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Vouvray


Le nom de cette commune, située sur la rive droite de la Loire, à l’est de Tours, apparaît pour la première fois en 774, dans le Recueil des Historiens des Gaules, sous la forme Vobridus, venant de voberetum, issu du gaulois voberos de vabra (cours d’eau souterrain) ou de vobero (ravin) ou de vober (terre inculte).

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Des silex taillés du paléolithique ont été découverts sur le bord du plateau et à Pinchat (nord-est du bourg).

Des silex polis du néolithique, dont trois haches d’importation ainsi qu’une petite lampe, constituée d’un bloc de grès ont été trouvés sur le territoire de la commune.

Le toponyme La Haute-Borne, qui apparaît en 1630 et qui constituait un fief viticole nommé Le Clos de la Haute-Borne en 1793, indique sans doute la présence d’un mégalithe à cet endroit.

Plusieurs objets de l’âge du bronze proviennent du lit de la Loire : hache plate en cuivre rouge (Les Tuileries, au sud-est), bracelet en bronze avec incision (Le Petit Coteau, à l’ouest), pointe de lance de 11 cm avec une douille de 3 cm, percée de 2 trous et ayant conservée un fragment de sa hampe en frêne.

Deux voies antiques traversaient le territoire de la commune d’est en ouest : la plus ancienne, sans doute gauloise, est reprise par une route qui passe à Pinchat et au Haut-Lieu (nord du bourg). Quant à la voie gallo-romaine qui longeait la rive droite de la Loire, elle est sans doute continuée par une série de rues tracées au-dessus de la D 46 et aboutissant au lieu-dit la Croix Buisée, après lequel on arrive dans la rue Victor Hérault, la plus ancienne de la commune, où se trouve l’église (voir ci-après).

Une villa gallo-romaine *existait sans doute à Miauzay (nord-est du bourg), venant de Mausiacus ou « domaine du gaulois Mausios ».

Histoire ancienne, moderne et contemporaine :

Il existait à Vouvray 3 fiefs, l’un appelé la Cour-de-Vouvray, l’autre le Bouchet, le 3ème les Dîmes-de-Vouvray. Dès le 15ème siècle les 2 premiers étaient réunis (voir Manoir du Bouchet, ci-après). Le 3ème, consistant en dîmes et en cens, relevait du roi. En 1393, il appartenait à Jean III de Bueil (mort en 1405) et en 1399 à son fils, Hardouin de Bueil (1347/1439), évêque d’Angers. Le dernier propriétaire fut, en 1785, la prévôté d’Oé (Notre-Dame-d’Oé).

Dès le 13ème siècle, le vignoble de Vouvray, planté par les moines de Marmoutier, produisait un cépage chenin, appelé localement « pineau de la Loire », considéré comme le cépage noble du vignoble. Au 14ème siècle, une partie du terroir appartient aux rois de France qui font servir ces vins à leur table. C'est un champenois, monsieur Maurice Hamm, qui, avant la seconde guerre mondiale, amena la méthode champenoise de vinification à Vouvray. Il fit du vin blanc tranquille de Vouvray, un vin effervescent.

À partir du 13ème siècle, des carrières furent exploitées sur les coteaux au nord-est du bourg pour extraire le tuffeau ayant servi à la construction d'une grande partie des habitats et châteaux environnants ; elles devinrent ensuite des caves souvent utilisées par les viticulteurs pour leurs caractéristiques particulières en termes de température et d'humidité ainsi que des habitations troglodytiques. Des habitations troglodytiques se trouvent aussi rue de l’Écheneau (voir ci-après).

Vouvray était autrefois desservi par un tramway à vapeur qui venait de Tours et qui fut mis en service le 16 septembre 1889. La longueur de cette ligne était de 9,3 kilomètres. Les trains étaient constitués de 2 voitures et 1 fourgon. Il y avait, dans les deux sens, 4 départs par jour l’hiver et 6 l’été. Les tramways furent remplacés par des autobus en 1932.

À voir dans et près du bourg

Église Notre-Dame (rue Victor Hérault) :

Article http://www.duvoyage.com/voyager/france/vouvray/eglise-notre-dame-de-vouvray.html

« L'église Notre Dame est un édifice du milieu du XIXème siècle, réalisé sous les directives de Gustave Guérin [1814/1881]. L'édifice est en fait reconstruit sur les ruines d'une ancienne église romane du XIème siècle. Il ne reste de l'édifice d'origine que la partie basse du clocher comprenant côté levant une petite ouverture romane de plein cintre.

