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Savigny-en-Véron


Le nom de cette commune, située entre la Loire et la Vienne, à l’ouest de Chinon, apparaît pour la première fois au 12ème siècle, dans une charte de l’abbaye de Fontevraud, sous la forme Saviniacus, venant de Sabiniacus ou « domaine agricole du Sabin ».

Histoire

Préhistoire et antiquité :

Des silex polis du néolithique ont été trouvés non loin de la rive gauche de la Loire, au nord-ouest du bourg à Beaulieu, La Gilbardière, Roguinet et aux Sablons.

Outre le « domaine du Sabin », plusieurs autres domaines agricoles (villae*) existaient sans doute à Bertignolles (au nord-ouest du bourg), venant de Britanniolae ou « colonie de Bretons », Cheviré, (voir ci-après), venant de Caviriacus ou « domaine du gaulois Cavirius », au Petit-Chouzé (voir ci-après), venant de Causiacus ou « domaine de Causius » et aux Maillés (au nord-ouest), venant de Malliacus ou « domaine de Mallius ». 

D’autres vestiges de constructions gallo-romaines ont été découverts, notamment sur deux parcelles voisines, appelées Les Vignes-de-Varennes et Méziers ; ces deux parcelles, qui n’apparaissent pas sur le cadastre se situaient entre Fougères (au sud-est) et le bourg (voir BAVC 6.4 1959, pages 196/197 et BAVC 8.4 1980, page 587) ; là s’élevait une grande villa* avec thermes, où l’on a trouvé des vestiges de murs et de l’hypocauste, des fragments de tuiles, de poteries communes et sigillées ainsi qu’un peson de métier à tisser. Selon Raymond Mauny*(1912/1994) in BAVC 8.6, 1982, page 864, Méziers serait une déformation de Mazières, toponyme indiquant la présence de ruines antiques.

On peut encore voir, sous la forme d’un chemin qui suit la limite sud de la commune, venant de Chinon et allant à Candes-Saint-Martin, une voie gallo-romaine qui longeait la rive droite de la Vienne et qui passait à gué le Ruisseau-du-Bouchet, gué remplacé ensuite par le Pont de l’Arche.

C’est là que l’on a découvert en 1924, en faisant des travaux à l’entrée de ce pont, une pierre longtemps considérée comme une borne milliaire, mais qui serait en fait une stèle funéraire du 1er siècle après JC. Autrefois devant la mairie, elle est maintenant devant la salle des fêtes, à côté de l’église.

Histoire du fief de Savigny :

Ce fief appartenait au 12ème siècle à Hugues de Savigny, qui le vendit à l’abbaye de Fontevrault. Par la suite, il fut la propriété du chapitre de la collégiale de Candes (aujourd’hui Candes-Saint-Martin), qui y fonda une chapelle (voir l’église, ci-après) puis qui le céda en 1697 à Gabriel de Razilly (1648/1712), fils de Claude de Launay-Razilly (1593/1654), seigneur de Beaumont-en-Véron, lequel fut le père de Michel Isaac de Razilly (1688/1769) ; ce dernier étant mort sans enfant, le fief passa à son neveu, Gabriel Clair de Razilly (1720/1806), qui fut le dernier seigneur de ce fief.

 

 

À voir dans le bourg

Église Saint-Michel :

Cette église de style néo-gothique a été construite en 1848 par l’architecte Gustave Guérin (1814/1881), à l’emplacement d’une ancienne chapelle, consacrée à Notre-Dame des anges, fondée par la collégiale de Candes (aujourd’hui Candes-Saint-Martin) et érigée en église au 13ème siècle puis  fermée pour insécurité en 1844.

Au-dessus du portail, mosaïque réalisée par le peintre, céramiste et sculpteur Giuseppe Devers (1823/1882).

À l’intérieur, maître-autel dédié à Saint Martin ; vitraux de Julien Léopold Lobin (1814/1864) et de Jean Prosper Florence (voir maîtres-verriers tourangeaux*).

