Skip to main content

Blérè


Le nom de cette commune, située sur la rive gauche du Cher, apparaît vers 590, dans Histoire des Francs de Grégoire de Tours, qui indique que Saint Brice fonda une église « in vico briotreide », toponyme venant du gaulois briva (=pont) et treide (= pied) et pouvant signifier « le bout du pont » ou « le fort de la tête du pont », ce qui prouverait, si l’on en croit Grégoire de Tours, qu’il y avait déjà là un pont sur le Cher, dès l’époque gauloise (voir ci-après).

01 Bléré carte de CassiniBléré (carte de Cassini)

Histoire

Préhistoire et antiquité :

02 Fossé denclos sur Les Pentes du Vaugerin photo INRAPDes outils du néolithique : haches polies, perçoirs, grattoirs, couteaux, burins, ont été découverts dans des ateliers de taille de silex se trouvant à La Folie (sud-ouest du bourg) et Fontenay (voir ci-après). 

La construction de l’autoroute A 85 a entraîné des fouilles préventives, faites par l’INRAP, qui ont mis à jour deux sites de l’âge du fer au sud de la commune :  aux Fossés-Blancs, et sur Les Pentes du Vaugerin, où il y avait des installations rurales (voir photo ci-contre).

Des domaines agricoles gallo-romains (villae rusticae) existaient à Argy (à l’est, à la limite avec Francueil), toponyme venant de Aridiacus ou « domaine d’Aridius », à Villaine (au sud, près de l’autoroute), venant de Villanis, signifiant « (je vais) aux domaines »,  et aux Villiers (au sud-est, près de l’autoroute), venant de Villaris ou « Domaine rural ».

Des sites gallo-romains ont été repérés, dans le bourg, au Pré-des-Renards (à l’est), où une amphore du 1er s. avant JC a été découverte, à La Cholterie (à l’ouest) et à La Haute-Borne (à l’ouest).

Aux Vallées (au sud), on a trouvé un vase contenant 2 000 pièces de monnaie du 3ème siècle après JC.

L’aqueduc de Fontenay, qui allait de Bléré à Tours, était alimenté par deux cours d’eau, l’un partant des Hautes-Roches et se dirigeant vers le Cher en passant par La Fontaine-Saint-Martin et l’autre, appelé le ruisseau de Fontenay, venant des sources de L’Herpenty et des Grandes-Fontaines pour arriver à Fontenay. Selon le site de la ville, des vestiges (quatre piles et des morceaux de radier) sont visibles dans le parc du château de Fontenay (voir ci-après). Voir aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Aqueduc_de_Fontenay.

03 Aqueduc de Fontenay carte Camille Liot Aqueduc de Fontenay (carte Camille Liot)

Deux voies gallo-romaines se croisaient sur le territoire de Bléré :

Celle qui longeait la rive gauche du Cher passait à La Choltrie, où il y avait un domaine agricole puis à Fontenay (voir ci-après), où l'on peut voir ses traces, avant de continuer vers Athée-sur-Cher, en empruntant l'actuelle rue de l'Aqueduc (ou GR 41). Voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/04-les-voies-sur-la-rive-droite-du-cher.

05 Ancienne voie dite Chemin dEspagne à la Folie photo PmD février 2011Ancienne voie, dite Chemin d'Espagne à la Folie (photo PmD nov. 2020)

Celle qui reliait la vallée de la Creuse à celle de la Loire partait de La Celle-Saint-Avant pour arriver à Amboise (voir https://turonensis.fr/categories/voies-gallo-romaines-chez-les-turons/les-voies-longeant-la-creuse-5-1-et-5-2). Sur la commune de Bléré, cette voie, reprise ensuite sous le nom de Chemin d’Espagne, passait à l’ouest de La Folie (au sud-ouest du bourg), où un site gallo-romain a fourni de la céramique sigillée et une petite meule, continuait en traversant la D 976, en longeant Les Maisons-Rouges (voir https://turonensis.fr/categories/nouatre/la-vienne-avec-les-maisons-rouges-talvois-et-chenevelles), en empruntant la rue Chemin d’Espagne puis la rue du Pont, qui arrive au bord du Cher, où l’on peut voir des vestiges, soit d'un ancien gué, soit du pont suggéré par l'étymologie (voir ci-dessus), pour atteindre Finispont  à La Croix-en-Touraine

