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Château-Renault


Le nom de cette commune, située tout au nord du département, au confluent de la Brenne et du Gault, apparaît pour la première fois en 1020, dans une charte de l’abbaye de Marmoutier, sous la forme Castrum Rainaldi (Château de Renault). On trouve ensuite Chasteau Regnault en 1267, Chasteau Renaud en 1355 et Château-Renault à partir du 18ème siècle.

01 Carte de CassiniCarte de Cassini

Histoire

Antiquité :

Il est possible qu’il y eût un domaine agricole gallo-romain (villa rustica) à Méré, dans le bourg, au nord-est, toponyme venant de Materiacus ou « domaine de Marterius (le Belliqueux).

Histoire du fief :

L’histoire des origines de ce fief est assez obscure. Ce qui semble sûr, c’est que le nom du bourg vient d’un certain Renaud de Château-Gontier (en Anjou), cité en 1040, à qui Geoffroy II d'Anjou, dit Martel, comte d’Anjou et fils de Foulques III Nerra, confia une citadelle, qui existait déjà mais les archives divergent sur la filiation de ce Renaud.

Une descendante de ce Renaud, Sibylle de Château-Gontier (née vers 1110), dite auss Sibylle de Château-Renault, épousa Thibaut V de Blois (1130/1191), comte de Champagne, sénéchal de Louis VII, qui accompagna Philippe-Auguste à la 3ème croisade, au cours de laquelle il mourut. Ce dernier, devenu seigneur du fief, érigea vers 1140 le donjon (voir le château ci-après).

La seigneurie passa ensuite au fils de Thibaut V, Louis de Blois (mort en 1205 à la bataille d'Andrinople), puis au fils de ce dernier, Thibaut VI, mort sans enfant en 1218, puis à Isabelle de Blois (morte en 1248), fille de Thibaut V, épouse de Sulpice III d’Amboise (mort en 1218), puis à Mathilde d’Amboise (morte en 1256), fille de Sulpice III.

02 Jeanne de Châtillon généanetCette dernière vendit le fief à sa cousine germaine, Marie d’Avesnes (1200/1241), fille de Gautier II d’Avesnes (1170/1244) et de Marguerite de Blois (née en 1170), fille de Thibaut V. Marie d’Avesnes épousa Hugues I de Châtillon (1198/1248), tué lors du siège d’Avignon alors qu’il partait en croisade avec Louis IX. 03 Pierre de France généanetLeur petite-fille, Jeanne de Châtillon (1253/1292) (portrait ci-contre in généanet) épousa en 1272 Pierre de France (1251/1283) (portrait ci-contre in généanet), fils de Louis IX et légua le fief à son cousin germain, Hugues II de Châtillon (1258/1307), grand maître des arbalétriers de France, petit-fils d’Hugues I.

Guy I de Châtillon (mort en 1342), fils de Hugues II, épousa en 1310 Marguerite de Valois (1295/1342), petite-fille de Philippe III le Hardi (1245/1285). Leur fils, Louis I de Châtillon fut tué en 1346 à la bataille de Crécy et le fief passa à l’un de ses fils, Guy II de Châtillon (mort en 1397), qui vendit la seigneurie en 1391 à Louis I d’Orléans (né en 1372 et assassiné en 1407), fils du roi Charles V.

04 Jean dOrleans généanetLe fils de Louis I d’Orléans, le poète Charles I d’Orléans (1394/1465) vendit le fief en 1441 à son demi-frère, Jean d’Orléans, dit Dunois (1403/1468) (portrait ci-contre in généanet), fils naturel de Louis I, compagnon de Jeanne d’Arc, grand chambellan de France. Son fils, François I d’Orléans-Longueville (1447/1491), grand chambellan de France, fut le père de François II d’Orléans-Longueville (1470/1512), grand chambellan de France, et de Louis I d’Orléans-Longueville (1480/1516), grand chambellan de France, gouverneur de Provence, qui hérita de la seigneurie après la mort, à l’âge de 7 ans, de Renée d’Orléans-Longueville (1508/1515), fille de François II.

