Skip to main content

Cheillé


Le nom de cette commune, située sur la rive gauche de l'Indre, à l'ouest d’Azay-le-Rideau, apparaît pour la première fois en 1141, dans le cartulaire de l’abbaye de Turpenay (Saint-Benoît-la-Forêt) sous la forme Challeium, que l’on fait venir habituellement du gallo-romain Calliacus ou « domaine agricole du Beau » (voir antiquité ci-après) mais, selon le site de la commune, ce toponyme viendrait du pré-gaulois Citaliacum signifiant « endroit caillouteux ». On trouve ensuite Chaillé à partir de 1142 et Cheillé à partir de 1314.

01 plan panneau municipal photo PmD mai 2025bPlan de la commune, panneau municipal ( photo PmD mai 2025)

Cheillé a la particularité d'avoir deux bourgs distant de 5  km : le Vieux Bourg, avec l'église et La Chapelle-Saint-Blaise, avec la mairie.

Histoire

Préhistoire et antiquité

Des silex taillés du paléolithique et du néolithique ont été trouvés en 1947 au Grand-Marion, route de Rivarennes, à l'ouest du Vieux-Bourg.

Plusieurs toponymes indiquent de possibles mégalithes néolithiques : Pierre-Rouge (dans la forêt au sud du Vieux-Bourg), La Borne (près du Chênier, au sud-ouest de La Chapelle-Saint-Blaise), La Roche (au sud-ouest du Vieux-Bourg), La Pierre-qui-Tourne (vers les Vallées, au sud du Vieux-Bourg), où il y a de très nombreuses habitations troglodytiques (voir ci-après pour ces 3 lieux-dits).

Deux enceintes, probablement gauloises, existaient dans le secteur : le Fort des anglais (au sud de La Chapelle-Saint-Blaise), ainsi nommé parce qu'il fut occupé par les anglais au 14ème siècle et l'enceinte du Maupas (à l'ouest de La Chapelle-Saint-Blaise) ; sur ces deux enceintes voir les articles de Jean-Mary Couderc (1936/2024), in BSAT 40. 1982 (pages 82/83) et 40. 1984 (page 754).

02 Le fort des anglais photo JM Couderc Enceinte dite Le fort des anglais (photo J.M. Couderc)

Outre le possible domaine suggéré par le toponyme de la commune, d'autres domaines agricoles gallo-romains (villae rusticae) existaient probablement au Chênier (voir ci-après), venant peut-être de Ciniacus ou "domaine de Cinius", à Javesnon (au sud de La Chapelle-Saint-Blaise) venant de Javenonem ou « propriété de Javenus ». à La Côte-des-Cercueils (à l’est du Vieux-Bourg), où des fûts de colonne, des murs et une structure rectangulaire ont été découverts, et à La Poterie (à l’est du Vieux-Bourg), où l’on a trouvé du matériel romain.

Quatre blocs de pierre, percés de trous, servant de base à un pressoir gallo-romain, avec de nombreuses tuiles, de la céramique sigillée du 2ème siècle, une monnaie d'Hadrien (empereur de 117 à 138) et une autre de Marc-Aurèle (empereur de 161 à 180), ont aussi été découverts en 1946 près de Baigneux (à l'ouest de La Chapelle-Saint-Blaise) ; ce qui laisse supposer qu'il y avait également un domaine gallo-romain. Voir la communication de Jacques Maurice (1901/2001) in BSAT 29. 1948 (pages 335/337).

03 La Chapelle Pressoir Jacques MauriceLe pressoir gallo-romain (schéma et reconstitution Jacques Maurice)

Deux voies gallo-romaines traversaient le territoire de Cheillé : celle qui suivait la rive gauche de l’Indre, qui passait non loin de La Rémonière (voir ci-après), et une voie qui allait de Chinon à Tours, dite Via Vetuta (l’ancienne voie) et continuée, à l’extrême-sud de la commune actuelle et à la limite avec Villaines-les-Rochers, par une route, qui passe à Javesnon. Ces deux voies se croisaient près du Gué-Droit, sur la commune de Saché. Voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/les-voies-longeant-lindre-voies-3-1-et-3-2 et https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/voies-de-la-vienne-a-lindre-6-4-et-6-5.

