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Vou


Le nom de cette commune, située dans le sud du département, entre Sainte-Maure-de-Touraine et Loches, apparaît pour la première fois au 9ème siècle, sous la forme Vicaria Veducensis, venant du gaulois Vidulium, signifiant « village du bois ». Notons que le toponyme Le Village-des-Bois existe encore au nord-ouest du bourg.

Histoire

Des outils du paléolithique et du néolithique ont été découverts à Gerbault, au sud-ouest du bourg (voir ci-après) et au Prieuré (sud).

Un site gallo-romain a été repéré en 1974 au Moulin de Mouzay, au nord-est du bourg, à la limite entre Vou et Mouzay et a fourni de la céramique commune et sigillée*, dont un tesson portait la signature d’Ardacus, potier au 1er siècle après JC. à La Graufesenque (le plus grand centre de production de poteries du 1er au 3ème siècle après JC, situé à Millau, dans l’Aveyron).

Une villa gallo-romaine* existait probablement à Givray, au nord-ouest, toponyme venant de Gabriacus ou « domaine du gaulois Gabrius ».

La voie gallo-romaine qui allait d’Argenton-sur-Creuse au Mans, via Tournon-Saint-Pierre et Manthelan, est reprise aujourd’hui par un ancien chemin, dit « Chemin pavé de Louis XI », qui suit la limite ouest de la commune avec La Chapelle-Blanche-Saint-Martin. Ce chemin, aujourd’hui Chemin de Saint-Martin, peut être vu en prenant la route qui va des Saulquins (commune de La Chapelle-Blanche) au Chêne-Vert (commune de Vou).

La châtellenie de Vou appartenait :

  • En 1123, à Guillaume de Vou.
  • Vers 1170, à Barthélemy Marques ; je ne sais pas si ce seigneur, cité également dans une charte de Barthélemy de Vendôme, archevêque de Tours de 1174 à 1206, est un ancêtre de Jean I Marques, seigneur de Chenonceaux (voir aussi l’église ci-après).
  • En 1689 à François de La Barre ; il s’agit peut-être du François de La Barre, maire de Tours en 1676/77, également coseigneur d’Avon-les-Roche et seigneur de La Guéritaulde à Veigné, fils de René de La Barre, seigneur de Sonnay à Cravant, et de Françoise de Maillé.
  • À partir de 1709, le fief fut la propriété des seigneurs du Verger (voir ci-après).

Pendant la seconde guerre mondiale, la ligne de démarcation divisait la commune en deux parties, l’ouest étant en zone occupée et l’est en zone libre. Plusieurs monuments évoquent le souvenir des passeurs résistants qui payèrent de leur mort leurs actes courageux ; il s’agit notamment d’Émile Maurice (1889/1943), dont la ferme était en zone occupée, mort au camp d’Oranienburg le 9 avril 1943 et de sa fille Germaine Maurice (née en 1918), déportée à Auschwitz le 15 mars 1943, à l’âge de 24 ans, de Joseph Pouponneau (1905/1943), dont la ferme était en zone libre, déporté et mort en 1943, ainsi que du boulanger Roger Gadin (1901/1944) tué à Vou le 28 août 1944 par un soldat allemand en retraite.

Le projet de construction de 5 éoliennes est toujours en débat (en 2024). Voir article NR du 29/09/201 : https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/la-chapelle-blanche-saint-martin/sud-touraine-appel-de-la-decision-annulant-le-projet-eolien-par-la-presence-de-cigogne

« Le projet de cinq éoliennes en Sud-Touraine, à La-Chapelle-Blanche-Saint-Martin et Vou n'a pas dit son dernier mot ! Le 6 juillet dernier, la Cour administrative d’appel de Nantes annulait l’autorisation d’exploitation du projet de parc éolien, en raison de la présence de cigognes noires, repérées à deux reprises sur le site éolien. Une " espèce protégée classée en danger sur la liste rouge des oiseaux nicheurs en région Centre-Val de Loire ", selon l'arrêt de la juridiction administrative.

On pensait donc le projet mort mais le Ministère de la transition écologique et solidaire en a décidé autrement en déposant un recours devant le Conseil d’Etat contre la décision. »

À voir dans le bourg

Église Saint-Pierre-ès-liens (1, rue du Pré Vert) :

Elle fut probablement construite au 12ème siècle, sans doute par Barthélémy Marques (voir la châtellenie ci-dessus) dont les armes : un aigle héraldique, figurent sur l’un des modillons de la corniche du mur absidial. Les vitraux, du 19ème siècle, sont d’Auguste Charlemagne, maître-verrier toulousain et de Lux Fournier (1868/1962) (source Tourainissime).

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098297

« D'importantes parties des murs goutterots [dits aussi murs gouttereaux (murs où sont installés les gouttières)] de la nef de l'église qui n'a pas de bas-côtés, sont antérieures au 12e siècle, époque de construction de l'édifice actuel. La tour du clocher, de plan carré, est située au-dessus du chœur et a été construite en même temps que l'abside semi-circulaire. Des chapiteaux romans sculptés, remployés, ont été placés de chaque côté de la porte d'entrée. »

La façade de l’église fut restaurée à la fin du 19ème siècle mais garde plusieurs éléments d’origine, notamment deux beaux chapiteaux romans. À droite de cette façade, une grosse pierre cylindrique (ancienne meule ?) était la pierre d’annonce sur laquelle le garde-champêtre énonçait des avis après la messe.

