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Genillé


Le nom de cette commune, située au nord-ouest de Loches, apparaît pour la première fois au 7ème siècle sur une pièce de monnaie mérovingienne, sous la forme Geniliaco vicus, venant de Ganiliacus ou « domaine agricole (villa rustica) du germain Ganilo ». On trouve ensuite Genilleium en 1136, Genilliacus au 13ème siècle et Genillé à partir du 14ème.

01 Genillé sur la Carte de Cassini Genillé sur la Carte de Cassini

Histoire

Préhistoire et antiquité

Des outils et des armes en silex du paléolithique inférieur  ont été découverts à Marsin (nord-est, voir ci-après) et au Moulin Neuf (nord-ouest, dans la vallée de l’Indrois).

Un polissoir du néolithique, aujourd’hui au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, ainsi que des haches polies et une meule ont été trouvés à la fin du 19ème siècle, près du château de Marolles (nord-est, voir ci-après).

02 Polissoir de Genillé dessin Gérard CordierPolissoir de Genillé (dessin Gérard Cordier)

Les grottes des Blavetières (au sud-est du bourg, au bord de l’Indrois) ont été occupées dès le néolithique et ont été transformées en habitations troglodytiques au Moyen-âge (voir ci-après).

Le toponyme La Pierre, à l’est du bourg, indique probablement l’existence à cet endroit d’un mégalithe néolithique disparu ; un autre mégalithe, le dolmen de Hys (nord-ouest) se trouve sur la commune voisine de Le Liège, bien que le hameau de Hys (voir ci-après) soit sur la commune de Genillé

À Montaigu (sud-est, voir ci-après) se trouve une source, protégée par une construction au 18ème siècle ; cette source, qui avait la réputation de guérir les maladies d’yeux et de faire maigrir, est sans doute une source antique qui a été christianisée.

Une villa gallo-romaine est attestée par le toponyme de la commune (voir ci-dessus) et a peut-être été reprise par le château seigneurial (voir ci-après) ; d’autres domaines se trouvaient sans doute à Logny (sud-est du bourg), venant de Launiacus ou « domaine de Launius », à Rassay (nord-ouest, voir ci-après), venant de Recciacus ou « domaine de Reccius » et à Rigny (sud-ouest, voir ci-après), venant de Reginiacus ou « domaine du gaulois Reginius ».

03a Logny photo PmD sept. 2019Logny (photo PmD sept. 2019)

Une voie gallo-romaine, allant de la vallée de la Vienne à la vallée du Cher, traversait le territoire de la commune du sud au nord. Elle peut encore être vue à Montaigu (voir ci-après), où elle franchissait l’Indrois à gué et près de La Ferme-Neuve (voir ci-après), où elle est bien marquée dans le paysage. Voir aussi Céré-la-Ronde. En fait, cette voie était une portion d’une voie importante allant de Poitiers à Blois, qui deviendra ensuite une des routes de l’Espagne et un des chemins de Compostelle. Voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/les-voies-de-la-vienne-au-cher-6-1-6-2-et-6-3.

03b Ancienne voie gallo romaine près de Montaigu photo PmD sept 2019 Ancienne voie gallo-romaine près de Montaigu (photo PmD sept 2019)

Histoire du fief

La paroisse de Genillé, existant probablement depuis le 7ème siècle, dépendait, au 12ème siècle, de l’archevêché de Tours et du comté de Montrichard (Loir-et-Cher).

Le premier seigneur connu du fief est, au 15ème siècle, Adam I Fumée (1430/1494), médecin de Charles VII, de Louis XI et de Charles VIII, fils de Pierre Fumée (mort en 1448), receveur des deniers communs de Tours et de Marie Berthelot, fille de Jean Berthelot (1405/1471), seigneur d’Azay-le-Rideau. Voir aussi Azay-sur-Indre. Beaulieu-lès-Loches. Betz-le-Château. Chédigny et Saint-Quentin-sur-Indrois.

