Beaumarchais. René Benjamin. Béranger. Bergson. Yves Bonnefoy
Beaumarchais ou plus exactement Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799) :
Ce dernier posséda en Touraine plusieurs biens, qu’il avait acheté dans le cadre de ses affaires financières :
- Les Verneries, rue du Petit-Coteau à Vouvray, demeure qu’il avait achetée en 1767 auprès d'un certain Jean-Baptiste Arvers.
- Une partie de la Forêt de Chinon.
- Une propriété agricole près d’Amboise.
Beaumarchais en 1755 par Jean-Marc Nattier (source wikipedia)
La pièce la plus connue de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, a probablement été commencée vers 1774 à l’époque où Beaumarchais parcourait sans cesse la Touraine pour se rendre dans ses propriétés et le comte Almaviva a sans doute été inspiré par Étienne François de Choiseul (1719/1785), qui, après avoir été le chef du gouvernement de Louis XV entre 1758 et 1770, avait été disgracié et exilé dans sa propriété de Chanteloup à Amboise.
Choiseul en 1786 par Adélaïde Labille-Guiard (source wikipedia)
Beaumarchais le connaissait et lui avait même prêté de l’argent : voir Jacques Seebacher (1930/2008) : autour de Figaro : Beaumarchais, la famille de Choiseul et le financier Clavière, in Revue d’histoire littéraire de France, 1962, 62ème année, n° 2 (pages 198/228).
Benjamin René (1885-1948) :
Né à Paris en 1885, René Benjamin publie son premier roman, Madame Bonheur en 1909.
Mobilisé en 1914, il est gravement blessé dès le début de la guerre, en septembre 1914 puis évacué vers l’hôpital de Saumur, où il fait la connaissance d’Élisabeth Lecoy (1890/1973), infirmière bénévole à l’hôpital de cette ville.
Celle-ci était la fille d’un notaire de Saumur, Henri Lecoy et de Marie-Louise Bodin, elle-même fille de Norbert Bodin, qui avait acheté en 1902 le château de Saché.
Élisabeth Lecoy et René Benjamin dans la chambre de Balzac, mai 1915 (Fonds familial privé)
Il fait part de ce qu’il a vécu pendant la guerre dans son roman intitulé Gaspard (publié en 1915), qui obtint le prix Goncourt la même année et dans lequel Élisabeth Lecoy apparaît sous le nom de « Mademoiselle Viette ».
Manoir du Plessis (photo PmD mai 2010)
René Benjamin épousa Élisabeth Lecoy le 26 juin 1916 à Saché, où il séjourna souvent, avant d’acheter en 1923 le manoir du Plessis à Savonnières, que lui avait fait connaître son ami Joachim Carvallo, (1869/1936) le restaurateur du château de Villandry, qui créa le jardin du manoir.
Particulièrement sensible aux souvenirs de Balzac, attachés au château de Saché, il publie en 1925 La prodigieuse vie d’Honoré de Balzac.
Château de Saché (photo PmD août 2010)
Ami de Charles Maurras (1868/1952) et de Léon Daudet (1867/1942) (voir Bernard Clavel. Paul Louis Courier. Georges Courteline. Daudet (famille). Jacques Decour), collaborateur de l’Action Française, admirateur du maréchal Pétain (1856/1951), il fut arrêté à la libération puis passa un an en prison avant d’être finalement acquitté.
Le manoir du Plessis, où l’on peut loger, appartient toujours aux descendants de l’écrivain : voir http://manoirplessis.fr/ et https://etiennebenjamin.com/MOZ/cv.php?lang=fr
Béranger Pierre-Jean (de) (1780-1857) :
Auteur de chansons et de pamphlets, qui lui vaudront de la prison en 1821 et en 1829, Béranger devint très populaire à partir de 1830 et fut admiré par les plus grands écrivains (y compris Chateaubriand, Lamartine et Mallarmé).
Béranger en 1830 par Ary Scheffer, musée Carnavalet (source wikipedia)
Fatigué et souffrant, il se retira d’abord à Tours où, selon la tradition, il résida à l’hôtel Tourneguide, aujourd’hui démoli (rue Chauvineau, en face de la chapelle Saint-Éloi) avant de louer, de 1836 à 1838 la Grenadière à Saint-Cyr-sur-Loire (actuellement la Petite Grenadière), qui appartenait à l’un de ses amis, le docteur Jean-François Riaux, médecin et républicain convaincu.
À Saint-Cyr, Béranger fréquenta souvent le docteur Pierre Fidèle Bretonneau (1778/1862), avec qui il partageait le même idéal républicain, issu de la Révolution française, qui habitait le château voisin de Palluau et à qui il demandait souvent des conseils médicaux.
Saint-Cyr-sur-Loire, La-Grenadière (cp
Béranger se plut à la Grenadière, où il s’était installé avec sa muse et compagne Judith Frère (1779/1857), , qu’il avait connu à seize ans et à laquelle il voua jusqu’à sa mort une délicate tendresse. Il y retrouva son inspiration poétique qu’il croyait perdue puisqu’il y a écrit treize chansons, dont deux pour Judith : Mon jardin et Les oiseaux de la Grenadière.
Très affecté par la disparition de Judith en 1857, Béranger mourut trois mois après son amie.
De son vivant, la ville de Tours donna son nom au boulevard qui s’appelait auparavant le Grand-Mail et où Béranger avait habité de 1838 à 1840 après son séjour à La Grenadière.
Bergson Henri (1859-1941) :
Connu surtout comme philosophe et comme auteur de Le Rire (1900), Bergson obtint néanmoins le prix Nobel de littérature en 1927.
Il acheta en 1937 la Gaudinière, à Saint-Cyr-sur-Loire, située en face de la Béchellerie, qui avait appartenu à Anatole France (1844/1924), et il y passa une grande partie des étés de 1937 à 1940. En 1939, il y reçut l’hommage de ses amis à l’occasion de ses 80 ans.
La Gaudinière (photo PmD mars 2010)
Bonnefoy Yves (1923-2016)
Poète, critique d’art, traducteur, professeur au Collège de France de 1981 à 1993, Yves Bonnefoy est né à Tours, où ses parents (Élie Bonnefoy, ouvrier monteur aux ateliers des chemins de fer et Hélène Maury, institutrice à Saint-Martin-le Beau) étaient venus s’installer après leur mariage (d’abord rue Galpin-Thiou, puis rue Lobin).
Yves Bonnefoy en 2004 au Collège de France (source wikipedia)
Il fit ses études au lycée Descartes de Tours puis à l’université de Poitiers et à la Sorbonne.
Il publie son premier recueil de poèmes : Du mouvement et de l’immobilité de Douve en 1953.
Dans ses œuvres autobiographiques : L'Arrière-pays (1972) et Rue Traversière (1977), il évoque notamment le jardin botanique (boulevard Tonnelé), le lycée Descartes, la rue Traversière (à l’est de la prefecture), la gare et le travail de son père, l’école de la mère, etc.
Plusieurs expositions ont marqué sa présence à Tours (1978, 1993, 2005) ainsi que le colloque international de 2000, la création en 1992 et le développement d’un Fonds Yves Bonnefoy aux archives municipales, les colloques estivaux au Logis des Montains à Loches (de 1975 à 1992) et les « Cartes blanches » offertes par sa ville (2007-2010).