Louis I d’Orléans-Longueville fut le père de Claude d’Orléans-Longueville (1508/1524), tué à lors du siège de Pavie, de Louis II d’Orléans-Longueville (1510/1537) et d’un autre François d’Orléans-Longueville (1513/1548). Louis II d’Orléans-Longueville fut le père de François III d’Orléans-Longueville (1535/1551), dont les biens, après sa mort à l’âge de 16 ans, passèrent à son cousin germain, Léonor d’Orléans-Longueville (1540/1573), fils de François et petit-fils de Louis I.

05 Léonor dOrléans Lngueville généanetLéonor d’Orléans-Longueville (portrait ci-contre in généanet), qui se distingua dans les rangs catholiques à la 06 Antoinette dOrléans Longueville généanetbataille de Moncontour en 1569, fut le père d’Antoinette d’Orléans-Longueville (1572/1618) (portrait ci-contre in généanet), qui épousa Charles de Gondi (1569/1596), général des galères, fils d’Albert de Gondi (1522/1602), dit le maréchal de Retz.

07 François Louis Rousselet généanetCharles de Gondi fut le père d’Henri de Gondi (1590/1659), qui échangea en 1618 la seigneurie avec Albert de Rousselet, marquis de Château Renault (mort en 1621), fils de Méraude de Gondi, sœur d’Albert et de François I Rousselet. Les seigneurs suivants furent François II de Rousselet (1600/1677), fils d’Albert puis François Louis de Rousselet (1637/1716) (portrait ci-contre in généanet), fils de François II, vice-amiral et maréchal de France, loué par le duc de Saint-Simon pour ses nombreuses victoires navales mais aussi célébré par une inscription se trouvant dans l’église paroissiale. de la commune (voir portrait par Jean Pierre Franque (1774/1860).

François Louis de Rousselet fut le père d’Emmanuel de Rousselet (1695/1739), capitaine de vaisseau, lui-même père de Marie Anne de Rousselet (1727/1792), qui épousa en 1746 Charles Henri d’Estaing (1729/1794), gouverneur de Touraine, amiral de France en 1793 mais guillotiné l’année suivante, qui fut le dernier seigneur de Château-Renault. Pour la suite voir le château.

Histoire ancienne, moderne et contemporaine

Pendant longtemps, Château-Renault fut considéré comme la capitale du cuir (voir le Musée du cuir, ci-après), comme le dit le journaliste Victor Eugène Ardouin-Dumazet (1852/1940) dans son œuvre monumentale intitulée Voyage en France.

Les premières tanneries s’installèrent en 1543, du fait qu’il y avait deux rivières, sur lesquelles furent aménagées plusieurs moulins à écorces, dits aussi moulins à tan (voir ci-après), alimentés par les forêts de chêne de la région. Une enquête, faite en 1872, indique que les seules usines de la commune sont les tanneries et les fabriques de colles fortes, qui emploient 557 hommes, 17 femmes et 35 enfants, travaillant 14 heures par jour.

Pendant la Révolution, l’avocat Jean François Martin Gardien (1755/1793), né à Château-Renault, fut député à la Convention en 1792. D’abord proche des Montagnards puis des Girondins, il fut accusé et condamné avec eux en 1793.

La section Orléans-Tours de la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux, passait par Château-Renault, où il y avait une gare, mise en service en 1867, qui fonctionne toujours.

08 La gare cp

Le peintre autodidacte André Bauchant (1873/1958), auteur de plus de 3000 toiles et notamment des décors pour le ballet Apollon Musagète de Serge de Diaghilev, est né à Château-Renault (Voir aussi Auzouer-en-Touraine). Plusieurs reproductions de ses œuvres se trouvent près du donjon (voir ci-après). Ci-dessous : André Bauchant, vue de Château-Renault (château, photo PmD mars 2022)

09 André Bauchant vue de Château Renault château photo PmD mars 2022

10 Statue de Pitard par Georges Delperrier source site de la communeStéphane Pitard (1908/1931),  instituteur-adjoint à l’école de garçons de Château-Renault, mourut en 1931, au cours d’une projection cinématographique dont il avait la charge, alors qu'un incendie s'était déclaré dans la cabine et qu'il tentait  d’éviter la propagation du feu et protéger les élèves. En novembre 1931, Marius Roustan, alors ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, procèda à un hommage national dans l’école et au cimetière de la ville, où se trouve sa statue, réalisée par Georges Delpérier (1865/1936) (photo ci-contre).

