Saint-Martin-le-Beau
Le nom de cette commune, située sur la rive droite du Cher, au nord-ouest de Bléré, apparaît pour la première fois au 11ème siècle, sous la forme Villa quae vocatur Sanctus Martinus de Bello, soit « domaine* qui est appelé Saint-Martin de la Guerre ». Sur le sens de ce toponyme, voir Histoire ancienne, ci-après.
Histoire
Préhistoire et antiquité :
De nombreux outils paléolithiques (bifaces, nucléus, éclats) ont été trouvés au Boulay (voir ci-après) et au Vieux-Château (nord-ouest) ainsi que dans un dépôt situé dans la sablière des Sablons (nord-ouest), contenant notamment une hache en dolérite.
Des vestiges néolithiques (haches taillées et tranchoirs) ont été découverts au Clos-Michet (au nord-ouest) et sur le monticule de Champs-Deux (sud-est), toponyme qui est peut-être une déformation de Champs du Deuil, ce qui évoquerait l’existence à cet endroit d’une nécropole ayant accueilli les morts de la bataille contre les Normands (voir ci-après). Cette butte, maintenant presqu’effacée, a fourni 230 outils en silex local noir et blanc.
Le toponyme Les Chilloux (nord-est) indique probablement l’existence à cet endroit de mégalithes néolithiques disparus.
Une cachette de l’âge du bronze, située près de Fombêche (voir ci-après) a livré de nombreux objets, dont certains peuvent être vus au musée d’Auxerre (moule à haches à ailerons et hache à ailerons) et dont d’autres sont dans les réserves de la SAT (haches à douille, anneaux). Voir Gérard Cordier* : Inventaire des trouvailles (…), in Gallia Préhistoire, 4, 1961.
De nombreux vestiges gallo-romains (céramiques, tuiles, maçonneries, enclos) ont été trouvés au Vieux-Château (nord-ouest) et à Saint-André (ouest, près du Filet).
Selon Gérard Cordier* et Thomas Boucher, le Carroi-Musée de Chinon contient trois beaux vases gallo-romains découverts en 1857 à Bois-Taillis.
Des domaines agricoles gallo-romains (villae*) existaient sans doute à Cangé (nord-ouest), venant de Candidiacus ou « domaine du Sincère », à Chandon (au sud, sur la rive droite du Cher), venant de Candonem ou « propriété de Candius », à Coulaine (nord-est), venant de Colonica Villa ou « domaine d’un colon », à Montigny (nord-est), venant de Montiniacus ou « domaine du Montagnard », à Mosny (voir ci-après), venant peut-être de Mausonacus ou « domaine du gaulois Mausona », à Nitray (voir ci-après), venant de Nanturiacus ou « domaine du germain Nanther », à Nouy (nord-ouest), patronyme venant soit du gallo-romain Novientum signifiant « nouveau domaine », soit du gaulois nauda signifiant « lieu humide », à Pintray (nord-ouest), venant de Pintriacus ou « domaine de Pintrius » et à Villère (nord-est), venant de Villaris ou « domaine rural », où se trouve La Fontaine-de-Villère, qui est peut-être une ancienne source sacrée.
Les fossés (un au nord et deux au sud) bordant la voie gallo-romaine longeant la rive droite du Cher, entre le Cher et le Filet, ont été vus d’avion par Jacques Dubois* et Sylvain Livernet, au sud-est du bourg, un peu au sud de Champs-Deux et de La Billette (voir BSAT 1976, 1987 et 1992), près de l’ancien chemin rural n° 58, appelé le Vieux Chemin de Tours.