D'apparence extérieure relativement moderne, l'église est recouverte de chaux, laissant apparaitre de beaux encadrements de fenêtres et contreforts en pierre de taille.

Le clocher carré relativement massif est construit en pierres apparentes grises. Il est orné sur chacun de ses faces de deux grandes ouvertures laissant apparaitre ses cloches et servant d'assise à une petite horloge.

Le clocher est surmonté d'un dôme soutenant un clocheton cylindrique très aéré, dont le toit supporte une grande croix de fer forgé.

A notre entrée dans l'église, nous nous sommes immédiatement dirigés vers le chœur pour en admirer les superbes vitraux et les deux statues positionnées de part et d'autre de l'abside dans de grandes niches sculptées.

Un peu plus loin, nous avons admiré un tableau représentant la Vierge Marie, réalisé au début du siècle. »

Dossier Olivier Geneste et Marion Papin : https://patrimoine.centre-valdeloire.fr/gertrude-diffusion/dossier/vouvray-eglise-notre-dame-verrieres/d9729e27-ebd4-4286-b7c4-b563bbfb4a8c#historique

« Cette église d'origine médiévale, dotée d'une nouvelle nef au cours du 16e siècle, a été très largement reconstruite entre 1855 et 1861. Ses verrières ont été commandées à Julien-Léopold Lobin dès 1862 (baies 3, 4), puis à son fils Lucien-Léopold, de 1866 à 1872. Dans les baies des façades sud et ouest, des grisailles ornementales sont également issues des ateliers Lobin, entre 1861 et 1866. A noter enfin que le saint Léopold de la baie 2 est très probablement un portrait de Julien-Léopold Lobin. »

On peut aussi voir à l’intérieur

  • Une dalle funéraire du 14ème siècle avec l’épitaphe « ci-gît Johanna, femme de Renaut, seigneur du Plessis » (voir ci-après)
  • Un orgue d’époque Victorienne, provenant de l’église baptiste d’Hawksbridge dans le Yorkshire au Nord de l'Angleterre. Les tuyaux en plomb ont été peints pour éviter qu'ils ne noircissent.

À l’extérieur, un escalier a été ajouté à une ancienne pierre d’attente des morts afin qu’elle soit utilisée comme pierre d’annonce.

Maisons et constructions anciennes :

Rue Victor Hérault :

  • N°2 : presbytère du 16ème, avec de hauts pignons ; selon le DCT*, il y a dans la cour un cadran solaire portant la date de 1687
  • N° 28 : château de La Barre 18ème; gîte et dégustation de vins ; voir https://www.chateaudelabarre.com/experiences/3.

Rue du Commerce : article https://vouvray.fr/fr/rb/1091157/1-rue-du-commerce « Autrefois, cette rue était appelée « rue du Bourg » ou « Le Haut-Bourg » :

  • N°2 : Maison qui date du XVIème siècle (pignons est et ouest). La façade, orientée au sud, est du XIXème siècle.
  • N°6 : La Closeraie est une maison semi-troglodytique.
  • N°12 : La cave creusée dans le roc servit de prison pour la justice rendue par la Prévôté d’Oè dans les années 1500 et 1600.
  • N°14 : La touche [?] est flanquée d’une aile ouest en retour d’équerre datant du début XVIIIème siècle. Elle a été habitée et restaurée par Charles-Henri Vavasseur, maire de Vouvray entre 1908 et 1944. Ses initiales apparaissent dans les grilles en fer forgé des fenêtres. Un cadran solaire rond est sculpté sur la façade sud. » [Charles Henri Vavasseur (1867/1950), viticulteur et négociant en vins, a aussi été député de 1919 à 1924 et président du Conseil Général de 1943 à 1945.]

Rue Gambetta : la mairie est un bâtiment du 20ème siècle, dont la façade, percée de fenêtres ornées de triglyphes et guirlandes, est surmontée d’une horloge encadrée par 2 pilastres. Source Tourainissime.

Allée du cimetière (bourg est) :

Le Vigneau : ancien moulin à vent construit en 1837 (source Tourainissime).