Adam I Fumée fut le père d’Antoine Fumée, chanoine de la cathédrale de Tours, cité comme seigneur de Genillé en 1523, d’Hardouin Fumée (mort en 1521), abbé de l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches et d’Adam II Fumée (mort vers 1536), seigneur de Genillé en 1531 et des Roches Saint-Quentin (voir Saint-Quentin-sur-Indrois).

Adam II Fumée fut le père d’Antoine Fumée (1511/1587), président du parlement de Bretagne, cité comme seigneur de Genillé en 1536, d’Adam III Fumée, abbé de Saint-Pierre de La Couture (Le Mans), qui devint protestant (voir aussi l'abbaye de la Sainte-Trinité à Beaulieu-lès-Loches) et de Martin I Fumée (mort en 1562), qui devint seigneur de Genillé après son frère Antoine.

Martin I Fumée fut le père d’Antoine Fumée (mort en 1583), ambassadeur auprès Charles Quint et de Nicolas Fumée (mort en 1593), évêque-comte de Beauvais. Antoine Fumée eut pour fils Martin III Fumée (voir Chambon, Chédigny, Marray), cité comme seigneur de Genillé en 1573. Ce dernier fut le père de Madeleine Fumée, qui épousa en 1618 René II de Menou (mort en 1661), fils de Jean IX de Menou (mort en 1633), seigneur de Boussay.

04 Jacques François Abdallah de Menou portrait par Joseph DucreuxRené II de Menou (voir Charnizay), fut le père de Louis I de Menou (1622/1698), lui-même père de Louise Catherine de Menou (née en 1654), prieure du couvent de La Bourdillière (voir ci-après) et de René IV de Menou (1650/1714), père de René Charles de Menou (1675/1744), seigneur de Genillé (voir aussi Chédigny), lui-même père de Louise Marie Charlotte de Menou, (1717/1767) qui épousa en 1746 son cousin, René François de Menou (1695/1765), seigneur de Genillé du chef de son épouse.

Ces derniers furent les parents de Jacques François Abdallah de Menou (1750/1810), général de division (portrait ci-contre par Joseph Ducreux) et de René Louis Charles de Menou (1746/1822) (voir Betz-le-Château, Boussay et Chaumussay), qui épousa en 1769 Isabelle Élisabeth Anne Michelle Chaspoux (1751/1829), fille d’Eusèbe Félix Chaspoux (1720/1791) (voir aussi Azay-le-Rideau. Betz-le-Château. Chambourg-sur-Indre. Chaumussay. Saint-Flovier. Saint-Jean-Saint-Germain. Verneuil-sur-Indre.

Histoire moderne et contemporaine

Il y avait, à Genillé, 8 moulins sur l’Indrois, notamment :

  • Le Moulin de Chaume (nord-ouest), construit vers 1491 et appartenant au chapitre de l’abbatiale Saint-Martin de Tours qui le donna à bail, sa vie durant, à Guillaume Du Ru, chanoine de Loches, qui, en 1497, prenait le titre de seigneur du moulin de La Chaume.
  • Le Moulin de La Roche (nord), cité dès 1240, dépendant du fief de Marsin (voir ci-après).
  • Le Moulin de Mottage (sud-est), qui, au 18ème siècle, était la propriété de la famille Bournigal, qui exploitait également le Moulin des Roches à  Chemillé-sur-Indrois.

05 Moulin de la Roche cpMoulin de la Roche (cp)

En 1889, la Compagnie des chemins de fer départementaux ouvrit la ligne Montrésor-Ligueil, avec une gare à Genillé. Cette ligne, d’une importance cruciale pour le développement économique de la région, fonctionna jusqu’en 1950. 

En 1895, les propriétaires du château de Rassay (voir ci-après), créèrent sur le domaine une importante fromagerie industrielle, qui produisait le "camembert Docteur Danion" : celle-ci emploiera jusqu'à une quarantaine de personnes et fonctionna jusqu'en 1920.