04 Ancienne voie près de Javesnon photo PmD août 2011Ancienne voie gallo-romaine près de Javesnon (photo PmD août 2011)

Histoire des fiefs Cheillé n’était qu’une paroisse et ne fut jamais un fief ; les deux fiefs les plus importants de cette paroisse étaient La Cour au Berruyer et La Chapelle, devenue ensuite La Chapelle-Saint-Blaise.

Histoire du fief La Cour ou La Cour au Berruyer (voir ci-après) :

05 Armes de la famille Du Plessis de RichelieuAprès avoir appartenu, aux 14ème et 15ème siècle à la famille Le Berruyer, le fief passa, en 1490 à la famille Le Simple, suite au mariage de Philippine Le Berruyer avec Georges Simple (alias Le Simple, archer de la garde écossaisse de Louis XII), dont le fils, René I Le Simple, épousa en 1520 Françoise Le Roy, fille de Guyon Le Roy, (né en  1450), seigneur du Chillou à Jaulnay. Leur petit-fils, René III Le Simple, maître des eaux et forêts du duché de Touraine, épousa en 1580 Madeleine Marguerite de Launay et leur fils, Albert Le Simple épousa en 1612 Louise d’Aloigny, fille de François d’Aloigny, mort en 1620 au château de la Chevrière à Saché, et de Françoise Du Plessis, cousine du cardinal de Richelieu (ci-contre, les armes de la famille Du Plessis de Richelieu, source généanet).

Une des filles d’Albert Le Simple, Françoise Le Simple (née en 1613) épousa d’abord Urbain de Mondion (né en 1617) puis, en 1659, Claude IV de La Jaille (1614/1693). Jacques de Mondion (né en 1647), fils d’Urbain, fut ensuite seigneur du fief. Nicolas Le Simple, fils de René III, sera, quant à lui, seigneur de La Roche (voir ci-après).

À la famille Le Simple, succéda la famille de Messémé, alliée à la famille d’Aloigny (voir aussi Pont-de-Ruan, Saché et Tournon-Saint-Pierre). François de Messémé (mort en 1678 et inhumé dans l’église de Cheillé), également seigneur de Talvois à Nouâtre, avait épousé en 1640 Cassandre Pierres, fille du protestant Josias II Pierres (voir aussi Chaveignes et Courcoué). Leur fille, Nérée de Messémé (morte en 1708 et inhumée dans l’église) épousa en 1677 Charles Joseph de Rochefort (1650/1686), qui devint seigneur du fief. Leur fils, Dominique de Rochefort (1684/1742), inhumé dans l’église, épousa en 1718 Jeanne Baptiste de Dauldin (morte en 1775 et inhumée dans l’église). Ces derniers furent les parents de Charles de Rochefort (né en 1723), également seigneur de La Ploquinière (voir ci-après) et de Gabrielle Anne de Rochefort (1721/1781) inhumée dans l’église, qui fut l’épouse, en 1772, de Gabriel de Pierres des Épaux, dernier seigneur de ce fief.

Histoire du fief de La Chapelle:

Le nom de ce fief apparaît au 13ème siècle sous la forme Capella de Azayo (Chapelle d’Azay) ; à cette époque, il appartenait à André Dory. Au début du 16ème siècle, le fief fut acheté, en même temps que celui d’Azay-le-Rideau, par Gilles Berthelot (1450/1529), maire de Tours en 1519/1520, secrétaire du roi Louis XII puis trésorier de François 1er, qui entoura le bourg de fortifications.

06a Ancienne chapelle de La Chapelle Saint Blaise cp in TourainissimeAncienne chapelle de La Chapelle-Saint-Blaise (cp in Tourainissime)

La chapelle, qui a donné le nom du fief, reconstruite au 16ème siècle et vendue en 1791, fut transformée en auberge, puis successivement en café, en silo et en habitation, avant d'être détruite en 1976.

