Skip to main content

Cravant-les-Coteaux


Le nom de la paroisse de Cravant, située à l’est de Chinon et sur la rive droite de la Vienne, apparaît pour la première fois en 1123 sous la forme Cravant dans le cartulaire de l’abbaye de Bourgueil, puis en 1127 sous la forme Crevent dans la charte 458 du cartulaire de l’abbaye de Noyers ; selon certains ce toponyme viendrait du celtique et signifierait « endroit pierreux » mais selon d’autres il viendrait du patronyme gallo-romain Creventius. En 1863 un nouveau bourg s’établit près de la grand-route Chinon-Sainte-Maure (D 21 actuellement) et prit le nom de Cravant-les-Coteaux.

Histoire

Histoire antique :

Toute la région fut occupée à l’époque préhistorique, comme l’indiquent le dolmen de Briançon (voir ci-après) et le menhir de la Varenne (petite pierre dressée, en bordure de la route de Chèzelet) ainsi que les pierres taillées ou polies trouvées sur le territoire de la commune ; selon le comte de Saint-Exupéry (voir Sonnay), il existait aussi des alignements préhistoriques au-dessus du château de Sonnay.

Gérard Cordier* et Thomas Boucher (conservateur de l’écomusée du Véron à Savigny-en-Véron), dans un ouvrage intitulé Préhistoire, protohistoire et gallo-romain dans les collections des Amis du Vieux Chinon (2006), indiquent 43 sites gallo-romains répertoriés sur le territoire actuel de la commune de Cravant et Jean-Mary Couderc* a fouillé méthodiquement une vingtaine de ces sites. Ces fouilles ont principalement mis à jour de très nombreux fragments de tuiles, de céramique commune et sigillée*, de verrerie, des éléments de métiers à tisser, des pièces de monnaies romaines ainsi que des traces indéniables des habitats, dans lesquels résidaient les personnes qui exploitaient le minerai de fer de la région.

Des villae* gallo-romaines existaient certainement à Givré (ouest du bourg), venant de Gabriacus ou « domaine du gaulois Gabrius », à La Croix-Beugny (sud-ouest du bourg), venant de Buniacus ou « domaine du gaulois Bunius » ; à Le Morillé et Les Morillés (sud-ouest du bourg), venant de Mauriliacus ou « domaine de Maurillius » ; à Narçay (ouest du bourg), venant de Nartiacus ou « domaine de Nartius » ; à Poizay (fief cité en 1639), venant de Posiacus ou « domaine de Posius » et à Sonnay (ouest du bourg), venant de Sunniacus ou « domaine du gaulois Sunna », considéré par certains comme un ancien oppidum gaulois.

À l’époque gallo-romaine, trois voies traversaient le territoire de cette commune : la plus importante était la voie allant de Loudun à Tours (dite via vetuta ou « ancienne voie »), qui traversait la Vienne au gué de la Motte, en face de Rivière, où il y eut au moyen-âge une butte de défense surélevée de 80 mètres, entourée de fossés ; ce gué en effet était très important et il était remplacé par un pont de bateau quand la rivière était trop haute car c’était, jusqu’au 12ème siècle, le seul moyen, pour les habitants de Chinon, de gagner le sud ; cette voie était rejointe, aux Loges, par la voie Nouâtre-Candes, via Chinon et par la voie Chinon- Sainte-Catherine-de-Fierbois.

Histoire du fief :

Le premier seigneur connu est Geoffroy, dit Foucaud, cité en 1045 ; les seigneurs suivants furent Raoul de Cravant (cité en 1089), Geoffroy Le Roux, époux de Jeanne, fille de Péloquin, seigneur de L’Île-Bouchard, cité en 1134, puis Pierre Achard, seigneur de Pommiers (près de Chinon), qui participa à la bataille de Bouvines* en 1214 et qui était le fils de Pierre Achard, gouverneur de Poitiers, cité en 1156.

