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Chambray-lès-Tours


Le nom de cette commune, qui jouxte Tours, au sud, apparaît pour la première fois en 1243, dans une charte du prieuré Saint-Jean du Grais à Azay-sur-Cher, sous la forme Chamberium, venant de Cambariacus ou « domaine agricole (villa rustica) de Cambarius ». On trouve ensuite Chambreius en 1320 puis Chambray en 1498 et enfin Chambray-lès-Tours à partir de 1920.

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Les fouilles archéologiques ont permis la découverte d’un tumulus et d’une mardelle (ancienne demeure creusée profondément dans le sol se présentant aujourd'hui « sous forme de fond de cabane » souvent remplie d'eau et assimilée à une mare) datant de l’époque gauloise dans le bois de Chambray ainsi que de vestiges de zones funéraires gauloises en forme d’enceinte au sud-ouest de la commune. Voir Jean-Mary Couderc : Nouveaux sites antiques en Touraine, in BSAT 40 1982 (pages 91/97).

01 Enceinte gauloise photo Jean Mary CoudercEnceinte gauloise (photo Jean-Mary Couderc)

Selon le site de la mairie, les données archéologiques révèlent la colonisation de Chambray avec des gisements de minerai de fer et de silex exploités par les Gaulois et les Gallo-romains.

Des vestiges d’une ancienne voie gauloise puis gallo-romaine, qui allait de Sainte-Maure-de-Touraine à Tours ont été vus dans le bois de Saint-Laurent (au sud-ouest du bourg). Voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/voies-du-sud-vers-le-nord-7-1-7-2-7-3-7-4-et-7-5.

Outre le domaine indiqué par l’ancien nom de la localité (voir ci-dessus), un autre domaine gallo-romain existait sans doute à Izernay (à l’ouest du bourg), venant d’Isarnacus ou « domaine du germain Isarnus » (voir ci-après).

Le fief de Chambray

Les premiers seigneurs connus de ce fief, qui dépendait du château de Montbazon, sont, en 1231, Aimery, dit Savary de Montbazon (1195/1239),  et, en 1243, André II de Chauvigny (1190/1251), qui avait épousé Alix de Montbazon (née vers 1195), veuve d’Aimery Savary.

En 1463, Gilles de Montfort, également seigneur d’Esvres-sur-Indre, vendit la seigneurie à Émery Baudet, bourgeois de Tours. Le dernier seigneur de Chambray fut, de 1785 à 1789, Nicolas Bunault de Rigny.

02a Pierre Forget de Fresnes portrait par François ClouetLe fief de La Charpraie (est du bourg), qui dépendait lui aussi du château de Montbazon, appartenait en 1322 à Pierre de La Charpraie, cité dans le cartulaire de l’abbaye de Cormery ; les seigneurs suivants furent, en 1581, Jean Du Fautray, maire de Tours en 1581/82, époux de Marie Forget, fille de Pierre Forget (voir la Branchoire, ci-après) et secrétaire de Pierre Forget de Fresnes (voir La Branchoire, ci-dessous) (portrait ci-contre par l'atelier de François Clouet), puis, en 1624, Isaac Frezeau de La Frezelière (1596/1635) et, en 1667, Denis Pasquier, contrôleur au grenier à sel de Paris.

La famille de l’industriel L. Perrineau, propriétaire de La Charpraie depuis les années 1920 vendit le domaine en 1948 à la ville de Tours, qui y installa un centre de loisirs.

03 La Charpraie photo N La Charpraie (photo N.R.)

À voir

02b Plan touristiquePlan touristique

À voir dans le bourg

Église Saint-Symphorien (6 rue de la mairie) :

04 Église Saint Symphorien photo PmD avril 2018 Église Saint-Symphorien (photo PmD avril 2018)

Texte de Pierre Riolland, secrétaire à la mairie de Chambray pendant 40 ans, auteur de Chambray, deux siècles d’histoire (2002)

« L'église comprend plusieurs dates dans sa construction. La nef peut dater du XIème siècle (une meurtrière, murée côté Est le donne à penser). Côté Est pignon plat. Le chœur a des remparts Est-Ouest. Le chœur et la chapelle Nord datent du XVIème siècle (entre 1520-1560). Le clocher a une base en moellons pouvant être du XVIème siècle. Le sommet a été refait (plus haut que l'ancien) en 1869. Les fenêtres peuvent être du XVIIIème siècle. Elles furent restaurées en 1868. La sacristie est en pierre de taille. Elle fut légèrement agrandie en 1848 (...). Elle est dédiée à Saint Symphorien, né à Autun et qui fut condamné à la décapitation à 19 ans pour avoir refusé de se prosterner devant la statue de Cybèle, divinité phrygienne, du centre de l'Asie Mineure. »

05 Église Saint Symphorien photo PmD mars 2025Église Saint-Symphorien (photo PmD mars 2025)

On peut voir à l'intérieur de nombreux vitraux, dont une Assomption, provenant des ateliers Lobin et une Mise au tombeau, réalisée en 1975 par le maître-verrier Van Guy ainsi que plusieurs statues, dont celle de Sainte-Apolline, qui était auparavant dans une chapelle, située à La Madeleine (sud-ouest du bourg) et détruite en 1791.

