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Lémeré


Le nom de cette commune, située au sud-est de Chinon, apparaît pour la première fois, sous la forme Lameriacum, dans la charte 181 (de 1089) du cartulaire de l’abbaye de Noyers, où il est dit que « un certain homme de L’Île, nommé Gautier, surnommé Charchois » donna à l’abbaye « deux sous de cens et sept deniers, qui lui étaient dus à Lémeré ». Ce toponyme vient de Lathomaracus ou « domaine agricole du germain Lathomar ».

Histoire

La collection de la SAT contient une hache polie néolithique, avec traces de débitage préalable par sciage et fracture, qui aurait été trouvée à Lémeré (où ?).

Le dolmen du Bois-de-Neuilly, en ruines, à l’ouest du bourg et à 300 m sud-sud-est de Neuilly, du latin Novaliacus (Terres nouvellement défrichées), a été fouillé au 19ème siècle ; ce mégalithe se compose d'une table de grès tertiaire rouge fichée obliquement en terre et soutenue d'un côté par des pierres blanches. La fouille a permis de constater que cette table recouvrait une crypte violée dès l'époque romaine. On a retrouvé à proximité des fragments de poterie néolithique noire, deux ou trois silex et quelques débris d'ossements ainsi que des tessons de céramique gallo-romaine. Louis Bousrez* supposait qu’il s’agissait des restes d’une allée couverte. Ce dolmen se trouvait non loin d’un ancien chemin allant de L’Île-Bouchard à Champigny-sur-Veude.

Ce chemin passait aussi à la Fontaine-de-Jable (voir ci-après), qui était peut-être une source sacrée car son nom vient du gaulois gabalos, signifiant « fourche ».

Selon le Dictionnaire des Communes de Touraine* « un petit fanum (temple gaulois) a été signalé (par qui ?) sur une pente (où ?) et « la source des rameaux (?) était réputée pour guérir les maladies d’yeux. »

D’autres domaines agricoles (villae*) existaient sans doute à Dercé (au nord-ouest), hameau connu dès le 12èmesiècle, toponyme venant du gallo-romain Derciacus, signifiant « domaine du gaulois Dercius (Celui qui regarde)» ou du gaulois Dervoceton signifiant « Bois de chênes » hameau connu dès le 12ème siècle et appartenant, au 15ème siècle à Jean du Fou, seigneur de Nouâtre, ainsi qu’à Grésigny (au nord-est), venant de Grisiniacus ou « domaine de Graecinus », Jaunais (au nord-ouest), venant de Gallicanus ou « domaine du Gaulois » et Le Thenay (au nord-est), venant de Teniacus ou « domaine de Tenius ».

Des vestiges gallo-romains ont été aussi mis à jour lors du creusement d’un bassin sur une pelouse du château de La Noblaye, (voir ci-après).

Le fief de Lémeré était peu important et dépendait de la seigneurie du Rivau (voir ci-après).

Le territoire de Lémeré était séparé de celui de Ligré par la Veude, qui faisait fonctionner plusieurs moulins, comme celui de Judeau ou de Coutureau

À voir dans le bourg

L’église Saint-Hilaire a été construite au 12ème siècle puis modifiée au 15ème et au 17ème ; elle contient des vitraux de Lucien Léopold Lobin.

Près de l’église, le manoir de La Michellière a conservé son pigeonnier-porche, sur lequel est marqué 1756.

Au 3 route de Sazilly, se trouve un manoir, avec un pigeonnier carré, appelé La Grande Maison, qui appartenait, au 18ème siècle, à une dame Guillot et qui fut vendu en 1780 à Pierre Marcou, marchand à Azay-le-Rideau.

 

 

 

À voir au nord-ouest

La Botardière :

Le premier seigneur connu est Eustache Louis Poirier (1714/1769), fils de Bertrand Préjean Poirier, dit des Bournais (1665/1735), sénéchal de Champigny-sur-Veude, lui-même fils de Pierre Prégent Poirier (1621/1679), procureur au grenier à sel de Richelieu, père également de Louis Poirier (1650/1718), médecin de Louis XV.

Ce Bertrand Préjean Poirier fut le père de :  

  • François Poirier, dit des Bournais (1696/1754)
  • Louis Poirier, dit de Narçay (1699/1764), qui épousa Marie Catherine Torterüe (1704/1763), petite-fille de René Torterue (1639/1786) voir (Assay, Chaveignes, Faye-la-Vineuse, Ligré et Sazilly) et fut le père de Louis Bertrand Poirier (1744/1816), qui épousa en 1779 Geneviève Torterüe, nièce de Marie Catherine et arrière-petite-fille de René, lequel vendit le domaine, en 1812 à Ambroise Champigny.
  • Joseph Alexandre Poirier, dit de La Tour (1700/1776), qui épousa en 1735 Marie Torterüe, autre petite-fille de René.
  • Eustache Louis Poirier (1714/1769) (voir La Tour de Broue à Faye-la-Vineuse), qui épousa, en 1745, Catherine Marguerite Torterüe (1709/1788).

