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1D. Ponts détruits en 1870 et 1940 : les ponts de Huismes et de Rigny-Ussé

Les ponts de Huismes

Dans cette commune, l’Indre se subdivise, au niveau de Cuzé, en trois bras, qui se réunissent ensuite en un seul cours d’eau à hauteur de la rue des Rivières. Il y a 3 passerelles métalliques sur les 3 bras : 2 de 20 m. et une de 10 m.

01 Huismes plan Ponts et Chaussées source AD 37

Huismes : plan Ponts et Chaussées (source AD 37)

Le pont le plus important, en pierre, se situe  rue du Pont, à 1,5 km en aval des passerelles et comprend deux arches ; il est long de 42 m. et large de 5 m. (4 m. de chaussée et 2 trottoirs de 0,50 m.), Il figure sur la carte d’état-major de 1820/1866.

Pendant une vingtaine d’années, de 1844 à 1865, la construction d’un pont à péage sur la Loire, dans le prolongement de la rue du Pont, fut l’objet de nombreux projets qui finalement n’aboutirent pas à cause de leur coût, malgré les efforts déployés par les élus de la région, notamment de Théodore Eugène Bois de Mouzilly (1813/1864), député du Finistère de 1852 à 1864 et maire de Huismes de 1855 à 1864, suite à son mariage, en 1842, avec Louise Claire Levesque des Varannes (1824/1881), fille de Pierre Louis Levesque des Varannes (1791/1868), sous-préfet de Chinon en 1830, maire de Huismes de 1843 à 1846, propriétaire de La Villaumaire (voir  https://turonensis.fr/categories/rabelais-en-touraine/dans-le-veron-et-au-nord-de-chinon).

                                             03 Huismes pont détruit source AD 37                   04 Huismes passerelle provisoire source AD 37

Pont de l'Indre détruit en 1944 et passerelle provisoire (source AD 37)       

Ce pont, dit Pont de l’Indre, conduit à la route qui suit la rive gauche de la Loire (D 16) et qui permet de rejoindre Bréhémont puis Tours ; il fut détruit le 30 août 1944 par les allemands, peu après celui de Chinon et juste avant ceux de L’Île-Bouchard et de Pouzay ; par la suite, en octobre 1944, il fut remplacé par une passerelle provisoire. Voir https://turonensis.fr/categories/certains-ponts-tourangeaux/3c-les-ponts-sur-la-vienne-tourangelle-les-ponts-modernes.

Parmi les nombreux habitants de la commune, qui participèrent à la Résistance, on peut citer le secrétaire de mairie, Albert Malécot (1912/1944), abattu par la Gestapo à Huismes le 19 janvier 1944 et son frère Michel Malécot (1910/1944), mort à Flossenbürg le 22 décembre 1944.

05 Huismes le pont en 2023photo PmD oct. 2023Huismes : le pont en 2023 (mauvaise photo PmD oct. 2023)

Un rapport de l’ingénieur-en-chef du service départemental des Ponts et Chaussées indique que « la reconstruction du pont de Huismes, sur l’Indre (VO n°6) a été achevée le 1er juin 1956. » Le terme VO désignant un « chemin vicinal ordinaire » n’existe plus et a été remplacé par le terme « chemin rural » (CR)

Les ponts de Rigny-Ussé

Il y a là 5 ponts sur l’Indre, qui se divise en plusieurs bras au nord de l’ancienne commune d’Ussé. Deux sur la D 16, au niveau du château d’Ussé, un juste après l’église (le pont Félicie) et deux autres sur la D 307.

06 Rigny Ussé plan 19ème source BAVCUssé : plan 19ème siècle (source BAVC)

Sur la D 16, anciennement avenue d’Ussé, dite aussi aujourd’hui rue de la Loire, car elle conduit à la route aménagée sur la levée située sur la rive gauche du fleuve, le premier, juste devant le château, dit le Vieux Pont, est un pont de pierre construit au 16ème siècle, comportant 4 arches, et mesurant 34 m. de long pour 4 m. de large ; à la sortie de ce pont, sur la gauche, il y avait, depuis le 14ème siècle, un moulin, avec un petit pont de 19 m. sur le canal d’amenée ; ce moulin, devenu une minoterie, fut complètement détruite par un incendie en janvier 1897.

07 Rigny Ussé le vieux pont cpRigny-Ussé : le vieux pont (cp)

En 1891, un chemin de fer, système Decauville (avec une voie ayant un écartement de 60 cm), avait été construit pour aller de cette usine à la gare de Rivarennes ; celui-ci traversait l’Indre sur un pont de fer long de 22 m et pesant 16 000 kg, appartenant au château, qui l’avait fait construire et situé à 3 m. en aval du déversoir (voir plan).