08 Sainte Apolline photo PmD mars 2025Statuette de Sainte Apolline (photo PmD mars 2025)

Sur les vitraux voir le dossier réalisé par Olivier Geneste.

       06 Assomption atelier Lobin photo PmD mars 202507 Mise au tombeau Van Guy 1975à photo PmD mars 2025         

 

 

 Mise au tombeau (Van Guy) et Assomption (atelier Lobin)

Près de la mairie, au sud, au n° 26 rue de l’Hippodrome, un ancien pigeonnier, dit des Grandes Maisons, dont le toit est surmonté d’un lanternon hexagonal, est devenu une habitation.

09 Pigeonnier des Grandes Maisons photo PmD mars 2025Pigeonnier dit des Grandes-Maisons (photo PmD mars 2025)

À voir au nord

La Branchoire (nord-est, rue Mansart) : ce fief relevait de Montbazon à foi et hommage simple. Tous les ans, le seigneur devait donner 10 livres de cire au desservant de la chapelle Saint-Georges du château de Montbazon.

10 Château de La Branchoire cpChâteau de La Branchoire (cp)

Les seigneurs de ce fief furent, en 1522, Pierre Fichepain, orfèvre et bourgeois de Tours, puis, en 1527, Jehan Fichepain, fils du précédent, qui, en 1532, vendit le fief à Bernard III de Fortia.

Ce dernier avait épousé en 1501 Jeanne Miron (née vers 1480), fille de Gabriel Miron (mort en 1522), médecin du roi Louis XII (voir Beauvais à Azay-sur-Cher et Famille Miron) et leur fille, Françoise de Fortia (née vers 510) épousa Pierre Forget (1505/1586), argentier de la reine Éléonore d'Autriche (1498/1558), seconde épouse de François 1er ; Pierre Forget devint seigneur de La Branchoire, qui passa ensuite à son fils, Jean Forget (mort en 1611), président à mortier au Parlement de Paris, en 1590. Ce Pierre Forget fut aussi le père d'un autre Pierre Forget, dit de Fresnes (1544/1610), qui fut le rédacteur de l'Édit de Nantes. Voir Histoire du fief de La Charpraie et Véretz.

Les seigneurs suivants furent Isaac Poitevin, cité en 1621 et 1627, Michel Chabert, élu échevin perpétuel de Tours en 1634, cité en1641, François Chabert (mort en 1692), Pierre Rocher, Trésorier Général de France dans la généralité de Tours en 1700, Jean Baptiste Rocher, cité en 1742, Pierre Louis Hutot de La Tour, receveur des tailles de l’agénois, cité en 1772, Jean Blaise Guesnon, contrôleur général des domaines et bois de Flandre, de Hainaut et d'Artois, cité en 1778.

Le dernier seigneur du fief fut Adrien Louis Leconte, lieutenant des maréchaux de France au bailliage de Tours, cité en 1789.

11 Entrée du parc photo PmD mars 2025Entrée du parc et château, au fond (photo PmD mars 2025)

Le château actuel, entouré d’un parc de 18 hectares, fut construit au milieu du 18ème siècle par la famille Rocher, probablement selon les plans de l’architecte Pierre Meusnier (1711/1781). Il fut acheté en 1839 par le maréchal Philippe Antoine d’Ornano (1784/1863), cousin de Napoléon 1er, député d’Indre-et-Loire en 1849.

Ce dernier agrandit l'édifice en ajoutant deux ailes, et, dans la cour d'honneur, une chapelle, qui a longtemps abrité le coeur de son épouse Marie Walewska (1786/1817). Leur fils, Rodolphe d'Ornano (1817/1865), général commandant la place de Tours, fut maire de Chambray de 1856 à sa mort.

12 Château en cours de restauration photo PmD mars 2025Château en cours de restauration (photo PmD mars 2025)

Actuellement (2025), le château, qui appartient aujourd'hui à la ville, est en cours de restauration et seul le parc est ouvert au public.

Izernay (nord-ouest) : ce fief appartint, au 13ème et 14ème siècle, à la famille Faimau (ou FaitMau ou Fecit-Malum), dont fit partie Gautier Faimau, cité comme prévôt de Loches en 1120 et Foulques Faimau, cité en 1146 dans le cartulaire de Cormery. Les seigneurs suivants furent, en 1330 Barthélémy I de Montbazon (1280/1347), puis, en 1328, Hardouin VI de Maillé (1285/1336), époux de Jeanne de Montbazon (1305/1353), fille de Barthélémy I, puis, en 1350, Barthélémy II de Montbazon (né en 1310), fils de Barthélémy I, puis, en 1365, Renaud de Montbazon (1325/1368), fils de Barthélémy II.

