Skip to main content

Bossée


Le nom de cette commune, située au sud de Tours, entre Sainte-Maure-de-Touraine et Loches, apparaît pour la première fois, sous la forme Bosceia, dans la charte 120 du cartulaire de l’abbaye de Noyers, qui parle d’un certain Savary de Bossée ; on le trouve ensuite, en 1139, sous la forme Ecclesia S. Laurenti de Boccis dans le cartulaire de l’abbaye de Cormery, c’est-à-dire « L’église de Saint-Laurent de Bocces ». On pense généralement que ce toponyme vient du gallo-romain Bucciacus ou « domaine agricole (villa rustica) de Buccius (le Bavard) ». Cette localité est appelée Bossée au moins depuis 1452.

01Carte IGN annotations PmDCarte IGN avec annotations PmD

Histoire

On a repéré dans cette commune un dépôt géologique, constitué d’un amas de mollusques et de coquilles, d’une épaisseur de 10 à 15 m. par endroits ; ce genre de dépôt, appelé « falun », constitue un excellent engrais naturel. Selon la tradition, ce falun proviendrait de la poussière des bottes de Gargantua, qu’il secoua après le déluge ! Voir le Musée du Savignien à Savigné-sur-Lathan.

Une voie gallo-romaine, qui allait de la Creuse (La Celle-Saint-Avant) à la Loire (Amboise) (voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/les-voies-longeant-la-creuse-5-1-et-5-2 passait sur le territoire de cette commune, où l'on trouve les lieudits suivants : Beaulieu, toponyme indiquant souvent un domaine agricole qui rapportait beaucoup et la Tuilerie, où une villa gallo-romaine a été découverte (voir ci-après). Contrairement à ce qui est indiqué sur la carte ci-dessus, cette voie suivait la limite entre Bossée et Bournan, en passant à côté des Maisons Rouges (au sud du bourg), toponyme qui fait quelquefois référence à une auberge située près d’une voie gallo-romaine (voir Nouâtre).

02 Les Maisons Rouges photo PmD déc. 2013Les Maisons Rouges (photo PmD déc. 2013

Au moyen-âge, Bossée était une seigneurie appartenant à l’abbaye de Cormery et dépendant de Loches. En 1272, le droit de haute justice fut obtenu par achat auprès du roi Philippe III le Hardi (1245/1285).

Une sucrerie fonctionna dans la commune à partir de 1836, ainsi qu’une tuilerie, pendant une douzaine d’années, à la fin du 19ème siècle.

À voir dans le bourg

Église Saint-Laurent (rue du Croissant) : elle date des 11ème et 12ème siècle et elle est surtout connue pour sa girouette, au sommet du clocher, représentant, dit-on, le croissant des maures de l’expédition du 8ème siècle ! Mais il est beaucoup plus probable qu’il s’agisse du croissant de lune.

03 Église Saint Laurent photo PmD janv. 2014 Église Saint-Laurent (photo PmD janv. 2014)

À l’intérieur on peut voir (demander les clés  la mairie) :

  • Un bénitier du 18ème siècle, en marbre rose, en forme de bénitier (coquillage), provenant sans doute d’une église plus riche ainsi qu’un beau lutrin en fer forgé, du 18ème également.
  • Le maître-autel, dit à la romaine, en forme de sarcophage romain, réalisé en 1838 par le curé de la paroisse, l’abbé Henri Prosper Guillot (1810/1891), connu pour ses talents de sculpteur et d’ébéniste ; ce dernier sera ensuite curé d'Azay-sur-Cher de 1850 à 1887.
  • Des vitraux provenant de l'atelier Fournier de Tours.

04 Autel dit à la romaine photo Guy du Chazaud pour pop cultureAutel, dit à la romaine (photo Guy Du Chazaud pour pop-culture)

À l’extérieur, près du chevet, on peut voir une pierre d’attente des morts.

La grange à dîme (1 rue du Croissant) : cette grange du 16ème siècle, destinée, comme son nom l’indique, à recueillir les dîmes versées à l’église, est devenue une habitation privée.