Le manoir, du 17ème siècle, a conservé une cheminée avec hotte saillante et manteau rectiligne ainsi qu’une grange, datée de 1667, perpendiculaire au logis, dans laquelle on entre par cette double porte caractéristique de la région : grande porte charretière en plein-cintre et porte piétonne.

La Bourlière :

Le manoir du 17ème siècle, restauré récemment, a conservé son pigeonnier carré dont la corniche repose sur des modillons* Il appartenait en 1783 aux enfants de Jean Jacques Amirault, notaire royal à Champigny-sur-Veude de 1751 à 1757/

Le Rivau

Cette brève histoire du Rivau est, en partie, tirée de l’article de Marie-Pierre Terrien, intitulé Le Rivau : l’origine et l’histoire, paru dans BAVC 11.5 (2011).

Le premier seigneur connu fut Pierre Du Puy, cité en 1396, dont la fille (?), Marguerite Du Puy, fut l’épouse d’Ambroise de Fontenay (1390/1448) et la mère d’Anne de Fontenay, qui épousa, en 1438, Pierre de Beauvau, mort en 1453 à bataille de Castillon*.

Ce Pierre de Beauvau était le fils de Mathieu de Beauvau (mort en 1421), lui-même arrière-petit-fils de Mathieu, dit Macé de Beauvau (1263/1328) ; conseiller et grand chambellan de Charles VII, il obtint de ce roi l’autorisation de fortifier son château, qu’il fit reconstruire en 1443 et qui est l’édifice actuel ; c’est là que Jeanne d’Arc, à la veille du siège d’Orléans, vint chercher des chevaux.

Pierre de Beauvau fut le père de René de Beauvau (mort en 1510) (voir Anché et Brizay) écuyer de Charles V d’Anjou (1446-1481), arrière-petit-fils de Louis I d’Anjou, lui-même père d’Antoine de Beauvau, cité en 1527 et de François de Beauvau, grand écuyer de François 1er, qu’il accompagna en Italie, où il fut tué, aux côtés de Bayard, à la bataille de Romagne en 1524. Selon l’abbé Louis Auguste Bosseboeuf*, c’est lui qui fit construire les écuries monumentales, que l’on peut encore admirer.

Le seigneur suivant fut Gabriel de Beauvau (1534/1583), fils d’Antoine, qui se signala dans les combats contre les protestants pendant les guerres de religion.

À l’époque de Louis XIII, le château de Beauvau fut épargné par Richelieu, qui avait acheté et détruit la plupart des châteaux environnants sa ville nouvelle pour assurer le succès de celle-ci (voir Champigny-sur-Veude) car sa sœur, Françoise Du Plessis était alors l’épouse de Jean Baptiste de Beauvau (mort en 1603), lointain descendant de Mathieu, dit Macé de Beauvau, et seigneur du Rivau à cette époque.

En 1664, Louis XIV érigea le domaine en marquisat en faveur de Jacques III de Beauvau (1626/1702), arrière-petit-fils de Gabriel de Beauvau, qui se ruina et qui dut se résoudre à vendre la seigneurie.

En 1768, le fief fut acquis par Michel Ange de Castellane (1703/1782), ambassadeur de France auprès de l’empire ottoman de 1741 à 1747, qui avait déjà acheté en 1754 la seigneurie de Villandry.

En 1992, le château fut acheté par Éric et Patricia Laigneau, qui entreprirent la restauration de ce magnifique château, entièrement meublé, et qui aménagèrent les jardins d’une façon très originale et très intéressante.

Le Rivau, en effet, est un des plus beaux châteaux de la région et mérite grandement d’être visité (voir https://www.chateaudurivau.com/fr/)

Derrière le château, subsistent les restes de l’ancien pigeonnier rond, qui contenait 2 000 boulins*.

Le Sable

Le fief appartenait, en 1576, à Louis Thibault et, en 1710, à Isaïe Philippe.

Le manoir a gardé son pigeonnier transformé en logis d’habitation.

L’Ouraye

Ce fief, dont le nom vient de l’ancien français « ore » signifiant « bord », appartenait, en 1676, à Armand Léon Bouthillier de Chavigny (1628/1684) (voir Betz-le-Château et La Roche-Clermault), fils de Léon Bouthillier de Chavigny (1608/1652) (voir Le Petit-Pressigny) et d'Anne Phélypeaux (1613/1694).

En 1781, le propriétaire était Auguste Jean Marie Desmé de Chavigny (1764/1808), petit-fils de Claude Desmé du Buisson (1697/1794).

Le manoir, du 15ème siècle, a conservé, sur la façade gauche, ses fenêtres à meneaux : il était probablement, à l’origine, du fait de son nom, à l’orée d’un bois.