Victor Le Febvre (1824/1891), avocat et écrivain, républicain et anticlérical, qui possédait une exploitation agricole à Genillé, consacra une partie de son œuvre à dénoncer la société cléricale tourangelle et l'influence des grands propriétaires terriens.

Pendant la Seconde guerre mondiale, Genillé fut un vivier de jeunes résistants, qui s’étaient souvent liés d’amitié avec des soldats de l’armée d’armistice cantonnée à Rassay (voir ci-après), et qui avaient pour mission de garder la ligne de démarcation proche. À partir de 1942, la ligne étant supprimée, ces jeunes gens intégrèrent pour la plupart des mouvements de résistance comme le maquis d’Épernon ou le maquis Césario. On peut citer, parmi eux James Thireau (1921/2009) et son épouse, Ginette Marchais (1931/2011).

L’actrice Rosine Deréan (1910/2001), épouse de l’acteur Claude Dauphin (1903/1978) (voir La Bourdillière, ci-après) fut très active dans le sauvetage des parachutistes anglais et le passage de beaucoup de civils français en zone libre. Dénoncée, elle fut arrêtée en 1943 par la Gestapo et déportée à Ravensbruck dont elle revint en 1945 pour s’installer définitivement à Genillé jusqu’à sa mort en 2001. Son nom a été donné à la salle des fêtes communale.

À voir dans le bourg

Église Sainte-Eulalie  :

La première église, du 12ème siècle, fut ruinée en 1145, lors d'un conflit qui opposa Geoffroy V d’Anjou (1113/1151), dit Plantagenêt, à Sulpice II d’Amboise (1105/1153) et reconstruite au début du 13ème siècle. De cette église, seule subsiste la partie basse du clocher.

06 Église Sainte Eulalie photo PmD fév. 2025Église Sainte-Eulalie (photo PmD fév. 2025)

Une chapelle, édifiée en 1486 dans le flanc sud du chœur, devint la chapelle privée de la famille Fumée lors de la reconstruction presque complète de l'église, en gothique flamboyant, au 16ème siècle, à l’initiative d’Adam II Fumée (voir histoire du fief). Après avoir servi temporairement de mairie entre 1793 et 1823, une cloison ayant été construite à cette occasion pour la séparer du chœur, elle devint ensuite la sacristie.

07 Le jugement de Sainte Eulalie photo PmD fév. 2025Vitrail Le jugement de Sainte-Eulalie (photo PmD fév. 2025)

Le chœur, composé et désaxé vers le nord, s’ouvre, au sud, sur la sacristie, dont la porte, ouverte sur l'extérieur permettait à la famille Fumée d'y accéder, sans passer par la nef, depuis leur château très proche. Cette porte est surmontée d'un fronton triangulaire portant l'inscription : « DOMINE DILEXI DECOREM DOMUS TUAE » (« Seigneur, j'aime le séjour de ta maison »). Les parois occidentale et méridionale de cette chapelle étaient pourvues d'une large baie en plein cintre, maintenant murée.

L'élément le plus original du décor extérieur est une bande courant sur les faces de la nef à hauteur des baies, ornée de blasons dont l'ornementation a disparu mais qui devaient représenter les armes des Fumée.

08 Les Saintes Femmes ai tombeau photo PmD fév. 2025 Les Saintes Femmes au tombeau (photo PmD fév. 2025)

09 Bénitier photo PmD fév. 2025On peut voir à l’intérieur :

  • Les vitraux, réalisés par Lucien Léopold Lobin (1837/1892), notamment, en 1871, Le jugement de Sainte-Eulalie (dans le choeur), par Armand Clément et Joseph Prosper Florence, Voir le dossier réalisé par Olivier Geneste.
  • Un tableau du 19ème siècle, intitulé Les Saintes femmes au tombeau, de François Édouard Bertin (1797/871).
  • La chaire des abbesses de La Bourdillière (voir ci-après), achetée en 1780 par le curé de Genillé.
  • Un retable polychrome du 18ème siècle, représentant l'apparition de la Vierge à Saint Dominique (dans la chapelle nord).
  • La tribune d'orgue de la fin du 16ème siècle, qui occupe toute la largeur de la nef et surplombe la porte d'entrée occidentale.
  • Un bénitier en marbre, daté de 1494, portant sur son rebord l'inscription « QUI A DOUNÉ CE BÉNITIER / EN PARADIS AIT SON CHANTIER » (photo février 2025 de PmD ci-contre).

