au sud du bourg

La léproserie (22 rue Georges Patry) : elle fut fondée au 12ème siècle pour mettre les lépreux à l’écart et freiner l’extension de l’épidémie. Du bâtiment principal, élevé de trois étages au-dessus d'un rez-de-chaussée, ne subsistent que les murs. A l'intérieur fut reconstruit un bâtiment relativement moderne servant d’habitation. La façade sud présente un second étage percé de fenêtres en plein cintre dont le clavage est circonscrit par une archivolte moulurée de billettes. La partie subsistante du mur pignon conserve à sa base une porte en plein cintre. Situé près de l’ancienne porte de Châtillon, la léproserie servie de corps de garde dès que la lèpre ne fut plus à craindre puis fut abandonnée.

23 Ancienne léproserie photo PMD juillet 2021Ancienne léproserie (photo PMD juillet 2021)

L’Enclos de Basile (1 rue Georges Patry) : hôtel particulier du 15ème siècle, avec une tourelle rectangulaire, qui abrite l’escalier et une porte en plein cintre, accosté d’une porte piétonne, qui s’ouvre sur le mur d’enceinte. C’est là que naquit sans doute Guillaume I de Vallières de Basile (alias Guillaume de Valleriis), abbé de Beaulieu de 1369 à 1402. Le domaine fut possédé par la famille Suzor (voir ci-dessus) de 1799 à 1945.

Un peu plus loin, au bout de l’impasse du Pont-Guénard, un lavoir du 19ème siècle avait des selles à laver en pierre.

24 Lavoir du Pont Guénard photo PMD juillet 2021Lavoir du Pont-Guénard (photo PMD juillet 2021)

Au bout de la rue Georges Patry et à l’entrée de la rue de La Varenne, la Chapelle Sainte-Barbe est un petit oratoire à nef unique, avec un clocher-tourelle, fondé en 1475 par Jean de Cignory, curé de Saint-André (Beaulieu-lès-Loches) depuis 1452, dans le cimetière de La Varenne, aujourd’hui disparu.

25 Chapelle Sainte Barbe photo PMD juillet 2021Chapelle Sainte-Barbe (photo PMD juillet 2021)


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