À voir au sud

La Fontaine de Jable (sud-est) :

Le nom de cet ancien lavoir, situé au bord d’un bassin, alimenté par une source d’eau claire, dans lequel nagent d’énormes poissons, vient du gaulois gabalos, signifiant « fourche » (voir Histoire).

Cette source, en effet, se trouve au carrefour entre la D 114, venant du bourg et allant vers La Tour-Saint-Gélin, et la D 113 venant de Champigny-sur-Veude et allant vers Brizay. C’est un bel endroit pour pique-niquer.

La Noblaye (sud-est) :

Le premier seigneur connu est Méry I de Chezelles, père de Méry II de Chezelles. Gilles de Chezelles, frère cadet de Méry II, participa à la Ligue du Bien Public, révolte d’un certain nombre de seigneurs contre l’accroissement des pouvoirs de Louis XI.

Le fils de Méry II, Mathurin de Chezelles fut le père de René de Chezelles, qui épousa vers 1520 Gabrielle de Chouppes et fut le père de Jacquette de Chezelles, qui épousa en 1549 Jacques Sanglier, exempt (officier) des gardes d’Henri II, arrière-petit-fils de Joachim Sanglier (voir Cléré-les-Pins), qui devint seigneur de la Noblaye.

Jacques Sanglier fut le grand-père de Gilles Sanglier (1580/1675), père de Louis Sanglier (1631/1707), lui-même père de Jean Sanglier (1679/1763) et d’Henry Sanglier (1688/1749) voir Le Grand-Logis à Ligré.

Les héritiers de Jean Jacques Sanglier (1708/1792), fil de Jean, vendirent le château, en 1811 à Augustin Mestayer de la Rancheraye (voir La Tour-Saint-Gélin).

Ce grand château du 16ème siècle, largement modifié au 19ème siècle, a probablement remplacé un château beaucoup plus ancien, édifié sur des bâtiments gallo-romains, dont on a retrouvé des vestiges (voir Histoire).

Ce château a servi de cadre en 1976 au téléfilm de Claude Santelli (1923/2001) : Le Chandelier, adaptation de la comédie d’Alfred de Musset.

On peut y louer des chambres d’hôtes ; voir https://chateau-de-la-noblaye-bed-breakfast-lemere.hotelmix.fr/

Le Perron (sud-est) :

Cette ancienne ferme du château de La Noblaye appartint pendant plusieurs siècles à la famille Sanglier. Les héritiers de Jean Jacques Sanglier (voir La Noblaye, ci-dessus), vendirent le domaine, en 1810, à Hippolyte Collineau (1799/1868), ancien armateur à Nantes, qui le revendit, en 1811, à Augustin Mestayer de La Rancheraie, propriétaire de La Noblaye, père de Frédéric Mestayer de La Rancheraie, qui, en 1839, agrandit les bâtiments du Perron pour lui donner l'aspect d'un château.

En 1921, les époux Blanchard-Martineau achetèrent La Noblaye et Le Perron, où ils créèrent une exploitation viticole, dont le propriétaire est actuellement leur descendant François Blanchard, producteur de vins et de bières (voir  http://www.francois-blanchard.com/contact.html).

Le logis actuel, du 17ème siècle, modifié au 19ème siècle, a conservé la chapelle, du 17ème siècle, et le pigeonnier hexagonal, du 17ème également, qui est toujours utilisé.

Saumuret (sud-est) :

Ce domaine, qui, comme Le Perron, dépendait de la Noblaye fut, lui-aussi, acquis en 1811 par Augustin Mestayer puis passa à un autre fils de ce dernier, Charles Louis Mestayer de La Rancheraie, maire de La Tour-Saint-Gélin, également propriétaire du château de la Grillère à Faye-la-Vineuse.

Le manoir date, en partie, du 15ème siècle et a conservé deux pavillons avec une toiture en forme de pyramide.

Les Gaudrées (sud-ouest)

Non loin du bourg, le manoir du fief appelé Les Gaudrées ou Les Gaudries, date du 18ème siècle et possède un pigeonnier carré, récemment restauré.

Munet (sud-ouest) :

Le fief de Munet appartenait en 1708 à Jean Ragonneau, officier de justice au grenier à sel de Richelieu et, en 1767 à Joseph Laillault, sénéchal de L’Île-Bouchard.

C’est maintenant un lieu-dit, à la limite entre Lémeré et Champigny-sur-Veude, où se trouvent deux propriétés, d’où l’appellation Les Munets, que l’on rencontre chez André Montoux*, qui indique avoir vu sur la maison principale, datant de la fin du 15ème siècle et modifiée au 18ème, un cadran solaire portant l’inscription MAL QUI N’A PLUS MAL QUI N’A Le Roy mais celui-ci n’est pas visible de l’extérieur.

Les Teilles (sud-ouest, à côté des Munets) :

Le fief appartenait, en 1776, à René Pierre de Vandel et, en 1791, Jean Urbain de Vandel, colonel de la garde nationale de Champigny-sur-Veude.

Le logis actuel a été construit au 16ème siècle.


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