Le Pavillon du Bouchet, dit aussi Manoir du Bouchet (n° 1) : le fief de La Cour et du Bouchet (voie histoire), qui relevait du roi à cause du château de Tours, eut pour premier seigneur connu Pierre Berruyer, vivant en 1400. Parmi les seigneurs suivants, on peut noter

  • Pierre Brette, qui rendit hommage pour ce fief à François 1er en 1515.
  • Louis Le Loup, cité en 1520, fils d’Étienne Le Loup, favori de Louis XI, qui fit construire Le Clos-Lucé à Amboise en 1477, et père de Nicolas Le Loup, qui rendit hommage à François 1er en 1534.
  • Louis I Bernin de Valentinay (voir Rigny-Ussé) (1627/1709), cité en 1692, père de Louis II Bernin de Valentinay (1663/1740) (voir Le Grand-Écheneau, ci-après), lui-même père de Louis Sébastien (1696/1772), également seigneur de Bréhémont, et d’Henriette Madeleine (morte en 1778), dont les héritiers vendirent le fief au suivant.
  • Claude Pierre Lefebvre, dit de La Falluère (1732/1798), également seigneur de Jallanges à Vernou-sur-Brenne, cité en 1786.

Article https://touraine-insolite.clicforum.fr/t1393-Le-Manoir-du-Bouchet.htm

« A la fin du XVIIIe siècle, l'habitation seigneuriale (XVIe siècle) avait presque entièrement disparu. Il ne restait qu'un petit bâtiment divisé en deux chambres, l'une où l'on faisait l'école, l'autre servant d'auditoire pour le bailli chargé de rendre la justice. Il possède encore son pigeonnier cylindrique, mais il a perdu son toit qu’il possédait encore en 1903. En 1886 le domaine était encore entièrement entouré de mur. On remarque, au rez-de-chaussée, plusieurs petites fenêtres en plein cintre. L'escalier intérieur en bois, à cage en colombage, date du XVIe siècle. »

Article https://vouvray.fr/fr/rb/1091209/3-maladrerie

« Au numéro 1, construite à flanc de coteau, se trouve l’ancienne maladrerie ou léproserie de Vouvray. Elle a été fondée au XIIIème siècle. Elle était également appelée le Pavillon du Bouchet. Il y avait 2 niveaux surmontés d’un grenier recouvert d’un toit en pavillon. Au sud, on peut encore voir 3 fenêtres en plein cintre ouvertes et 2 autres qui ont été murées.

Cette léproserie a été réunie à l’Hôtel Dieu de Tours par lettres patentes du 11 juillet 1698. Charles Vavasseur surnomma cette maison le « Donjon ». La tradition vouvrillonne répète que chaque lépreux avait sa fenêtre. En montant, sur la gauche en haut de l’allée, se trouve le clos du Bouchet, ancien logis seigneurial. »

Rue de l’Écheneau : cette longue rue (bourg ouest) part de la rue du Petit-Coteau et monte vers le nord jusqu’à la rue de Bois-Richer.

A l’est de la terrasse, la cave en roc servit de chapelle et devint un salon d’été vers 1835. Au nord de la cour d’entrée, la grange, fin XVIème fut augmentée d’une travée sud jusqu’au puits en 1842, sur les plans de l’architecte Nourrisson-Rousseau de Tours. Louis Aubin (1823-1888) descendant de François Aubin fut le premier Vouvrillon reçu à l’Ecole Normale Supérieure en 1844. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1865. » [Louis Aubin fut agrégé de mathématiques en 1847, inspecteur d’académie à partir de 1856 et inspecteur général en 1881/82.]

Allée de l’Écheneau (à l’ouest de la rue) :

  • Logis 18ème, restauré au 20ème, avec des communs du 17ème et une chapelle troglodytique du 18ème siècle : article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/memoire/AP15R007610 « La salle rectangulaire est taillée dans le roc, et s'ouvre par une entrée monumentale. Autour d'un encadrement à moulure, la porte figure un portique en relief au tympan arrondi reposant sur des colonnes rondes dégagées. Le linteau est orné de cannelures et de gouttes. La porte de bois est composée de cinq panneaux. A l'intérieur, un riche retable contraste avec la simplicité de la salle. En pierre de taille sculpté, daté du 18e siècle, il est dominé par un entablement, et constitué par un trumeau. De chaque côté de ce trumeau, un pilastre plat et une volute décorée de feuilles d'acanthe épaulent l'ensemble. Au-dessous du pilastre, de part et d'autre de l'autel, se trouve une sorte de lavabo à moitié en relief et à moitié incrusté en niche. »
  • Habitation troglodytique, avec un cadran solaire daté de 1620. :Gite : voir https://www.les-troglos-gites-de-l-echeneau.fr/

Monuments :

Monument Charles Bordes (1863/1909), né à La Bellangerie (voir ci-après), qui appartenait à son père Antoine Frédéric Bordes, maire de Vouvray de 1846 à 1870, et enterré dans le cimetière de Vouvray, est surtout connu pour avoir composé une trentaine de mélodies sur des poèmes, entre autres ceux de Paul Verlaine et pour avoir participé à la fondation de la Schola Cantorum, qui mit à l’honneur le chant grégorien.