L'ancienne camuserie :

Cet ancien bureau du comptable des domaines du seigneur de Genillé est un bâtiment, reconnaissable à sa tour d'escalier hexagonale, construit au 15ème siècle au nord de l'église, mais la façade sud, entièrement remaniée ne comporte plus aucune ouverture d'origine. À partir de 1848, le bâtiment servit de mairie et de presbytère, mais depuis qu’il n’y a plus de curé attitré, il a été reconverti en logements.

10 Ancienne camuserie photo PmD fév. 2025Ancienne camuserie (photo PmD fév. 2025)

Maisons anciennes :

Rue Jeanne d'Arc :

  • Ancien Hôtel-restaurant Au rendez-vous d'Agnès Sorel : maison de la fin du 19ème siècle, rachetée et réhabilitée par la commune.
  • La villa du Breuil (28 rue Jeanne d’arc) a été construite par Anthyme Vénier (1843/1909), maire de 1870 à sa mort ; elle appartint ensuite au docteur Georges Giraud, maire de février à novembre 1942 et frère du général Henri Giraud (1879/1949).

11 Ancien Hôtel Agnès Sorel photo PmD fév. 2025Ancien Hôtel Agnès Sorel (photo PmD fév. 2025)

Rue Saint-Pierre

  • Ancienne chapelle Saint-Pierre, du 12ème siècle : en 1783, le cimetière, qui se trouvait sur le flanc sud de l'église Sainte-Eulalie, fut déplacé sur l'emplacement de cette chapelle, alors en ruines et dont il ne reste que le portail.
  • Maison rurale du 17ème ou du 18ème siècle.

13 Ancienne maison rurale rue Saint Pierre photo PmD fév. 2025 Ancienne maison rurale, rue Saint-Pierre (photo PmD fév. 2025)

Rue de l'octroi (près du château) : le pavillon de l'octroi :  ancien relais de poste du 15ème siècle, qui abritait un octroi au 19ème siècle, aujourd’hui transformé en logement.

14 Pavillon de loctroi source site de la communePavillon de l'octroi (source site de la commune)

 Le lavoir communal se trouve au sud-est de la mairie, près du croisement des rues de L’Huillerie et de La Varenne.

15 Lavoir du bourg source Lavoirs.org in TourainissimeLavoir du bourg (source Tourainissime in Lavoirs.org)

Le château :

12 Anthyme Venier panneau touristiqueConstruit au début du 16ème siècle par Adam I Fumée (voir Histoire du fief), il contenait une bibliothèque réputée pour être alors l'une des plus belles d'Europe. Voir aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Genill%C3%A9.

En 1840, René Louis François de Menou (1776/1841), fils de René Louis Charles (voir Histoire du fief), le vendit à un médecin de la commune, Alphonse Bodin (1818/1878), dont la fille le céda à son tour en 1901, à Anthyme Vénier (portrait ci-contre, sur panneau municipal) (voir la villa du Breuil ci-dessus).

Le château comprend un grand corps de bâtiment accompagné, à ses angles nord-ouest et sud-ouest, de deux grosses tours cylindriques. Les angles nord-est et sud-est portent, sur des culs de lampe, des échauguettes. Sur la façade orientale fait saillie une tour octogonale logeant une vis. Une aile courte fut appuyée en retour d'équerre à la façade orientale, entre la tour d'escalier et le mur pignon nord. Cette aile date du 17ème siècle et fut prolongée postérieurement. Au sud de la cour, une aile en retour vers l'est a disparu.