Le second, dit le Pont Neuf, mesurant 43,50 m. de long et 4,50 m. de large, fut construit en 1879, pour un coût de 48 000 francs, dont 18 720 francs payés par la commune ; il avait remplacé un pont de bois de 32 mètres, indiqué dans une monographie manuscrite, écrite par Élie Filleteau [(1838/1916), instituteur à Rigny-Ussé de 1882 à 1900]. Voir Philippe Toureau : la commune de Rigny-Ussé vue par E. Filleteau (1898) in BAVC 9. 6 1992 (pages 672/673).

08 Rigny Ussé le pont neuf photo PmD oct. 2023Rigny-Ussé, le pont neuf (photo PmD oct. 2023)

À quelques mètres après ce pont, sur la gauche, on voit un monument en forme de chapelle, contenant une statue de la Vierge, dite Notre-Dame-des-eaux, érigé en 1847, après la crue catastrophique de 1846 ; deux marques de crues sont gravées dans le tuffeau. Lors de cette crue historique, qui eut lieu en octobre et qui entraîna de nombreux dégâts dans le val-de-Loire, le fleuve monta de 9,40 mètres à Tours, où il eut jusqu’à 3 mètres d’eau dans les rues. 

09 Rigny Ussé le 1er pont Félicie cpRigny-Ussé, le 1er pont Félicie (cp)

Le pont Félicie fut aménagé, sous forme d’une passerelle en bois, au début du 19ème siècle, par Amédée de Durfort, duc de Duras (1771/1838), qui avait acheté le château d’Ussé en 1807, pour accéder aux terres situées sur la rive droite de l’Indre, où l’on cultivait le chanvre. Sa fille, Félicie de Durfort de Duras (1798/1883), le fit reconstruire en dur. Élie Filleteau indique que les particuliers ayant des terres sur cette rive droite de l’Indre payaient un droit de passage se montant à 7,50 francs par hectare. En 1968, les propriétaires du château le cédèrent à la commune, qui lui donna son aspect actuel.

Toujours selon Élie Filleteau, deux autres ponts en bois se trouvaient sur l’actuelle D 307 ou rue de l’Indre, qui part du Port des Ménards ; le premier, dit pont du Ride ou pont du port des Ménards, était long de 41 m. et large de 4 m. ; le second, dit pont des 4 arpents, avait 10 m. de long et 4 m. de large ; ces deux ponts furent construits, en 1865/66 pour un coût de 30 000 francs, dont 3 000 francs provenant d’une souscription. Avant leur construction, l’Indre pouvait être traversée au moyen d’un bac, cité en 1679 et situé à Port Gautier un peu en amont du Port des Ménards (Voir https://turonensis.fr/categories/passages-eau-indre-et-loire/les-passages-sur-lindre-et-sur-lindrois)

Durant la guerre de 1870, en octobre, la commune fut visitée par une compagnie de francs-tireurs puis occupée par les prussiens du 28 février au 5 mars 1871. Il est dit qu’« ils furent exigeants mais que personne n’eut à se plaindre de quelque manière que ce soit ».

Au moment de la seconde guerre mondiale, deux routes conduisaient de Rigny-Ussé à Bréhémont : la D 16 (rue de la Loire), qui emprunte le Vieux Pont et le Pont Neuf, qui continue sur la rive gauche de la Loire ainsi que la D 307 (rue de l’Indre), qui passe sur le Pont des Ménards et qui rejoint la D 16 au Franc Rosiers.

10 Rigny Ussé le pont neuf détruit source AD 37Rigny-Ussé, le pont neuf détruit (source AD 37)

Sur ces deux itinéraires, deux ponts furent détruits en août 1944 par les allemands, lors de leur retraite : le pont Neuf et le pont des Ménards.

11 Rigny Ussé le pont neuf passerelle provisoire source AD 37Rigny-Ussé, le pont neuf, passerelle provisoire (source AD 37)

Sur le Pont Neuf une réparation provisoire en bois fut installée en août 1947 avant mais je ne sais pas exactement quand il fut reconstruit. ; le seul document que j’ai trouvé est une mauvaise photo publiée en 1999 dans la Nouvelle République illustrant l’inauguration de ce pont. A-t-il fallu attendre aussi longtemps pour que le pont soit réparé ?

53 pont des Ménards détruit source AD 37Rigny-Ussé, le pont des Ménards détruit (source AD 37)

Quant au pont des Ménards, une note au préfet du département indique « au cours de sa dernière session budgétaire, le Conseil Général a décidé que la reconstruction du Pont des Ménards devait être entreprise en 1952, bien que l’État ait fait connaître qu’il ne pourrait accorder de subvention » Le budget initial, évalué à 18 millions, se répartissait ainsi : département = 47%, soit 8 460 000 francs, État = 33%, soit 5 940 000 francs, commune = 20%, soit 3 600 000 francs. Du fait du retrait de l’État, la part du département fut portée à 80%, soit 14 400 000 francs.

L’inauguration du pont moderne eut lieu en 1953.

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