Son monument, inauguré en 1923 contre le mur de l’église, représente 3 enfants, chantant du grégorien à côté de son portrait ; il a été réalisé par le sculpteur Médéric Bruno (1887/1958).

Monument L’Illustre Gaudissart (rue Victor Hugo), élevé en 1934 et réalisé par le sculpteur Camille Garand (1889/1979), pour mettre à l’honneur ce personnage du roman de Balzac : L’illustre Gaudissart, paru en 1833, qui se passe en grande partie à Vouvray. Restauré en 2009 par Gabriel Réau, sculpteur à Saint-Paterne-Racan.

Les Verneries (allée des Verneries, près de la rue du Petit-Coteau, bourg ouest) :

Article de Vouvray-Patrimoine (voir BEAUMARCHAIS_VOUVRAY_PATRIMOINE_2019.pdf) :

« Beaumarchais [Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732/1799)] fit de fréquents voyages en Touraine (…) Il eut des démêlés avec un certain sieur Jean-Baptiste Arvers et dès le mois de mai 1767, une promesse de vente du domaine et de la maison des Verneries est passée entre Beaumarchais et Arvers ; description des Verneries :  manoir porté par une terrasse dont le mur de soutènement remonte au XVIIe siècle. Le corps de logis, datant de la fin du XVIIe siècle, a été récemment augmenté d’une aile en retour d’équerre. Dans le parc, on remarque un cadran solaire de 1756. Ancienne propriété de la Collégiale de Saint-Martin. La maison des Verneries est le rectangle rouge, ci-dessus à gauche, avec une pelouse devant la maison et un parc dessiné par deux allées d’arbres à l’arrière de la maison. En faisant face au plan, on remarque qu’une allée, sur la gauche de la maison, permettait d’y accéder (c’est encore le cas aujourd’hui) et qu’un escalier, sur la droite de la maison, permettait certainement d’accéder au niveau de la rue. Ce qui allait, bien plus tard, devenir la rue Victor Hugo, n’existait pas encore (prés et arbres dessinés), mais l’on voit déjà nettement le « rio » qui s’écoule du plateau pour rejoindre la Cisse. »

Ne pas confondre avec un lieu-dit appelé Les Verneries (au nord du bourg) où il y avait un moulin hydraulique.

À voir au nord

La Gaudrelle :

Le premier seigneur connu de ce fief qui relevait de la prévôté d’Oé fut, en 1537, Jean Dubissieur, également propriétaire à Neuillé-le-Lierre.

Parmi les propriétaires suivants, on peut noter :

  • Jacques Henry Le Provost (1711/1783), cité en 1741, lieutenant de louveterie.
  • Jean Moisand (1697/1780), cité en 1757, riche marchand, qui fit restaurer le manoir et dont la fille, Marie Moisand (née en 1726), épousa en 1748 André René Mayaud (1716/1792), grand juge consul de Tours et contrôleur ordinaire des guerres. Leur fille, Françoise Mayaud (1760/1827) fut l’épouse de Pierre Adrien Gaullier, dit de La Celle (1752/1810), seigneur de La Celle-Guenand, du Petit-Pressigny et de Thaix à Sorigny.
  • Ces derniers vendent le domaine en 1792 à Jean Cartier (1723/1810), ancien curé de La Ville-aux-Dames (de 1754 à 1789) et député aux états généraux de 1789, qui fut arrêté et déporté pendant la Révolution.
  • François Vaugondy, cité en 1860, qui sera maire de Vouvray en 1861.
  • Justin Marcel Montmousseau (mort en 1972), qui acquit la propriété en 1931 et qui créa une société viticole, qui existe toujours et qui appartient en partie à sa famille.

Le manoir actuel, du 17ème siècle, possède une chapelle troglodytique en forme de croix grecque, datée de 1732.

C’est un domaine viticole, dont les vins sont commercialisés à Rochecorbon : voir https://www.chateaugaudrelle.com/

Le Plessis :

Ce fief est cité dès 1209 sous la forme Majoria de Plesseio (Mairie du Plessis) puis c’est, en 1401, Le Plessis-Regnault, ce qui semble confirmer que le Renaut, cité dans l’église (voir ci-dessus) au 14ème siècle, était bien seigneur du Plessis.

