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Rilly-sur-Vienne


Le nom de cette commune située sur la rive gauche de la Vienne, au sud-est de L’Île-Bouchard, apparaît pour la première fois en 975, dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Florent de Saumur, sous la forme « in villa de Ruilliaco » puis en 1080 dans la charte 81 du cartulaire de l’abbaye de Noyers sous la forme Rilliacum ou « domaine agricole du gaulois Regulius ».

Histoire

La villa* indiquée dans le nom de la commune n’était pas loin de la voie gallo-romaine qui suivait la rive gauche de la Vienne en direction de Candes-Saint-Martin.

Un autre domaine agricole gallo-romain (villa*) existait probablement à Doucé, au sud-est, venant de Dulciacus ou « domaine de Dulcius (le Doux) ».

Histoire du fief et du château :

Les archives indiquent qu’un château fut construit à la fin du 14ème siècle pour Guillaume III Odart (mort en 1445 et inhumé dans l’église, voir ci-après), également seigneur de Braslou et de Verrières-en-Loudunois, chambellan du duc Jean de Berry (1340/1146), fils de Jean II le Bon (1319/1364) puis conseiller et chambellan du roi René d’Anjou (1409/1480), époux d’Isabeau de Craon (morte en 1420), fille de Guillaume II de Craon (1342/1410), seigneur de Sainte-Maure et de Nouâtre.

Par l’intermédiaire de Guillemette Odart (morte vers 1459), fille de Guillaume III, mariée en 1418 avec Bertrand I de La Jaille, arrière-petit-fils de Jean II de La Jaille, puis de la famille de Paumart, alliée à la famille de La Jaille, le fief de Rilly passa à François I de Jussac (1540/1593), seigneur des Roziers à Pouzay, qui avait épousé en 1566 Isabeau de Paumart ou Pomart (morte en 1607), dame de La Celle-Saint-Avant puis à Jean Jacques Du Verdier (mort en 1675), qui avait épousé en 1637 Marguerite de Jussac (1619/1662), petite-fille de François I de Jussac.

Mais, en 1669, la propriété de Rilly fut saisie sur Jean-Jacques Du Verdier au profit de François de Siffredy. Dans ses Mémoires sur la cour de Louis XIV, le chroniqueur Primi Visconti (1648/1713), fait le portrait de ce nouveau châtelain, un homme très riche, âgé de 70 ans, qui avait épousé une jeune fille de 15 ans (!), Marie Bénédicte de Durand. Sans enfant, il légua ses biens à sa cousine, Anne de Siffredy, épouse de François de Durand, frère de Marie Bénedicte, cité en 1730 comme seigneur de Rilly.

Leur fils, Joseph de Durand, vendit le fief, en 1753 à un lointain descendant de Guillaume III Odart, Claude Henri Odart (1690/1754), seigneur de Prézault à Parçay-sur-Vienne, père d’un autre Claude Henri Odart de Rilly (1728/1801), seigneur de Prézault à Parçay-sur-Vienne, de La Joumeraie à Trogues et de La Tour du Raynier à Verneuil-le-Château.

Ce dernier épousa en 1770 Jeanne Amable Chabert de Prailles, (morte en 1803) et fut le père d’Henri Louis (1771/1831), page du comte d’Artois (futur Charles X), qui émigra avant de devenir colonel après son retour en France, et dont le fils, Paul (1812/1880) vendit la propriété, en 1840, à Ulysse Charbonnier, qui fit détruire le vieux château et construire le château actuel (voir ci-après).

Ces opérations l’ayant ruiné, la propriété fut saisie puis acquise par maître Narcisse Élise Boucq, notaire à Rilly-sur-Vienne. En 1911, la propriété revint à Arthur Charles Odart de Rilly (né en 1859), fils d’Henri Paul, et le fils de ce dernier, François Odart de Rilly (1891/1966), dit le comte de Rilly, archéologue local qui fit des fouilles à Mougon (commune de Crouzilles), écrivit de nombreux articles dans le Bulletin des Amis du Vieux Chinon (BAVC), dont un sur le château de Rilly (voir BAVC 1927.2.9) dans lequel il y a un dessin de James Richard représentant l’ancien château en 1837.

À voir dans le bourg

Église Saint-Martin :

L’église Saint-Martin, avec son clocher octogonal de style Plantagenêt, a été construite au 12ème siècle puis agrandie au 15ème (chapelle latérale sud) et au 19ème siècle (chapelle latérale nord et façade), selon les plans de l’architecte diocésain Gustave Guérin (1814/1881). Sur le linteau de la porte latérale droite on peut voir les armoiries de la famille Odart : d’or à la croix de gueules (rouge), chargé de cinq coquilles d’argent, faisant référence au pèlerinage de Saint-Jacques-de- Compostelle. Ces armoiries ont été choisies en 2012 comme blason de la commune. Sous cette porte une petite œuvre du sculpteur Michel Audiard, né en 1951 et installé en Touraine en 1978, représente « le pas de Saint Martin ».