Histoire ancienne :
Selon la tradition, le toponyme Sanctus Martinus de Bello évoque une bataille, qui aurait eu lieu en 903 contre les Normands ; cette année-là, ces derniers, après avoir brûlé Amboise et Bléré, viennent assiéger Tours, où ils ouvrent une brèche dans les remparts mais effrayés par la chasse de Saint Martin, que l’évêque Héberne et les clercs avaient portés en procession sur cette brèche, ils s’enfuient jusqu’à Saint-Martin-le-Beau, où ils furent anéantis par les Tourangeaux, qui élevèrent une chapelle sur le lieu du combat (voir église ci-après)
Mais, selon certains historiens, le toponyme fait référence à la bataille qui s’est déroulée à Nouy (nord-ouest) en 1044 avec, d’un côté, le roi des Francs Henri 1er (1008/1060) et son allié Geoffroy II d’Anjou (1006/1060), dit Martel contre Thibaud III de Blois (1019/1089).
Histoire du fief :
Le premier seigneur connu, cité en 1150 fut Sulpice II d’Amboise (1105/1153), seigneur d’Amboise, père d’Hugues II d’Amboise (1135/1190), cité en 1180, lui-même père de Sulpice III d’Amboise (mort en 1218), cité en 1210, et d’Hugues IV d’Amboise (mort également en 1218).
Après la mort, en 1256, de Mathilde d’Amboise, citée en 1250, fille de Sulpice III, le fief appartint à Jean I d’Amboise (1201/1274), cité en 1270, fils d’Hugues IV et père de Jean II d’Amboise, dit de Berrie (1235/1303), cité en 1300, lui-même père de Pierre I d’Amboise (1265/1322), dit de Berrie, cité en 1320.
Par la suite, le fief passa entre les mains de très nombreuses familles, dont celle, notamment de Thomas Bohier (1465/1524) ; voir ci-après et Chenonceaux.
Histoire moderne et contemporaine :
Les moulins : article de Francine Robin (née en 1950) in https://blog.cgdt37.com/s-comme-secret/ :
« Le moulin de Nitray existerait depuis 1336. Des actes de 1822 décrivent les mécanismes de ce moulin : « le moulin est à blé avec 4 paires de meules et machineries à tan, le tout entraîné par une roue en dessous à mécanisme d’élévation en fonction du niveau du Cher, de type moulin pendu [moulin avec une roue à aubes réglable en hauteur] antérieur à la Révolution ».
En 1922 un ingénieur a loué ce moulin pour le transformer en usine produisant de l’électricité. Son idée fut de démonter l’ancien mécanisme du moulin pendu installé depuis le XVIIème siècle et de remplacer la roue par une turbine « noyée » qui produirait de l’énergie.
Malheureusement, en 1942, un incendie a ravagé presque la totalité du moulin. Le Cher était à cet endroit un lieu de passages clandestins : en effet, le moulin était en zone occupée et l’éclusier en face en zone libre [voir ci-après]. Seul le moulin gardera le secret de cet incendie criminel ou non.
Le moulin et la turbine ont cessé de fonctionner en 1953, l’usine n’était plus rentable alors que la Société des Forces motrices de l’Ouest l’avait reprise.
Le moulin de l’étang de Battereau est invisible pour un simple promeneur et pour cause : toute la machinerie est à l’intérieur de la maison ! La roue à aubes et les meules [sont] au premier étage, qui ont servi autrefois à ses ancêtres meuniers.
Nicolas Gaudion, né à Saint-Règle le 19 juin 1717, décédé à Saint-Martin-le-Beau le 6 novembre 1786, descendant direct de Simon Gaudion né le 29 octobre 1594, meunier au moulin de Chazelle [Charentes], a acheté le moulin à Mme de Rohan [Marie Sophie de Courcillon (1713/1756), épouse d’Hercule Mériadec de Rohan-Soubise (1669/1746)] et [fut le père de] Nicolas François Barthélémy Gaudion, né le 23 août 1743 à Saint-Martin-le-Beau, décédé le 11 août 1809 à Saint-Martin-le-Beau.