Aux 15ème et 16ème siècle, les propriétaires du fief furent des membres de la famille Baudet, dont Antoine Baudet, qui avait épousé en 1474 Jeanne Ysoré, fille de Jean Ysoré, seigneur de Cirande (Yzeures-sur-Creuse), de La Tour-Isoré (Sorigny) et de Pleumartin (Vienne) ainsi que leur fils, François Baudet, lieutenant général du bailli de Touraine, dont la fille, Guillemette Baudet épousa en 1525 Antoine de Nossay, dont le fils, Charles de Nossay, est cité comme seigneur d’Izernay en 1583.

13 Izernay cpIzernay (cp)

Les seigneurs suivants furent, en 1640, Pierre Ménard (1606 ou 1626/1701), maire de Tours en 1664/65, avocat au parlement de Paris, auteur de l’Académie des Princes, dédié en 1646 à Mazarin et au jeune Louis XIV, puis Antoine Pierre de Cougny (né en 1676), receveur des tailles en Élection de Chinon, qui avait épousé en 1712 Françoise Ménard (1677/1763), petite-fille de Pierre. Cette dernière vendit le fief en 1759 à Joseph Jean Aubry (1719/1763), président du bureau des finances de Tours et maire de Tours en 1762/63.

Les derniers seigneurs d’Izernay furent, en 1768, Bernard Coussillan, contrôleur ordinaire des guerres à Tours, puis son fils, Pierre Bernard Coussillan (mort en 1846).

On voit, par un titre de Charles de Nossay, qu'au 16ème siècle le logis seigneurial était en ruines. Son étendue était, en ce temps-là, de 10 arpents de terre labourable et de 20 arpents de bois. Le château actuel date du 19ème siècle.

On peut aussi voir, au nord-ouest du bourg : au lieu-dit La Chapelle, une ancienne chapelle consacrée à Sainte Berthe, convertie en grange en 1791 et au lieu-dit La Volière (rue de la Fontaine-Blanche), un pigeonnier carré du 18ème siècle, dont les murs sont constitués de damiers de briques et de pierres.

14 Pigeonnier de La Volière photo PmD mars 2025 Pigeonnier de La Volière (photo PmD mars 2025)

À voir à l’est

Le Bois-des-Hâtes :

15 Manoir du bois des Hâtes photo PmD mars 2025 Manoir du bois des Hâtes (photo PmD mars 2025)

Ce domaine de 102 hectares a été acheté en 1966 par la ville de Tours ; on peut y voir un manoir construit en 1937 dans le style néo-normand, restauré en 1970, ainsi qu'une éolienne Bollée, peu avant l'entrée du manoir.

16 Éolienne Bollée photo PmD mars 2025Éolienne Bollée du Bois des Hâtes(photo PmD mars 2025)

Les Barillers : château construit au 20ème siècle dans un style néo-classique.

17 Les Barillers cpLes Barillers (cp)

À voir au sud

Espace René Messon : il y a là un lac dont on peut faire le tour et un rocher d'escalade, inspiré par les statues de L'Île de Pâques, réalisé en 1989.

18 Espace René Messon rocher descalade photo PmD mars 2025Espace René Messon, rocher d'escalade (photo PmD mars 2025)

Les Mesliers (sud-est) : ce fief est mentionné au 13ème siècle, dans une charte de l'abbaye Saint-Julien de Tours. En 1720, il appartenait à François Segoin (né en 1653), président des Trésoriers de France à Tours, maire de Tours de 1720 à 1722, puis, en 1778, à Léon Hector Patas (1748/1824), conseiller au Châtelet d'Orléans, et, en 1780, à Pierre Camet de Chauvigny, directeur des aides.

19 Les Mesliers cpLes Mesliers (cp)

En 1692, quand François Segoin devient seigneur des Mesliers, la propriété est ainsi décrite : maison de maître en moellons, haute d’un étage et couverte en ardoises, avec cellier et écurie, comprenant deux ailes, l’une avec four et cuves pour le vin, l’autre avec pressoir et étable. Le manoir actuel date du 19ème siècle.

La Fontaine (route du Saint-Laurent au sud-est) : ce fief est cité dès 1461 comme appartenant à Jean Haguet ; près du manoir, on peut voir un pigeonnier carré du 17ème siècle, couvert de tuiles, surmonté d’un lanternon hexagonal eu ardoise.

20 Pigeonnier de La Fontaine photo PmD mars 2025Pigeonnier de La Fontaine (photo PmD mars 2025)

La Thibaudière (15 rue Tony Laîné, au sud-ouest) : le manoir, construit en 1584, a été occupé à partir de 1653 par Pierre Ménard (voir Izernay, ci-dessus). La façade, avec une tourelle ronde contenant un escalier à vis en bois, est dominée par deux grandes lucarnes aux frontons triangulaires. Le bâtiment, devenu une ferme en 1840, a été restauré dans les années 1980 ; il y avait aussi un pigeonnier circulaire, détruit dans les années 1990.

21 La Thibaudière photo PmD mars 2025 La Thibaudière (photo PmD mars 2025)

 

 


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