Au 19ème siècle, le manoir appartenait à Pierre Hippolyte Le Tissier (1767/1845), administrateur de l’armée du Rhin sous le Directoire, maire de Vouvray en 1820/21, député d’Indre-et-Loire de 1820 à 1830, conseiller général de 1825 à 1833, également propriétaire de La Bellangerie (voir ci-après) ; son épouse, Bénigne Esther Guizol (1786/1859), fille de Jean Baptiste Guizol (1759/1828), membre du Conseil des anciens de 1797 à 1798, conseiller général d’Indre-et-Loire de 1800 à 1825, fut une amie de Lamartine (1790/1869).

Leur fille, Esther Marie Le Tissier (1810/1841) épousa en 1827 Louis Armand de Lespinay (1789/1869), baron d’empire en 1814 et maréchal de camp en 1828.

Extrait d’un article de Sophie Le Berre (née en 1966), fondatrice de Vouvray-Patrimoine : voir https://www.vouvraypatrimoine.fr/images/pdf/MANOIR_DU_PLESSIS_VOUVRAY.pdf

« La carte agronomique, datée de 1907, présentée dans la Monographie de la commune de Vouvray et de son vignoble, d’Auguste Chauvigné [(1855/1929), écrivain et géographe], nous confirme l’implantation du Manoir du Plessis dans une zone entourée de bois, ce qui est rare sur la commune de Vouvray.

Ce qui distingue également le Manoir du Plessis, c’est la présence d’eau, de douves et d’une fosse, nommée « Fosse du Plessis » sur la carte d’Auguste Chauvigné.

Le colombier, désigné ici sous le terme de « fuye » (ou fuie) et dont la représentation sur le cadastre est figurée par un rond, était alors traité comme un véritable élément ostentatoire des manoirs, avec tout ce que peut symboliser le concept de tour. »

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098300

« Ancien fief relevant de la prévôté d'Oé. Le logis est un long bâtiment rectangulaire surmontant une cave faisant la totalité de l'édifice. Sur la façade occidentale, à l'angle sud-ouest, se trouve une tourelle, qui était certainement circulaire, et qui repose comme en encorbellement sur une petite voûte en trompe et en demi berceau. Au nord-est, une tourelle a disparu, une porte et d'importants accrochements subsistants. Les ruines d'un second logis, du 17e siècle, en brique et pierre, sont situées plus au nord. Il s'agit d'un pavillon carré prolongé au sud d'une aile un peu plus en retrait. A l'angle nord-est est située un très grosse fuye circulaire dont les boulins* ont été rebouchés. »

Closerie de La Bonne Dame (49 rue Gambetta) :

Le logis, avec ses pignons du 15ème et ses lucarnes à fronton courbes, de 1732, se situe en haut de la rue Gambetta, à proximité du lieu-dit La Bonne Dame, où se trouve un autel sur lequel il y a une statue de La Vierge aux raisins, copie de celle du Louvre.

Il a été restauré en 2016.

La Brianderie (rue de La Bonne Dame) :

Logis du 16ème siècle avec pignon à rondelis et fenêtres à croisée de pierre sur la façade sud, flanqué d’une tour carrée, coiffée par un toit à 3 pentes ; une autre tour carrée se trouve dans le jardin ; la cuisine et les 3 caves sont taillées dans le coteau. Source Tourainissime.

À voir au nord-est

La Chardonnière :

Manoir du 16ème/17ème siècle, encadré de 2 hautes cheminées, dont les combles sont éclairés par 3 lucarnes à fronton courbe ; communs à colombage du 17ème siècle. Source Tourainissime.

Le Haut-Lieu :

Le domaine fut vendu en 1793, comme bien national, sur Michel Clément Leduc, prêtre, déporté. Manoir 18ème, modifié au 19ème.

Domaine viticole appartenant au domaine Huet, créé en 1928 par Victor Huet ; voir https://www.domainehuet.com/. Son fils, Gaston Huet (1910/2002), dit le pape de Vouvray, a été maire de la commune de 1947 à 1980 et conseiller général de 1951 à 1982.

L’Épinay : voir https://vouvray.fr/fr/rb/1091287/7-clos-de-lepinay-tulipes

« L’Épinay du latin « spina », épine a donné son nom au clos de l’Epinay. Cette propriété au cœur des vignes date du milieu du XVIème siècle. Sur la façade est, on peut observer une lucarne du XVème - XVIème siècle.

Elle a eu son moment de gloire en 1947. En effet, cette année-là, Stefan Andres [1906/1970] (écrivain allemand) publie son roman, Le mariage des ennemis. On y découvre la description de cette demeure où il a séjourné. [Le titre allemand de ce roman, non traduit en français, est Die Hochzeit der Feinde]

On trouve encore dans les vignes alentours des tulipes sauvages Tulipa sylvestris. Elles fleurissent en mars-avril-mai dans quelques vignes vouvrillonnes et sont totalement protégées par un arrêté ministériel. »

À voir au nord-ouest

Le Petit-Bois :

Logis fin 17ème, avec un parc, dont l’entrée est flanquée de deux pavillons, au toit de pierre, bombé (source Tourainissime). Voir La Frillière, ci-après.