[Chambres d’hôtes aujourd’hui : voir https://moulin-de-battereau-xvi-siecle-9km-d-amboise-saint.hotelmix.fr/]
Le moulin de Saint-Martin : en montant vers Coulaine [au nord-est du bourg] vous pourrez admirer ce « moulin à vent » au milieu des vignes. Ce moulin-cavier[*], au milieu des vignobles martinois, a-t-il fonctionné ? A-t-il seulement eu un jour des ailes ? Le vent était-il suffisant à cet endroit ? C’est un moulin qui sert maintenant de rendez-vous de chasse, un moulin qui fait rêver mais qui n’a jamais eu d’histoire… »
Ne pas confondre le moulin de Nitray, qui est sur la commune de Saint-Martin-le-Beau et l’ouvrage qui lui est indissociable, le barrage-écluse de Nitray, sur la commune d’Athée-sur-Cher ; voir https://blere-val-de-cher.jimdofree.com/saint-martin-le-beau/moulin-de-nitray/
Les lavoirs : article https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/saint-martin-le-beau/le-lavoir-petit-patrimoine-de-village
« Longtemps la lessive s'est faite au bord de la rivière sur une pierre inclinée ou sur une simple planche et sans abri. Cependant, à la fin du XVIIIe siècle, un besoin d'hygiène croissant se faisant sentir, en réaction à la pollution industrielle et aux épidémies, a vu les premières constructions de lavoirs.
Il en existe encore trois dans la commune, toujours en état mais plus utilisés de nos jours. Loin de toute habitation le premier [dit de la Fontaine Saint-André] est visible au sud-ouest de la commune sur le bord de la D 140, presque dissimulé par les arbres avec son toit d'ardoise, ses murs en moellons et pierres de tuffeau taillées. L'eau est toujours présente dans le bassin et est évacuée vers le Filet (petit ruisseau) par un fossé où l'on trouve les vestiges d'une petite vanne.
Le second, le plus connu car situé rue du Moulin, à deux pas de l'église, appelé lavoir du Battereau, couvert et au trois-quarts fermé, avec ses bancs pour laver encore bien présents et ses deux cheminées dans les coins, qui étaient destinées à sécher le linge une fois lavé.
Le troisième, avec sa structure en bois, datant du XIXe siècle, est situé rue du… Lavoir, à l'est du village, sur le domaine de Fombêche, lieu-dit connu pour son pigeonnier circulaire transformé en logis privé [voir ci-après]. »
En 1831, Abraham Courtemanche (1781/1834), originaire de Montlouis-sur-Loire, ville à qui il légua son importante fortune, fut nommé très brièvement maire de Saint-Martin-le-Beau.
Au 19ème siècle, il y avait deux bacs* entre Saint-Martin-le-Beau (sur la rive droite) et Athée-sur-Cher (sur la rive gauche) : celui de Chandon, toponyme et celui de Nitray (voir ci-dessus).
Pendant l’occupation, le Cher servait de ligne de démarcation entre la zone occupée, rive droite et la zone libre, rive gauche ; plusieurs résistants organisèrent des traversées clandestines, particulièrement au passage de Nitray car le moulin était en zone occupée tandis qu’en face, l’éclusier du barrage était en zone libre.
On peut citer notamment la communiste Raymonde Delalande (1903/1943), surnommée le Rossignol, qui tenait avec son mari Paul Sergent (né en 1903 à Bléré) le café-hôtel de l’Union (2 rue d’Amboise, aujourd’hui auberge de la Treille) ; arrêtée en septembre 1942, elle mourut du typhus à Auschwitz le 30 avril 1943 ainsi que l’abbé Marcel Lacour, né en 1883 et curé d’Athée-sur-Cher, qui utilisait sa position de prêtre pour s’imposer ; arrêté par la gestapo le 13 avril 1944, interrogé et torturé pendant un mois à Tours, il fut ensuite transféré au camp de concentration de Buchenwald, où il mourut le 20 novembre 1944.