Histoire du fief :

Le premier seigneur connu du fief de Bléré est Sulpice 1er d’Amboise (1030/1080), seigneur également d’Amboise et fils de Lisois d’Amboise (1007/1065). Parmi les seigneurs suivants, on peut noter Hugues 1er d’Amboise (1055/1129), fils de Sulpice 1er,  qui participa à la 1ère croisade, ainsi que son descendant, Jean 1er d’Amboise (1201/1274), qui combattit à Bouvines avec Philippe-Auguste. Le fief resta dans la famille d’Amboise jusqu’à Louis d’Amboise (1392/1469), neveu de Pierre II d’Amboise (1357/1426), mort sans enfant, qui avait été condamné à mort puis gracié pour conspiration contre le roi Charles VII.

La seigneurie fut ensuite possédée brièvement d’abord par Georges I de La Trémoille (1382/1446), premier ministre de Charles VI et de Charles VII, père de Louis I de La Trémoille (1428/1483), époux de Marguerite d’Amboise (1438/1475), fille de Louis d'Amboise mais, à partir de la mort de ce dernier, en 1469, le fief  appartint à la couronne de France, qui le confia à titre d'engagement à des gouverneurs. On peut noter, parmi eux :

Pierre Bérard (mort vers 1478), seigneur de Chissay -en-Touraine (41) et maître d’hôtel du roi Louis XI, qui renforça les fortifications de Bléré en 1449, (voir Le Grand-Logis, ci-dessous) ainsi que son arrière-petit-fils, François II Bérard,  époux d’Anne de Ronsard, fille de Jacques de Ronsard, seigneur de Beaumont-la-Ronce. Ce dernier vendit la seigneurie en 1572 à François de Chasteigner (1532/1579),  maître d’hôtel du roi Henri III et seigneur de La Roche-Posay (86),  lequel, à son tour, la céda vers 1573 à Gaspard de Schomberg (1540/1599), surintendant des finances d’Henri IV de 1594 à 1597, époux de sa sœur Jeanne de Chasteigner (1539/1622).

06 Aveu de Pierre Bérard source le site de la CCAveu de Pierre Bérard (source le site de la CC)

Mais le droit de réméré fut exercé vers 1587 par la fille de François II Bérard, Louise Bérard, épouse de Gilles de Faverolles. Leur fils Gilles II de Faverolles, né en 1565, fut tué en 1589 à Pontoise, au cours de la 8ème guerre de religion. Le petit-fils de ce dernier, Jacques de Faverolles, accumula les dettes et la seigneurie, saisie en 1679, fut adjugée à Étienne Guillerault (1619/1705). Voir ci-après le château de Fossembault.

En 1724, les héritiers de son petit-fils, Étienne Jacques Guillerault (1692/1719), vendent le fief à Gabriel Taschereau de Baudry (1673/1755), lieutenant-général de police de Tours puis de Paris, intendant des finances du régent Philippe d’Orléans (1674/1723), enrichi (scandaleusement, disent certaines sources) par la spéculation engendrée par le système de Law. Voir Baudry à Cérelles.

Sa fille Marie Angélique Françoise Taschereau de Baudry (1712/1786) épousa en 1734 Nicolas Charles Malon (1708/1790) et leur fils Maximilien Emmanuel Charles de Malon de Bercy (1745/1781), capitaine des gardes du comte d’Artois, Charles de Bourbon (futur Charles X), fut le dernier seigneur de Bléré.

Histoire ancienne, moderne et contemporaine :

En 838, une troupe de Vikings, dirigée par Hastein, chef plus ou moins légendaire, après avoir renoncé à assiéger Tours, dévastèrent la région avant d'être vaincu, dit-on, à Saint-Martin-le-Beau.

Selon le site Wikipédia, les tablettes de voyage de Philippe-le-Bel indiquent qu’il a dormi à Bléré le 23 août 1301 et Jeanne d'Arc serait passé par Bléré en 1429.