En 1224, la seigneurie passa à Guillaume II de Marmande (1195/1257), dont les descendants furent également seigneurs de Chezelles. Parmi les descendants de Guillaume II de Marmande, on peut noter Jean III de Sancerre (1334/1402), qui fut chambellan de Charles VI ainsi que sa fille : Marguerite de Sancerre (1355/1418), qui eut quatre époux ; le dernier Jacques I de Montberon, se rallia à Jean de Bourgogne, dit Jean-sans-peur (1371/1419), qui le nomma maréchal de France en 1418.

Après la mort de Marguerite de Sancerre, la seigneurie de Cravant échut à un de ses cousins Jean de Maillé (mort en 1426) puis au fils de ce dernier : Moreau de Maillé, tué en 1424 à la bataille de Verneuil* puis au fils de Moreau de Maillé : Jacques de Maillé, époux de Blanche Bellier, dame de Chezelles. La seigneurie passa ensuite à René de Mauléon (ou Montléon), époux de Guillemine de Maillé, fille des précédents, puis à leur fils Louis de Mauléon qui eut trois filles : Jeanne, qui épousa Guy Pierres en 1565, Marie, épouse de Christophe de Chezelles et Simone, épouse de Pierre de Guyneuf, seigneur de la Tesserie (voir ci-après), cité en 1595 comme ayant vendu une maison à Jean Le Nain, secrétaire du roi en 1597 et membre du Parlement de Paris en 1604, à qui appartint ensuite la seigneurie de Cravant.

Au 17ème siècle, la seigneurie de Cravant fut achetée par Marie de Bourbon (1605/1627), épouse de Gaston d’Orléans (1608/1660), frère de Louis XIII. Leur fille, Anne Marie Louise d’Orléans, appelée la Grande Mademoiselle (1627/1693) légua la seigneurie à son cousin Philippe d’Orléans (1640/1701), frère de Louis XIV et père de Philippe II d’Orléans (1674/1723), qui fut Régent après la mort de Louis XIV en 1715.

En 1750, Louis d’Orléans (1703/1752), fils de Philippe II d’Orléans, vendit la seigneurie à Alexis Barjot de Roncé (1695/1763), seigneur de Crouzilles et de Panzoult.

Histoire moderne :

Le 11 décembre 1814, une louve enragée se jeta sur les villageois sortant de la messe, les mordant cruellement au visage ; il y eut 21 victimes dont la plupart moururent de la rage.

Entre 1831 et 1919 un bac fonctionna entre Le Puy (voir ci-après) au sud du bourg et Sazilly. Il fut emprunté par 50 poilus le 24 avril 1915.

En 1863, une nouvelle église fut construite dans le nouveau bourg qui s’était établi près de la grand-route Chinon-Sainte-Maure (D 21 actuellement).

En 1874 un atelier de salpêtre, utilisé pour fabriquer de la poudre à canon, ainsi qu’un moulin à tan (voir ci-après), furent installés sur le ruisseau de Saint-Mexme, entre le vieux bourg et le nouveau bourg.

En 1933, à la demande des PTT, Cravant devint Cravant-les-Coteaux.

À voir dans le bourg

L’église Saint-Léger, qui a remplacé l’ancienne église Saint-Léger du vieux bourg, a été édifiée en 1863 selon les plans de Gustave Guérin ; elle contient de beaux vitraux réalisés en 1881 par Lucien Léopold Lobin.

Un lavoir a été aménagé dans le nouveau bourg en 1870.

Les Bertinières (4 rue des Berthinières) : le manoir a été construit en 1885 pour Augustin Rouet (1829/1878), instituteur à Cravant. On peut y louer des chambres d’hôtes. Voir https://www.manoirdesbertinieres.fr/fr/contact

À voir au nord

Le moulin à tan :

Ce genre de moulin servait à broyer l’écorce de chêne (tann en gaulois), qui était ensuite utilisée pour le tannage des peaux, dont l’armée faisait un grand usage au 19ème siècle. En prenant à droite au moulin à tan, on arrive à La Croix-de-bois, où il y a des habitations troglodytiques ; là passait sans doute l’ancienne voie gallo-romaine allant de Sainte-Catherine-de-Fierbois à Chinon. Il y a un lavoir près de ce moulin.