À voir dans le bourg
Église Saint-Martin :
Article https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/saint-martin-le-beau-eglise-saint-martin/
« L’église Saint-Martin aurait été construite à l’emplacement de la bataille (bellum) où les Tourangeaux auraient poursuivi et battu les Normands en 903. Très rajeunie par une restauration radicale sous le Second Empire, elle comporte une nef centrale d’origine romane, encadrée au nord par une nef du XVIe s. et au sud par une nef plus courte de deux travées de la fin du XVe ou début du XVIe s., la base d’un clocher dont l’étage comporte des arcatures romanes en plein cintre, et enfin à l’est une chapelle de 1518. À l’ouest, le portail roman est d’une richesse décorative inaccoutumée : plusieurs archivoltes de palmettes finement découpées retombent sur des tailloirs et chapiteaux à personnages et feuilles d’acanthe, peut-être trop repris au XIXe siècle. C’est certainement le cas de la corniche à billettes [En architecture, on entend par billettes une série de petits parallélogrammes ou portions de cylindres séparés par des vides, et dont les rangs plus ou moins nombreux chevauchent] sur arcature et modillons qui le surmonte. Une chaire extérieure subsiste sur le côté nord de cette façade occidentale. Le chœur est un bel exemple du style gothique de l’ouest. Sa voûte est portée par neuf ogives qui retombent sur d’élégantes colonnettes. La clé est sculptée d’un roi bénissant et tenant un sceptre : le Christ-roi ? Cinq des neuf fenêtres en plein cintre, à profond ébrasement, subsistent, quatre, deux de part et d’autre, ont disparu dans les ouvertures des chapelles aménagées au nord et au sud du chœur. L’arc triomphal brisé est fait d’un méplat entre deux tores ; il repose sur colonnes engagées et chapiteaux. »
Cette église, qui remplace une chapelle édifiée au 10ème siècle (voir Histoire ancienne ci-dessus), comprend deux parties : une, romane, du 12ème siècle (portail, chœur, clocher) et une, renaissance, du 16ème (collatéraux nord et sud).
On peut voir à l’intérieur (quand elle est ouverte !) :
- Une Piéta du 16ème siècle.
- Des vitraux du 16ème également, représentant Sainte Barbe et Saint Fiacre.
- Un tableau du 17ème, sur lequel se trouvent Jésus et la Samaritaine.
- Trois statues de Charles Jean Avisseau (1796/1861), figurant Sainte Barbe, Sainte Rose et la Vierge au serpent.
- Une verrière de 1876 provenant de l’atelier Fournier-Clément (voir Maîtres-verriers tourangeaux*).
À l’extérieur, le portail, restauré au 19ème dans l’esprit du 12ème, est orné de motifs végétaux et d’un modillon* central représentant un fût, qui symbolise la viticulture locale. On trouve aussi, à gauche de l’entrée, une tribune, qui était utilisée par le crieur public.
Cette église, dévastée par un incendie en 2015, a été restaurée et réouverte en 2019.
Manoir Thomas Bohier (17 rue de Tours) :
Robert Ranjard (1881/1960) attribue la construction de cette maison au prêtre Michel Estève (mort vers 1520), qui fonda en 1518 une chapelle dans l’église Saint-Martin, où il fut inhumé mais la tradition le désigne comme appartenant à Thomas Bohier (voir Histoire du fief).
Article https://blere-val-de-cher.jimdofree.com/saint-martin-le-beau/manoir-thomas-boyer/
« Bâtiment d'époque Renaissance, façade avec fenêtres à meneaux et masques grimaçant de clef, percements encadrés de pilastres aux chapiteaux caractéristiques de part et d'autre, volutes ou petits personnages finement sculptés, double cordon au niveau des plafonds et appuis, statue de Saint- Michel placée au faîte du pignon.