La Fuye :

Le logis de la fin du 17ème siècle, possède encore, au sud de sa cour, un pigeonnier carré de la même époque. La porte en plein cintre donnant accès au domaine est de la fin du 16ème. (Source Tourainissime).

La Bellangerie : extrait d’un article de Sophie Le Berre (Vouvray-Patrimoine) https://www.vouvraypatrimoine.fr/images/pdf/LA_FERME_MODELE_DE_LA_BELLANGERIE_AU_XIXE.pdf

« En divers points de l’Europe du Nord et de l’Est, des fermes modèles sont créées à l’aube du XIXe siècle, avec pour objectif de favoriser le progrès agricole et l’émulation entre propriétaires terriens.

L’exemple de Jean-Lambert Bonjean : il naît le 14 novembre 1796 à Heusy, petit village situé près de Verviers, en Belgique. En 1843, il achète le Domaine de la Bellangerie (où) il se livre à l’agriculture avec l’ardeur qu’il mettait à toute chose et il trouve de nouveaux procédés de culture ; il y décède le 14 novembre 1851.

Jean-Lambert Bonjean n’a qu’une fille, Marie-Thérèse, qui épouse, en 1842, Antoine-Frédéric Bordes, maire de la commune de Vouvray, de 1846 à 1870 (qui) poursuit l’exploitation agricole de son beau-père (et qui) fait installer une distillerie.

Marie-Thérèse est artiste dans l’âme, elle aime recueillir des succès dans les salons, où elle chante des romances de sa composition, dont elle publie une douzaine sous le nom de « Marie de Vouvray ». Son fils, Charles Bordes [voir le monument] vit à la Bellangerie une enfance sans souci ; mais, après le décès de son père [en 1875], la Bellangerie doit être vendue ; Charles Bordes entre dans la célèbre école des Dominicains d’Arcueil ; il devient l’élève de Marmontel [Antoine François Marmontel (1816/1898)] pour le piano et de César Franck [1822/1890] pour la composition. La Touraine fut le berceau et garde la tombe de Charles Bordes ; c’est là qu’il repose auprès de son père et de sa mère dans le petit cimetière de Vouvray »

À voir à l’est

Les Bidaudières (rue du Peu Morier) :

Au 18ème siècle, le château appartenait à Joseph Louis Graslin (1683/1743), greffier en chef au bureau des finances de Tours, père de Jean Joseph Louis Graslin (1728/1790), receveur général des fermes du roi à Nantes, où il créa un nouveau quartier, lequel vendit le château en 1767 à Valentin Loiseau (1727/1788), lieutenant général de police à Tours, également propriétaire de Montfort à Chançay et d’Anzan à Noizay, père de Valentin Marie Loiseau (1769/1827).

Le château, du 18ème siècle a été remanié au 19ème et restauré en 1996.

Chambres d’hôtes : voir https://www.bidaudieres.com/

Vaudenuits : château 19ème.

Mont : manoir début 17ème.

Les Girardières : Le fief relevait de la prévôté d’Oé. Le château, du 18ème/19ème siècle, où une chapelle est signalée, appartenait en 1892 à N. Bruley.

Source Tourainissime pour ces 3 derniers lieux

À voir à l’ouest

Moncontour :

Le premier seigneur connu de ce fief, qui relevait de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher), fut, en 1271, Guillaume III de Sainte-Maure (1225/1271), dont la fille, Isabelle de Sainte-Maure (morte en 1310) épousa Amaury III de Craon (1280/1332), sénéchal d’Aquitaine, d’Anjou, du Maine et de Touraine. Sur la famille de Craon, voir Sainte-Maure-de-Touraine, Savonnières, Verneuil-sur-Indre et Villandry.

Amaury III fut le père de Guillaume I de Craon (1318/1388), dit le Grand, dont le fils, Guillaume II de Craon (1342/1410), chambellan du roi Jean II le Bon (roi de 1350 à sa mort en 1364) eut pour enfants Jean de Craon (mort à Azincourt* en 1415) et Marie de Craon (1375/1420), qui épousa en secondes noces Louis I Chabot (1370/1422), cité en 1420 comme seigneur de Moncontour.

Le fils de ce dernier, Thibaud IV Chabot, né en 1400 et mort à Patay* en 1429, cité en 1423, fut le père de Louis II Chabot (1423/1486), cité en 1429.