16 Le château cpLe château (cp)

La tour nord-ouest devrait s'ouvrir par une poterne (désormais partiellement murée) sur un pont-levis franchissant les douves qui, bien que comblées, se devinent encore sur cette face de l'édifice.

17 Le château photo G.W Lemaire Le château (photo G.W Lemaire)

La fuie est couverte en tuiles plates. D'une dizaine de mètres de haut, elle porte à son sommet huit travées de cinquante boulins chacune ; deux autres travées, de taille identique, ont été détruites. La capacité de cette fuie était donc de 500 nids, ce qui correspond à une propriété de 250 hectares.

18 Le pigeonnier du château photo PmD fév. 2025 Le pigeonnier du château (photo PmD fév. 2025)

À voir au nord-est

La Thibaudière : ce manoir a été élevé à la fin du 19ème siècle, en style néo-renaissance par l’industriel Fernand Raoul-Duval (1833/1892) (voir Marolles, ci-après).

Marolles :

20 Michel de Marolles estampe de Robert de NanteuilAprès avoir appartenu, en 1212, à Hélie I de Grillemont (voir La Chapelle-Blanche-Saint-Martin), le fief passa à son fils, qui prit le nom de Radulphus de Marolles (mort en 1266), grand-verdier (officier des eaux-et-forêts) de Loches, et resta dans cette famille jusqu’au 17ème siècle. On peut citer dans cette famille, Étienne de Marolles (mort en 1527), descendant direct, à la 6ème génération, de Radulphus de Marolles ; son fils, François de Marolles (mort vers 1531), tué par une branche d'arbre tandis qu'il était à la suite de François 1er dans la forêt de Loches et surtout l’arrière-petit-fils de ce dernier, Michel de Marolles (1600/1681), abbé de Villeloin à Villeloin-Coulangé, de 1626 à 1680, collectionneur d’estampes, traducteur, en particulier de l’Histoire des Francs de Grégoire-de-Tours, chroniqueur et historien. Voir aussi Chemillé-sur-Indrois. Ligueil. Loché-sur-Indrois. Montrésor. Noizay. Orbigny. Villeloin-Coulangé. Ci-contre son portrait par Robert Nanteuil (1623/1678).

19 Château de Marolles cpChâteau de Marolles (cp)

Le fief appartint ensuite à la famille de Thienne (voir Razay à Céré-la-Ronde, Cigogné et Villedômain) : Georges de Thienne (né en 1634), fils d’Henry de Thienne (mort vers 1657) et neveu d’Edme de Thienne (né en 1636), est cité comme seigneur de Marolles en 1668. Son fils, Alexandre de Thienne (1662/1750), cité en 1696, fut l’épouse de Marie Madeleine de Tripsé (1685/1765), enterrée dans l’église de Genillé. Leur fils, Alexandre Gaëtan de Thienne (1726/1796), dernier seigneur de Marolles, fut, pendant la Révolution, dépossédé de ses biens, qui furent vendus à Gabriel Haincque de la Pacaudière (1786/1864).

21 Château de Marolles site de la commune Château de Marolles (site de la commune)

En 1842, Gabrielle (1821/1866), fille de ce dernier, épousa le médecin Jacques Philippe Dubreuil-Chambardel (1814/1882), qui fit construire entre 1843 et 1851, près du château, à La Crépinière, une ferme école mais, après des déboires financiers, celui-ci dut vendre le domaine en 1851 à André Auguste Dassier (1790/1862), régent de la banque de France, dont la fille, Henriette Marie Dassier (1840/1923) se maria en 1861 avec Fernand Raoul Duval (voir La Thibaudière ci-dessus), qui prit la direction du domaine agricole et fit construire une ferme industrielle expérimentale, inaugurée en 1877 par le Président Mac-Mahon.  Cette ferme, dite La Ferme Neuve, comprend aussi deux éoliennes Bollée ainsi qu’un pigeonnier mural.