À voir dans ou près du Vieux-Bourg

06b Vue du Vieux Bourg depuis le château de La Cour photo PmD mai 2025Vue du Vieux-Bourg depuis le château de La Cour (photo PmD mai 2025)

Église Saint-Didier :

Une première église, en bois, existait sans doute, au  8ème  ou 9ème siècle à l'mplacement de l'église actuelle, édifiée aux 11ème et 12ème siècle.

07 Église Saint Didier cp

Le choeur fut construit au 13ème siècle, époque où la cure appartenait à l'abbaye de la Sainte-Trinité de Mauléon (Deux-Sèvres).

Les chapelles et le porche ou caquetoire, pour leur part datent du 16ème siècle.

07a Église Saint Didier photo PmD oct 2015Église Saint-Didier (photo PmD oct 2015)

La flèche du clocher, détruite par la foudre, fut reconstruite au  18ème siècle.

07b Église Saint Didier photo PmD mai 2025Église Saint-Didier (photo PmD mai 2025)

À l’intérieur on peut voir un Christ en bois du 16ème siècle ainsi que, dans le chœur, 3 pierres tombales sur les 40, qui existaient avant la Révolution (voir histoire du fief de La Cour) ; parmi celles-ci, il y avait, selon la tradition, celle d'un noble suédois appelé Jean Stenbock (mort en 1734), exilé et prisonnier au château de La Cour (voir ci-après), qui aurait été le fils du maréchal suédois Magnus Stenbock (1665/1717). Il y a également plusieurs plaques gravées, dont une indique que Marie Desaché (morte en 1527), veuve de Thierry Carroy, a fait un don à la fabrique de l'église.

07c Église Saint Didier Christ 16ème photo PmD oct 2015 Église Saint-Didier, Christ 16ème (photo PmD mai 2025)

Le 16 juillet 1944, le choc de deux bombardiers alliés, qui provoqua la mort de 15 aviateurs, entraina aussi la destruction des vitraux qui furent remplacés en 2018 par de nouveaux vitraux, réalisés par le maître-verrier Florence Maynard ;  voir https://lesvitrauxsaintdidier.blogspot.com/.

07d Église Saint Didier vtirail le Chêne photo PmD oct 2015

L'un de ces vitraux illustre le chêne (photo PmD mai 2025, ci-dessus), qui a fait la célébrité de Cheillé ; en effet cet arbre, âgé de 300 ans environ et de 15 mètres de haut a poussé dans le mur ouest de l’église et ses racines s'infiltrent dans les fondations du bâtiment. Malheureusement, il semble être en train de périr ! Voir https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/cheille/le-vieux-chene-de-l-eglise-labellise-arbre-remarquable-de-france.

07e Le chêne de léglise photo PmD oct 2015Le chêne de l'église (photo PmD mai 2025)

Château de L'Islette : voir Azay-le-Rideau ; en effet ce château se trouve sur la commune de Cheillé mais son entrée est située sur le rive droite de l'Indre à Azay-le-Rideau. Voir le moulin ci-après

La Cour (sud-est du Vieux-Bourg), dit La Cour au Berruyer (voir histoire du fief de La Cour) :

Cet ancien château fort du 13ème siècle, qui était entouré de douves en eau, a gardé, à l’angle nord-est est, une construction carrée, dont la base est percée d’archères avec plusieurs meurtrières ovales à orifice circulaire pour armes à feu, aménagée au-dessus d’elles.

Il a pris son allure actuelle aux 16ème et 17ème siècle avec ses meneaux et ses grandes fenêtres en lanterne, donnant d’un côté sur la vallée de l’Indre et de l’autre sur la cour d’honneur, qui abrite une très belle galerie d’arcades d’époque Henri II ainsi que l’ancien donjon avec un escalier à vis de pierre remarquable.

08a Château de La Cour cp Château de La Cour, bâtiment principal vu de l'intérieur (cp)

La porte charretière et le guichet du châtelet portent toujours la marque des anciens ponts levis (photo PmD mai 2025 de l'entrée).