On peut voir à l’intérieur deux tableaux inscrits à l’inventaire des monuments historiques :

  • Le repentir de Saint Pierre, copie du 19ème, restaurée en 2015, d’un tableau du peintre flamand Gerard Seghers (1591/1651).
  • Christ de pitié, dit aussi Christ aux liens, c’est-à-dire attendant son supplice, tableau du 17ème siècle, restauré lui-aussi en 2015.

Ancien presbytère (à côté de la mairie) : construit vers 1780 ; dans son jardin se trouve un « arbre de la Liberté », planté en 1848.

Lavoir (rue de la Fontaine, non loin de la mairie), alimenté par une source.

À voir au nord du bourg

Château du Verger :

Le premier seigneur connu, cité en 1467, fut Guillaume de Beauregard, qui épousa vers 1450 Catherine de la Jaille, dame de Ciran et fille d’Hector de la Jaille (mort en 1480), seigneur de Profond-Fossé (à Trogues).

Le fief resta dans cette famille de Beauregard jusqu’à la fin du 16ème siècle, époque où il passa à la famille de Boistenant par l’intermédiaire de Renée de Beauregard, descendante de Guillaume, qui avait épousé en 1594 François, dit de Boistenant, fils naturel d’Hercule de Rohan-Guémené (1568/1654), duc de Montbazon, légitimé et anobli en 1634.

Pierre Jacques François de Boistenant (né en 1713), descendant de François, fut l’époux de Marie Magdeleine Dumont (née en 1730), qui, après la mort de son mari, vendit le fief en 1760 au fermier général François Balthazar Dangé d’Orsay (1696/1777), propriétaire de nombreux biens en Touraine (voir Bossée), qu’il vendit ou légua à son neveu René François Constance Dangé d’Orsay (1733/1795).

Article https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00098296

« Gentilhommière fortifiée composée d'un grand corps de logis rectangulaire. Sur la façade nord, côté cour, se trouve en saillie une tour polygonale qui abrite un vaste escalier à vis donnant accès à tous les étages. La porte d'entrée Renaissance est encadrée de pilastres plats et surmontée d'un linteau à double mouluration où se devinent quatre médaillons. Une petite tourelle ronde placée en échauguette à l'angle rentrant de la tour d'escalier, sert de petit escalier vers l'étage supérieur. A l'angle sud-ouest du logis se trouve une grosse tour ronde dont la partie supérieure a été démantelée : elle a été tronquée en diagonale et son chemin de ronde supprimé tandis que tout l'encorbellement des mâchicoulis était coupé au ras du mur. »

Voir aussi André Montoux* : le château du Verger à Vou, in BSAT 41, 1987 (pages 759/772) : « ce château, édifié en 1489, présente une tour circulaire a demi arasée qui est l’ancien donjon, vestige du château primitif datant du 13ème siècle. Il possède une tourelle d’escalier à vis octogonale. (…) La partie occidentale de cet ensemble est élevée sur un sous-sol qui était presque entièrement comblé. Son déblaiement est aujourd'hui achevé et il apparaît composé d'une longue galerie d'environ quinze mètres mais n'ayant jamais plus de deux mètres de large. Elle est taillée dans le rocher dont le plafond est soutenu par une demi-douzaine d'arcs en pierres de taille généralement en plein cintre mais parfois brisés. Deux caveaux de forme irrégulière s'ouvrent de chaque côté. »

À voir au sud du bourg

Manoir de La Roche-de-Gennes (15ème s.)

Le premier seigneur connu de cette châtellenie qui relevait du château de Loches, est, au 13ème siècle, Jean de Gennes, époux de Jeanne d’Azay et père d’une fille unique : Philippe de Gennes ; celle-ci épousa Pierre de Voyer (mort en 1300), gouverneur de Loches, à qui elle transmit la seigneurie.

Par la suite les seigneurs de La Roche de Gennes furent Pierre I de Voyer (mort en 1481), seigneur de Paulmy, grand bailli de Touraine, époux de Marguerite de Betz, fille de Pierre I de Betz (voir Betz-le-Château), puis son fils Pierre II de Voyer, qui avait épousé en 1471 Jeanne des Aubuis, fille de Sylvain des Aubuis, seigneur de Talvois ( commune de Nouâtre), puis leur petit-fils, Jean III de Voyer (1500/1571), époux de Jeanne Gueffault, dame d’Argenson (commune de Maillé), en faveur de qui la seigneurie fut érigée en vicomté en 1569. Par la suite, le domaine fut la propriété du garde des sceaux Marc René Voyer d’Argenson (1652/1721), également seigneur de Mouzay, puis de ses descendants.

Le manoir actuel, au bord de la D 95, construit au 15ème siècle, est un haut bâtiment rectangulaire dont les pignons à forte pente sont couronnés d'un rondelis de pierre (bourrelet de pierre dépassant la toiture au sommet des murs pignons). Au centre de la façade nord se trouve une tour polygonale d'escalier, avec sa porte gothique. Les fenêtres à meneaux du premier étage ont été condamnées. Le mur du pignon est présente une porte murée et des corbeaux de soutien pour une galerie en charpente, disparu. A l'intérieur on remarque de belles cheminées.

Le Chêne à La Forge, au bord de la route de Ligueil (D 95) a 23 m. de haut et 5,30 m. de diamètre.

La demeure privée de Gerbault, avec une tour polygonale, date du 15ème siècle.

Le Moulin de La Roche dépendait du manoir de La Roche-de-Gennes.


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