Le vieux bourg :

Église Saint-Léger : 9ème siècle (nef), 12ème siècle (entrée ouest, abside et chœur), 15ème siècle (chapelle Notre-Dame). Un porche, aujourd’hui disparu, fut construit au 15ème siècle sur le côté sud, devant une porte, ouverte au 10ème ou 11ème siècle et considérée comme l’une des plus anciennes de France ; son arc en plein cintre, orné d’un cordon en torsade est un bel exemple de sobriété.

L’église (entrée payante) est ouverte tous les jours du 15/02 au 11/11, les dimanches et jours fériés du 12/11 au 14/02 ; à l’intérieur, on peut voir deux piliers mérovingiens, réutilisés pour soutenir le porche, ainsi que huit piliers du 13ème siècle, provenant de la chapelle de la Madeleine (voir ci-après) ; dans la nef et le transept se trouvent un ancien baptistère ainsi que des sarcophages trouvés à Brizay et ailleurs.

Dans la chapelle Notre-Dame, en face de l’autel, une fresque du 15ème, découverte récemment, représente la Vierge accueillant des personnages sous un ciel constellé d’étoiles ; certains pensent qu’il s’agit de Georges I de La Trémoille (voir L’Île-Bouchard) avec sa femme et ses enfants ; d’autres y voient les Rois Mages.

Désaffectée en 1863 et remplacée par l’église Saint-Léger du nouveau bourg, ce vénérable bâtiment, entouré de son cimetière, est maintenant la propriété des Amis du vieux Cravant, dont le fondateur fut le chanoine Ernest Audard (voir Pallus) et dont le Président actuel est Frédéric de Foucaud (voir Sonnay).

Reconstitution 3D par F2F voir https://www.cravant-les-coteaux.fr/3d/

Le château : on ignore la date de construction de ce château qui a été remanié au 16ème siècle par Adam de Hodon, seigneur d’Estilly (aujourd’hui Détilly à Beaumont-en-Véron), de Chisseaux et de la moitié de la châtellenie de Cravant ; dans un aveu de 1595, Jean Le Nain (voir Histoire) constate que le château est en très mauvais état ; le fief avait un revenu annuel de 45 livres en 1639.

En 1717, le seigneur, qui était alors le Régent (voir Histoire), donna l’usufruit de ce château à son aide de camp : Joseph Flote-La Crau (1658/1743) ; après la Révolution, il fut vendu comme bien national en 1796 à Pierre Lambert puis acheté en 1937 par le chanoine Ernest Audard. Le double portail d’entrée était surmonté d’un blason représentant les armes de la famille d’Orléans, qui ont été martelées ; on peut voir aussi un puits du 15ème siècle, protégé par un abri en charpente du 17ème siècle.

Un lavoir, alimenté par une fontaine, a été aménagée dans le vieux bourg, en 1864

La Tesserie

Le fief appartenait en 1581 à Pierre de Guyneuf, seigneur de la Tesserie et de la Grange, à Pouzay, époux de Simone de Mauléon (voir Histoire) ; le manoir, construit à la fin du 15ème ou au début du 16ème siècle, a été agrandi au 17ème siècle. Il était en ruines en 1939 et il a été en grande partie reconstruit ; il reste une tour polygonale avec un escalier à vis.

Le Gâteau

La seigneurie du Gasteau est mentionnée en 1482 comme appartenant à Marc de Coutances et en 1484 comme appartenant à Pierre Du Puy de Basché ; il appartint ensuite à René Du Puy de Basché, seigneur de Basché (voir Assay). Ce fief avait un revenu annuel de 50 livres en 1639. Le manoir actuel porte la date de 1698 sur une porte murée et de 1734 sur la nouvelle porte alors ouverte mais le pigeonnier carré est du 15ème ou du 16ème siècle ; au-dessus du manoir, une cave abrite cinq fours à prunes ; ils servaient à fabriquer des prunes tapées, qui étaient encore une des spécialités de la Touraine au 19ème siècle.