Le fief passa ensuite à la famille d’Espinay (voir Bréhémont, Cheillé, Rigny-Ussé, Saint-Michel-sur-Loire) : Jacques I d’Espinay (1465/1520), cité en 1485, également seigneur de Bréhémont et d’Ussé, chambellan de Louis XI (roi de 1461 à sa mort en 1483), de Charles VIII (roi de 1483 à sa mort en 1498) et de Louis XII (roi de 1498 à sa mort en 1415), fut le grand-père de René d’Espinay, cité en 1538, lui-même père de Louis d’Espinay, cité en 1572 et d’Antoine d’Espinay, cité en 1583.

Parmi les nombreux propriétaires suivants, on peut noter César Cottereau (1587/1654), maire de Tours en 1627/29 et en 1641/42, dont la fille Madeleine Cottereau (née en 1323) épousa en 1644 Gabriel Taschereau de Baudry (1615/1703), grand maître des eaux-et-forêts d’Anjou et du Maine, petit-fils de l’échevin de Tours, Michel Taschereau (1570/1618), ancêtre également de la famille Taschereau des Pictières.

Gabriel Taschereau et Madeleine Cottereau furent les parents de Jean François Taschereau de Baudry (1645/1694), lieutenant particulier au bailliage* de Tours et maire de Tours de 1678 à 1682, lui-même père de César Victor Taschereau des Linières, cité comme seigneur de Moncontour de 1731 à 1748, de Marie Thérèse Tascherau de Baudry et d’un autre Gabriel Taschereau de Baudry (1673/1755), dit Monsieur de Baudry, lieutenant général de Police de Paris, également seigneur de Bléré et de Baudry à Cérelles. La fille de ce dernier, Marie Angélique Françoise Taschereau de Baudry (1712/1786) fut l’épouse de Nicolas Charles de Malon de Bercy (1708/1790), cité en 1777, Président du Grand Conseil en 1740.

Marie Thérèse Taschereau de Baudry, pour sa part, épousa en 1703 Zacharie de Vassan (1667/1747) et fut la mère de Michel de Vassan (1706/1775), lui-même père de Louis Zacharie de Vassan, citée en 1789 et de Marie Charlotte de Vassan (morte en 1818), citée également comme dame de Moncontour en 1789.

Article https://www.valdeloire.org/Connaitre/A-la-carte/Blois-Tours2/Le-paysage-entre-Cisse-et-Loire/Le-chateau-de-Moncontour-et-Balzac-a-Vouvray

« C’est une construction de la fin du XVe siècle, en partie incendiée durant la Révolution, réhabilitée à la suite, puis remaniée au XXe siècle. Entre mai 1846 et août 1847, Balzac veut acheter les terres de Moncontour. Il décrit Vouvray et le château dans « Une femme de trente ans » : « Moncontour est un ancien manoir situé sur un de ces blonds rochers au bas desquels passe la Loire […]. C'est un de ces petits châteaux de Touraine, blancs, jolis, à tourelles sculptées, brodés comme une dentelle de Malines ; un de ces châteaux mignons, pimpants qui se mirent dans les eaux du fleuve avec leurs bouquets de mûriers, leurs vignes, leurs chemins creux, leurs longues balustrades à jour, leurs caves en rocher, leurs manteaux de lierre et leurs escarpements. Les toits de Moncontour pétillent sous les rayons du soleil, tout y est ardent.»

Mme Hanska, sa « correspondante » régulière, n’adhère pas à cette idée et Balzac ne peut mettre son projet à exécution. Il lui répond : « Ah ! La belle affaire que Moncontour, que vous m’avez déconseillée. On a fait pour 20 000 fr. de vin l’année dernière, et on en fera pour 20 000 encore cette année. Or 40 000 fr. de moins sur le prix de 120 000 fr, c’était une belle affaire. Quand le cours des actions du chemin de fer du Nord aura remonté, j’achèterai Moncontour. Ce sera en 1849, à l’âge de 50 ans, au beau milieu de ma vie ». Balzac meurt en 1850 sans être propriétaire du château. » [Balzac meurt à l’âge de 51 ans, le 18 août 1850, après avoir épousé Ewelyna Hanska (1804/1882) le 14 mars de la même année !]

Musée de la vigne et du vin dans les caves du château : voir https://www.vouvray.com/musee-vin-vigne-chateau-moncontour-vouvray/

Puits-Torson ou Puytroson (rue du Petit-Coteau) : Le logis, datant de la fin du 16ème siècle, a été augmenté d'un pavillon au 19ème (source Tourainissime).

