Montreuil-en-Touraine
Le nom de cette commune, située dans le nord-est du département, apparaît en 852, dans un acte de Charles II le Chauve, sous la forme Monestariolus, signifiant « petite église ».
Histoire
Préhistoire et antiquité :
Des outils de paléolithique et du néolithique ont été découverts au nord-est, dans la vallée de la Ramberge (affluent de la Cisse).
Le toponyme Pierre Bise, au nord-est, indique peut-être la présence dans ce hameau, d’un mégalithe disparu.
Des domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient peut-être au Vieux-Joué (sud-est), toponyme venant de Gaudiacus (domaine de Gaudius), et, au nord-est, aux Villecoqs (domaine de la Cour), à Villagou (domaine du germain Gou), voir ci-après, et aux Villepins (domaine du païen).
Histoire ancienne et moderne :
La forêt de Gâtine, qui couvrait le territoire, ne commence à être défrichée qu'au Moyen Âge, au niveau du bourg, probablement à l'initiative de moines. D'autres clairières, de la même manière, morcellent progressivement le boisement sur le reste du territoire. À cette époque, Montreuil, érigé en fief est rattaché à la baronnie de Vernou-sur-Brenne.
Ce fief appartenait, au début du 13ème siècle, à Guillaume de Montléon (voir Autrèche), puis, au 14ème siècle à Guillaume de La Rajasse, cité en 1304 (voir le château, ci-après).
Les cahiers de doléances, rédigés à l'occasion des états généraux de 1789, font ressortir que le principal souhait des habitants est l'établissement de « lois et coutumes uniformes en France ». En dehors de ces considérations générales, les paroissiens de Montreuil attirent l'attention sur la surévaluation de la qualité de leurs terres agricoles pour le calcul de l'impôt au vingtième (impôt créé en 1749 pour remplacer tous les autres impôts et calculé sur les revenus de tous) et sur la situation précaire de la paroisse après une très mauvaise récolte de blé en 1788 et un gel grave des vignes qui compromet la production pour trois ans au moins.
En novembre 1852, lors du second plébiscite qui permet à Napoléon III d'asseoir sa légitimité, l'ancien président, devenu empereur, recueille l'unanimité des 136 votants.
À voir dans le bourg
Église Saint-Martin :
Article http://reugny-neuille.blogspot.com/2013/02/montreuil-leglise.html (blog de Guillaume Métayer :
« L'église est reconstruite en 1875 dans le style néo-gothique. La cloche datait de 1839. L'ensemble du mobilier est également de style néo-gothique.
Les vitraux ont tous été offerts par M. et Mme Moreau, en 1891 pour ceux du chœur et en 1892 pour ceux des deux chapelles. Ils sont signés J. Fournier [Julien Fournier, maître-verrier, cité en 1873]. Pour le chœur, le vitrail de gauche est dédié à Sainte-Françoise, la donatrice étant Françoise Moreau. Le vitrail de droite est dédié à Saint-Joseph, le donateur étant Joseph Moreau.
Dans un article de la Nouvelle République du 19 août 2003, on peut lire que "des travaux colossaux ont été entrepris : descente d'une seule pièce du clocher en bois, de la cloche, puis (avec d'infinies précautions) démontage de la partie en pierre du clocher. Pour Gilbert Lepetitcorps, maire de Montreuil [de 2001 à 2008] : "il était grand temps, car au fur et à mesure de l'opération de démontage, il est apparu des fissures insoupçonnées qui auraient pu à n'importe quel moment, provoquer un éboulement du clocher, comme un château de cartes. ça tient du miracle qu'il n'y ait pas eu d'accident."
Selon les spécialistes, "ce phénomène est dû en grande partie à une mauvaise résistance au sol et a de mauvaises fondations". Faute de moyens et pour faire face au plus pressé, il a été décidé de supprimer le clocher et de reconstruire une nouvelle façade à cette église
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_de_Montreuil-en-Touraine
« L'église renferme deux bas-reliefs datant du début du xvie siècle ; primitivement rattachés à un monument funéraire, ils faisaient partie de l’autel de l'ancienne église.
Le premier bas-relief représente des armoiries : « deux écussons accolés, entourés de gracieux rinceaux de la Renaissance, le tout encadré d'une cordelière ». On retrouve les armoiries de Gabriel-Olivier Baraton [Gabriel de Baraton] à gauche et de sa femme Renée d’Anjou-Mézières [c’est une erreur, en fait Gabriel de Baraton, fils de François, épousa en 1529 Aymée Renée d’Anjou (morte avant 1542)] à droite. Bien que cette pièce ait été confectionnée au cours du xvie siècle, les armes qui le composent ont très probablement été constitués vers la fin du xve siècle, en 1476, lors de l'union conjugale de François Baranton [François de Baraton, Grand Échanson de France de 1516 à 1519], avec Antoinette de Sainte-Maure, fille de Charles de Sainte-Maure [mort en 1485] seigneur de Montgoger [à Saint-Épain].