23 La Ferme Neuve photo PmD nov. 2011La Ferme Neuve (photo PmD nov. 2011)

Vers 1873, une cour couverte fut aménagée sur des plans de Gustave Eiffel, qui réglait ainsi une dette de jeu envers  Fernand Raoul-Duval.

22 Châreau de Marolles photo 2018 NR Château de Marolles (photo NR 2018)

Le château peut être loué : voir https://www.abcsalles.com/lieu/chateau-de-marolles.

Marsin :

Le fief, cité en 1220 sous la forme Terra de Murceins, appartenait en 1207 à Gaufridus (Godefroy) de Murceins et en 1214 à Renaud de Murceins. Parmi les seigneurs suivants, les archives citent, en 1420, Perceval de Targé, qui est peut-être le même que le chanoine de Saint-Martin, ayant obtenu rémission en 1398 pour un meurtre commis au cours d’une bagarre dans la rue de la Scellerie à Tours, puis, en 1499, Andrée de Noroy ou de Nozai (morte en 1518), dame de Targé (Châtellerault), qui avait épousé en 1469 Trignan de Menou (mort en 1472) (voir Chambourg-sur-Indre) puis, en 1475, après la mort de celui-ci, Jean de Blanchefort (voir Thuisseau à Montlouis-sur-Loire).

24 Manoir de Marsin photo TourainissimeManoir de Marsin (photo Tourainissime)

Madeleine de Menou (morte en 1539), fille de Trignan de Menou et d’Andrée de Noroy, épousa Lancelot de La Touche (voir Les Roches-Tranchelion à Avon-les-Roches), cité en 1520 comme seigneur de Marsin ; leur petite-fille, Isabeau Élisabeth de La Touche (1530/1593) épousa pour sa part Gabriel I de Montgommery (1530/1574) (celui qui blessa mortellement Henri II) et leur fils, Jacques II de Montgommery (1554/1609) est cité comme seigneur de Marsin en 1593.

Ce dernier vendit la seigneurie à Claude d’Argy (1547/1628), déjà seigneur de Pont (voir ci-après), arrière-petit-fils de Jean d’Argy, dit le Jeune (mort en 1505) ; voir Chanceaux-près-Loches.

Pierre de Renty, seigneur de La Bullière à Ruan-sur-Egvonne (Loir-et-Cher) est cité comme seigneur en 1617 et César François de Renty (1683/1738), capitaine de dragons, vendit Marsin, en 1703, à Charles de Gigault de Bellefonds (né en 1670), lieutenant des maréchaux de France en Touraine, également seigneur de Pont (voir Beaumont-la-Ronce).

Du logis seigneurial dépendait une chapelle, dédiée à saint Jean-Baptiste, dont l'existence est connue dès le 12ème siècle.

Les bâtiments actuels sont ceux d’une ferme fortifiée du 15ème siècle, détruite en partie par une tempête en décembre 1711. La façade est flanquée à chaque extrémité d’une tour carrée en sailli, percée d’archères et de meurtrière.

25 Puits de Marsin photo TourainissimePuits de Marsin (photo Tourainissime)

Dans le hameau (rue des Mésanges), se trouve un ancien puits, couvert d’un dôme.

La Gitonnière : le domaine appartint, au 18ème siècle, à l’abbaye de La Bourdillière (voir ci-dessous). Le château date du 19ème siècle et la propriété agricole, de 135 ha, fut exploitée de 1830 à 1860 par Dalembert Breton (né en 1806).

26 La Gitonnière cp La Gitonnière (cp)

À voir au nord-ouest

La Bourdillière :

Les deux fiefs, appartenant à la famille Fumée, furent achetés en 1662 par Louis I de Menou (voir histoire du fief).