Entre 1835 et 1841, 16 barrages à aiguilles furent aménagés sur le Cher, dont celui de Bléré, en amont du pont ; comme tous les autres, ce dernier comprend une écluse et une maison éclusière (sur la rive droite, rue de l’Écluse, commune de La Croix-en-Touraine), avec deux logements, pour l'éclusier et le barragiste (destiné à les accueillir avec leurs familles). Les logements identiques sont reliés par un porche qui abrite un four a pain. On peut aussi y voir des repères de crue, notamment celles du 11 mai et du 2 juin 1856 (voir https://turonensis.fr/categories/passages-eau-indre-et-loire/02-les-passages-sur-le-cher-presentation). Depuis le décès d’un barragiste en 1994, au barrage de Bléré, les équipiers sont reliés à une « ligne de vie » : un câble d’acier tendu au-dessus d’eux entre les 2 rives.

08 Le barrage et la maison éclusière photo PmD fév. 2025Le barrage et la maison éclusière (photo PmD fév. 2025)

Au 19ème siècle, un bac sur le Cher fonctionnait près du château de Fontenay (voir ci-après) pour passer les animaux d'une rive à l'autre sans utiliser le pont afin de ne pas payer l'octroi ; il était actionné par une machine à vapeur, située dans la maison, dite du passeur ; actuellement, en été, on y sert des boissons aux cyclistes circulant sur "le Cher à vélo" et on y vend des produits locaux. Voir https://turonensis.fr/categories/passages-eau-indre-et-loire/les-passages-sur-le-cher-liste.

07 La maison dite du passeur à Fontenay photo site de la CCLa maison, dite du passeur, à Fontenay (photo site de la CC)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bléré était située en zone occupée, à un endroit particulier de la ligne de démarcation, car sa situation topographique entre la vallée du Cher et le plateau avait obligé les allemands à placer 6 postes de surveillance. Le franchissement y était donc difficile, mais plusieurs habitants de Bléré devinrent des passeurs, aidant certaines personnes à passer en zone libre. L'un d’eux, Louis Leloup, a ainsi conduit des centaines de prisonniers évadés et des militaires des troupes alliés, essentiellement de nuit, suivant un itinéraire ouest/sud-ouest, qui partant du bourg de Bléré, passait entre la Croix-de Beauchêne et La Roche, pour arriver jusqu'au poste des Ouches. Voir https://archives.touraine.fr/page/archives-grandeur-nature-le-passage-de-la-ligne-de-demarcation-a-blere-en-2021.

09 Postes de surveillance sur la ligne de démarcation source AD 37Postes de surveillance sur la ligne de démarcation (source AD 37)

À voir dans et près du bourg

10 Plan de Bléré panneau municipal avec annotations PmDPlan de Bléré (panneau municipal) avec annotations PmD

Église Saint-Christophe : selon Grégoire de Tours, une église fut fondée par Saint Brice dès le 5ème siècle (voir ci-dessus). Celle-ci fut détruite par les Normands en 838 (voir Histoire) et remplacée par l'église actuelle, qui est le résultat de la réunion de deux édifices : le plus ancien, au nord,  date du 11ème siècle, l'autre, dédié à Sainte Agnès, a été modifié aux 12ème et 13ème siècles.

11a Façades de léglise photo PmD fév. 2025 Façades de l'église (photo PmD fév. 2025)

Dans la ruelle, Pierre Bérard (voir Histoire) fit édifier au 15me s. une chapelle destinée à contenir son tombeau ainsi que celui de son épouse,  Jeanne de Chérité (née vers 1420). 

11b Église Saint Christophe côté nord photo PmD oct. 2020Église Saint-Christophe, côté nord (photo PmD oct. 2020)

Au 15ème siècle, fut également ajoutée, au nord, la chapelle Saint-Jean, sur l'initiative de Gonzalve d'Ars (mort en 1469), gouverneur de Bléré et seigneur de Luzillé. La chapelle des fonds baptismaux date du 16ème siècle. 