À voir dans le bourg

L’église Saint-André (rue Martin Gardien) voir aussi https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097644 :

11 Église Saint André photo PmD marsÉglise Saint-André (photo PmD mars)

Une chapelle romane fut édifiée vers 1066 puis érigée en église paroissiale en 1125. Elle fut agrandie au 15ème siècle (façade principale et bras du transept nord) et reconstruite en partie au milieu du 16ème siècle ; la nouvelle église fut consacrée en 1562. Une partie du collatéral nord a probablement été modifiée au milieu du 17ème siècle comme en témoigne la date portée "15 may 1657" présente sur la chaîne d’angle au nord-ouest.

Plusieurs modifications ont été effectuées entre 1843 et 1888, par les architectes Gustave Guérin (1814/1881) et son fils Charles Guérin (1847/1919, avec notamment l’édification d’un nouveau clocher en 1877.

13 Église Saint André intérieur photo Thierry Cantalupo pour pop cutureÉglise Saint-André, intérieur (photo Thierry Cantalupo pour pop-cuture)

À l'intérieur, l'ensemble de l'édifice est couvert de voûtes lambrissées. La chapelle de la Vierge est couverte d'une fausse-voûte en plâtre dont les ogives reposent sur des culots. Cette chapelle, dont l’autel a été restauré en 2007, contient une Vierge à l’enfant, réalisée en 1844 par le céramiste Charles Jean Avisseau (1796/1861) voit aussi Chanceaux-sur-Choisille, Chemillé-sur-Dème, Saint-Antoine-du-Rocher, Saint-Martin-le-Beau, Souvigny-en-Touraine, Tours et Truyes.

D'autres statues se trouvent aussi dans cette église, dont une Vierge à l'enfant, en marbre, du 15ème siècle. Statue ci-dessous  (photo 2011 de Guy du Chazaud pour pop-culture)

14 Statue de la Vierge à lenfant photo 2011 de Guy du Chazaud pour pop culture

Sous la chapelle, la crypte des seigneurs de Château-Renault garde des inscriptions des 17ème et 18ème siècle faisant référence à la famille de Rousselet (voir Histoire du fief). Une trace de peinture murale est visible sur le mur sud de la nef. D'anciennes pierres tombales ont été réutilisées pour servir de marches pour l'escalier de la chapelle Saint-Roch (bras du transept nord).

15 Église Saint André intérieur photo Thierry Cantalupo pour pop cutureÉglise Saint-André, vitraux (photo Thierry Cantalupo pour pop-cuture)

14 verrières, offertes par la famille Peltereau (voir ci-après le Musée du cuir), ont été réalisées entre 1858 et 1869 par Julien Léopold Lobin (1814/1864) et son fils Lucien Léopold (1837/1892) ; le vitrail appelé La Toussaint contient plus de 100 personnages, dont Charlemagne, Saint Louis mais aussi Julien Léopold Lobin ainsi que Mathilde et Marcel Lobin, sœur et frère de Lucien Léopold. Dans La Dormition de la Vierge, on reconnaît, parmi les apôtres qui entourent la Vierge, Placide Peltereau père (voir le Musée du cuir et de la tannerie, ci-après). Dans un autre vitrail, on peut voir sous les traits de donateurs, l’abbé François Brocherieux (1815/1876), curé-doyen de l'église, et Mgr Guibert (1802/1886), archevêque de Tours de 1857 à 1871. Sur les vitraux, voir aussi le dossier réalisé par Olivier Geneste.

16 Vitrail La Toussaint détail photo PmD mars 2022Vitrail La Toussaint, détail (photo PmD mars 2022)

En 1991, on retrouva dans le grenier de la maison paroissiale d’importants et magnifiques fragments des vitraux du 16ème siècle, qui depuis 2007 sont présentés d’une excellente façon à gauche de l’entrée.