Plus loin, sur la droite, se trouve l’ancienne chapelle de la Madeleine, dont l’accès se faisait par le Croulay (voir Panzoult), mais cette propriété privée ne peut plus être visitée. Cette chapelle du 15ème siècle, avec un chœur creusé dans le rocher, dépendait du couvent voisin des cordeliers situé au Croulay. Elle fut réhabilitée au 19ème siècle par le chanoine Audard, qui reprit pendant plusieurs années la coutume des pèlerinages.

À voir à l’est

Les Berthaisières :

Le portail fortifié est daté de 1574 mais ce manoir existait déjà au 11ème ou 12ème siècle, comme l’indiquent certains éléments de la construction. Le premier seigneur connu de ce fief est Jean Bellefille, lieutenant de la maréchaussée de Chinon, cité en 1656 ; c’était probablement un descendant de Pierre Bellefille, conseiller du roi et assesseur criminel au bailliage* de Chinon, dont la fille Marie Bellefille épousa en 1582 Jehan I Le Breton, procureur au bailliage* de Chinon, cité avec son beau-père en 1614.

Pallus

Le nom de ce lieu-dit vient du latin paludis, signifiant « marais » et effectivement ce lieu est régulièrement inondé lors des crues de la Vienne ; le manoir actuel a été construit au 17ème et modifié au 18ème.

La légende raconte qu’à la place du marais de Pallus s’élevait une grande ville dont les habitants étaient méchants et avares ; une veille de Pâques, Jésus-Christ, déguisé en mendiant, parcouru les rues en demandant de l’eau ; il fut repoussé partout sauf aux Berthaisières, où il fut accueilli charitablement ; il annonça alors à la dame du lieu qu’il allait détruire la ville et qu’elle devait se mettre à l’abri sur le coteau mais celle-ci ne le voulut pas car sa fille était en ville ; Jésus la fit alors revenir en disant à la mère de mettre son pied sur le sien tout en l’appelant, d’où le nom d’Auripède (du latin auris-pedes signifiant « les pieds qui ont une oreille ») donné à cette ville, nom transformé ensuite en Ripette. Cette légende fut recueillie auprès des habitants par le chanoine Audard.

Ernest Audard (1881/1951), qui devint curé de Cravant en 1931, fonda en 1932 la Société des Amis du Vieux Cravant, qui acheta la vieille église et y installa un musée. Il restaura également la chapelle troglodytique de La Madeleine (voir ci-dessus) du Croulay. Il acheta aussi le vieux château en 1937 et y organisa, en 1938, une « exposition des vins de Cravant » ; ancêtre des foires à vin. Il a aussi laissé de nombreuses notes sur sa commune.

À voir à l’ouest

Sonnay : ce toponyme vient du gallo-romain Sunnacum ou « domaine de Sunna » (patronyme gaulois).

Le premier propriétaire connu est Pierre de Sonnai, cité en 1268 ; Le fief de Sonnay est cité ensuite en 1372, dans le cartulaire de l’archevêché de Tours, comme étant la possession de « Ysabellis de Mailliaco, domina de Narcaio et de Sonnaio, uxor domini Gauffridi, domini de Saumoncaio », c’est-à-dire « Isabelle de Maillé, dame de Narçay et de Sonnay, épouse de Geoffroy, seigneur de Saumoussay » (Maine-et-Loire) ; elle était fille de Payen I de Maillé, fils aîné d’Hardouin V de Maillé (voir Chezelles).

