Sennevières
Le nom de cette commune, située dans le sud-est du département et au sud-est de Loches, apparaît vers 585, chez Grégoire de Tours, sous la forme Seneparia, signifiant « lieu où l’on cultive le sénevé ».
Histoire
Histoire du fief :
Après avoir appartenu à une famille de Sennevières, dont fit partie Renaud de Sennevières, cité en 1146, qui participa à la 2ème croisade, le fief fut la propriété de la famille Payen : Barthélémy de Payen, né en 1190 et cité en 1211, également seigneur de Boussay et de Chambon, « maire » de Ligueil, fut le père de Geoffroy II, cité en 1224, seigneur de Grillemont à La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, lui-même père de Jean de Payen (1265/1326), dont la fille, Jeanne de Payen (1310/1346) fut l’épouse de Nicolas III de Menou (1305/1356).
Ces derniers furent les parents de Jean V de Menou (1340/1414), chambellan de Charles VI, père d’Isabeau de Menou, citée en 1441, qui épousa Guillaume II de Tranchelion (1380/1456), chambellan de Charles VII, seigneur de Palluau dans l’Indre, ancêtre de Gabriel de Tranchelion (1550/1593), fait baron de Sennevières en 1582 par Henri III, également seigneur de Chargé, père de Charles de Tranchelion (né en 1572), gouverneur de Châtillon-sur-Indre, que Louis XIII confirma comme baron.
Saisi pour dettes sur Charles de Tranchelion, le fief fut acheté par Bertrand de Grateloup (mort en 1629), gouverneur de Metz, également seigneur de Manthelan, père de Gabriel de Grateloup (né en 1602), gouverneur de Loches en 1632.
Nicolas Rocher (mort en 1679), anobli par Louis XIV et cité en 1634 comme seigneur du fief, fut le père de Catherine Rocher, épouse de Jean Baptiste Gaullepied, lieutenant au bailliage* de Tours, maire de Tours en 1677/78, lui-même père de Guillaume Gaullepied, cité en 1710 et en 1734, qui eut deux filles : Marie Madeleine Gaullepied (morte en 1770), qui épousa en 1725 Charles Dominique Du Mouchet, dont le fils, François Du Mouchet (1731/1823), évêque de Digne, fut le dernier seigneur du fief, ainsi que Marie Anne Gaullepied, citée en 1770, qui fut mariée à Louis Charles Bernardin Gigault de Bellefonds (né en 1822).
Histoire contemporaine :
Au moment de la Révolution, on trouve dans les registres, François Dabin (1749/1824), comme « agent public » en 1792 et 1793. Parmi les maires qui suivirent, on peut noter :
Adrien René de La Fouchardière (né en 1744), père de Mandé Augustin de La Fouchardière (1776/1833) qui sera maire de 1800 à 1812, lui-même père d’Adrien de La Fouchardière (1807/1878), maire de 1837 à 1861.
M. Alizon, maire de 1831 à 1837, qui voulut vendre l’église de Saint-Germain après avoir rattaché à Sennevières cette commune, qui préféra rejoindre Saint-Jean pour former la commune de Saint-Jean-Saint-Germain.
En 1909, la municipalité décréta la mixité garçons-filles dans les classes de son école, ce qui était une mesure pionnière dans la région
À voir dans le bourg
Église Saint-Leubais (dans le bourg) :
Selon la tradition, cette église, citée en 1173, occupe l’emplacement d’un prieuré fondé par Saint Ours au 6ème siècle et dont Saint Leubais (mort vers 540) aurait été le 1e abbé.
Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098110
« Edifice du début du 12e siècle, présentant une nef simple primitivement couverte d'une charpente lambrissée en berceau, sur laquelle s'ouvre un chœur plus étroit avec voûte en arc de cloître, portant en porte-à-faux la tour de pierre, suivi d'une courte travée voûtée en berceau, terminée par une abside en cul de four. L'intérieur de la nef a été très remanié. Des fenêtres ont été percées au 19e siècle, en même temps qu'a été établie une voûte en plâtre sur colonnes engagées. L'extérieur est conservé dans son état primitif, sans autres modifications que l'adjonction de contreforts à la nef, au 14e ou 15e siècle. Le clocher présente une tour carrée portée sur l'arc triomphal pour la face ouest, et en porte à faux sur la voûte du chœur pour les autres faces. Cette tour est percée de baies en plein cintre à deux archivoltes concentriques, et terminée par une corniche à modillons en forme de têtes humaines, que surmonte une flèche octogonale avec, aux angles, les lucarnes caractéristiques des édifices romans de cette région. »
La flèche du clocher a été refaite en 1931 à l'identique.