L’orgue,fabriqué par Aristide Cavaillé-Coll (1811/1899) a été restauré en 1982/84.

Le château  :

Selon la tradition, ce château aurait été fondé au début du 11ème siècle par Geoffroy de Château-Gontier, père présumé de Renaud de Château-Gontier (voir histoire du fief) ; Thibaud V de Blois, devenu seigneur du fief, érigea le donjon vers 1140. Le site fut remanié plusieurs fois, notamment pendant la guerre de Cent ans où les fortifications furent renforcées. Une chapelle placée sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, qui avait été construite au 12ème siècle dans le prolongement ouest du château, fut transformée en logis au 17ème siècle. Après que la châtellenie eut été érigée en marquisat, en 1620, le château fut reconstruit sur les fondations anciennes.

17a Château plan 1784Château (plan 1784 avec annotations PmD)

Après la Révolution, ce château devint la propriété de la famille Dreux de Rousselet, descendante de François Louis de Rousselet (voir Histoire du fief). En 1793, Sophie Gabrielle Dreux de Rousselet épousa François Marie Louis Barrairon (1746/1820), qui fut directeur général de l’enregistrement, baron d’empire et député du Lot, fils de l’avocat Jacques Barrairon (né en 1722).

Après la mort de son mari, elle légua la propriété à Marie Rose Delcamp (née en 1777), petite-fille de Jacques Barrairon, qui épousa Jean Louis Calmon (1774/1857), directeur général de l’enregistrement et député du Lot, comme l’oncle de son épouse, François Marie Louis Barrairon..

Leur fils, Marc Antoine Calmon (1815/1890), lui-aussi député du Lot de 1846 à 1848, sous-secrétaire d’état de 1871 à 1872, vice-président du sénat de 1879 à 1883, épousa Marie Sophie Nathalie Maison (1828/1889), petite-fille de Nicolas Joseph Maison (1771/1840), général de Napoléon, maréchal de France en 1829.

Leur fils, l’homme de lettres Jean Joseph Robert Calmon-Maison (1854/1923), dit le marquis Calmon-Maison, après l’incendie du château en 1907, distribua aux habitants venus apporter leur aide des médailles faites à partir de l’argenterie fondue ; cet incendie ravagea une partie des bâtiments principaux, dont  seule l’aile sud-ouest, flanquée de tourelles fut reconstruite.

En 1948, la famille Calmon fit don du château à la municipalité de Château-Renault, qui y installa l’hôtel de ville à partir de 1962.

17b Château entrée photo PmD mars 2022Château, entrée (photo PmD mars 2022)

La porte d’entrée principale, dite Tour de l’horloge, fortifiée par deux tourelles munies d’archères et de créneaux, construite vers 1200, comprend, dans sa partie haute, une salle de garde, au-dessus de laquelle se trouvent un hourd : système de défense en surplomb de la paroi. Les rainures permettant le coulissement d’une herse sont encore visibles sous le passage voûté. Cette tour est surmontée d’un campanile qui renferme une cloche datée de 1523. Elle a été entièrement restaurée après l’effondrement d’une partie de l’édifice en décembre 2014.

18 Château partie sud vue de lentrée photo PmD mars 2022Château, partie sud vue de l'entrée (photo PmD mars 2022)

L’esplanade, plantée de tilleuls, occupe l’emplacement de l’ancienne basse-cour ; deux cèdres du Liban se trouvent près du rempart sud ; la partie nord comprenait les écuries construites au 18ème siècle par Charles Henri d’Estaing (voir Histoire du fief). Un jardin potager et un verger furent aménagés sur une terrasse bordant le parc ; au pied du donjon, s’élèvent des communs et une orangerie.

20 Château partie nord mairie photo PmD mars 2022Château, partie nord (mairie) (photo PmD mars 2022)

Le donjon s’élève sur un tertre artificiel entouré d’une chemise de protection avec contreforts. De plan circulaire, il comprenait au moins quatre niveaux aujourd’hui disparus, dont deux conservent une cheminée aménagée dans l’épaisseur des murs. Bien qu’endommagé sur sa face nord, l’édifice conserve une hauteur de 19 m.