En 1446, Jean Bernard, archevêque de Tours (voir Anché), consacre une chapelle sous le vocable de Sainte Catherine (d’Alexandrie), érigée par Jean Barillet, dit de Xaincoins, receveur général des finances de Charles VII, de 1438 à 1449 ; de cette même époque date le colombier, l’un des rares exemples de « fuye sans toit » de la région ; il contient 2 200 boulins.

En 1449, Jean de Xaincoins fut accusé de concussion et ses biens furent confisqués ; la seigneurie de Sonnay fut donnée à Guillaume Gouffier (1420/1495), premier chambellan de Charles VII et gouverneur de Touraine. La fille de ce dernier : Madeleine Gouffier l’apporta en dot à René Le Roy, chambellan de Louis XI, qu’elle épousa en 1481.

En 1591, François Le Roy et son épouse Renée de Bretagne vendent la seigneurie à Antoine de La Barre et à son épouse Hélène de Razilly, fille de Gabriel de Razilly (mort en 1579), gouverneur de Chinon. Sonnay est ensuite transmis au fils de ces derniers : René de La Barre, époux de Françoise de Maillé, puis à ses descendants, qui le vendent en 1770 à Jacques Becquet Du Vivier, qui prend ensuite le nom de Becquet de Sonnay.

La propriété passa ensuite à son fils Jules Nestor (1776/1813) puis à ses deux petits-fils : Gustave (1809/1847) et Alfred Becquet de Sonnay (1811/1893), qui se distingua lors de la prise de Sébastopol et qui fut blessé à la bataille de Gravelotte*, alors qu’il était général pendant la guerre Franco-Prussienne de 1870.

Gustave Becquet de Sonnay n’eut qu’un fils : Frédéric Becquet de Sonnay (1837/1900), qui fut maire de Cravant de 1878 à sa mort, et qui épousa en 1863 Xaverine Blouquier de Trélan (1840/1898) ; la sœur de celle-ci : Alix (1843/1906), épouse du comte Fernand de Saint-Exupéry (1833/1919), vint vivre à Sonnay avec sa famille, en 1871 ; ils avaient alors trois enfants, dont Jean, qui fut le père de l’aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry (1940/1944), et Roger, dont le nom figure sur le Monument aux morts de Cravant pour être tombé pour la France en 1914. Durant son long séjour à Sonnay, Fernand de Saint-Exupéry écrivit de nombreux articles sur l’archéologie locale, qui, pour la plupart, furent publiés par la Société Archéologique de Touraine.

Frédéric Becquet de Sonnay n’eut qu’une fille : Marie (1864/1950), épouse d’Henri le Breton de Vannoise (1858/1923) dont la fille Yvonne de Vannoise (1888/1963) épousa en 1909 le comte Paul de Foucaud (1879/1943) ; leur fils Max de Foucaud (1919/1992) fut le père des actuels propriétaires du château de Sonnay, dont l’un deux, Frédéric de Foucaud, est Président des Amis du Vieux Chinon (maintenant Société d’histoire de Chinon, Vienne et Loire) et des Amis du Vieux Cravant.

Du château du 15ème siècle subsiste une tour carrée à l’est, avec un escalier à vis ; mais l’ensemble a été modifié aux 16ème et 17ème siècle avant d’être agrandi en 1880 : l’aile Est fut doublée d’une aile symétrique à l’ouest à la place des anciens communs qui furent démolis et l’ancienne tour Ouest qui abritait au 17ème siècle la « nouvelle chapelle », devint le pavillon central ; la chapelle fut alors transférée à l’étage, côté Nord avant de disparaître avec le temps.

La chapelle de 1446 fut restituée en 2002 par Frédéric de Foucaud, en un emplacement, au sud, qui semble être l’emplacement d’origine.

Au-dessus de la Motte de Sonnay, citée en 1620, se trouvait la Fontaine Saint-Martin et en-dessous le chemin des Maures.

Sur ce château, voir http://www.chateau-de-sonnay.fr

Narçay : ce toponyme vient du gallo-romain Nartiacum ou « domaine de Nartius ».

