Brizay
Le nom de cette commune, voisine de L’Île-Bouchard, apparaît pour la première fois vers 590, dans L’Histoire des Francs de Grégoire de Tours sous la forme Vico Brisiaco, venant du gallo-romain Braetiacus ou « domaine de Braetius ». Selon certains cependant, ce toponyme pourrait venir du gaulois bri-ceton signifiant « le bois de la hauteur »
Carte IGN avec annotations PmD
Histoire
Préhistoire et antiquité :
La région fut occupée au néolithique, comme le montrent le dolmen des Brélandières (voir ci-après) ainsi que le mégalithe disparu, qui se trouvait à 200 m. au nord-est de La Guénée (voir ci-après), dont il ne reste que le toponyme la Pierre levée. Deux haches polies en dolérite ont été aussi trouvées sur la commune, dont une à Crèze (voir ci-après).
Elle fut également largement peuplée à l’époque gallo-romaine, comme l’indiquent les toponymes suivants : Aubigny (sud-ouest), de Albiniacum ou « domaine du Blanc » (voir ci-après), Cléré (sud-est), de Clariacum ou « domaine de l’Illustre » (voir ci-après), Goury (est), de Gaugericum ou « domaine du germain Gaugerus », les Jaulnaies (sud-ouest), de Gallinacum ou « domaine du Gaulois » et Pamplie (sud), de Pompilia ou « terres de Pompilius ».
Grésigny (photo PmD avril 2013)
On peut aussi ajouter Grésigny, de Grisiniacum ou « domaine du Grec », lieu-dit qui se trouve sur la commune de Lémeré mais qui est juste derrière Croisne (ouest du bourg de Brizay), où l’on a découvert une nécropole, avec une dizaine de sarcophages du 7ème siècle, ayant réutilisé les ruines d’une vaste villa rustica gallo-romaine ; le plus beau de ces sarcophages peut être vu dans l’ancienne église Saint-Léger de Cravant-les- Coteaux.
Histoire du fief :
Le premier seigneur connu de Brizay, selon Carré de Busserolle, fut Arnauld ou Ernaud de Brizay (982/1060), seigneur de Brizay et de Chourses (dans le Maine) ; le fief resta dans cette famille jusqu’à Pierre de Brizay, décédé sans postérité en 1608 ; parmi les membres de cette famille, on peut citer Alau V de Brizay (mort en 1390) à qui Louis I d’Anjou pardonna, en 1360, d’avoir fait du commerce avec les ennemis pour payer sa rançon puis son petit-fils Jean de Brizay (1396-1470), qui fut autorisé par Charles VII à fortifier son château de Brizay, ainsi que le fils de Jean : Jacques 1er de Brizay, époux en 1472 de Françoise de Beauvau, fille de Pierre de Beauvau (voir Le Rivau à Lémeré).
À voir dans le bourg
L’église Saint-Pierre : du bâtiment construit au 12ème siècle, il reste les trois travées de la nef ; le portail ouest, le chœur et le clocher sont du 15ème siècle ; le porche devant l’entrée est du 19ème siècle ; en 1855, l’abbé Jean-Jacques Bourrassé (1813/1872) signala in MSAT 1855.5 (page 88) l’existence sous ce porche d’une pierre tombale sur laquelle était sculpté un chevalier mais celle-ci n’est plus visible actuellement.
Église Saint-Pierre (photo PmD mars 2011)
On peut voir à l'intéreur un Christ en croix du 16ème siècle, restauré en 1976 par Paul Hémery et un tableau représentant Le Christ remettant les clefs à Saint Pierre, d'après le peintre italien Guido Reni (1575/1642).
La remise des clefs à Saint-Pierre (photo Guy Du Chazaud in pop-culture)
À voir près du bourg
Le Château du Haut-Brizay (au nord-ouest) était le château des seigneurs de Brizay (voir Histoire du fief) mais il ne reste rien du château médiéval ; selon la tradition, la façade sud serait du 17ème siècle. La propriété fut achetée en 1825 par Louis Ernest Joseph de Sparre (1780/1845), général et pair de France, qui exploita les 200 hectares de terres d’après les méthodes de l’agronome Mathieu de Dombasle (1777/1843). En 1865, la propriété fut affermée à l’ingénieur agriculteur inventeur Alfred Goussard de Mayolle, Président des Comices de Chinon, qui en fit une exploitation expérimentale. Le château actuel fut aménagé en 1895.
Le Haut-Brizay (photo PmD mars 2011)
La Guénée (à l’est) : ce toponyme vient de Wano : patronyme germanique signifiant « Espérance ». Il y a là un grand bâtiment en hauteur avec un pigeonnier carré. Culture de céréales, de légumineuses et de graines oléagineuses.