À l’intérieur, vitraux de l’atelier Fournier-Clément (voir maîtres-verriers tourangeaux*) et chaire du 19ème siècle.
Lavoir (rue du lavoir, près de la mairie), avec une pompe publique.
Château (rue du château, bourg nord) :
Article http://passion-sennevieres.wifeo.com/le-chateau.php
« Sennevières a bien entendu son lieu de résidence pour le baron. Très peu décrit on sait toutefois que ce lieu, construit au XVIIIème siècle, sous les Gaullepied et notamment Marie-Madeleine Gaullepied, comportait un château, en haut du bourg. Cette "Maison haute" était appelée Rochefort. Elle est entourée, d'un parc, d'un jardin, de vergers, d'une vigne et d'une futaie, tout cela entouré de mur. Durant l'Ancien Régime, les seigneurs avaient à cœur, par ce système, de montrer l'étendue de leur propriété. Le mur était surtout un moyen d'empêcher le peuple et surtout leurs animaux, de venir piétiner et de voler les fruits et légumes. Le château à toujours était privé et nous savons qu'après la Révolution, il tombe en ruine. Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques vestiges des murs. »
À voir dans la forêt de Loches (au nord du bourg)
La pyramide des Chartreux (voir aussi les pyramides à Ferrières-sur-Beaulieu) :
Article http://passion-sennevieres.wifeo.com/la-pyramide-des-chartreux.php
« Elle se trouve à la limite de Sennevières et de Chemillé-sur-Indrois, le long de la route forestière Georges d’Amboise (ou route nationale 760), qui traverse la forêt de Loches du nord-ouest au sud-est, qui conduit à la chartreuse du Liget, d’où elle tire son nom.
Elle fait partie d’un ensemble de quatre pyramides (voir carte) : La pyramide de Saint Quentin [Saint-Quentin-sur-Indrois], de Genillé et de Montaigu. Ces pyramides en pierre (ou flèche) sont la propriété de l’Etat
Contrairement aux trois autres pyramides, qui sont, sur un plan carré, la pyramide des chartreux est sur un plan hexagonal. Les six faces du piédestal présentent un encorbellement. Une gorge le sépare de la pyramide proprement dite dont l’amortissement, qui était probablement une sphère, avait disparu. Celle que l’on voit actuellement, est une reconstitution récente. En effet, cet ornement était signalé absent lors de l'inscription de l'édifice au titre des monuments historiques en 1956. »
L’étang du Pas-aux-ânes :
Article http://passion-sennevieres.wifeo.com/letang-du-pas-aux-anes.php
« L'étang du Pas-Aux-Anes mesure 6.19 hectares et faisait partie intégrante de l'ancien domaine des chartreux. Vendu avec le domaine durant la Révolution, comme bien national, il est racheté en 1974 par l'Etat.
C'est le seul étang de la forêt de Loches. Une partie de ses berges sont abruptes et peu propices à la flore. Par contre les berges Ouest et Sud sont en pentes douces et abritent des gazons amphibies.
L'étang possède lui aussi de nombreuses légendes :
La légende des jeunes mariés : les jeunes mariés du Lochois, venaient encore il y a quelques décennies, au lendemain de la noce, faire le tour de l'étang. C'était une façon de se placer sous la protection de deux amoureux tragiques : Perrine et Pierre. A la mort de sa femme, le cruel baron de Sennevières jeta son dévolu sur une jeune et jolie jeune fille du village, Perrine. Or, celle-ci était éprise de Pierre. Perrine préféra se jeter dans les eaux glacées de l'étang plutôt que d'épouser le baron. Déchiré par la douleur, Pierre devint moine à la chartreuse du Liget. Un soir de Noël, alors qu'il priait en souvenir de sa bien-aimée près de l'étang, Pierre vit la silhouette brumeuse de Perrine flottant au-dessus de l'eau. Elle lui dit qu'elle apparaitrait chaque nuit de Noël au même endroit. Depuis lors, Pierre honora ce rendez-vous annuel, jusqu'à ce que la mort l'en empêche.
La traversée de l'étang : une autre légende disait qu'avant de se marier, il fallait traverser l'étang grâce à l'allée qui le permettait alors sur une bande étroite. Si l'on tombait dans l'eau, ce n'était pas bon signe pour la solidité de l'union.
La légende du braconnier : un soir de pleine lune, un braconnier se rendant dans la forêt de Loches pour poser des pièges et près de l'étang pour y installer une nasse à poissons, trouva à ces eaux une couleur dorée étrange. "On dirait un étang d'or" dit-il. Ce que lui confirma une belle jeune femme apparue sur la rive. "Une fois par siècle l'étang se transforme en or. Rempli ta gibecière, tu feras vivre ta famille pendant de longues années". Mais le braconnier trop avide, se fit voler sa précieuse gibecière. Certains racontent qu'à chaque pleine lune, les eaux du Pas-Aux-Anes se muent en or.