21 André Bauchant autoportrait avec sa première épouse château photo PmD mars 2022André Bauchant, autoportrait avec sa première épouse (château, photo PmD mars 2022)

Près de ce donjon, on peut voir une exposition permanente des oeuvres d'André Bauchant (voir ci-dessus).

Maisons et patrimoine anciens : ce patrimoine du vieux Château Renault s’étend en-dessous du château ; on peut descendre du château par la rue du Tertre de l’Horloge, peinte par André Bauchant (voir Histoire), voir la rue de la République, puis remonter au château par les rues rue Pierre Moreau et du Château.

Rue de la République :

N° 73 : Hôtel particulier du 19ème en style néo-renaissance, construit en 1867 pour le tanneur Edmond Gatien (né en 1826) et son épouse Alphonsine Pesson (née en 1833), fille du notaire Alphonse Frédéric Pesson (1804/1890), maire de Château-Renault de 1842 à 1881. En 1938, la maison est louée à l’industriel Lucien Coldefy (1894/1971), qui sera maire de la commune de 1947 à 1953. Cet hôtel est un édifice à un étage carré et étage de comble, construit en pierre et couvert de toits à longs pans et croupes en ardoise. Il se compose de deux corps de bâtiments placé en L auxquels est accolée une tourelle cylindrique couverte d'un toit conique en ardoise. La cour précédant la maison est séparée de la rue par un mur surmonté d'une grille en fer forgé. Des communs sont situés dans la cour et un jardin se développe vers le sud.

22 73 rue de la République photo PmD mars 202273, rue de la République (photo PmD mars 2022)

N° 81 : ancienne enseigne de serrurerie.

N° 105 ter : musée du cuir et de la tannerie (voir ci-dessous).

N° 113 : ancienne salle des fêtes, construite entre 1934 et 1936 dans le style art déco, avec des motifs floraux en céramique vernissée, par l’architecte Stéphane Vallée (1880/1961), désaffectée au début des années 2000 et réhabilitée en centre commercial et de services en 2011.

23 113 rue de la République photo PmD mars 2022113, rue de la République (photo PmD mars 2022)

N° 157 : maison portant une inscription commémorant le passage en 1814 du fils de Napoléon, dit l’Aiglon (1811/1832).

N° 186 : maison La Caburoche (petite loge de vigne en langage local) ; la façade de cette maison, construite à la fin du 19ème siècle dans un style art nouveau, est ornée de carreaux de céramique vernissée, blanche et verte ainsi que d’une frise portant des iris. L’étage est également orné de quatre éléments décoratifs polychrome, ornés de feuilles d’acanthe et de perles.

24 186 rue de la République photo PmD mars 2022186, rue de la République (photo PmD mars 2022)

Musée du cuir et de la tannerie : ce musée, au n° 105 ter rue de la République, retrace l’histoire des 400 ans du travail du cuir à Château-Renault. Téléphone 02 47 56 03 56. Site : www.museeducuir.org.

25 Musée du cuir photo PmD mars 2022Musée du cuir (photo PmD mars 2022)

Il a été installé en 1985 dans l’ancienne tannerie Peltereau-Tenneson, fondée en 1597 par la famille Peltereau, qui fonctionna jusqu’en 1978. Emmanuel Peltereau (1746/1828) fut le père de Pierre Claude Placide Peltereau (1781/1857) et d’Auguste Peltereau (1785/1846). Pierre Claude Placide fut le père de Placide Peltereau (1816/1868) (voir l’église, ci-dessus), lui-même père d’un autre Placide Peltereau (1858/1932) (voir le Moulin à tan de Moulinet, ci-après)Auguste Peltereau fut le père d’un autre Auguste (1814/1860), lui-même père de Nelly Peltereau (1840/1912), qui épousa Georges Tenneson (1828/1897) ; ces derniers furent les parents de Joseph Tenneson (1869/1931), père d’André Tenneson (1909/2005), qui dirigea la tannerie jusqu’en 1978.