La Guénée (photo PmD avril 2013)
La Brèche (à l’ouest) est un ancien fief relevant de Bois-Légat (voir ci-après) dont le premier seigneur connu fut Jacques de Rémollard, écuyer, cité en 1555 ; le corps de logis du manoir a conservé des vestiges du 16ème siècle (baies à meneaux et croisillons, cheminée) ; à l’origine, ce manoir était desservi par une tour d’escalier polygonale, dont subsiste un pan sur l’un des pignons.
La Brèche (photo PmD avril 2013)
À voir au nord
Bois-Légat : c’était un ancien fief, dont le premier seigneur connu fut Charles de Branlus, cité en 1555 ; au 17ème siècle, il appartenait à la famille de La Jaille (voir La Tour-Saint-Gelin).
Bois Légat (photo PmD avril 2013)
Voir aussi https://pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA37000275 et l'article d'André Montoux in BAVC 9.4 1990 (pages 445/457) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5789782z/f72.item.
En 1839, la propriété fut acquise par Isaïe Louis Tiffeneau, propriétaire à Sainte-Maure de Touraine, dont la fille Anne-Aurélie (1819/1888) épousa Mathieu Mathurin Martin (1811/1900), notaire à Sainte-Maure, qui prit ensuite le nom de Mathurin Martin-Tiffeneau et qui fut maire de Sainte-Maure-de-Touraine de 1847 à 1859.
Bois-Légat (photo André Montoux)
De l’ancien manoir, édifié au 15ème siècle et modifié au 18ème siècle, il reste une lucarne à gâble aigu ; on peut aussi remarquer le portail d’entrée à double porte charretière et piétonne ; il reste aussi une tour cylindrique de 8 m. de diamètre, qui est un ancien colombier.
La Commanderie (nord-est) : en venant de L’Île-Bouchard par l’ancienne route qui part à gauche du cimetière de cette commune, on peut voir le Château de la Commanderie, qui occupe l’emplacement de l’ancienne Maison du Temple de L’Île-Bouchard ; le bâtiment actuel est du 19ème siècle ; en 1972, le propriétaire : Monsieur Foucault y découvrit un ensemble de salles souterraines.
On peut y louer des chambres d’hôtes. Voir https://www.lacommanderie.com/index.php/fr/
À voir à l’ouest
Le dolmen des Brélandières : ce petit dolmen en grès, situé à côté de la ferme de Grosbois et dont la table mesure 2,60 m. sur 2,20 m. est aussi appelé le Palet de Gargantua car, selon la légende, le géant popularisé par Rabelais se servait de la table de ce dolmen pour jouer au palet.
Dolmen des Brélandières (photo PmD mars 2011)
À voir au sud-est
Mocrate : ce lieu-dit apparaît sous la forme Mocrat sur la carte de Cassini ; il y a là une fontaine aménagée, un lavoir construit en 1887 ainsi que les vieux bâtiments délabrés d’une ancienne ferme. Selon le Patrimoine des communes d’Indre-et-Loire (Flohic, 2001), un aqueduc gallo-romain, de 2 km de long, partait de cette fontaine et se dirigeait vers L’Île-Bouchard.
Lavoir de Mocrate (photo PmD avril 2013)
À voir au sud-ouest
Le Grand Cléré : le toponyme Cléré vient de Clariacum ou « domaine de l’Illustre » ; « la metairie de Clairé » est citée en 1643, comme appartenant au doyen du chapitre des Roches-Tranchelion à Avon-les-Roches. Le grand Cléré est une vaste ferme à cour fermée qui comprenait initialement une double porte ; on peut remarquer une pierre d’évier à gauche de l’entrée ; au fond de la cour, le logis le plus ancien peut dater du 15ème ou du 16ème siècle.
Le Grand Cléré (photo PmD avril 2013)
On peut y louer un gite. Voir http://gitesdugrandclere.com/
Les Bournais du Plessis : ce lieu, qui ne figure pas sur la carte IGN, se trouve entre la Déteurbe et Crèze. On peut y voir une ferme du 18ème siècle, comportant une maison composée de deux logis accolés, une grange avec hangar et un four à pain.
Les Bournais du Plessis (photo PmD avril 2013)
Crèze (variante de Croix) : ce hameau comporte plusieurs maisons des 15ème ou 16ème siècle, dont, au n° 6, une maison qui possède des éléments de décor flamboyant et dont la porte est surmontée d’un linteau en accolade. Le fief appartenait en 1639 à François de Sassay (voir Trogues).
Aubigny : ce toponyme apparaît pour la première fois en 971 sous la forme « in villa Albiniaco » ; le logis et la grange, qui possède une ouverture en pignon, en plein cintre, datent du 17ème siècle.
Aubigny (photo PmD) avril 2013)
Les Charpentières : les fiefs des Hautes et des Basses Charpentières sont cités dès 1484 ; il reste un pigeonnier carré aux Basses Charpentières.