11c Pieta de Louis Bory photo PmD fév. 2025Pieta de Louis Bory (photo PmD fév. 2025)

On peut voir à l'intérieur :

  • les statues de Saint Christophe et de Saint Jacques (du 17ème ou du 18ème siècle),
  • un Christ en croix, en bois polychrome (du 17ème),
  • un tableau du 17ème siècle, représentant l'Assomption, restauré en 1993 par Marc Philippe,
  • une pieta sculptée par Louis Bory (1819/1899), à la place du tombeau de Pierre Bérard,
  • des vitraux réalisés notamment par Julien-Léopold Lobin (1814/1864) et Lux Fournier.

11d Lassomption vitrail de Lux Fournier photo PmD fév. 2025 L'Assomption, vitrail de Lux Fournier (photo PmD fév. 2025)

Voir aussi https://photos-eglises.fr/Centre/37/Blere/blereglise.htm

Maisons anciennes : sur la Place Charles Bidault (1851/1917 maire de 1880 à sa mort), qui a été longtemps le coeur de la ville, avec la halle et le marché aux grains, on peut voir, côté est, des maisons médiévales à pignon sur rue et, côté ouest, une maison à pans de bois en grille.

12 Maison à pan de bois photo PmD oct. 2020Maison à pan de bois (photo PmD oct. 2020)

Bois-Ramé (rue du Bois-Ramé) : ce logis du 16ème siècle fut édifié sur l'emplacement d'un manoir fortifié par Guillaume de Seigne, trésorier-receveur-général de l'artillerie de François 1er. Il appartint ensuite à son fils Jehan de Seigne (voir Chapelle Jehan de Seigne, ci-après) puis aux familles Sallier et Daën, seigneurs d’Athée-sur-Cher. Ce logis comprenait deux pièces à chaque étage, desservies par une tourelle d'escalier semi-octogonale, dont les encorbellements sont décorés, à leurs bases, de fines sculptures. Voir aussi https://blere-val-de-cher.jimdofree.com/bl%C3%A9r%C3%A9/patrimoine-architectural/le-logis-de-bois-ram%C3%A9/.

13 Bois Ramé photo PmD fév. 2025Bois-Ramé (photo PmD fév. 2025)

Le Belvédère (24 rue des Déportés) : ce bâtiment, qui est une copie du château de Bagatelle, à Paris, fut construit en 1832 pour Auguste Marcel, receveur de l'Enregistrement et des Domaines, sans doute par l’architecte Louis-Eugène Fanost (1805/1893). L'ensemble de la décoration intérieure s'inspire largement des styles Directoire et Empire tandis que le dôme en zinc surmontant la rotonde côté jardin, couvert d¹un lanternon à balustrade, évoque un observatoire astronomique. Voir aussi https://monumentum.fr/monument-historique/pa00097589/blere-maison-dite-le-belvedere.

14 Le Belvédère photo NRLe Belvédère (photo NR)

Il appartint ensuite au docteur Auguste Pierre Chaumier (né en 1834), qui fit appel à l’architecte Hector Guimard (1867/1942), créateur du style Art Nouveau, pour la tombe de son épouse Nelly Chaumier (1839/1897), située à l'entrée du cimetière de Bléré (accessible par l'avenue André Delaunay, dans le bourg, à l’est). Cette propriété fut également la maison de Bertrand Moreau de Bellaing (1922/2020), qui fit partie des cadets de Saumur ayant résisté aux Allemands en 1940, ainsi que de Maurice Ratbert Guillemot (1888/1973), aviateur et commandant du Bourget.

Chambres d'hôtes : voir https://www.chambres-hotes.fr/chambres-hotes_le-belvedere-maison-de-famille-monument-

Maison des chartreux (13 rue Paul Louis Courier) : ancien logis de la Croix-Blanche, acheté en 1688 par les religieux de la Chartreuse du Liget (d'où son nom). Le bâtiment actuel, construit au 19ème siècle, appartient à la commune.

15 Ancienne maison des chartreux photo PmD fév. 2025Ancienne maison des chartreux (photo PmD fév. 2025)

Chapelle Jehan de Seigne (Place de la République) : elle se trouve dans l'actuel jardin public, Place de la République, qui n'est autre que l'ancien cimetière de Bléré, fermé en 1840. C'est une chapelle funéraire, commémorative, édifiée en 1526 par Jehan de Seigne (voir Bois-Ramé ci-dessus, et Bois-Pataud, ci-après), gouverneur de Montrichard, pour son père, Guillaume de Seigne et son épouse, Claudine Fortier (voir Fosse-Besse, ci-après).