Le premier seigneur connu du fief de Narçay fut Gilbert de Narçay, cité en 1298 ; il appartint ensuite, comme Sonnay, à Isabelle de Maillé (voir ci-dessus) puis, en 1639 à Josias Pierres de la Bonninière, puis à Daniel I Pierres, gouverneur de Carcassonne, cité en 1662 ; son fils Daniel II Pierres, seigneur de Narçay, épousa Marie Agnès Drouin, fille de François Drouin, dit de Noiré (voir Courcoué).

Le château primitif, construit au 14ème siècle et remanié au 16ème, a pratiquement disparu ; il en reste quelques éléments dans les bâtiments qui sont au croisement avec la D 21. Dans le chapitre 21 de la première édition (1534) de Gargantua, Rabelais parle de « la fontaine de Narçay » qui se trouvait peut-être à l’emplacement du lavoir actuel.

Nueil : ce toponyme vient du gallo-romain novoialum désignant « un nouveau champ », mis en culture à la suite du défrichement d’une clairière.

C’était une maison fortifiée, entourée d’un mur d’enceinte dont il reste deux tours cylindriques, enrobées de lierre, qui furent transformées en pigeonniers. Le portail d’entrée (16ème siècle), en plein cintre, accompagné d’un guichet pour piétons, était protégé par deux échauguettes ; il y a deux corps de logis : un à pan de bois, du 16ème (à gauche de l’entrée) et un autre, au sud de la cour, qui date du 17ème ou du 18ème siècle, qui a été rénové et transformé en deux logements.

Le fief, qui relevait de la paroisse Saint-Mexme de Chinon, appartenait au 18ème siècle à Pierre François Jacques Le Breton (1732/1773), seigneur de Nueil et de Noiré, procureur du roi au bailliage* de Chinon, dont la fille Louise Cécile Le Breton (née en 1758) épousa Daniel Abel Marie Pierres, fils de François Daniel Pierres, seigneur de Narçay. Leur petit-fils Eugène Stéphane de Pierres sera seigneur d’Anché.

Une magnanerie (élevage de vers à soie) fonctionna à Nueil durant tout le 19ème siècle et une salle du premier corps de logis fut appelée « la chambre aux vers à soie ».

Givré : ce toponyme vient du gallo-romain Gabriacum ou « domaine de Gabrius », patronyme formé sur le gaulois gabro signifiant « la chèvre ».

Givré est cité pour la première fois en 1343 et en 1639 le fief de Givray, appartenant à Jean Jannot, avait un revenu annuel de 25 livres. Le manoir actuel, date du 15ème siècle et a été modifié au 18ème siècle ; son entrée présente ce portail caractéristique de nombreux manoirs de Touraine, avec une porte charretière et une porte piétonne. On peut y louer des chambres d’hôte : voir http://www.domainedegivre.fr/francais/

À voir au sud

La Bellonière :

Le fief de la Bellonière est cité dès 1493 et dans le chapitre 39 de Gargantua (édition de 1532), Rabelais parle d’un « Monsieur de la Belloniere », qui élève des faucons ; il s’agit probablement de René du Puy, seigneur de Basché (voir Assay), également seigneur du Gasteau (voir ci-dessus). Le fief appartint en 1697 à Louis Febvrier, gouverneur de Chinon, puis, en 1762 à Charles Drouin dit de Parçay, seigneur de Courcoué et de la Brèche à Parçay-sur-Vienne.

La propriété appartint ensuite à son fils Louis Charles Drouin (1753/1837), qui fut maire de Parçay-sur-Vienne de 1807 à 1812, puis au neveu de ce dernier : un autre Charles Drouin (1786/1844), qui épousa Marie-Madeleine Voisine de La Fresnaye (dont descend le chanteur canadien Roch Voisine), décédée en 1848 ; voir Courcoué ; tous les deux sont enterrés à Cravant.