08c Château de La Cour entrée photo PmD mai 2025b

Le château fut acquis par Suzanne Du Buit (1876/1963), qui avait épousé en 1898 Édouard Ernest Goüin (1876/1922), lointain petit-cousin du bien connu Alexandre Goüin (1792/1872) (voir aussi Artannes-sur-Indre, Descartes, Fondettes. et Tours). Leur fille Lucienne Goüin (1906/1976) épousa en 1925 Jean Gradis  (1900/1975), agent de change, qui racheta le château en 1931.

08b Château de La Cour bâtiment prncipal photo PmD mai 2025Château de La Cour, bâtiment prncipal vu de l'extérieur (photo PmD mai 2025)

Semle pouvoir être loué : voir https://www.lacourauberruyer.fr/.

La Roche (sud-ouest du Vieux-Bourg) :

Le domaine appartenait au début du 17ème siècle à Urbain de Maillé (1598/1650), maréchal de France, fils de Charles de Maillé (1570/1615), qui avait épousé en 1616 Nicole Du Plessis (morte en 1635), fille de François IV Du Plessis (1548/1590) (et donc sœur du cardinal de Richelieu). Leur fils, Jean Armand de Maillé (1619/1646), protégé du cardinal, fut général des galères.

09a La Roche cp in tourainissime.frLa Roche (cp in tourainissime.fr)

En 1644, le seigneur du fief était Nicolas Le Simple, fils de René III Le Simple (voir le fief de La Cour), allié à la famille Du Plessis.

09b La Roche vue aérienne source domaine de La RocheLa Roche, vue aérienne (source domaine de La Roche)

Le manoir, des 16ème et 17ème siècle, fut édifié près du hameau de La Belle-Croix, sur un vieux chemin, allant de Chinon à Tours et traversant l’Indre au gué de Port-Huault (Voir via vetuta, ci-dessus), que, selon la tradition, Jeanne d’Arc emprunta le 5 avril 1429.

09d La Belle Croix photo PmD mai 2025 La Belle-Croix (photo PmD mai 2025)

À la fin du 18ème siècle, des travaux d’aménagement des caves et du chai furent entrepris ; deux pressoirs à vis, dont un subsiste toujours, existaient aussi.

09c La Roche vue densemble photo PmD mai 2025La Roche, vue d'ensemble (photo PmD mai 2025)

La propriété, est encore un domaine viticole. Voir https://www.laroche-enloire.com/.

Dans le secteur du Vieux-Bourg, on peut aussi voir de nombreuses habitations troglodytiques, notamment aux Vallées (au sud du vieux-bourg) ainsi que trois moulins sur l’Indre ou sur le Ruisseau de Charrière, qui est un bras de l’Indre (au nord du Vieux-Bourg) : le Moulin du Roi (cité dès 1329 sous la forme "mollin du Roy) ou « roi » est peut-être une déformation de « ré » venant du gaulois ritum (gué), car ce moulin est situé près de gué de Port-Huault, le Moulin Neuf, cité en 1686, et le Moulin de L’Islette, ancien moulin banal, comprenant deux roues, que l’on peut voir quand on visite le château de l’Islette (voir Azay-le-Rideau).

10 Le moulin du Roy photo PmD mai 2025Le moulin du Roy (photo PmD mai 2025)

À voir à La Chapelle-Saint-Blaise

On peut voir dans ce bourg deux maisons du 16ème siècle : une maison à pan de bois, au n° 23 rue de Chinon ainsi qu'une maison avec fenêtres à meneaux et mur à colombage, au n° 2 rue du Parc (photos PmD mai 2025 ci-dessous).

11 Maison 23 rue de Chinon photo PmD mai 2025  12 Maison 2 rue du Parc photo PmD mai 2025

La Rémonière (dans le bourg, à l’est) : la première mention de ce fief apparaît en 1639 sous la forme Romonnière, puis en 1710 sous la forme Remonnière mais il se peut que la forme primitive ait été Romainière.