16 Chapelle Jehan de Seigne photo PmD fév. 2025Chapelle Jehan de Seigne (photo PmD fév. 2025)

C'est un petit monument édifié dans un beau style « Renaissance », de forme cubique avec une abside polygonale. Le dôme en pierre était autrefois surmonté d'un lanternon. Il présente en façade une porte avec un arc en anse de panier qui retombe sur deux colonnettes. Canons et bombes rappellent la fonction de Guillaume de Seigne.

17 Lancien pont cadastre napoléonienLes ponts :

l’ancien pont, qui avait, pense-t-on, pris la place du pont gaulois (voir ci-dessus), était situé, un peu en amont du pont actuel, dans le prolongement de la rue du Pont (voir https://blere-val-de-cher.jimdofree.com/bl%C3%A9r%C3%A9/patrimoine-architectural/l-ancien-pont/). voir ci-contre le cadastre napoléonien).

Construit pour la première fois en 1160 par Hugues II d’Amboise, ce pont de 229 m. de long avec 15 arches, était défendu par une tour-porte fortifiée du côté du bourg et par une autre, plus petite, dite tour Bacane, à l’entrée nord (aujourd’hui commune de La Croix-en-Touraine) ; au milieu, une 3ème tour, servant de prison, permettait aussi de percevoir les péages dont devaient s'acquitter les passants et bateliers sur les marchandises transportées. Il fut reconstruit au 16ème siècle et la tour centrale fut transformée en un moulin-banal, qui fonctionnait encore en 1850.

À la fin du 19ème siècle, il fut remplacé par un pont en pierre, avec 6 arches, construit en 1900 pour un coût de 382 361 francs, supporté par l’État. Il fut partiellement détruit le 20 juin 1940 par l’armée française, en même temps que celui de Civray-de-Touraine, pour entraver l’avancée des allemands vers le sud mais ces derniers franchirent le Cher à Civray, sur un pont de bateaux (voir https://turonensis.fr/categories/passages-eau-indre-et-loire/les-passages-sur-le-cher-liste). Après la guerre, le pont actuel fut construit.

Les Crespières (7 quai du Port de l’Est) : la première propriétaire, connu est au 16ème siècle, Philippe Desducs alias Filippa Ducci (1520/1586), qui légua le manoir à Diane de France (1538/1619), duchesse de Châtellerault et d’Angoulême, la fille qu’elle avait eu avec le futur Henri II. Le domaine appartint ensuite à Antoine Desducs, cousin de Diane et fils de Charles Desducs, frère de Filippa. Il fut ensuite vendu, en 1653, à Jacques de Faverolles, chevalier, seigneur de Bléré, dont les descendants restèrent propriétaires jusqu'au 18ème siècle.

20 Les Crespières photo PmD fév. 2025Les Crespières (photo PmD fév. 2025)

Les parties les plus anciennes sont deux tourelles circulaires de l'enceinte et un pigeonnier de plan hexagonal, qui datent du 16ème siècle, ainsi que le rez-de-chaussée et le premier étage d'une tour carrée très remaniée dont la fonction d'origine n'est pas connue. L'ancien logis a été entièrement détruit et remplacé par une maison de notable au cours du 19ème siècle. Voir aussi https://blere-val-de-cher.jimdofree.com/bl%C3%A9r%C3%A9/patrimoine-architectural/le-manoir-des-crespi%C3%A8res/.