A côté de l'étang se trouve le kiosque. Il a été construit au XIXème siècle, sur le modèle du pavillon de bois présenté à Paris lors de l'exposition coloniale de 1889. Il a été remis en état en 1969. Sa construction est en rondins de chêne non équarris, provenant de la forêt de Loches, dont l'écorce a été conservée. La couverture du toit est faite de brandes (bruyères à balais) qui était autrefois traditionnellement la couverture des hangars dans la campagne tourangelle. Il a été reconstruit en 2010 car il avait brulé quelques années auparavant. »
La chapelle Saint-Jean-du-Liget :
Article http://passion-sennevieres.wifeo.com/la-chapelle-du-liget.php
« La Chapelle Saint-Jean du Liget date des XIème et XIIème siècle, elle est rattachée à la Chartreuse du Liget [à Chemillé-sur-Indrois] et était de l'ordre monastique cartusien. Elle se situe à 900 mètres au Sud-Ouest de la Chartreuse et commémorait le premier emplacement des religieux. Son plan (orienté Sud-Ouest) est assez peu courant. Elle se composait d'une nef mesurant huit mètres de long, construite vers 1200 et qui a été détruite. Il n'en reste que les arrachements des murs goutterot et d'une rotonde.
La rotonde, de 7 mètres de diamètres et 6 mètres de haut est éclairée par huit fenêtres en plein cintre ébrasées à l'intérieur. Elle a été fermée et sa coupole a été refaite vers 1890.
Sa corniche, très restaurée est du type berrichon. Elle est soutenue par une double rangée de modillons sculptées, en quinconce. Cinq de ces modillons représentent des poissons aux yeux incrustés de rouge ou de bleu.
La chapelle est ornée de fresques polychromes romanes remarquables de la fin du XIIème siècle. Elles sont une « méditation chrétienne sur les grands mystères de la Foi qui tournent autour de l'Incarnation Rédemptrice du Verbe ». Ses fresques représentent des figures de saints et des grandes scènes biblique du cycle marial. Ce décor compte parmi les ensembles de fresques médiévales les mieux conservés d'Indre et Loire, même s'il tend à se dégrader. C'est pour les préserver que la chapelle est fermée au public, sauf occasions exceptionnelles.
Certaines fresques se trouvent sur les panneaux placés entre les fenêtres. En allant de gauche à droite, elles représentent :
- La nativité.
- La présentation au Temple avec Jésus, Joseph et Siméon.
- La descente de Croix avec Marie, Jean Nicodème et Joseph d'Arimathie.
- L'ensevelissement du Christ avec les trois Maries, dont les noms sont indiqués.
- La représentation de la ville de Jérusalem et du Saint Sépulcre.
- La Dormition de la Vierge entourée des Apôtres parmi lesquels se tient le Christ présentant au Ciel l'âme de sa mère.
- L'arbre de Jessé.
Dans les embrasures des fenêtres se voient deux personnages, chacun avec son nom. Ce sont, de gauche à droite : Saint Vincent et Saint Maurice, Saint Bénigne et un évêque (saint Denis ?), Saint Paul et Saint Pierre, Saint Nicolas et Saint Ylarius, Saint Benoit et Saint Robert (?), Saint Etienne et Saint Laurent.
Une frise très effacée représente des patriarches et des prophètes.
Comme nous l'avons déjà dit, la chapelle est rattachée à la Chartreuse du Liget jusqu'à la Révolution, c'est alors que, déjà ruinée, elle est vendue à des propriétaires privés puis à l'Etat. Ce dernier en entreprend la restauration dans les années 1860 après qu'elle soit classée au titre des monuments historiques en 1862. Désormais, la Chapelle Saint Jean du Liget est la propriété de la commune de Sennevières depuis 2007.
La chapelle se trouve au sein de la forêt de Loches, dans une clairière qui possédait une ancienne tuilerie, également rattachée à la Chartreuse. Une fontaine proche de la chapelle est l'objet d'un pèlerinage jusqu'en 1870. »
À voir au sud-ouest
Le moulin de Vallière :
Cet ancien moulin sur le Beugnon, attesté dès 1478, fut vendu comme bien national.
Les bâtiments actuels, du 18ème siècle, ont été restaurés et abritent un gîte de groupe.
Voir https://www.grandsgites.com/gite-37-moulin-valliere-4493.htm