Ce manoir, acquis en 1969, à l'état de ruine par le Syndicat d'Initiative, fut patiemment rénové par ses membres bénévoles jusqu'en 2000, et l'association devenue "les Amis du Manoir Thomas-Bohier" prit le relais pour terminer ce sauvetage.
Aujourd'hui, le manoir est un lieu culturel où sont organisées de nombreuses expositions et manifestations. Il héberge durant les mois d'été le « point info" du village. »
Hôtel de la Monnaie (20 rue Raymonde Sergent) :
Manoir du 17ème siècle, remanié au 19ème. Logis rectangulaire avec toit d’ardoise à 2 pans, flanqué de deux tours carrées.
Gite aujourd’hui sous le nom de Au près du lys. Voir https://au-pres-du-lys-saint-martin-le-beau.hotelmix.fr/
Manoir (15 rue du Vieux-Château) :
Manoir du 16ème siècle, remanié au 19ème. Fenêtre à meneaux.
Ancien hôtel Au Lion d’or
Article https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/saint-martin-le-beau/une-belle-demeure-l-ancien-hotel-du-lion-d-or
« Ayant actuellement perdu sa destination primitive, l’hôtel du Lion d’or, devenu Les Caves rabelaisiennes, était, à la fin du XIXe siècle, connu sous le nom de La Boule d’or. Séparé de l’église par la rue de Chenonceaux, principale artère de la commune, l’établissement ouvrait un grand portail sur la chaussée, avec vantaux de bois et « petite porte bâtarde ».
A gauche en entrant, on découvre un long corps de servitudes aux grandes ouvertures avec jambages de pierre et linteau courbe, comportant grange, chambre à cheminée, remise et écurie (1776). Au midi, la grande salle de bal est encore reconnaissable aujourd’hui.
A droite en entrant s’élève le principal corps de bâtiment formant pavillon qui abritait un presbytère, datant probablement du XVIIe siècle, surélevé en 1750 et agrandi en 1800 d’une aile perpendiculaire.
Elle abrite deux pièces qui font la curiosité de la maison et que signalait déjà Bossebœuf [abbé Louis Auguste Bossebœuf (1822/1928)] en 1897 dans son volumineux ouvrage sur Amboise et son canton : « L’hôtel du Lion d’or, en face de l’église, renferme des boiseries Louis XV ainsi que dans la salle à manger et une chambre à coucher », provenant du château de Chanteloup appartenant au duc de Choiseul, dans la forêt voisine d’Amboise. Élevée par un certain Pierre Perrault vers 1745 sur l’emplacement de l’ancien cimetière, comme l’ont prouvé les ossements trouvés lors de travaux, cette maison de « Beauregard » aurait été d’abord un relais de poste*.
Vers 1925, s’y installe un négociant en vin, qui y aurait pratiqué dans sa cave la première « méthode champenoise » de l’appellation contrôlée du vin de Montlouis. »
À voir en dehors du bourg
Le Coudray (nord-est) :
En 1317, l’abbaye Saint-Julien de Tours, propriétaire du fief, le céda à Huet Marques, ancêtre de Jean II Marques, cité en 1431, dont le fils, Pierre Marques, également propriétaire de Fombèche (voir ci-dessous), vendit le fief, en 1494, à Jean Lopin , maire de Tours en 1475, seigneur de Nitray à Athée-sur-Cher.
À partir de 1510, le fief fut la propriété de la famille Bohier : Anne Bohier, fille de Thomas, épousa en 1525 Nicolas de Cerisay, grand bailli du Cotentin, et fut la mère d’Antoinette de Cerisay, laquelle épousa en 1538 Jacques Olivier (1487/1560), seigneur de Leuville (aujourd’hui Leuville-sur-Orge, dans l’Essonne), garde des sceaux de François 1er et de François II ; François Bohier (1500/1569), évêque de Saint-Malo, également fils de Thomas, est cité comme seigneur en 1565 et Antoine Bohier, sans doute le fils d’Henri Bohier, maire de Tours en 1506/07, frère de Thomas, vendit le fief, en 1578, à Marie Gaudin, veuve de Philibert Babou (voir La Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire).