À voir au sud-est

La Frillière : voir l’article de Vouvray-Patrimoine : https://www.vouvraypatrimoine.fr/images/pdf/LA_FRILLIERE_VOUVRAY_PATRIMOINE_2018.pdf

« En 1568, le fief de la Frillière appartenait à Guillaume du Perray. En 1646, Mathieu Duchamp (1602-1682) achète ce bien, puis ce même Mathieu, estimant que le bâtiment affermé et servant à l’exploitation de la Poste (Relais de Poste) ne rapportait rien et lui est plus une charge qu’un profit, le revend au Maître de Poste Moreau. Mais c’est finalement l’arrière-petit-fils de Mathieu Duchamp, Louis Duchamp-Duporteau (1723-1778) [Louis Duchamp de La Frillière (1723/1805)] qui récupère la terre et la seigneurie de la Frillière en 1763. En septembre 1766, Louis Duchamp-Duporteau de la Frillière épouse Anne-Elizabeth Chicoisneau (1746-1826) ; ce sont les Chicoisneau qui possèdent alors le château des Armuseries à Rochecorbon. Le 21 mai 1768, nous apprenons que Louis Duchamp-Duporteau de la Frillière augmente son patrimoine et se porte acquéreur, du « Petit Bois » [voir ci-dessus]. Cet achat comprend : une maison de maître, une maison de closiers, des dépendances (granges, caves, pressoirs, boulangerie, etc.), un grand verger, des vignes, un bois de haute futaie, des prés. Dans l’acte d’acquisition de Louis Duchamp, il est mentionné que font partie de la vente « pressoirs, râpoirs, tirevins, jallais (seaux en bois à anse fixe), cuves, foins qui sont dans les greniers, avoines, bêtes azines avec leur bât, ainsi que tous les fruits à recueillir, notamment les feuilles de mûriers qui sont plantés en terre ». Cela confirme le fait qu’il existait alors des champs de mûriers sur la commune de Vouvray, pour la production de la soie,

Le Relais de la Frillière, situé à une quinzaine de kilomètres en amont de Tours, est le dernier Relais avant celui de Tours sur la route royale de Paris à l’Espagne. Il semble que le Relais de Poste de la Frillière se soit trouvé, sous la Révolution, à la « Petite Frillière », c’est à dire à 200 mètres à l’est du manoir de la Frillière, qui existe encore aujourd’hui.

Arthur Young [(1741/1820) agronome britannique, auteur de Voyages en France (1787/1789)] l’évoque dans son Voyage d’un Anglais en France : « À la dernière station de la Frillière, il y avait un si magnifique châtaignier que je ne me rappelle pas en avoir vu un pareil. En ce moment, il était couvert de fleurs, il y en avait plus que de feuilles. Les collines sont creusées de façon qu’en y adaptant une porte et des fenêtres, c’est une maison parfaite. La vue de Tours, en fond de tableau, embellit le paysage. »

Mais c’est sans doute Balzac qui fait l’une des plus belles descriptions de la Frillière et de l’arrivée à Vouvray dans La Femme de Trente ans : « Dans les premiers jours du mois de mars 1814, un peu moins d’un an après cette revue de l’empereur, une calèche roulait sur la route d’Amboise à Tours. En quittant le dôme vert des noyers sous lesquels se cachait la poste de la Frillière, cette voiture fut entraînée avec une telle rapidité qu’en un moment elle arriva au pont bâti sur la Cisse, à l’embouchure de cette rivière dans la Loire, et s’y arrêta. Ainsi, par un effet du hasard, les deux personnes qui se trouvaient dans la calèche eurent le loisir de contempler à leur réveil un des plus beaux sites que puissent présenter les séduisantes rives de la Loire. À sa droite, le voyageur embrasse d’un regard toutes les sinuosités de la Cisse, qui se roule, comme un serpent argenté, dans l’herbe des prairies auxquelles les premières pousses du printemps donnaient alors les couleurs de l’émeraude. À gauche, la Loire apparaît dans toute sa magnificence. Les innombrables facettes de quelques roulées, produites par une brise matinale un peu froide, réfléchissaient les scintillements du soleil sur les vastes nappes que déploie cette majestueuse rivière. Çà et là des îles verdoyantes se succèdent dans l’étendue des eaux, comme les chatons d’un collier. De l’autre côté du fleuve, les plus belles campagnes de la Touraine déroulent leurs trésors à perte de vue. »

La maison du Maître de Poste de la Frillière existe toujours et c’est aujourd’hui une demeure privée. »


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