13a La Rémonière manoir photo PmD mai 2011La Rémonière, manoir (photo PmD mai 2011)

Les premières recherches remontent aux années 1799/1800 avec la découverte du tombeau d’une femme dénommée Secunda ; des fouilles faites ensuite ont mis à jour des ruines importantes de ce qui était, soit un très grand domaine, soit même une agglomération secondaire, avec un temple, un théâtre et des thermes.

Le plan du temple et des bâtiments annexes a été établi par l’archéologue Henry Auvray (1878/1947) et publié Michel Provost (né en 1945), professeur à l’université de Clermont-Ferrand, dans la Carte archéologique de l’Indre-et-Loire (Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1988).

13b La Rémonière ancien temple photo PmD mai 2011La Rémonière, ancien temple (photo PmD mai 2011)

Le château lui-même a été construit sur un bâtiment gallo-romain, comme le montre la base, édifiée en opus vittatum (forme de parement antique fait de petits moellons rectangulaires, disposés en assises régulières alternées).

13c La Remoniere vestige gallo romain cp La Rémoniere, vestiges gallo-romains (cp)

Ces fouilles ont mis à jour de nombreuses trouvailles, notamment :

  • Un objet en ambre représentant Amour conduisant un bouc tirant un char à quatre roues dans lequel figurent deux personnages, interprétés comme Vieillesse et Volupté,
  • Une bague sceau avec une allégorie représentant Diane, dont la tête est surmontée d’un croissant, tenant un fouet et conduisant un char tiré par deux taureaux,
  • L’inscription suivante SECVNDA C. NERONIS FECIT SIBI ET CONIVGI ET FILIO SVIS signifiant « Secunda, épouse de Caius Nero, a fait (ce monument) pour elle-même, pour son époux et pour son fils (et) les siens »,
  • Et enfin, trois colonnes monolithes, qui sont maintenant dans le vestibule du château et que Henry Auvray considérait comme étant de l’époque romane.

13d La Rémonière découvertes photo H. AuvrayLa Rémonière, découvertes (photo H. Auvray)

Cet ancien domaine est maintenant une propriété privée, qui peut accueillir des séminiares, voir https://manoirdelaremoniere.com/120-2/

La Touche (24 rue du Vieux-Chêne, dans le bourg, à l’ouest) :

Dans cet ancien fief, Nicolas de La Valette fit construire en 1535 ce manoir, dont la porte, entourée de pilastres, est surmontée d’un fronton triangulaire.

14a Manoir de La Touche cpManoir de La Touche (cp)

Ce dernier fut l'ancêtre de Nicolas Vallet de Villeneuve (1698/1759), seigneur de La Touche, père de Pierre Armand Vallet de Villeneuve (1731/1794), qui fut le dernier seigneur de La Touche.

14b Manoir de La Touche photo PmD mai 2025Manoir de La Touche (photo PmD mai 2025)

On peut aujourd’hui y louer des chambres d’hôtes. Voir https://www.clos-la-touche.fr/.

La Ploquinière (ouest) :

Au 16ème siècle, le fief appartenait à la famille d’Espinay : Louis d’Espinay (cité en 1572) et son frère Antoine d’Espinay (cité en 1583) étaient les petits-fils de Charles d’Espinay (mort en 1535), seigneur d'Usséde Saint-Michel-sur-Loirede Planchoury et de Moncontour, à Vouvray. Nicolas d’Espinay (cité en 1619) était le fils d’Antoine. En 1765, le seigneur du fief était Charles de Rochefort, fils de Dominique de Rochefort (voir histoire du fief de La Cour).

15a La Ploquinière entrée photo PmD mai 2025 La Ploquinière, entrée (photo PmD mai 2025)

Le manoir, construit au 17ème siècle puis agrandi et transformé au 19ème siècle, possède un pigeonnier circulaire édifié en tuffeau jaune ou pierre de Cheillé dont le toit en tuiles est surmonté par un lanternon en ardoises. L'édifice est composé d'un étage carré. Le gros-œuvre est couvert d'un toit à longs pans et croupe, en ardoise.