Ce dernier, devenu veuf en 1661 et entré dans les ordres, y fonda un prieuré de Filles de l'ordre de Cîteaux (voir ci-après), qui devint une abbaye cistercienne en 1688. Les 24 premières religieuses appartenaient à la famille de Menou. La charge d’abbesse se transmettait de tante à nièce : Claude de Menou (morte en 1692), sœur aînée du fondateur fut la première prieure perpétuelle. Louise Catherine de Menou (née en 1654), fille de Louis, lui succéda en 1691. Catherine de Menou, fille du frère de Louis I, René III de Menou (mort en 1702), gouverna le monastère de 1734 à 1738 et Catherine Françoise de Menou (morte en 1762), fille de René IV, fils de Louis) de 1738 à 1762.

27 Château de La Bourdillière cpChâteau de La Bourdillière (cp)

Au cours du 18ème siècle, le nombre de religieuses diminua régulièrement : elles n'étaient plus que cinq en 1760. La fermeture de l'abbaye fut décrétée en 1770 en raison de l'insuffisance de ses revenus, inférieurs à ses dépenses, et du mauvais état des bâtiments, mais elle ne devint effective que huit ans plus tard, au terme d'une longue procédure, et les biens de La Bourdillière, dont plusieurs possessions sur le territoire de Genillé, furent réunis à ceux de l'abbaye N.D. de Beaumont-lès-Tours ; la chapelle, dédiée à Notre-Dame-de-Pitié, fut interdite puis démolie.

De 1939 à 1963, le domaine appartint d’abord au poète et journaliste Maurice Étienne Legrand (1872/1934) dit Franc-Nohain puis à son fils, Claude Marie Eugène Legrand (1903/1978), dit Claude Dauphin, frère de l’animateur Jean Marie Pierre Étienne Legrand (1900/1981), dit Jean Nohain. Faisant partie de la Résistance, Claude Dauphin vécut à la Bourdillière de 1939 à 1963, avec sa première épouse, l’actrice Rosine Deréan (voir Histoire moderne).

Le logis seigneurial, devenu ensuite la maison de l’abbesse, conserve son bâtiment principal du 15ème siècle, sur plan rectangulaire couvert d'un toit en ardoises à quatre pans, accompagné au centre de sa façade orientale d'une tour polygonale accueillant un escalier à vis. Un pavillon, construit en retour d'angle au sud, est pourvu dans son angle sud-ouest d'une autre tour, cylindrique et couverte en poivrière. Cet ensemble date probablement de la fin du 16ème siècle et, à l'époque, les douves devaient encore être en eau, alors qu'elles sont maintenant presque totalement comblées. La chapelle seigneuriale, déjà construite à la fondation de l'abbaye, servit d'église abbatiale.

28 Abbaye de La Bourdillière vue davion cpAncienne abbaye de La Bourdillière vue d'avion (cp)

À la suite de l'augmentation du nombre de religieuses, un bâtiment conventuel destiné à leur logement fut élevé au 17ème siècle, à l'est du logis seigneurial. Ce logis conventuel, long d'une cinquantaine de mètres, dont la façade principale est orientée au sud, futt reconverti en habitations. Cet édifice a été à de nombreuses reprises remanié, certaines de ses fenêtres murées et d'autres percées.

La chaire des abbesses, fabriquée au 17ème siècle, fut rachetée par le curé de Genillé après la fermeture de l'abbaye, en 1780 ; et installée dans le chœur de l’église (voir ci-dessus).

Rassay (voir antiquité) : le château fut construit en 1787 par Jacques François de Jussy, ancien commandant de la Marine Royale de Louis XV et maire de Génillé de 1800 à 1804.

30 Rassay photo PmD sept 2019Rassay (photo PmD sept 2019)

Il devint en 1854, la propriété de Louis Constant Le Barillier (1805/1880), député du Calvados de 1848 à 1849 ; après le décès de ce dernier, son épouse, Florence Marie Célestine Marnay (1846/1920) se remaria, en 1882 avec Auguste Marie Danion (1850/1890), médecin à Génillé. Le couple décida de créer sur le domaine, qui avait une étendue de 500 hectares, dont 440 d'un seul tenant, une importante laiterie-fromagerie -(voir Histoire contemporaine).