06 La maison du poilu photo PmD déc. 2013La maison du poilu (photo PmD déc. 2013)

La maison du Poilu ( 2 rue du Croissant), en face de la grange, doit son nom à un grand médaillon en pierre représentant le buste d’un poilu de la première guerre mondiale ; sur le linteau de la porte, sont sculptés d’une façon naïve des constructions, des arbres et des personnages.

07 Labreuvoir photo PmD déc. 2013L'abreuvoir (photo PmD déc. 2013)

L’abreuvoir et le lavoir (impasse des lavandières), situés derrière l’église sur un petit étang, sont au bord d’une voie dont le sol est resté en terre.

08 Chapelle dans le cimetière photo PmD déc. 2013Chapelle dans le cimetière (photo PmD déc. 2013)

Le cimetière (à gauche de la rue des Cyprès, qui va à Ligueil) : à l’intérieur, se dresse la chapelle commémorative Notre-Dame-et-Sainte-Victoire (1866), qui appartenait à la famille Raguin, ainsi nommée en souvenir de la petite Victoire Raguin, décédée en 1839, à l’âge de 7 ans. Voir Frantz Schoentein in BSAT 47, 2001 (page 129/132).

À voir à l'est

Château du Fay (sud-est) : le nom de ce fief apparaît au 15ème siècle, sous la forme Fey ou Phé, dans la charte 104 du cartulaire de Cormery. En 1742, la justice du Fay fut réunie à celle de Grillemont (voir La Chapelle Blanche), auquel il était relié par une allée d’arbres. En 1771, François Balthazar Dangé (1696/1777) vendit Grillemont et Fay à son neveu René François Constance Dangé d’Orsay (1733/1795).

11 Château de Fay au 19ème siècle source valleedelariolle.frChâteau du Fay au 19ème siècle (source https://valleedelariolle.fr/page/7/)

Du château primitif, il ne reste qu’un grand bâtiment transformé en grange. Ce dernier à des ouvertures en plein cintre. Le logis seigneurial n’existe plus, mais les douves larges d’environ 5 mètres que traverse un petit pont, sont encore visibles. La chapelle Saint-Francois et Sainte-Anne, bénite le 27 Juin 1730 par le curé de Bossée a disparu.

12 Un des bâtiments de lancien château de Fay photo PmD janv. 2014Un des bâtiments de l'ancien château de Fay (photo PmD janv. 2014)

À voir au sud

La Tuilerie, Beaulieu et Bissac : en prenant à droite de la D 101, qui porte dans son début le nom de rue de Besland, on trouve ces lieudits où il existait des constructions gallo-romaines, vues par photographies aériennes ; il est probable que ce sont ces constructions qui ont donné naissance à la légende de la ville disparue de Besland, variante du Bellus Locus, qui a donné son nom à Beaulieu ; quant à Bissac, ce lieu apparaît sous la forme Bissa sur la carte de Cassini.

09 Bissac photo PmD déc. 2013 Bissac (photo PmD déc. 2013)

Château des Étangs (sud-est) : il fut construit en 1492 par Jean Du Puy, abbé de Cormery de 1490 à 1517 ; cette abbaye accomplit un important travail de création d’étangs, dont celui de Bossée, où la Manse prend sa source, car ceux-ci avaient une importance primordiale pour la protection du territoire, l’apport de nourriture (poisson) et la fertilisation des sols. ; il fut partiellement démoli en 1707 par Nicolas Guillaume de Bautru de Vaubrun (1661/1746),  dont les archives disent le plus grand mal et qui fut abbé commendataire de Cormery de 1680 à sa mort.

10 Château des Étangs photo 2008 pour pop cultureChâteau des Étangs (photo 2008 pour pop-culture)

Les bâtiments s’organisaient autour d’une cour carrée bordée de courtines et entourée de douves. On y accédait par un pont-levis cerné de 2 tours cylindriques percées de canonnières. Du château fort d’antan, il reste désormais l’ancien pont-levis, les douves et, à l’angle sud-ouest, une grosse tour cylindrique avec des mâchicoulis et des fenêtres percées à la Renaissance.

En 1791, le domaine fut vendu comme bien national et il a conservé sa fonction agricole jusqu’en 1990.

L’ancien château des Étangs a été restauré dans le respect des techniques ancestrales et avec des matériaux traditionnels.


Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User