La Coursicauderie (bourg sud, rue de Loches) : C'est sur ce domaine, appartenant à la famille Gaberot, que le bâtiment actuel fut construit, en 1841, par l’architecte parisien Eugène Fanost (voir le Belvédère, ci-dessus) pour Auguste Lemaître, maire de Bléré de 1840 à 1857, et son épouse, Françoise Gaberot ; leur fils, Jacques, également maire de Bléré de 1874 à 1876, fut le grand-père d’Henri Lemaître (1894/1935), as de l’aviation pendant la 1ère guerre mondiale. La propriété fut acquise en 1972 par la municipalité et c’est maintenant la mairie de Bléré. Comme au Belvédère, les escaliers semi-circulaires constituent des éléments architecturaux remarquables. Une partie du vaste parc qui entourait l'hôtel particulier est maintenant un jardin public abritant de nombreux oiseaux. On peut noter que l'abbé Raymond Marcel (1902/1972), historien de la philosophie, était le fils des gardiens du domaine.

21 La Coursicauderie photo PmD fév. 2025La Coursicauderie (photo PmD fév. 2025)

Le Grand Logis (bourg sud, rue Madame) : ce manoir, également nommé « La Châtellenie » était le logis seigneurial de Bléré. Il fut construit par Pierre Berard (voir Histoire du fief), près du coteau Sud, en position dominante par rapport à la ville.

22 Le Grand Logis cpLe Grand Logis (cp)

Le manoir était entouré d'un vaste parc, bordé par le champ de foire à l'Ouest (Place Balzac actuelle). L'entrée principale et l'avenue du château se situaient dans l'axe de la rue Madame descendant vers la ville. Le corps principal, constitué de deux ailes, comprenait des communs (écuries, grange, service pour les vendanges). Deux tourelles étaient présentes de part et d'autre de l'avenue. D'importantes modifications eurent lieu aux 19ème et 20ème siècle.

23 Le Grand Logis photo PmD fév. 2025Le Grand Logis (photo PmD fév. 2025)

En 1837, le château fut vendu à Joseph Bullot (1801/1868), marchand de vin, premier adjoint au maire de Bléré, époux de Louis Pauline Désirée Suzor (1803/1846), petite-fille de Jean Suzor (1744/1807) (voir l'Hôtel Suzor à Beaulieu-lès-Loches). Propriété d'une famille juive en 1940, il fut réquisitionné par l'armée allemande, qui y établit ses bureaux ; ayant été récupéré par cette famille après la guerre, il fut vendu à la commune en 1950 ; Les anciennes écuries et annexes ont laissé la place aux bâtiments et cours de l'école publique. Voir aussi https://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/manoirs-indre-loire-manoir-a-blere-manoir-grand-logis.html.

24 Ancienne loge de vigne rue de la Châtellenie photo PmD fév. 2025 Copie Ancienne loge de vigne (photo PmD fév. 2025)

Encore au 19ème siècle, tout ce quartier était occupé par des vignes et on peut voir, dans la rue de la Chatellenie, une loge de vigne, comprenant à l'intérieur deux pièces séparées par une cloison : une, avec un sol en terre battue, pour lz cheval et une autre, carrelée, avec une cheminée, pour le vigneron.

Gimont (bourg sud-est) : maison du 12ème siècle, restaurée à la fin du 20ème. Une fenêtre en plein cintre, sur la façade, est le seul vestige de la chapelle. Au début du 19ème siècle, elle appartenait à la famille Malon de Bercy, alliée à la famille de Nicolaï (voir Bois-Pataud, ci-après).

Gites : voir https://demeuredegimont.fr/.

À voir à l’ouest

Château de Fontenay (5, lieu-dit Fontenay) : ce lieu est cité au 11ème siècle sous la forme « Terra Fontaneti », toponyme venant des sources ou fontaines aménagées pour les voyageurs empruntant la voie qui longeait la rive gauche du Cher (voir ci-dessus) et pour alimenter l’aqueduc de Fontenay (voir ci-dessus). Un moulin y existait en 1209.

Les archives indiquent comme dame de Fontenay en 1350 Margot Desquartes, fille de Jean Desquartes. On ne trouve rien concernant ce père de Margot mais il existe un autre Jean Desquartes, ancêtre du philosophe René Descartes, seigneur de Leugny (Azay-sur-Cher), cité en 1467 et descendant peut-être de ce premier Jean Desquartes.