En 1629, le fief fut acheté par Jeanne Hennequin, qui avait épousé, en 1621, Gilbert II Filhet de La Curée (1566/1663) (voir La Miltière à Montlouis-sur-Loire), aux héritiers de Saladin d’Anglure (voir Husseau à Montlouis-sur-Loire).
En 1683, sans doute avant d’émigrer aux Pays-Bas, où elle mourut, la protestante Madeleine Bibaud (1632/1689), veuve de Georges de Pélissary (1628/1676), trésorier général de la marine, vendit le fief au mémorialiste Philippe de Courcillon (1636/1720), qui l’annexa à son fief de La Bourdaisière (voir Montlouis-sur-Loire).
Le manoir, du 15ème siècle, accueillit Louis XI en 1481.
Le Boulay (nord-est) : château du 19ème siècle.
Mosny (nord-ouest) (voir Préhistoire et antiquité) :
Jacques Hubert, chanoine de Saint-Gatien de Tours, propriétaire du domaine en 1569, le donna à cette cathédrale.
Au 17ème siècle, cette propriété fut achetée par Marie Bretonneau, fille de Jean Bretonneau (mort en 1689), seigneur de la Berthellerie à Amboise et procureur au bailliage* de Tours, qui épousa en 1678 Laurent Turquantin, conseiller au Présidial de Tours ; leur fille, Françoise Ursule Turquantin, fut l’épouse, en 1701, de Claude Marie Bouet de La Noue et la mère de Claude François Bouet de La Noue, seigneur de Saint-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire) et de Pintray à Lussault-sur-Loire, cité en 1744 ; leur fille, Marie Bouet de La Noue (morte après 1818) se maria, en 1763, avec René Jacques Claude Du Pont d’Aubenois (1734/1818).
Ces derniers vendirent Mosny, en 1784, à François Benoît Seiller, qui le légua à sa nièce Clémentine Berge, cité en 1869, épouse du notaire Louis Antoine Belle, maire de Montlouis-sur-Loire en 1846 et mère de Antoine Dieudonné Belle (1824/1915), maire de Tours de 1875 à 1879, député de 1876 à 1889, sénateur de 1894 à 1915.
En 1939, le château fut acheté par Antonia Macia-Gomez (1904/2001), qui avait épousé en 1927 Josep Tarradellas (1899/1988), Président en exil de la Généralité de Catalogne de 1954 à 1977, puis en exercice, de 1977 à 1980.
Le manoir, du 16ème siècle, a été remanié vers 1920. Il possède un pigeonnier carré, dont le toit est surmonté par un lanternon octogonal et dont le rez-de-chaussée était occupé par une chapelle.
Domaine viticole : voir https://www.divineloire.fr/lieux/domaine-mosny/
Fombèche (est) :
Le fief appartenait, en 1397, à Pierre II d’Amboise (1357/1426), seigneur d’Amboise et de Bléré, petit-fils de Pierre I (voir Histoire du fief). En 1468, le seigneur était Jean Bérard, fils de Pierre Bérard, successeur de Pierre II d’Amboise comme seigneur de Bléré ; la sœur de Jean Bérard, Martine Bérard, épousa Pierre Marques, seigneur de Chenonceaux, cité comme seigneur de Fombèche de 1479 à 1485.
Par la suite, de 1515 jusqu’à la Révolution, le fief fut la propriété du chapitre de la collégiale Saint-Jean de Plessis-lez-Tours (actuelle commune de La Riche).
L’ancien pigeonnier du château, du 16ème siècle, remanié au 19ème, a été transformé en logis privé vers 1965 et fait maintenant partie du restaurant Le Pigeonnier de Fombèche (3, impasse du Pigeonnier) ; voir https://www.restaurant-pigeonnierfombeche.fr/