29 Rassay cpRassay (cp)

Hys :  ce hameau, cité dès 894 sous la forme Ivis dans un acte de Robert I, abrita au 12ème siècle un prieuré de l’abbaye de Villeloin (Villeloin-Coulangé), dont subsiste l’église prieurale, dédiée à Saint-Nicolas, avec une nef à lambris, un chœur voûté en cul de four, orné d’un blason en bois. Certaines maisons conservent des éléments architecturaux du 15ème siècle.

À voir au sud

Pont : le fief de Pont ou de Pons est cité dès le 13ème siècle comme relevant de l’archevêché de ToursLe château, du 19ème siècle, a pris a place d’un manoir du 16ème, dont il a conservé la tour polygonale d’escalier. Voir aussi Marsin, ci-dessus.

La Frillière : Cet ancien fief appartint de 1580 à 1700 à la famille Mâchefer, notamment, vers 1683, à Charles de Mâchefer, capitaine des chasses de la Forêt de Loches. En 1700, il fut vendu au couvent des Barnabites de Loches qui le cédèrent, en 1719, à la chartreuse du Liget (Chemillé-sur-Indrois). Il fut ensuite saisi comme bien national en 1791. Gite de groupe aujourd'hui ; voir https://www.valdeloire-france.com/hebergement-groupe/la-frilliere/.

31 La Frillière source gite 2La Frillière (photo site du gite)

Les Blavetières (sud-est) : habitations troglodytiques (voir Histoire antique) et lavoir.

Mertier (sud-est) : le domaine, cité en 1513, appartenait en 1676, aux chanoines de Loches, qui le vendirent aux Minimes de Saint-Grégoire à Tours et à Jean Bourau (mort en 1707), curé de Fondettes de 1661 à sa mort.

32 Mertier photo Tourainissime Mertier (photo Tourainissime)

Le château, perché sur un promontoire dominant la vallée de l’Indrois, a été reconstruit au 18ème siècle à l’emplacement d’un logis plus ancien. Au siècle suivant, il a été rehaussé et a subi divers remaniements. On y accède par un portail double puis par un escalier semi-circulaire à deux volées. Dans l’angle est, une petite chapelle est couverte d’un toit en dôme, surmonté d’un clocheton. Près du château, puits du 18ème siècle.

Gite de groupe aujourd'hui : voir https://www.grandsgites.com/gite-37-domaine-mertier-6978.htm.

Montaigu (sud-est)

Le fief remonte au moins au 11ème siècle. Dans la seconde moitié du 17ème siècle, le domaine, fortement endetté, fut saisi et attribué aux Ursulines de Tours. Bien religieux, il fut vendu comme bien national en 1791 à un particulier qui le fit rénover et aménager, en lui faisant perdre de son caractère originel. Il ne subsiste qu'un arc en accolade témoignant d'une construction de style Renaissance. En 1888, le château fut acheté par le maire de Genillé, Anthyme Vénier (voir la villa du Breuil, ci-dessus).

33 Château de Montaigu photo PmD sept. 2019Château de Montaigu (photo PmD sept. 2019)

Ce château protégeait la voie Loches/Blois, qui était une ancienne voie gallo-romaine et on peut voir à côté une ancienne fontaine, aménagée au 18ème siècle, alimentant un lavoir (voir antiquité, ci-dessus).

34 Fontaine et lavoir de Montaigu photo PmD sept. 2019 Fontaine et lavoir de Montaigu (photo PmD sept. 2019)

Rigny (sud-ouest) (voir Antiquité) : le fief, qui relevait du château de Loches, appartenait en 1586 à Catherine Quinault (morte en 606), épouse de Jean de Menou (1520/1601), seigneur de Selles-sur-Nahon (Indre) et, en 1789, aux religieuses Viantaises de Beaulieu-les-LochesLe château avait un pigeonnier-porche, aujourd'ui muré, contenant 500 boulins.

35 Rigny Photo PmD sept. 2019Rigny (Photo PmD sept. 2019)

Les Chenais (sud-ouest) : il y a là un château privé.


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