25 Château de Fontenay cpChâteau de Fontenay (cp)

Les propriétaires suivants furent, en 1486, Étienne Ragueneau, également seigneur de L’Herpenty (commune de Bléré), maire de Tours en 1482/83, en 1523, Étienne de La Loue, en 1577, Thomas de La Loue, en 1678, Georges Guil, marchand et bourgeois de Tours, en 1736, Lucien Bernard, avocat au parlement, en 1737, Gabriel Taschereau de Baudry (voir Histoire du fief, ci-dessus). Vers 1800, le général Jacques Louis Saint-Martin (1749/1828), député d’Indre-et-Loire de 1813 à 1815, en fit l'acquisition.

Le château du 16ème siècle fut incendié par les Prussiens en 1871 puis reconstruit en 1891 par l’architecte et artiste-peintre Auguste Bucquet (1840/1932).

Chambres d’hôtes, gîtes et vente de vins : voir http://lechateaudefontenay.fr/.

Lavoir de Fontenay : Le lavoir et l'abreuvoir de Fontenay alimentés par le ruisseau du même nom ont été construits au cours du 19ème siècle. Les plans n'ont pas été retrouvés. La pompe installée à proximité provient de l'usine Bodin de Bléré. L'abreuvoir est parallèle à la route de Bléré à Athée-sur-Cher, en léger contrebas au sud de celle-ci. Il comprend un petit bassin carré communiquant avec un grand bassin rectangulaire. Ces bassins sont installés dans un espace délimité par des murs bas et un garde-corps. Le lavoir, en retrait de la route, est accolé au pignon sud d'une maison. C'est un bassin rectangulaire couvert d'un toit en tôle en appentis reposant sur quatre poteaux en bois posés sur des plots maçonnés.

26 Lavoir de Fontenay photo Claude GabelleLavoir de Fontenay (photo Claude Gabelle)

À voir au sud

Moulin-cavier des Aigremonts (sortie sud du bourg) : sur le plateau sud de la ville de Bléré, au lieu-dit « Les Aigremonts », en bordure de la route de Loches à l’entrée de la ville, sur une éminence, subsistaient les vestiges d’un moulin cavier. Construit en 1848, par Jacques Bergeault, cordier à Bléré, il fonctionna jusqu'en 1877 et devint propriété de la commune en février 2003. Après 5 ans de travaux, le moulin a retrouvé son allure d'origine après la pose de ses nouvelles ailes. Les guides de l'association des Amis du Moulin des Aigremonts, costumés, présentent parfois une visite commentée.

27 Moulin photo PmD fév. 2025Moulin des Aigremonts (photo PmD fév. 2025)

Derrière le moulin, se trouvent une loge de vigne (lubite en langage tourangeau) et un petit abri, qui contenait le pressoir.

Voir https://decouvrir-blere.fr/25-2/circuit-touristique/le-moulin-des-aigremonts et https://www.moulindesaigremonts.com/ (renseignements pratiques).

Bois-Pataud (sud-est) : le fief appartenait en 1529 à Guillaume de Seigne (voir Bois-Ramé, ci-dessus) ; les seigneurs suivants furent Jehan de Seigne puis Galiot de Seigne, vivant entre 1559-1565. Vers 1659, le domaine fut vendu à Jacques de Faverolles et à partir de cette époque, Bois-Pateau resta annexé au fief de Bléré. Le dernier seigneur de Bléré, à sa mort en 1808, légua la propriété à Aymard Charles Théodore Gabriel de Nicolaï (1782/1871), pair de France de 1815 à 1830 et fils d’Aymard Charles Marie de Nicolaï (1747/guillotiné en 1794), garde des sceaux de Louis XVI et membre de l’académie française (voir Gimont, ci-dessus). Comme le manoir de Beauregard (voir ci-après), il possède un beau pigeonnier hexagonal. Voir aussi https://lieuxditsdetouraine.blogspot.com/2016/05/blere-bois-pataud.html.

  Bois-Pataud (cp)28 Bois Pataud cp

Beauregard (sud-est) : au début du 18ème siècle, ce manoir est ainsi décrit : « le lieu de Beauregard consistant en un grand corps de logis composé de trois chambres à feu, deux basses et une haute, le grenier dessus et une garde robe derrière lesdites chambres basses couvert d'ardoizes, un autre corps de logis estant à costé  a esté autres foys la clozerie couvert de thuilles, le colombier en la court couvert de thuilles et la métairie dudit lieu... ».