Leur fille unique Julie Drouin (morte en 1885) épousa en 1834 Jacques Louis de Fadate de Saint-Georges (mort en 1883) et ils eurent deux fils : Edmond Jacques de Fadate de Saint-Georges, né en 1835 à la Bellonière et Raoul Jacques Patrice de Fadate de Saint-Georges (1838/1893).

Le manoir actuel a été construit au 15ème siècle et modifié au 18ème. On y a trouvé une lampe à huile, du 5ème siècle après JC, d’inspiration chrétienne, provenant de Tunisie.

Le Puy (voir Histoire moderne):

Du logis seigneurial de cet ancien fief, qui date du 15ème ou du 16ème siècle, il reste, à l’étage, une baie à meneau ; la maison a été modifiée au 18ème siècle, comme l’indique la date de 1761 sur la porte du logis. Il existe aussi, de l’autre côté de la rue qui conduit au manoir, les restes d’une ancienne chapelle.

Briançon (sud-ouest) : ce toponyme vient du gaulois briga signifiant « hauteur ou forteresse ». La métairie de Briançon fut vendue en 1765 par Louis Coste de Vaugourdon à Pierre Pichereau ; il s’agit probablement de Pierre François Pichereau, qui fut juge de paix et maire de Chinon en 1790, et qui fut guillotiné en 1794. Il était le fils de François Pichereau, époux de Louise Élisabeth Coste de Briançon.

On peut voir dans ce hameau, où il y avait un port sur la Vienne :

Le dolmen du Gros Chillou est considéré comme le plus grand de Touraine. Louis Bousrez* écrit à son sujet : « Comme tous ceux de la rive droite de la Vienne. Il a été construit dans la vallée et se trouve peu élevé au- dessus du niveau de l’eau, il a dû subir plus d’une fois les inondations de la rivière. L’ouverture est orientée à l’Est ».

C’est un dolmen de type angevin, caractérisé par un portique d’entrée surbaissé (désormais disparu), une chambre rectangulaire et un tumulus ogival. Il était composé de 3 dalles, dont la plus grande mesurait 8,60 mètres et dont le total faisait 15 m. sur 5 m. de large à l’intérieur, et une hauteur sous dalle de 3 m.

En 1711, une secousse sismique provoqua un effondrement et un glissement des tables puis, au 19ème siècle, les propriétaires du terrain, voulant y construire une maison, essayèrent en vain de la détruire par tous les moyens et finirent par construire sur le dolmen !

Gérard Cordier* a signalé en 1984, un bloc semi-circulaire, placé devant le dolmen, qui paraît être un fragment de meule en cours de fabrication.

Ce dolmen a été reconstitué en 3d par Frédéric de Foucaud, voir https://www.histoire-a-la-carte.fr/3d-dolmen-de-cravant/

La Gabelle : il s’agit de l’ancien poste du lieutenant de la gabelle, situé au bord de la Vienne et du gué conduisant à Anché ; le transport du sel sur la Vienne était étroitement surveillé sous l’ancien régime car la province voisine du Poitou était exemptée de l’impôt sur le sel. Il reste une cheminée du 16ème ou du 17ème siècle au rez-de-chaussée.

Une ancienne chapelle : petit bâtiment ancien, englobé dans une maison (avec un palmier), située à droite à la sortie de Briançon, à l’angle de la route conduisant au Morillé et de la route allant à Chinon.

Le Morillé ou Morilly (sud-ouest) : ce toponyme vient du gallo-romain Mauriliacum ou « domaine de Maurillus ».

Il y a là un ensemble de bâtiments, dont certains semblent dater du 16ème siècle, et une marque de crue, indiquant le 13 octobre 1896.

Les Bourdes (sud-ouest) : ce toponyme vient de l’ancien français borde signifiant « petite maison ou petite exploitation agricole ».

Du manoir, du 15ème siècle, il reste une tourelle et la grange des Bourdes est citée en 1554. Les Bourdes sont également citées dans le Gargantua de Rabelais.


Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User