À voir au nord

Les Places :

Article https://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-indre-loire-chateau-a-savigny-chateau-des-places.html

« Ancien fief, [appartenant] en 1667 à François Gaionard [François de Gaignard], puis aux Petit Thouars [famille Aubert du Petit-Thouars] ; en 1746 à Félix Le Royer de la Sauvagère [ce dernier (1707/1782), fils de François (1674/1749) ; seigneur de Bray à Bréhémont, avait épousé en 1746 Anne Catherine Audiger, fille de Louis Audiger (né en 1676), seigneur des Places depuis 1740 ; Félix, officier du génie, il se retira aux Places en 1766, où il se consacra à des travaux historiques.] ; l'édifice fut vendu et loti en 1820 et démoli. Il subsiste seulement l'orangerie du XVIIe siècle ; remaniements et constructions au XIXe siècle, il semble que l'édifice subsistant ait été orienté dans l'autre sens. Peut-être que les baies du rez-de-chaussée, sur la cour actuelle, ont été ouvertes depuis 1820. Les cheminées du rez-de-chaussée sont plus anciennes que les façades de la demeure et bizarrement, il y en a deux dans la même pièce ! Elles correspondraient peut-être à l'inscription qui se trouve dans les combles "Memento Mori, 1599" [Souviens-toi que tu es mortel], s'il s'agit d'un réemploi.

Sur Félix Le Royer de la Sauvagère et le château des Places, voir :

  • Article de Patrick Mazard, in BAVC 6 1982 pages 819/826.
  • Article de Pierre Audin*, in Mémoires de l’académie des sciences 23 2010 pages 37/56.

Château-Barbe (près des Places, au nord) : cité sous la forme Chatobarbe en 1774. Il n’en reste que des vestiges.

La Poplinière (près de la Loire) :

Le manoir, construit au 16ème siècle et restauré dans les années 1960, appartenait au 18ème siècle à la famille de Caulx (voir Chemilly à Langeais et Fontenay à Lignières-de-Touraine) ; il y avait une chapelle, qui fut inondé en 1719.

Au droit le La Poplinière, il y avait, sur la Loire, un gué empierré, probablement édifié par les moines du prieuré du Petit-Chouzé (voir ci-après), qui rejoignait la grande Île de Chouzé puis Chouzé-sur-Loire ; selon plusieurs témoignages, ce gué, photographié en 1981 par Martine Hubert-Pellier, serait encore visible quand les eaux du fleuve sont basses.

Le Petit-Chouzé (près de la Loire) (voir Histoire ancienne) :

Renseignements tirés d’un article d’Émile Millet (1887/1983), intitulé En ce bon pays de Verron … , paru dans BAVC 7.2 1978, pages 181/199.

Vers 1117, Audeburge de Chouzé vendit à Robert d’Arbrissel (10147/1117), fondateur de l’abbaye de Fontevrault, une terre située sur la rive gauche de la Loire, face à Chouzé-sur-Loire ; peu après, Benoist de Chouzé vendit le reste du fief à cette abbaye, qui y fonda un prieuré.

En 1791, le domaine, réduit à l’état de métairie, comprenant notamment « la maison du Prieuré (chambre, écurie, grange, jardin) et une ancienne chapelle », fut vendu comme bien national ; René Henri de Caulx, « ci-devant seigneur de la Poplinière » (voir ci-dessus) et de Fontenay à Lignières-de-Touraine, en acheta une partie.

Écomusée du Véron (80, route de Candes, au nord-ouest) :

Voir https://www.chinon-vienne-loire.fr/culture/ecomusee/ecomusee-du-veron/

Implanté dans deux fermes traditionnelles du 19ème siècle, ce musée plonge les visiteurs au cœur de la vie d’hier et d’aujourd’hui dans la presqu’île du Véron.

Moulins cavier aux Vaux ou Veaux et aux Sablons (à côté des Pelouses, au nord-ouest) :

Article https://www.moulins-a-vent.net/Moulins/savigny_en_veron.htm

[« là] 2 moulins cavier* en tuffeau ont été construits entre 1860 et 1870, la date est gravée dans la pierre.