26 Musée du cuir photo PmD mars 2022Musée du cuir (photo PmD mars 2022)

L'édifice est en rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et étage de comble à surcroît, à cinq travées. Le soubassement est construit en moellon enduit et pierre de taille (chaînes d'angles et cordon). Le reste de l'édifice est construit en pan de bois à grille hourdé de brique. Les poteaux sont moisés par les poutres transversales soutenant les planchers. Deux travées possèdent chacune une lucarne interrompant l'avant-toit (façades est et ouest). L'ensemble est couvert d'un toit à longs pans et noues en tuile mécanique. Un escalier extérieur en bois à doubles volées et paliers demi-tournants permet la distribution des étages. Les premier et deuxième étages utilisés pour le séchage des peaux, ont conservé les crochets permettant de les suspendre.

27 Musée du cuir photo PmD mars 2022Musée du cuir (photo PmD mars 2022)

Rue Pierre Moreau : 3 anciennes maisons à pans de bois, aux n° 22, 23 et 31.

28 31 rue Pierre Moreau photo PmD mars 202231, rue Pierre Moreau (photo PmD mars 2022)

Rue du château : la chapelle Saint-Michel fut édifiée dans le cimetière ouvert dans la seconde moitié du 16ème siècle, après la construction de l’église paroissiale actuelle en 1562. La chapelle aurait été fondée par François II de Rousselet (voir Histoire du fief) en 1677, mais la forme de l'édifice (toits hauts et pentus) ainsi que la présence d'une baie chanfreinée font penser à une construction plus ancienne. Le 24 avril 1763, le curé baptisa une cloche, aujourd’hui conservée en mairie. Probablement vendue comme bien national, la chapelle fut désaffectée après la Révolution ; elle servit d’entrepôt avant d’être transformée en maison d’habitation en 2007.

À voir près du bourg, au nord-est du château

Maison Sornas (rue Gambetta) : cette maison, dite la Roseraie, a été construite en 1868 pour Pierre Tuvache, marchand de charbon et de bois, maire de Château-Renault en 1870. La propriété se composait alors, outre la maison de maître, d'une conciergerie, d'écuries, d'une serre, d'un jardin, d'un vivier et d'un parc boisé. Des verrières à décor végétaux et animaux sont réalisées en 1908-1909 par Lux Fournier. Elle est aujourd'hui appelée Maison Sornas, du nom de Léontine Sornas-Fresnay (1859/1939), propriétaire qui légua l’ensemble de sa propriété à la ville de Château-Renault en 1939 (voir aussi La Guérinière à Dame-Marie-les-Bois).

29 Maison Sornas photo PmD mars 2022Maison Sornas (photo PmD mars 2022)

C'est un édifice à rez-de-chaussée surélevé, étage carré et étage de comble construit en moellon crépi (soubassement), brique et pierre de taille (chaînes d'angles, encadrements des baies, cordon, corniche, lucarnes), couvert d'un toit brisé en ardoise. Deux baies du rez-de-chaussée, du premier étage ainsi que la grande-lucarne s'inscrivent dans un léger avant-corps en saillie des façades nord et sud. Un cordon marquant la séparation entre le rez-de-chaussée et l'étage et une corniche à denticules ceinturent l'édifice. Deux œils-de-bœuf, une lucarne haute à fronton cintré accostée de volutes éclairent l'étage de comble côtés est et ouest. Une grande-lucarne, interrompant l'avant-toit, à deux fenêtres jumelées et fronton cintré et deux lucarnes hautes à fronton cintré éclairent l'étage de comble côtés nord et sud.

Inoccupée depuis 2014, cette maison est était en cours de réhabilitation en 2025.

Musée de serrurerie (Passage des deux empereurs) : cet ancien atelier de serrurerie-ferronnerie, fondé en 1920 par le mécanicien René Guignard, dans une ancienne grange qui faisait partie de l'hôtel de l’Écu de France et utilisé comme écurie pour les services de la malle-poste), a été transformé en espace muséographique depuis 1999 grâce au don de M. Guy Mercier (1928/2013), fils de Léon Marcel Mercier, qui, en 1942, devint le patron de cette serrurerie.  Voir https://www.visite.fr/chateau-renault-atelier-de-serrurerie-mercier-79052.html.