29 Pigeonnier de Beauregard photo site de la ville Pigeonnier de Beauregard (photo site de la ville)

Un moulin, cité en 1607, fonctionna jusqu’au milieu du 20ème siècle et fut ensuite remplacé par un bâtiment moderne. Par contre, il reste un pigeonnier hexagonal en tuffeau et en colombage. Voir aussi https://lieuxditsdetouraine.blogspot.com/2016/05/blere-beauregard.html.

Château de Fossembault (sud-est) : le château appartenait, en 1634, à Jacques Nau (1594/1650), receveur général des finances à Bourges et, en 1690, à Étienne Guillerault (1619/1705) (voir Histoire du fief). Cet Étienne Guillerault, dit l’ancien, est indiqué dans certains documents comme faisant partie des familles protestantes (dites de la Religion Prétendue Réformée) de Touraine, ce qui peut sembler étonnant puisqu’il fut anobli par Louis XIV (peut-être pour le prix de son abjuration ?). Il épousa en 1648 Marguerite Gobin (1635/1702) et fut le père d’un autre Étienne Guillerault (1656/1691), qui acheta la seigneurie de La Croix-en-Touraine en 1678 et dont le fils, Étienne Jacques Guillerault (1692/1719), hérita des biens de son grand-père. Le château suivit ensuite la destinée des biens des seigneurs de Bléré (voir Histoire et Bois-Pataud, ci-dessus).

30 Château de Fossembault cp Château de Fossembault (cp)

Le château actuel, qui date de 1832, a été rebâti à l'emplacement d'un manoir du 15ème siècle.

Culoison ou Fief-Gentil (3 rue de Culoison, sud-est) : après avoir appartenu à la famille Marques, seigneur de Chenonceaux, le fief passa à la fin du 15ème siècle à Thomas Bohier (1460/1524), qui le réunit à la châtellenie de Chenonceaux. Au 17ème siècle, il fut vendu à Jacques de Faverolles, seigneur de Bléré (voir histoire du fief). Voir aussi https://lieuxditsdetouraine.blogspot.com/2021/11/blere-culoison.html.

31 Le moulin de Culoison photo site de la CCLe moulin de Culoison (photo site de la CC)

Un moulin à eau, cité pour la première fois en 1250, existait sur l'étang de Culoison, creusé au 10ème siècle. Le moulin actuel date du 16ème siècle. Les murs d'origine formant le soubassement sont toujours debout, de même que l'une des cheminées. Les étages supérieurs étaient vraisemblablement construits en bois mais ils auraient été détruits par un incendie à la fin du 16ème siècle. Ils ont été reconstruits en tuffeau, au cours du 17ème siècle. Le moulin a fonctionné jusqu'en 1959, quand il a été reconverti en ferme, puis abandonné vers 1980. Des rénovations ont été entreprises depuis 1990 pour accueillir des chambres d’hôtes. Voir  https://fiefgentil.com/

Fosse-Besse (sud-est) : le nom de ce fief est cité dès 1450. Il fut acheté en 1537 par Claudine Fortier, fille ou soeur de Florimond Fortier (mort en 1563), seigneur de Resnay à Bléré, qui avait épousé en 1508 Guillaume de Seigne (voir Chapelle Jehan de Seigne, ci-dessus).

32 Fosse Besse site de la CC Fosse-Besse (site de la CC)

Le plan cadastral de 1826 montre que le lieu-dit comprend, d’une part, l’ensemble constitué par le logis noble, le bâtiment accolé en retour d’équerre et une grange fermant la cour carrée du côté opposé à celui-ci. A l’ouest, le chemin d’accès longe une mare circulaire. Le logis a été remanié à plusieurs reprises, ce qui rend la datation incertaine. Les modifications apportées aux ouvertures sont bien visibles : les plates-bandes des baies de l’étage indiquent une reprise effectuée au cours du 19ème siècle. Voir aussi https://lieuxditsdetouraine.blogspot.com/2020/08/blere-fosse-besse.html.

 


Aucun commentaire

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User