Article https://saint-martindetours.com/eglise-saint-martin-rilly-sur-vienne/

« L’église abrite un reliquaire contenant une relique attribuée à Saint Martin*, un tableau figurant une Charité Saint Martin, une statue de Saint Martin et un vitrail présentant Saint Martin évêque.

Le tableau a été réalisé par P. de Mangou, en 1900. Saint Martin figure en soldat romain à cheval. Il est en train de couper son manteau avec son épée pour le donner au mendiant qui se tient debout devant lui, à demi-nu. Le cheval lève la jambe avant droite. La scène se déroule en hiver, le sol est recouvert de neige, et l’action semble se passer dans une porte de la ville d’Amiens.

La statue est disposée au-dessus de l’autel du transept droit de l’église. Saint Martin est représenté en évêque, mitré, portant une chasuble rouge et une aube bleue. Il fait le geste de bénédiction de la main droite.

Le vitrail figurant Saint Martin [2ème à gauche] orne le chœur de l’église. La partie gauche a été offert à la paroisse par Léon Habert, curé de la paroisse, en 1874, et la partie droite par la famille Artault de Chevreau en 1876. La verrière est signée Fournier [Julien Fournier]. Saint Martin est représenté en évêque, nimbé et mitré, portant une chasuble rouge et une aube dorée. Il tient sa crosse dans la main gauche et une banderole dans la main droite sur laquelle est écrit : « HIC EST MARTINUS ELECTUS DEI PONTIFEX » [voici Martin, élu pontife de Dieu]. »

On peut aussi voir dans cette église :

Une plaque de marbre portant l’inscription suivante : « Ici ont été déposés les restes mortels de noble homme Guillaume Odart, chevalier, seigneur de Rilly, vivant au XVe siècle, retrouvés sous le présent cintre le 24 février 1954, où à cette même place le gisant de pierre du chevalier portant son nom, détruit en 1892, recouvrait la sépulture. »

Dans la chapelle sud, deux autres vitraux de Julien Fournier, datés de 1892. Ancien employé du maître-verrier Lucien Léopold Lobin (1837/1892), Julien Fournier, vers 1870, ouvrit un atelier concurrent avec Armand Clément ; cet atelier fut ensuite repris par le fils de Julien, Lux Fournier (1868/1962).

Plusieurs chapiteaux ouvragés, sur les piliers supportant le clocher ; l’un d’eux, représentant un bras tendu prêt à saisir deux colombes se désaltérant dans une coupe, symbolise le diable cherchant à s’emparer des âmes des fidèles.

Le château :

L’ancien château, édifié au 14ème pour Guillaume III Odart (voir Histoire du fief) et remanié au 17ème, comportait deux tours d’angle circulaire et une enceinte protégée par des tours (voir le dessin de James Richard).

Il fut détruit par Ulysse Charbonnier et remplacé par le château actuel, devant lequel des arbres furent plantés vers 1911. Le bâtiment, de plan rectangulaire, fut construit en moellons de calcaire, recouverts d’un enduit ; les chaînages d’angles et les encadrements des baies sont en pierre de taille ; les lucarnes sont surmontées d’un fronton cintré.

Ce château a abrité l’hôpital parisien des Quinze-Vingt pendant le repli du gouvernement en 1940.

Après la mort sans enfant du comte de Rilly (voir Histoire du fief) que les anciens du village continuent à appeler « Monsieur François », le château passa à une de ses nièces, épouse d’un citoyen anglais du nom de Tyrer, puis aux filles de ces derniers Mme de Guillebone et Mme Namur, qui sont les propriétaires actuelles (2023) du château.

Ancien puits : on peut voir, dans l’impasse Courteline, à l’ouest du bourg, un ancien puits couvert, qui a conservé son mécanisme.

À voir en dehors du bourg

La Pictonnière ou La Pitonnière (nord-ouest) :

Ce manoir a été construit au 15ème siècle ; une de ses cheminées a été installée en 1962 dans le château de Loches ; la tour d’escalier est polygonale et la façade est percée de baies à meneaux ; l’élégant portail d’entrée avec sa porte charretière et sa porte piétonne est défendu par une tour de défense ronde et une partie du mur d’enceinte lui est encore accolée. Pour y accéder, prendre la rue Rabelais, en face de la mairie.

La loge de vigne des Quatre-vents : (nord-ouest) :

Cette loge a été restaurée et est toujours utilisée par le propriétaire de la vigne. On peut la voir en continuant, après la Pictonnière, par la D 590 en direction de Theneuil. Voir photo ci-contre (02/2013).

Grière ou Gryère (est)

Ce toponyme indique un lieu faisant partie d’une gruerie, c’est-à-dire d’une forêt sur laquelle le roi avait le droit de percevoir une partie des recettes. Il reste, dans ce hameau, un ancien four à pain du 17ème siècle, malheureusement bien abîmé aujourd’hui (2023).

Les Serruères (sud) : Le portail d’entrée et le manoir (peu visible) sont du 16ème siècle. Le domaine appartenait, en 1626, à Jehan de Mathefelon.


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