15bLa Ploquinière photo PmD mai 2025 La Ploquinière (photo PmD mai 2025)

Le château peut actuellement être loué. Voir https://www.laploquiniere.com/.

15c La Ploquinière pigeonnier cpLa Ploquinière, pigeonnier (cp)

La Fondrière (sud-est) : François V de La Jaille (1572/1637), grand-père de Claude IV de La Jaille (voir le fief de La Cour) était seigneur de La Fondrière en 1621. Le manoir du 15ème a été transformé en ferme ; il y avait une chapelle, détruite au 19ème siècle.

16 La Fondrière photo TourainissimeLa Fondrière (photo Tourainissime)

La Baillière (sud-est) : il existe là un puits en pierre du 18ème s.

Le Petit-Arrêt (sud-est) : manoir du 16ème siècle, restauré au 19ème dans un style Renaissance.

La Jagée (sud-est) : ancien pavillon de chasse du 17ème siècle, offrant aujourd’hui des chambres d’hôtes. Voir https://www.lajagee.com/the-house.

Chesnier ou Chênier ou Chéniers (sud-ouest) : Il y avait là deux fiefs, celui du Grand-Chéniers et celui du Petit-Chéniers.

Le fief du Grand-Chéniers est cité au 12ème siècle, dans le cartulaire de l’archevêché de Tours, sous la forme Cheners, et, dans le cartulaire de l’abbaye de Bourgueil, sous la forme Chiniaci. En 1547, Antoine Raffin, dit Poton, était seigneur d’Azay-le-Rideau et du Grand-Chéniers. Par la suite, le fief passa à la famille Tardif, qui le conserva jusqu’à la Révolution.

Le premier seigneur connu de ce fief fut Jehan Tardif (né en 1540), maire de Tours en 1599/1600 ; un de ses descendants,  Jean Tardif (1658/1709), premier valet de garde-robe de Philippe d’Orléans (1640/1701), fils de Louis XIII, fut inhumé dans l’église de Cheillé ; les deux derniers seigneurs de ce fief, cités en 1789, furent Charles Tardif et Jean Baptiste Tardif, prieur de Busloup (Loir-et-Cher).

Quant au fief du fief du Petit-Chéniers, son premier seigneur connu, fut Étienne Le Duc, cité en 1314. Au début du 16ème siècle, le fief appartenait à la famille Le Goux ; en 1575 Catherine Le Goux le vendit à Jehan Tardif, déjà propriétaire du Grand-Chéniers et dès lors les deux fiefs furent réunis.

16a Château de Chênier cpChâteau de Chênier (cp)

Fortifié et entouré de douves, le château fut construit au 16ème siècle et agrandi au 17ème. L'édifice comprend un corps de bâtiment d'habitation du 16ème, au comble éclairé de lucarnes amorties par un gâble sculpté, et divisées par des croisées de pierre. Les percements des deux façades ont été modifiés au 17èmesiècle. Il fut agrandi à cette époque par un pavillon ajouté au nord, qui fait saillie sur la façade Est. Une tour cylindrique appartenait à l'enceinte du 16ème siècle et est reliée au château par un bâtiment de servitude moderne. La porte d'entrée dans la cour, en plein cintre, est ouverte dans un pavillon carré accosté de petits bâtiments de servitudes, prolongés par des bâtiments modernes. A l'ouest de la cour est élevé un bâtiment de communs dont la porte en plein cintre est accostée de pilastres. Au sud-ouest se trouve un petit pavillon carré également du 17ème.  La chapelle, du 17ème, existait encore au 19ème ; elle avait été interdite en 1787. Il y a aussi un puits à roue de 18ème avec un toit en charpente couvert de tuiles.

16b Château de Chênier entrée photo PmD mai 2025Château de Chênier, entrée (photo PmD mai 2025)

Cependant cette propriété privée ne semble pas pouvoir être visitée.


Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User