Le second bas-relief représente des décors de style Renaissance « deux dauphins affrontés, dont le corps se termine par des rinceaux et des feuillages ».
Château :
Article https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Montreuil-en-Touraine
« Il existait un château primitif, sans doute partiellement construit en bois : en effet, des éléments de charbon de bois ont été trouvés à deux mètres de profondeur à l'extérieur du château, côté nord (cour), sans doute vestiges du bois qui a servi à la construction ou à sa charpente. Le château actuel date en grande partie du xve siècle. Une cave voûtée en sous-sol complète l'ensemble.
En 1794, le château est confisqué à la famille de Bridieu qui s'est exilée au moment de la Révolution et vendu comme bien national le 4 juin 1794 à Jean-François Lemarié, ancien fermier du domaine, Il est déjà en très mauvais état. Au milieu du xixe siècle, un acte de donation évoque l'hypothèse d'une démolition du logis principal (hormis la cave), largement ruiné. Le château reste propriété de la famille Lemarié, qui l'utilise comme grange, jusqu'en 1976. Cette année-là, il est acquis par la société civile immobilière de Monstereul qui ne peut procéder à sa restauration totale — seuls les sols sont refaits. La toiture et la charpente s'effondrent durant l'hiver 1980-1981. Les douves qui ceinturaient le château existent toujours au sud et à l'ouest du corps de logis ; elle se remplissent temporairement à la faveur de fortes pluies [sur la famille de Bridieu, voir aussi Beaulieu-lès-Loches. Couesmes, Loches, Nazelles-Négron et Perrusson].
En 1989, c'est la commune de Montreuil-en-Touraine qui rachète le logis principal, ainsi que la grange connexe, que la municipalité souhaite transformer en salle des fêtes. Une association de sauvegarde du château s'est constituée le 20 avril 1990. Une toiture provisoire en tôle est installée pendant l'été 1990 pour protéger le château9.
En 1991, l'association construit un four à l'ancienne, puis, en 1993, consolide la structure et des éléments intérieurs et installe une toiture provisoire. En 1997, elle change les poutres maîtresses et aménage la cave. Dans ce cadre, elle a organisé une fête du pain chaque deuxième samedi de septembre durant une vingtaine d'années, et des ateliers de restauration de l'édifice. »
Parmi les propriétaires du château, cité par Carré de Busserolle, on peut noter : au début du 13ème siècle : Guillaume de Mauléon (voir Histoire ancienne et moderne), puis, en 1245, Jourdain de Preuilly, qui avait épousé Alice de Mauléon, fille de Guillaume (voir Autrèche), en 1316, Guillaume de La Rajasse, en 1340, Jeanne II de Beauçay (morte en 1402) (voir Champigny-sur-Veude), en 1465, Antoinette de Maignelais (1434/1475) (voir La Guerche), en 1540, Louis Du Bois (1520/1588) (voir Autrèche), en 1613, Blaise de Chaumejean (mort en 1621), qui fut le père de Michel Denis de Chaumejean (mort en 1667) (voir L’Artivière à Vallères) et de René de Chaumejean, lequel épousa en 1624 Marie Testu (voir La Vrillaye à Chaveignes).
Par la suite, le château fut la propriété, en 1704, d’Antoine Bergeron de La Goupillière, également seigneur de Neuillé-le-Lierre, dont la fille, Marie Armande Claude (morte en 1747), épousa en 1719 Charles Paul Jacques Joseph de Bridieu (1692/1762) ; leur fils, Charles Marie Marthe de Bridieu, également seigneur de La Brosse à Perrusson) est cité comme seigneur en 1768.
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00097881
« L'édifice devait servir de maison forte, comme en témoignent certaines défenses et fossés qui l'entourent. La construction rectangulaire est en grande partie du 15e siècle, modifiée au 16e dans un esprit de renforcement de la défense. L'intérieur se compose de vastes salles éclairées sur deux pans, ayant conservé leurs petits carrelages d'époque et leurs poutraisons. L'escalier de bois à balustres est de plan carré. La façade d'arrivée sur la cour a subi des transformations au cours des siècles. La porte d'entrée gothique a été bouchée. Une grande porte monumentale a été percée à côté, à la fin du 16e ou au début du 17e siècle. Les fenêtres ont également pris le style du 17e, avec leurs meneaux de bois de section arrondie, dont la rencontre de la croix est en cabochon carré saillant. Elles possèdent encore leurs menuiseries d'époque, ainsi que leurs petits valets intérieurs. Seule une étroite fenêtre rebouchée, située au-dessus de la porte primitive, date de la Renaissance et est décorée de pilastres plats à bases et à chapiteaux. L'ensemble est bâti sur une cave voûtée. » Article écrit avant l’effondrement de la toiture durant l’hiver 1980/1981.
À voir à Villagou (nord-est) (voir Préhistoire et antiquité)
Moulin à vent, dépourvu de ses ailes, dans la vallée de la Ramberge, au lieu-dit La Fourellerie (au nord-est de Villagou) et vestiges d’un moulin à eau, au bord de la Ramberge.