L'un d'eux a été reconstruit car la masse menaçait de s'écrouler. L'autre a un mécanisme en bon état (meules et accessoires), il ne lui manque que les ailes. L'entrée débouche sur la salle des meules surmontée d'une coupole en pierres telle dans une église. Un couloir permet de communiquer avec la maison du meunier accolée au moulin. »

Voir aussi G. Gallé : les moulins à vent de Savigny, in BAVC 3.6 1933 (pages 407/408) :

Pierre René Gallé (1753/1807) était propriétaire des deux moulins des Vaux ; sa veuve acheta en 1810 le moulin des Sablons, construit en 1780. Ce moulin, qui a fonctionné jusqu’en 1910, n’a plus ni ailes, ni hucherolle.

À voir à l’ouest

Raifault : ce fief, qui relevait de Champigny-sur-Veude et appartenait, en 1758, à Louis Charles Lenée (1730/1807), lieutenant particulier, assesseur au bailliage et siège royal de Chinon, également seigneur de Danzay à Beaumont-en-Véron. Le manoir, du 16ème siècle, possède une tourelle d’escalier polygonale.

Domaine viticole aujourd’hui : voir https://www.divineloire.fr/lieux/domaine-du-raifault/

Orval : le manoir du 16ème siècle a disparu mais il reste le pigeonnier carré, restauré en 1771 et séparé en deux parties : boulins* dans la partie supérieure et cave à vins dans la partie inférieure. Domaine viticole aujourd’hui.

Grange à dîmes à proximité.

À voir au sud

La Herpinière (sud-est) :

Le premier seigneur connu de ce fief fut Jean de La Rivière, cité en 1459 : parmi les seigneurs suivants, on peut noter :

  • Louis Ruzé, cité en 1474, bailli de Melun, dont la fille, Madeleine fut l’épouse de Jean Quetier, seigneur de Châtigny à Fondettes.
  • Pierre René de Seguins (1699/1763), cité en 1720, dont la fille Marie Magdeleine de Seguins (morte en 1789) épouse en 1743 Henri V Quirit, seigneur de Coulaine à Beaumont-en-Véron; ces derniers furent les parents d’Augustin Pierre Quirit (né en 1756), lieutenant au régiment de Saintonge, cité comme seigneur en 1789.

Le château, du 17ème siècle, dit aussi château de Fougères et considéré comme étant une ancienne maison de plaisance de Charles VII, est un long bâtiment rectangulaire, dont les lucarnes sont, par alternance, rectangulaires et courbes ; la porte charretière du domaine, en plein cintre, est encadrée de pilastres à chapiteaux corinthiens, tandis que la porte piétonne est en anse de panier ; la chapelle, consacrée à Notre Dame de la Pitié, encore signalée en 1787, a disparu.

Voir aussi André Montoux* : la Herpinière à Savigny-en-Véron, in BAVC 7. 9 1975 pages 920/922.

De l’autre côté de la rue, la Croix de Fougères a été le but de pèlerinages jusqu’après la Seconde guerre mondiale.

Cheviré (15, rue Basse, au sud-ouest) (voir Préhistoire et antiquité) :

Le fief est cité en 1584 comme relevant du château de Mathefelon (détruit au 18ème), appartenant au 11ème siècle à la famille du même nom, qui se trouvait au nord-ouest du bourg, à côté de La Gilbardière et qui était entouré de douves.

Ce fief fut la propriété, en 1650, de Pierre Raoul Liénard ; en 1667, de Pierre Le Bascle, puis, au 18ème siècle, de la famille Picault de La Ferraudière : Joseph François Picault (1690/1752), procureur du roi au présidial de Chinon, et fils d’un autre Joseph François (1659/1705), seigneur de Sazilly, fut lui-même le père de Joseph Pierre Marie Picault (1720/1790), échevin de Chinon.

Le manoir, du 15ème siècle, possède, côté rue, deux tourelles en encorbellement, coiffées en poivrière et, côté cour, une tour polygonale, ajoutée au 16ème siècle et percée de meurtrières circulaires pour armes à feu ; une magnanerie a été aménagée au 18ème siècle dans un bâtiment annexe par Joseph Pierre Marie Picault. Une chapelle y est signalée en 1787.

On peut y louer des chambres d’hôtes ; voir http://www.france-balades.fr/CHAMBRE-D-HOTES/indre-et-loire/chambres-d-hotes-chevire/photos.html


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