À voir au nord

Moulin de Vauchevrier (rue de l'Abreuvoir, au nord-ouest) : le moulin à tan, sur la Brenne, est attesté depuis le 16ème siècle et approvisionnait les tanneries en écorces nécessaires. Une halle, où étaient stockées les bottes d’écorces destinées à être broyées, était associée à ce moulin. L’ensemble a été utilisé jusque dans les années 1950 puis vendu à la ville en 1960.

30 Moulin de Vauchevier ancienne halle photo PmD mars 2022Moulin de Vauchevier, ancienne halle (photo PmD mars 2022)

À partir de 1987, le moulin et la halle ont été restaurés par l’architecte Jean-Christophe Rouillon (né en 1954) et accueillent régulièrement des festivités. L’ouverture au public en 1990 a été marquée par une exposition des œuvres du sculpteur et peintre autodidacte Camille Mortier (1897/1991), scieur de bois pendant 40 ans dans une scierie de Château-Renault.

À voir au sud

Moulin à tan de Moulinet (sud-est, 29 rue Victor Hugo) : l’existence d’un moulin sur le Gault au lieu-dit Moulinet est attestée dès le début du 16ème siècle. Servant de moulin banal, il est mentionné en 1755 comme appartenant pour moitié à l’abbaye de Gâtines (voir Villedômer) et pour moitié aux seigneurs de Château-Renault.

Lors de son estimation en 1791, le moulin est décrit comme consistant "dans deux corps de bâtiments, le premier composé d’une chambre à feu, four au pignon d’icelle, grenier dessus pavé, une halle du moulin dans laquelle sont les meules et ustensiles dudit moulin, un cellier au nord de la halle dudit moulin, une petite écurie tenante à la dite chambre, le deuxième est composé de deux écuries et un toit à porc à deux chambrées, cour devant et derrière le premier corps de bâtiment, un jardin au midi de la cour, la rivière à l’arrière bief entre deux" et est estimé avec les terres qui en dépendent à la somme de 8000 livres (80 000 euros environ).

À la fin du 19ème siècle, Placide Peltereau fils (voir le musée du cuir et de la tannerie, ci-dessus) demanda et obtint l’autorisation de reconstruire le moulin, qui fut alors utilisé comme moulin à tan pour la tannerie Placide Peltereau, puis Enault et Cie, qui ferma ses portes en 1954.

31 Moulin de Moulinet photo PmD mars 2022 Moulin de Moulinet (photo PmD mars 2022)

Il s'agit d'un édifice à un étage carré et étage de comble construit en moellon enduit, pierre de taille et brique. L'ensemble se compose de sept travées au rez-de-chaussée et à l'étage. L'entrée, une baie de l'étage et une lucarne du comble s'inscrivent dans un avant-corps légèrement en saillie par rapport à la façade. L'étage de comble d'origine a disparu (lucarnes détruites ou murées) et les baies de l'étage ont été murées par des parpaings. Le toit d'origine a été remplacé par un toit à longs pans en tôle.

Moulin de Launay (sud-ouest) : ancien moulin banal, dépendant de la seigneurie de Château-Renault et vendu comme bien national pendant la Révolution, il est décrit en 1782 comme consistant "en halle dudit moulin, deux chambres, grenier et comble dessus, étables, écuries, grange, toit à porcs, cour, jardins et prés".

En 1825, Pierre Alexandre Valère Lendormy (né en 1783), juge de paix du canton de Château-Renault, propriétaire du moulin à blé, fait reconstruire le moulin, qui est transformé en moulin à tan vers la fin des années 1880 : deux halles aux écorces sont construites à proximité en 1887 et 1888.

32 Moulin de Launay photo PmD mars 2022Moulin de Launay (photo PmD mars 2022)

En 1901, le tanneur Jules Hervé est autorisé à y établir une tannerie-corroierie. Le bâtiment accueille alors trois marteaux à battre le cuir (rez-de-chaussée), la corroierie (1er étage) et les sèches (2ème étage et comble). La tannerie Hervé est la dernière de Château-Renault à fermer ses portes, en 1985. L'édifice est à deux étages et comble à surcroit, construit en moellon crépi et pierre de taille, et couvert d'un toit à longs pans et demi-croupes en ardoise.


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